Les déguerpis entendent réinvestir le site dont les travaux d’aménagement sont au point mort, treize ans après le lancement du projet.

Scène de déguerpissement du site, le 21 mai 2015. @ Canal Delta/Capture d’écran par Gabonreview

Scène de déguerpissement du site, le 21 mai 2015. @ Canal Delta/Capture d’écran par Gabonreview

 

Destinée à être érigée en zone franche, la Cité du golf, à Port-Gentil, fait toujours parler d’elle. En témoigne, la dernière réunion entre les populations et les opérateurs économiques déguerpis de cette zone, autour du gouverneur de province. Une rencontre au cours de laquelle Martin Boguikouma a brandi les deux décrets réservant ce terrain à l’aménagement de la zone franche de l’Ile Mandji. Selon un membre du collectif des déguerpis relayé par L’Aube, «ces décrets viennent démontrer, s’il en était encore besoin, que la zone franche de l’Ile Mandji n’est qu’une vue de l’esprit. Décidée en 2002, rien n’a été fait sinon la sortie d’un autre décret en 2009». Une situation d’autant plus exaspérante pour le collectif que les deux textes stipulent, en leur article 6, que les expropriations et déguerpissements nécessaires devront être réalisés dans un délai de 12 mois à compter de la date de signature desdits décrets. Or, «ces délais n’ont pas été respectés par le gouvernement», a déploré un autre membre du collectif, révélant que «depuis 2002, les populations construisent dans cette zone au vu et au su des autorités locales».

En effet, plusieurs habitants de la zone, déguerpies et indemnisées, sont revenus s’installer sur les lieux, au motif que les services du gouvernorat leur auraient fait savoir que le projet a été abandonné. C’est à ne plus rien y comprendre si l’on se réfère à un communiqué du gouverneur, daté de mai dernier, qui «porte à la connaissance de tous ceux qui sont en train d’y ériger des constructions que celles-ci feront l’objet de destruction pure et simple sans indemnisations». Du deux poids, deux mesures ?

En tout cas, le collectif dénonce le flou entourant cette zone, rejetant les raisons évoquées par le gouverneur de province pour leur déguerpissement. «La première fois que le gouverneur est venu nous voir, il a mis en avant l’extension de l’aéroport, avec la construction d’un pavillon présidentiel. Ensuite, il nous a parlé de la construction d’une caserne militaire pour la sécurité de l’aéroport. Aujourd’hui, il nous exhume le projet de la zone franche», a pesté un autre membre du collectif, qui y voit plutôt une affaire juteuse entretenue par les autorités locales, avec l’exploitation d’une carrière de sable. «Récemment, ils ont demandé à tous les exploitants illégaux de carrières de sable d’arrêter», a-t-il révélé, alors que, dans les même temps, les mêmes autorités se sont lancées dans l’exploitation du sable. «Nous avons des frères qui travaillent pour eux et nous savons que les propriétaires de cette carrière ont des responsabilités au sommet de la province. C’est pour cela que nous avons décidé de ne pas nous laisser faire», a-t-il poursuivi. Selon lui, «il y en qui veulent récupérer (leurs) terrains en se cachant derrière des textes et prétextes. Leur appétit pour le foncier est aujourd’hui un secret de polichinelle», a-t-il conclu. Cette rencontre d’explication n’a visiblement pas convaincu le collectif, dont les membres sont, plus que jamais, décidés à user de tous les moyens pour récupérer leurs parcelles.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Obalango dit :

    La République des maquettes….

  2. Meradie ndossi dit :

    Des maquettes qui finissent toujours par sortir de sol.

  3. TCHIBOUELE dit :

    Que dit BOUNDONO le patron de ce truc?

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