Coup de filet spectaculaire que celui des agents de l’Office central de lutte antidrogue (Oclad) qui ont intercepté à Port-Gentil une cargaison de 690 plaquettes de Tramadol (Kobolo) dissimulées dans un chargement de gombo. La saisie, d’une valeur marchande de 20 millions de francs CFA, a conduit à l’arrestation de trois suspects, dont un récidiviste. Cette opération révèle l’existence d’une nouvelle filière de trafic entre Lambaréné et la capitale économique du Gabon.

20 millions de F.CFA en 690 plaquettes de kobolo, saisies par les éléments de Oclad de Port-Gentil. © GabonReview

 

L’Office central de lutte antidrogue (Oclad) de Port-Gentil a réalisé une importante saisie de stupéfiants le 22 janvier dernier. Ses agents ont intercepté une cargaison de 690 plaquettes de Tramadol, communément appelé «Kobolo», d’une valeur marchande estimée à 20 millions de francs CFA. Cette opération a conduit à l’arrestation de trois suspects et la découverte de 500 000 francs CFA en espèces, présumés provenir des premières ventes.

Les trois présumés trafiquants de kobolo ont été placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Port-Gentil. © GabonReview

Au cœur de ce trafic, Raphaël Okambo, un cultivateur gabonais de 22 ans originaire du quartier La-Paillote à Lambaréné. Lors de son interrogatoire, le suspect a reconnu son implication : «J’ai un colis qui m’a été confié pour l’acheminer à Port-Gentil. Je ne connaissais pas ce qui était à l’intérieur, mais je savais qu’il y avait de la drogue étant donné que Nasty me l’avait dit. La première fois je l’ai fait, mais je ne savais pas ce qui était dedans et je n’ai rien reçu.»

L’enquête révèle qu’un certain ‘’Nasty’’, toujours en fuite, aurait promis 50 000 francs CFA à Okambo pour le transport. Pour mener à bien leur opération, les trafiquants ont opté pour un trajet en pirogue, accompagnés du nommé Marvin Ngara Ngara. Les stupéfiants étaient ingénieusement dissimulés dans un sac de gombo. À leur arrivée à l’ancien port de Port-Gentil, les agents de l’Oclad les ont appréhendés. Ngara Ngara a nié toute connaissance préalable du trafic : «Je n’avais pas connaissance d’un colis, et quand les agents m’ont demandé de fouiller le sac, ils ont découvert le sachet où il y avait des comprimés. C’est à ce moment qu’on nous a tous arrêté

L’affaire a pris un nouveau tournant avec l’intervention de Yohann Boukinda Amadou, 30 ans, qui s’est présenté aux locaux de l’Oclad sous prétexte d’être le beau-frère de Ngara Ngara. Les enquêteurs ont découvert sur lui 500 000 francs CFA, somme qui aurait été remise par une certaine ‘’Obone’’, présumée être un baron du trafic. Face aux accusations, Boukinda Amadou a maintenu : «C’est un montant avec lequel je me balade souvent. Je ne connais pas madame Obone, mais elle ne vit pas à Lambaréné

Les investigations ont révélé que Boukinda Amadou n’en était pas à son premier démêlé avec la justice. Ancien détenu de la prison de Libreville pour possession de deux cartons de Kobolo, il aurait tenté d’entraver l’enquête en cours. Le 31 janvier, les trois suspects ont été placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Port-Gentil.

Cette saisie s’inscrit dans le cadre des efforts intensifiés de l’Oclad pour lutter contre le trafic de stupéfiants dans la région, particulièrement le commerce illicite de Tramadol, un opioïde de synthèse dont l’usage détourné constitue un problème de santé publique majeur.

 
GR
 

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