La coalition des organisations patronales dénonce le favoritisme envers les grandes entreprises au détriment des Petites et moyennes entreprises (PME) locales, dans le règlement de la dette intérieure.

© GabonreviewShutterstock

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Quelques jours après sa décision de battre le pavé si l’Etat ne régularisait par leur situation, les Petites et moyennes entreprises (PME) locales fédérées au sein de la Coalition des organisations patronales est une nouvelle fois montée au créneau. «Le gouvernement a prétendu avoir payé notre dette mais dans la réalité non», s’est offusqué le secrétaire général de la coalition regroupant pas moins de 500 PME, relayé par Gabonactu. Selon les explications de Jean Jacques Bourdette, l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), via le trésor public, avait procédé, en juillet dernier, au paiement partiel de ses créances aux entreprises ayant soumissionné et réalisé les projets de l’Etat. Sur 50 milliards consacrés à cette opération, la dette des PME locales s’élevait à 8 milliards. Cependant, 2 milliards seulement ont été payés aux entreprises gabonaises. «Dans ce règlement de la dette, les PME dont les gérants sont les nationaux ont encore été écartées et flouées», a déclaré le secrétaire général, dénonçant ainsi le deux poids deux mesures qu’aurait organisé l’Etat dans le cadre du règlement de la dette intérieur.

Pour Jean Jacques Bourdette, les grandes entreprises, étrangères pour l’essentiel, se sont clairement taillées la part du lion, qualifiant ainsi l’attitude de l’ANGT de «xénophobie vis-à-vis des PME des Gabonais noirs». Et l’entrepreneur de s’en prendre également à la Commission de traitement de la dette intérieur (CTDI), mise en place il y a trois mois par le ministère du Budget dont il fustige la «mauvaise volonté et l’inertie». «A la date d’aujourd’hui, nous n’avons aucune lisibilité, aucun rapport d’étape et rien ne justifie que nous serons pris en compte par l’Etat dans le règlement de cette dette», s’est-il indigné, alors même que les travaux de ladite commission s’achèvent le 31 août prochain. Par ailleurs, a-t-il clarifié, l’existence juridique même de ladite commission pose problème. Selon lui, le ministère de l’Economie, en charge du règlement de la dette intérieur en question, ne serait pas informé de l’existence de cet organe technique qui intègre également un représentant des PME gabonaises.

Pour rappel, la dette de l’Etat est évaluée à 90 milliards de francs CFA envers près 561 PME. Face à cette situation, Jean Jacques Bourdette et ses collègues entrepreneurs ont promis mené dans les prochains jours, «des actions fortes pour se faire entendre».

 

 
GR
 

15 Commentaires

  1. AZOTH dit :

    Notre pays est dans les problemes :

    Ce blocage, du take off des entrepreneurs gabonais , ne se limite pas seulement au pays: la pratique est encore plus drastique et mieux appliquée dans nos ambassades a l’étranger.

    Dans tous les pays ou je suis passé, pour présenter mes projets , je n’ai eu aucun retour positif.

    Les secrétaires qui chosifient , a la limite crachent dessus.
    Les responsables des ambassades qui refusent de recevoir
    Aucune dérogation pour les jeunes entrepreneurs gabonais de l’extérieur , lors des séminaires et autres rencontres économiques….ils doivent payer une somme exorbitante pour une hypothétique place a coté des grandes entreprises…

    les projets récusés par les autorités consulaires , on les retrouve exécutés par des sociétés fictives, gérées par leurs proches et les directeurs généraux de certains ministères , ou de certains organismes étatiques …sans suivie , et sans études préalables.

    quand on regarde comment les autres diasporas sont traitées , ça fait pleurer.

    Il ya donc les blancs qui refusent que les gabonais touchent aux pans de l’économie qu’ils maîtrisent

    Il y’a a coté les gens au pouvoir et leurs amis ouest africains qui bloquent l’accès des gabonais a l’entreprise privée touchant a leurs secteurs.

    Il reste quoi alors ????

    c’est vraiment triste de se faire maltraiter comme ça chez soi.

    Une chose est bien , la terre est vaste. Un terrien peut se réaliser partout , même loin de ce qu’il appel  » mon pays ».

  2. Ivan-Clarck dit :

    Je crois que le choix de la CTDI de ne payer que 2 milliard aux PMU Gabonaise n’est pas une décision xénophobe mais plus tôt nécessaire car je crois que les entreprises étrangères emploient plus que les PMU et aussi la dette de l’Etat envers ces entreprises est plus énormes que celles des PMU de plus elles ont les capacités d’autofinancé des projets.

    • AZOTH dit :

      Bonjour Ivan,

      Est ce que ça veut dire qu’il faut encourager la partialité de l’Etat, qui s’engage a traiter tous les partenaires sur le même pied d’égalité?

      Quid de ces manières dolosives , si ces entreprises décident d’ester en justice l’Etat?

      Ne va t il pas finir, par dépenser plus d’argent ?

      Comment expliquer a un salarié de ces petites sociétés que l’Etat, préféré payer les autres sociétés ( plus grandes)? les salariés ne sont ils plus égaux devant la loi et l’Etat?

      Les capacités d’autofinancement sont a l’aune des projets auxquels on a soumissionné: pendant les appels d’offres on vérifie bien qu’une société petite ou grande, est a même de commencer les travaux sans attendre , lorsqu’elle est retenue non? Que dire alors de papi SANTULLO , ou est son argent ? lui qui a une puissante capacité d’autofinancement? OU EST SON ARGENT ??? Il a bien licencié non? le grand nombre qu’il emploie, ou employait…..

      Le problème, je pense, est peut être ailleurs; pourquoi pas dans la prise de participation dans ces sociétés ( grandes) des gens qui libèrent les crédits , ou encore dans les détournements de fonds du trésor public.

      Comment comprendre que notre pays engrange plus de 17 000 milliards environs , et les compatriotes ne sont pas payés par l’Etat, quand cet Etat (?) se tape le luxe d’acheter des hôtels particuliers a 100 milliards, des jets privés etc ?

      Ivan, qu’est ce qui peut expliquer ça ? lors des réunions au sénat français , le Gabon est pris en exemple comme mauvais payeur … ou allons nous ?

    • wano dit :

      C’est très difficile de se faire maltraiter dans son propre pays.

      Ces PME font déjà un effort d’exister dans un pays qui n’a aucune culture entrepreneuriale, qui ne les protège pas et qui favorise les multi-nationales.

      Dans la plus parts des pays développés, ceux sont les PME(s) qui sont les premiers employeurs et elles soulagent énormément l’état.

      Au Gabon, nous avons une masse salariale de 80 000 fonctionnaires tout en sachant qu’un employé dans le privé est plus productif qu’un fonctionnaire.

      Vous dites que les multi-nationnales emploient plus ? Etes-vous sûr ?

      20 multi-nationales x 200 employés = 4000 employés gabonais et expatriés
      10000 PME de 5 employés = 50 000 employés gabonais

      La plus part du temps, ces multi-nationales viennent pour des contrats ponctuels de moins de 3 ans. Leur argent en poche, elles retournent créer les emplois, investir et payer les impôts dans leurs pays. Et les employés gabonais que de retourner dans au chômage.

      L’état doit payer les pme gabonaises, car cet argent est épargné dans nos banques, utilisé sur place, retourné sous forme de taxes et impôts dans ses caisses. Et même que les banques peuvent lui prêter cet argent.

  3. Kombila dit :

    Il y a eu trop d’infos touchant au domaine des affaires au Gabon. Le croisement de beaucoup d’elles avec les nouvelles données nous amène à nous poser la question de savoir si le Gabon est toujours gouverné ? La question vaut son pesant d’or lorsqu’on est convaincu que l’Etat a l’obligation d’assurer la justice pour tous, la santé pour tous, l’éducation pour tous et finalement garantir l’équité à tous les citoyens. Malheureusement, au regard de ce que nous observons, l’Etat semble avoir institué des catégories de privilèges avec leurs bénéficiaires. Une PME ayant un directeur gabonais ou un directeur expatrié conduit-il à payer plus ou moins d’impôts ? Et ces hommes et femmes employés dans ces entreprises ne sont-ils pas des pères et mères de famille qui oeuvrent de concert pour l’édification du Gabon de demain ? Les priver de leurs revenus ne revient-il pas à compromettre cet avenir ? Pour quels objectifs ? Quelle est la règle, finalement, qui est édictée, à laquelle les patrons gabonais ne peuvent pas satisfaire ? Ou refusent de satisfaire et qui leur vaut l’ire ou le mépris des fonctionnaires chargés d’apurer la dette intérieure de l’Etat ? La suggestion même de ces interrogations nous renvoie à d’autres idées ayant un rapport avéré ou non avec l’hydre nommé Gabon Synergie. Finalement, Léon Mba et ses contemporains avaient entièrement raison : les fonctionnaires ou tout autre agent de l’Etat, n’avaient pas le droit de faire du commerce ou de mener des activités lucratives, de peur de devenir juges et parties, compromettant par là même l’Etat dans son rôle de protecteur de tous ses citoyens, sans complaisance aucune.

  4. Hatsepsout dit :

    Vraiment ce gouvernement a la palme d’or de la médiocrité. Au lieu de soutenir les entreprises locales pour favoriser l’émergence d’une économie privée locale forte entraînant une croissance plus forte et pérenne, il fait montre de son incurie comme d’habitude. C’est à croire que ces gouvernants se battent pour avoir la palme de la nullité.

    • Jean Charles mba dit :

      Monsieur aucun pays ne s’est développé au monde en misant seulement sur des entreprises locales. Revoyez vos cours en gestion des entreprises.

      • kombila dit :

        @Jean Charles M., bonjour !
        Je me déclare profondément peiné lorsque j’entends des déclarations comme celle que vous venez de proférer. Si aucun pays ne peut refuser d’apport extérieur, le rôle de tout dirigeant dans un pays normal est d’encourager d’abord (je dirais même favoriser) ses compatriotes à devenir les premiers à investir massivement dans leur propre pays. Quitte à mettre en place des conditions de financement adéquates. Le contraire suscite de graves interrogations…

    • Iboundji dit :

      Rien dans ce qu’a dit @ Hatsepsout n’est contraire à la vérité. La majorité des états du monde privilégie les entreprises locales qui remettent dans le circuit économique leurs revenus et afin comme elle le dit « favoriser l’émergence d’une économie privée locale »et il est tout à fait légitime pour ces structures de demander plus d’attention au regard des risques encourus et du ma déficit d’aide aux entreprises. Les grands groupes surtout étrangers comportent suffisamment de recours pour éviter pareils aléas qui d’ailleurs n’ont rien à voir avec « la gestion des entreprises »qui n’interviet qu’en aval .En amont créer et entretenir 1 culture de PME Gabonaise est d’1 importance capitale. Nous payons et nous paierons son absence. En tout état de cause tout travail mérite salaire 1 prestation éffectuée doit être réglée 1 point c’est tout.
      Ngudu gwanbiya,minu [pour bien parler ,il faut des dents] Proverbe Guisir

  5. yaali dit :

    je ne sais pas si le terme xenophobie est approprié dans ce cas de figure et la theorie du complot ne me plait guere, cependant, nous avons un serieux probleme local:
    – certaines administrations favorisent davantage les entreprises tenues par des expatriés que les celles tenues par des locaux (dans le mme secteurs d’activités) pour obtenir gains de cause, il faut miauler.
    – et nous avons aussi cette jalousie entre nous qui est intolérable à l’égard de celui qui a reussi ou qui a du potentiel. on nous met des batons dans les roues. Tu veux reussir au gabon soit discret.

    concernant la dette de l’etat, une dette est une dette, je pense que notre adminstration sait compter et peut aussi faire un effort pour encourager les Pme à fonctionner et à se maintenir dans la duree

  6. Che Guevara dit :

    Je suis très sincèrement étonné par la naïveté des Gabonais à croire encore en ce régime Bongo-PDG. Comment n’ont ils pas encore compris que la précarité des Gabonais est un pilier de ce pouvoir maffieux. L’appropriation de l’économie du Gabon par les étrangers, afin d’empêcher une classe moyenne bourgeoise autochtone, indépendante et autonome, est un programme politique hérité de la colonisation et perpétué par les Bongo-PDG pour conserver le pouvoir. Il est effectivement plus aisé de régner sur les pauvres que sur les riches. C’est la vision qu’ont les minables à l’intellect étriqué qui pensent que la jouissance du pouvoir est une finalité.

    • YOVE dit :

      Ce que dit Che Guevara a peut-être un air radical, mais c’est la stricte vérité. Tout procède d’un immense complot ourdi contre notre pays. Il faut que les Gabonais en prennent conscience afin de pouvoir réagir de façon idoine.

    • Iboundji dit :

      Ils en sont encore à imposer leur seul projet : les 4 P (Proskynèse Pouvoir Procession Plaisir) afin d’y arriver ils font feu de tout bois principalement encenser l’indélicatesse et le mépris pour l’intelligence des Gabonais. Parfaitement conscients qu’1niveau social supérieur entraine 1bon qualitatif intellectuel incompatible avec la bêtise infatuée. Heureusement de plus en plus de Gabonais du futur sont déjà sur l’étape d’après leur imminent départ.
      Be koké na ba ndabo,buhèngè ba ka puhanaka [ Quand il n’y en pas assez pour ceux de la maison, ceux du dehors jeunent]Proverbe Benga

  7. boutala dit :

    A Jean Charles mba vous faites une lecture étriquée du développement des entreprises. Pour ne citer que 4 pays . Usa japon Allemagne et France les 4/5e des entreprises installées sur leur sol sont des entreprises locales même si plusieurs ont pu acquérir une dimension multinationale. Donc le devoir vous incombe à vous de revoir vos cours en gestion desociale entreprises. Pensez vous que les usa ou l Allemagne encore moins le Japon accepterait sur leur sol plus d entreprises étrangères? Desolé cher compatriote votre analyse est fausse. Les grands pays industrialisés ont développé en priorité des fleurons nationaux.

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