Selon des sources généralement bien informées, les ministères du Budget et de la Fonction Publique étudient actuellement les voies et moyens de dissoudre la prime créée, en février 2014,  par Ali Bongo au profit de l’ensemble des agents publics. Ils optent plutôt pour une (très) légère augmentation des salaires.

© Gabonreview

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Le ballon d’essai a été lancé le 9 mars dernier : le gouvernement proposait, ce jour-là, aux organisations et centrales syndicales réunies au sein de la Dynamique unitaire une augmentation de salaire de l’ordre de 18% et la suppression pure et simple de la Prime d’incitation à la performance (PIP). Ballon d’essai non réussi. Les responsables de la Dynamique Unitaire (confédération informelle regroupant une cinquantaine de syndicats de l’administration publique) et une très large frange d’agents publics ont rejeté cette proposition !

En fait, au-delà de cette annonce aux syndicats, se cache une ferme volonté de supprimer la PIP. Des experts des ministères du Budget et de la Fonction Publique souhaiteraient revenir à l’ancien mode de fonds communs versés uniquement aux régies financières et à quelques départements ministériels. Le maintien de la PIP et l’augmentation des salaires – la masse salariale de l’Etat s’élève déjà aujourd’hui à près de 730 milliards de francs CFA par an, soit près de 61 milliards CFA par mois – étant à l’heure actuelle insoutenables, selon ces experts. L’opinion comprendrait mal qu’après avoir créé la PIP suite au rapport du cabinet McKinsey sur l’état de la pauvreté au Gabon qui lui a été remis en janvier 2014, le chef de l’Etat revienne sur celle-ci. Mais on voit bien depuis quelques mois que le ministère du Budget a beaucoup de mal à procéder au paiement de cette prime. La PIP du troisième trimestre 2014, attendue fin-Septembre, n’a été payée qu’en novembre, et celle du quatrième trimestre n’a été payée qu’en mars 2015, alors qu’elle était attendue fin-décembre. Le gouvernement avait alors expliqué que le logiciel avait mis en évidence des doublons et qu’il fallait nettoyer le fichier des bénéficiaires de la prime.

En réalité, le gouvernement verrait l’étau se resserrer autour de lui, face aux annonces présidentielles trop hâtives et devant les difficultés liées à la chute des cours du baril du pétrole – sur laquelle le ministre de l’Economie, Régis Immongault, avait pourtant déclaré que le Gabon avait des bases tellement solides qu’il saurait faire face sans difficultés à la situation financière actuelle -, certains conseillers et experts du ministère du Budget croient savoir qu’il sera vraiment difficile, pour les caisses de l’Etat, de tenir à des niveaux élevés PIP et augmentation des salaires. «La PIP est également indexée à la performance de l’économie nationale. Avec la chute du cours du pétrole et donc des ressources de l’Etat, la performance de l’économie nationale baisse. Le refus par la Dynamique unitaire de l’augmentation des salaires de 18% déçoit et peut amener à supprimer très vite certaines choses», a laissé entendre un conseiller du président de la République, alors que Jean Rémy Yama, le coordonnateur du mouvement Dynamique unitaire, a expliqué avoir rejeté les 18% d’augmentation «parce qu’elle supprime la Prime d’incitation à la performance qui est déjà un acquis».

La PIP avait été lancée le 18 février 2014 à la présidence de la République. Elle s’est élevée, l’année dernière, à près de 114 milliards CFA au lieu des 100 milliards prévus initialement. Si lors des premier et deuxième trimestres 2014, la prime a pu être payée sans soucis particuliers, en revanche depuis le troisième trimestre – date d’entrée des contingents militaires, des corps enseignants et de santé et d’autres catégories d’agents publics -, cette prime trimestrielle a du mal à être perçue par les agents publics. La belle et (trop) ambitieuse idée d’Ali Bongo est en train de tomber en friche… Mais faut-il vraiment la supprimer, alors que les fonctionnaires la considèrent déjà comme faisant partie des «droits acquis» ?

 

 
GR
 

17 Commentaires

  1. olivier dit :

    On a parler des caisse vides, le gouvernement et ALI9 a la recherchent d une popularité ont amener la fameuse PIP, on a dénonce cette amateurisme et cette manière de faire façon façon sans tenir comptes des réalités on nous accuse de jaloux. Prenez note, cette affaire de PIP va entrainer la chute du régime Ali Bongo

  2. Interrogation? dit :

    Sauf erreur de ma part, il me semble que la mise sur pieds de la PIP ne devrait pas avoir pour conséquence l’augmentation de la masse salariale. En effet, il avait été observé qu’une petite franche de fonctionnaires engrangeaient des sommes exagérées en fonds communs…il était alors question pour plus d’équité « prendre aux plus nantis » pour redistribuer à un plus grand nombre de fonctionnaire, environ 60%…Ce qui veut dire pour ma part, que la PIP ne devrait rien avoir avec l’augmentation des salaires, tout simplement parce que l’assiette de la PIP était déjà là et disponible…

    • Observateur dit :

      « il était alors question pour plus d’équité « prendre aux plus nantis » pour redistribuer à un plus grand nombre de fonctionnaire, environ 60% »…C’est bien là toute le clé. Les gens aiment parler de solidarité et de partage tant qu’il ne sont pas impliqués dans l’effort. Il y a des superminstères où l’on trouve normal d’avoir des revenus 4 fois supérieurs à ceux d’autres fonctionnaires, à catégories égales

      • anarchiste22 dit :

        « La PIP avait été lancée le 18 février 2014 à la présidence de la République. Elle s’est élevée, l’année dernière, à près de 114 milliards CFA au lieu des 100 milliards prévus initialement. »

        Mais on oublie souvent de mentionner que l’enveloppe des fonds communs etait de 227 milliards CFA par an, donc l’instauration de la PIP a permis de faire disparaitre 227 – 114 = 113 milliards CFA. Donc derriere la PIP se cache une frappe de 113 milliards CFA.

        Une augmentation de la masse salariale de l’etat de 18% (avec suppression de la PIP) couterait 131 milliards CFA par an. Ce serait donc 18 milliards CFA de plus que les 113 milliards CFA de la PIP (toujours bien en dessous des 227 milliards CFA des fonds communs).

        En fait les 227 milliards des fonds communs suffiraient pour financer une augmentation de la masse salariale annuelle de 730 milliards a 957 milliards (soit 31% sans la PIP ou 15% avec maintien de la PIP ).

  3. Cinciniradjak dit :

    Vous voyez la chute d’ABO partout exposer les problèmes de la république et les régler est un problème pour vous. C’était une parenthèse,menant vous parliez de la suppression de la PIP est ce c est pas normal de le faire le grand vous fait une promesse de hausse de salaire vous avez commencé à faire grève deux moi plus tard alors que ce processus d’augmentation de salaire doit être d’abord revu à l’assemblé avec des signatures qui s’impose et tout le protocole qui va avec menant vous avez estimé qu’il faut faire grève alors assumons. Et taisons nous.

  4. Michelyne dit :

    La PIP,elle fait tellement couler d’encre et d salive! C’est simple il faut la supprimer et augmenter les salaires. Tous les fonctionnaires gabonais pensent qu’ils doivent avoir la PIP comme si c’était une obligation que l’Etat avait envers eux! Beaucoup d’entre eux ne la méritent même pas après c’est pour faire des grèves!!

    • Pas Possible dit :

      Tchouuooo très chère Michelyne….Réveillez vous!!!
      Le Gabon est un pays riche, immensément riche… 730 milliards FCFA pour payer ces fonctionnaires par an, le Gabon a largement les capacités de le faire. Remettez cela juste à une simple compagnie pétrolière ou minière ou encore de bois et elle le fait les yeux fermés.
      Mais comme au Gabon on vous a endormi pendant toues ses années en vous disant que vous êtes pauvres et mourriez pauvre vous ne savez plus ce qui est bon et surtout que notre mode vie doit être revaloriser.
      Savez vous ce que engendre comme bénéfice les sociétés installées dans notre pays qui travaille juste dans le commerce, je parle des libanais, ouest-africain…, des milliers de milliard en cfa par an. Et c’est l’état du Gabon qui ne peut pas débloquer 1000 milliards pour le salaire de ces fonctionnaires??? NON J’Y CROIS PAS, pas MON GABON!!!
      Il faut arrêter avec vos conneries!!!! Payez nous tout simplement et arretons d’enrichir une infime partie de la population au détriment des de la grande majorité….

    • xber360 dit :

      Tous les travailleurs gabonais ont le DROIT INALIÉNABLE de jouir,selon la richesse générée par eux,d’une bonne distribution équitable et suffisante du fruit d la croissance,chère madame. Parler et penser comme vous le faites me semble incohérent. Un PR a justement le DEVOIR constitutionnel d’amener le peuple à un meilleur niveau d vie,ce n’est pas une option sentimentale mais une obligation républicaine responsable. Les travailleurs ne mendient pas. Ils exigent des meilleures conditions d vie par la distribution juste de la manne pétrolière et ce,depuis des décennies.

      Cessez donc,je vous prie,de penser comme une mendiante assermentée qui doit toujours se contenter des miettes d pain jetées parterre par de riches administrateurs d nos biens communs!

  5. Pierre Mouloumba dit :

    la PIP doit être donné aux agents performants mais elle devient une obligation donc mieux vaut la supprimer tout simplement

  6. Julio bangado dit :

    Ils veulent l’augmentation des salaries non Donc voila

  7. ya kiakia dit :

    Cette PIP devrait, si elle est maintenue, être payée une seule fois par an (déc ou janv) aux agents méritants. Ça n’a aucun sens de la payer tous les trimestres.

    • AZOTH dit :

      Mais mais, de quelle PIP il est question ici????

      moi j’etais assis sur une BITTE au port d’owendo regardant les bateaux lancer leurs amarres , avec des BEATs mortels aux oreilles, quand je vois un matelot.. je lance

      – tu es au courant pour la PIP?

      -il repond yep, mais on doit controler les BIT des ordis de la solde

      et aussi dire aux anglophones du bord de mer « DON’T BITE US » , avec le genre de PIP que vous donnez aux gabonais

      -Je dis ah bon??

      -Il dit bah ouii, ils sont entrain de PIPER la population n’importe comment alors que nous voulons juste etre assis par exemple au port , sur une BITTE, regarder les bateaux,un samedi ou dimanche, sachant que nous aurons notre PIP a la fin de chaque mois ou trimestre, mais eux non, ils veulent tout PIPER … A croire que leurs bouches folles ne s’arretent pas quand ils viennent a la tv annoncer la PIP

      Ps: je tente ma chance j’espere que ce com passera , il faut le lire en filigrane svp! et j’ajoute que ces mots ont leurs étymologies, et significations pas du tout en rapport avec le premier sens donné par le son.

  8. Lemacom dit :

    C’est la rançon de l’improvisation de notre bien aimé distingué camarade président de la république.
    Des mesures hâtives prises sans une sérieuse étude et adopté par une assemblée nationale de béni oui oui engendreront toujours les mêmes résultats.
    C’était prévisible, pourtant dénoncé par ceux qui aiment encore ce pays, mais les tenants du pouvoir n’en font qu’à leur guise.
    Pauvre Gabon.

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