Récemment, le président de la République et le Premier ministre ont été sur les principaux axes routiers du pays pour constater l’étendue des dégâts. Leurs différentes visites interviennent des années après l’annonce de grands chantiers, dont les résultats se font toujours attendre.

Ali Bongo, le 21 novembre 2017 sur la route de Nkoltang. © DCP-Gabon

 

Dans son «Panorama des réalisations 2009-2016», le Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE) revendique 672 kilomètres de routes bitumées, allant de l’axe Ndendé-Lébamba (37 km) à celui d’Akiéni-Okondja (74 km). D’ici à 2020, la structure dirigée par Liban Soleman dit avoir bon espoir que le Gabon compte jusqu’à 2 213 km de routes bitumées. Soit une hausse de 145,9% par rapport au nombre de kilomètres comptabilisés en 2009 (900 km). Sur le papier, ces chiffres font rêver, et les images diffusées dans les médias et sur les réseaux sociaux des réalisations en termes d’infrastructures routières à mettre à l’actif du président de la République ajoutent à la féérie.

Seulement, huit ans après l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir, la réalité est toute autre. Les usagers de la route sont toujours soumis aux mêmes difficultés, quand celles-ci ne se sont tout simplement pas aggravées par endroits. Depuis huit ans, les inquiétudes des usagers se portent sur les mêmes tronçons routiers, en priorité desquels la Route nationale 1 (RN1), dont la construction n’a jamais été achevée, en dépit de nombreux lancements de travaux et des budgets engloutis ces dernières années. Accidents meurtriers, coupures de route à la moindre averse, bourbiers déclarés sur plusieurs axes, absence d’entretien des routes existantes, etc. ; le défaut d’anticipation des autorités ne laissent plus de place au doute : le constat d’échec est patent.

Pour s’en rendre compte, Ali Bongo s’est, lui-même, rendu, mardi 21 novembre, à Nkoltang, trois jours après que la route ait cédé, en raison de la forte averse enregistrée en début de week-end dernier. Sur place, le président de la République a dit être venu vérifier l’état d’avancement des travaux de réparation lancés un jour plus tôt. Ce chantier dirigé par le Génie militaire et l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI) devrait permettre de rétablir la circulation sur cet axe. Mais pour combien de temps avant qu’une nouvelle pluie ne vienne détruire ces installations provisoires ? En attendant, Ali Bongo a semblé conscient de ce que «les Gabonais demandent des infrastructures mieux construites». Mais pour l’heure, le chef de l’Etat tente de les «rassurer».

C’est également ce qu’a tenté de faire Emmanuel Issoze Ngondet, qu’accompagnaient sur le terrain, le 20 novembre, Alain-Claude Bilie-By-Nze et Noël Nelson Messone. Le Premier ministre et ses collègues du gouvernement issus de la province de l’Ogooué-Ivindo ont visité le tronçon Ovan-Makokou. Les 98 km de cet axe routier préoccupent les usagers depuis des années. Malgré les promesses, rien n’a bougé. Certes, le chef du gouvernement a annoncé que des travaux de réfection devraient intervenir sur cette voie. Mais pour ça, il va falloir de l’argent. Beaucoup d’argent ! Le coût des travaux serait estimé à 14 milliards de francs CFA. Qui pour les payer ? Les autorités tablent sur le mécanisme de partenariat public-privé (PPP).

En attendant, le gouvernement assure que 641 km sont en cours de construction dans tout le Gabon. Certains estiment par ailleurs que ses efforts devraient se concentrer sur les voies les plus fréquenter, à l’instar de la RN1.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Romulus dit :

    Constat plutôt du succès de la politique des infrastructures incarnée par l’ANGT.

  2. Romulus dit :

    PPP est très dangereux en oeriod ed conjoncturelle et demande des conditions de développement d

    emocratique.

  3. Patrick dit :

    Très bel article qui analyse et résume toute la situation des routes au Gabon. Rien à ajouter. Beau travail Mr Le journaliste.

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