Plus de 2,4 milliards de francs CFA d’impayés de l’État gabonais menacent directement la participation des Panthères aux prochaines échéances internationales. Le Groupe Omed Voyage, qui assure depuis des années la logistique des déplacements de l’équipe nationale de football, est au bord de la faillite. Sans règlement rapide de cette dette colossale, l’entreprise ne pourra pas assurer le voyage des Panthères pour leur match crucial du 15 novembre prochain. Une situation qui met en péril non seulement l’avenir du football gabonais, mais aussi les emplois de dizaines de salariés.

Pour assurer le déplacement des Panthères du Gabon le 15 novembre, il est nécessaire de réserver et de payer les avions au plus tard le 1er novembre.  © GabonReview (Montage – image d’archive)

 

Le Groupe Omed Voyage, partenaire historique du ministère gabonais des Sports dans l’organisation logistique des déplacements des Panthères du Gabon (Basketball, Handball, Taekwondo, et Karaté), se trouve au bord de la faillite. Selon un courrier adressé au ministre des Sports André-Jacques Augand, consulté par GabonReview, l’État gabonais doit à cette entreprise plus de 2,4 milliards de francs CFA d’arriérés accumulés depuis 2023.

Une gestion financière défaillante de l’État

Dans sa correspondance, la direction du Groupe Omed Voyage tire la sonnette d’alarme sur sa situation financière devenue intenable. L’entreprise, qui préfinance habituellement les déplacements de l’équipe nationale de football, n’est plus en mesure d’assurer ses engagements pour le prochain match des Panthères prévu le 15 novembre 2024. «Au fins de pouvoir répondre à vos perspectives et demandes à venir notamment avec le déplacement de l’Equipe nationale, mais aussi d’autres Fédérations Sportives, , nous vous saurions gré des instructions que vous jugerez nécessaires pour l’avancement de ce dossier épineux », peut-on lire dans le courrier adressé à André-Jacques Augan, le ministre des Sports.

«Notre trésorerie est exsangue. Nous ne pouvons plus avancer les frais nécessaires à la réservation des vols et à l’hébergement de la délégation nationale», confirme un hiérarque d’Omed Voyage approché par GabonReview

Le ministère des Sports, malgré des budgets conséquents débloqués pour chaque sortie des Panthères (environ 1,7 milliard de francs CFA par match), tarde à honorer ses engagements envers ses prestataires. Pour les récentes rencontres, le schéma est devenu récurrent : lors du match Maroc-Gabon de septembre dernier comptant pour les éliminatoires de la CAN-2025, seule la moitié des frais d’avion et d’hébergement a été réglée, et pour la rencontre contre le Lesotho à Durban en octobre, aucun paiement n’a été effectué malgré le déblocage du budget, soutiennent des sources dignes de foi au sein du ministère.

Un partenaire clé des Panthères en difficulté

Le Groupe Omed Voyage assure depuis des années la logistique complexe des déplacements des Panthères : réservation des vols pour une cinquantaine de personnes (joueurs, staff, officiels et journalistes), gestion de l’hébergement en pension complète, et coordination des transferts internationaux. Pour chaque sortie, l’entreprise avance en moyenne 200 millions FCFA rien que pour les billets en première classe des joueurs rejoignant Paris depuis leurs clubs respectifs.

La situation est d’autant plus préoccupante que le prochain match des Panthères approche. «Pour assurer le déplacement du 15 novembre, nous devons réserver et payer les avions au plus tard le 1er novembre. Sans règlement rapide de nos arriérés, nous ne pourrons pas effectuer ces réservations», alerte le membre d’Omed Voyage cité plus haut.

L’entreprise ACR Sport, autre partenaire de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), se trouve dans une situation similaire, n’ayant toujours pas été payée pour l’organisation des matchs amicaux au Portugal et en France, malgré le déblocage des fonds indiqué par de bonnes sources.

Des emplois en danger et un avenir incertain

Au-delà des enjeux sportifs, c’est la survie même du Groupe Omed Voyage qui est en jeu. Cette situation met en péril les emplois des salariés de l’entreprise, qui risque de devoir «mettre la clé sous le paillasson» si une solution n’est pas rapidement trouvée.

La balle est depuis un bon moment dans le camp du ministère des Sports, qui devra rapidement clarifier sa position face à cette situation critique menaçant non seulement un partenaire historique, mais aussi potentiellement la participation du Gabon aux prochaines échéances footballistiques internationales.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Si le responsable de Omed Voyage est membre du PDG ou de la famille Bongo qui a eu ce marché sans appel d’offre, alors certainement le contribuable a souvent été surfacturé pour enrichir les membres du systeme Bongo-PDG. Si tou s’est fait dans les règles de l’art notamment dans l’obtention de ce marché, il faut payer cette entreprise gabonaise. Si elle fait partie de ces entreprises qui obtiennent des marchés sans appel d’offre, il faut recoir cette dette et laisser cette boite couler. Les pantheres ne manqueront pas le match pour si peu.

  2. Cash dit :

    Je ne comprend pas pourquoi on va continuer à louer des avions ? Y a qu à utiliser le 747 qu on récupérer à Sylvia Valentin ou bien ?

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