Plutôt que d’initier des mesures visant à assurer la sécurité au sein des établissements scolaires, le ministre de l’Education nationale a récemment dit miser sur les associations des anciens élèves des lycées et collèges pour juguler le phénomène de violence croissant dans le secteur de l’éducation au Gabon.

Des élèves du lycée Léon Mba (Libreville). © Maxim Novikovski

 

Si le porte-parole du gouvernement, à la faveur de sa dernière conférence de presse, avait annoncé une intervention du ministre en charge de l’Education nationale au cours de laquelle il évoquerait le sujet lié aux violences enregistrées ces dernières semaines dans les établissements d’enseignement secondaires, le 27 décembre, les Gabonais ont été servis. Nombre d’entre eux sont sortis plutôt déçus de l’interview de Florentin Moussavou, dont quelques extraits ont été diffusés au journal de «20 heures» de Gabon Télévision. Pour cause, une semaine après le meurtre à l’arme blanche perpétré contre un élève du lycée Léon Mba par son «ami», le ministre s’est révélé incapable de rassurer enseignants, responsables d’établissements et parents d’élèves. Aucune mesure convaincante visant à renforcer la sécurité au sein des établissements scolaires n’a été annoncée par le ministre. Mieux, certains ont cru percevoir dans l’intervention de Florentin Moussavou une sorte de déni des responsabilités.

Florentin Moussavou, ministre de l’Education nationale. © D.R

Plutôt que d’assumer pleinement l’échec gouvernemental en matière de sécurité dans le domaine de l’éducation au Gabon, le ministre a clairement confié cette tâche, visiblement encombrante, aux anciens élèves des établissements en proie aux violences. «Il faut qu’un autre type d’acteurs intervienne à l’école. J’ai pensé qu’il fallait mettre en place des associations des anciens élèves, donc ces aînés qui sont passés par ces écoles, qui peuvent aussi avoir une capacité à passer des messages sur le plan moral, sur le plan de l’encadrement des élèves quand ou avant que se pose un problème», a estimé Florentin Moussavou, appelant à «la compassion» des Gabonais pour le jeune élève décédé du lycée Léon Mba, tout en fustigeant les accusations de certains à l’encontre des autorités.

Et si «les enfants gabonais transportent dans leurs sacs à dos des armes», le ministre de l’Education nationale préfèrerait que lui, le gouvernement auquel il appartient et le président de la République ne soient pas tenu pour responsables. «Face à cela, nous avons l’obligation d’avoir un regard commun, lequel devrait nous amener à nous dire : ‘‘il y a un malaise dans notre société’’», a tenté de se défendre Florentin Moussavou.

 
GR
 

13 Commentaires

  1. Fabien Engouang Ovono dit :

    Vraiment décevant pour un ministre soit dit en passant. Si l’on ne peut rien reprocher aux autorités, à qui ferait-on les reproches ?

  2. curtis dit :

    C est un membre du gouvernement incompétent

  3. En tout cas! dit :

    Je dis hein, quel est le cursus de ce ministre? Il a un pb de réflexion ou bien? C’est fou, il ne sort que des absurdités depuis qu’il est en fonction…

  4. Le Guisir dit :

    Voyons, c’est plus facile que de recruter davantage de surveillants.
    Il est fort grave, le Moussavou.

  5. Gilbert dit :

    Un ministre de l’éducation nationale a la hauteur de son chef. Consternant

  6. paysane dit :

    les sociétés déclinent souvent leurs responsabilités, et cette fois c’est au tour de l’état de décliné ses responsabilités. Qui est en faites responsable de quelques choses dans ce pays? Lorsque le peuple veux prendre ses responsabilités,ce même état refuse. Alors ils veulent quoi finalement?

  7. mabiala9 dit :

    un moussavou reste un moussavou

  8. marcel Guisir dit :

    Florentin Moussavou,
    D’abord l’harmonisation des coefficients des matières enseignées dans les collèges et lycée comme réponse pour régler le problème de redoublement.
    Pour l’insécurité dans les lycées et collèges, vous confiez la responsabilité aux anciens élèves des établissements secondaires.
    Dans les deux cas, vos solutions montrent votre incapacité à innover, à trouver des solutions qui ne sont pas compliquées.
    1- cas des redoublements: pourquoi il y a plus de redoublements enregistrés? La réponse c’est la surpopulation des classes et pas les coefficients. Je m’explique, au cours d’un trimestre scolaire, un élève est supposé avoir été évalué par son enseignant au moins 3 fois (3 devoirs + interrogations écrites). Cela donnait à l’élève, l’opportunité de se rattraper s’il était passé à côté d’une évaluation. Aujourd’hui, nous observons que les enseignants évaluent les élèves sur un trimestre avec un seul devoir et donc si l’élève s’est loupé, c’est « échoué! ». Les enseignants n’ont pas d’énergie pour corriger des copies d’une classe de 200 élèves trois fois dans un trimestre (soient 600 copies à corriger sur un trimestre pour une seule salle de classe) presque autant de copies qu’un enseignant qui tient 5 classes de 40 élèves dans une évaluation.
    Construisez les établissements et formez les enseignants : c’est la seule et unique réponse contre le redoublement

    Pour l’insécurité aux collèges et aux lycées à défaut d’installer des portiques de détection de métaux à l’entrée de chaque lycée, vous pourriez commencer par poster 2 agents de forces de sécurités et de défenses équipés de détecteurs portatif de métaux portable à conçus pour la détection de sécurité dans le domaine public et professionnel (les vigiles les portent régulièrement dans les aéroports). Après les émeutes, que font nos soldats et nos policiers rien! Ils sont toujours payés et ne connaissent pas des histoires de licenciement de masse pour des raisons économiques comme dans d’autres secteurs. Alors il faut les occuper.

  9. leokhardo leokhardo dit :

    On est où là ??? pauvre Gabon , cet enfer céleste… un pays tant idéalisé qui s’enfonce graduellement dans le gouffre d’un système décrié.

  10. Bajes dit :

    Professeur agrégé d’université et c’est sa il nous sort??? Mon Dieu ou va ce beau pays???
    Autant d’incompétences incarné par un seul individu… Comme quoi l’école ne suffit vraiment pas

  11. MEGNER MVONG Georgy dit :

    Le ministre veut dire que le pb d’éducation du point de vue de la moralité des élèves sont liés au laxisme educationnel inherent à la famille gabonaise aujourdhui;trop de liberté tue la liberté.

  12. Hermann O. dit :

    Bien que partageant le point de vue pertinent de certains ( ex:marcel Guisir qui ébauche véritablement des pistes de reflexion) je reste dubitatif quant à l’orientation de cet article. J’ai suivi l’intervention du Ministre et il n’a jamais été question, comme unique solution, de « transférer » cette responsabilité à des associations d’anciens élèves…Il l’a plutot évoqué comme un outil qui contribuerait à mieux communiquer avec les éléves!Et entre autres, discuter des problèmes de sécurité.Ce qui n’est pas tout à fait la tonalité de votre article!

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