Après des informations évoquant une fin de parcours imminente pour la société pétrolière américaine au Gabon, c’est l’annonce de l’élection des délégués du personnel sans concertation préalable avec les syndicats qui provoque une levée de boucliers du côté de l’Organisation nationale des employés du pétrole.

Le siège de Vaalco Gabon à Port-Gentil. © Gabonreview

 

Plus rien ne va chez Vaalco Gabon où l’information, parue dans Africa Energy Intelligence, au sujet de la vente de ses actifs, a entamé la sérénité qui régnait au sein de la société. Un jour après la publication de cette information, la direction générale a annoncé l’organisation, ce 22 décembre 2017, de l’élection des délégués du personnel. Problème : les syndicats, particulièrement l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), majoritaire au sein de l’entreprise, n’ont pas été associés au processus. La loi fait en effet obligation au chef d’entreprise d’arrêter la date et le lieu du vote en accord avec les partenaires sociaux. «Ce vote est illégal car son organisation se déroule en violation des dispositions du Code du Travail  de la République Gabonaise et de l’arrêté (…) du 26 avril 2001 réglementant l’institution des délégués du personnel», écrit le secrétaire général de l’Onep, Sylvain Mayabi Binet, dans un courrier adressé au directeur général de Vaalco le 20 décembre 2017.

En omettant «volontairement» d’associer l’Onep à la fixation de la date de l’élection des délégués du personnel, la direction de Vaalco a,  selon le syndicat, restreint sa liberté à exercer son droit d’y participer. «Faisant ainsi acte de discrimination de nature à porter atteinte  à la liberté syndicale». Toute chose qui, à en croire le syndicat du secteur pétrolier,  constitue une infraction définie et punie par les articles 270 et 289 du Code du Travail. L’Onep conseille donc au directeur général de Vaalco d’annuler «le vote illégal» prévu ce 22 décembre 2017. Le syndicat propose une réunion de concertation le 26 décembre prochain afin de fixer une nouvelle date pour la tenue de l’élection des délégués du personnel.

L’organisation de l’élection des délégués, en écartant le plus grand syndicat du secteur pétrolier intervient au moment où les bruits sur la vente de Vaalco Gabon vont bon train. Dans sa parution du 19 décembre 2017, Africa Energy Intelligence laisse entendre que le groupe Vaalco aurait donné mandat à une banque d’affaires de  trouver un repreneur. Et parmi les potentiels repreneurs, on cite Perenco qui venait de racheter certains actifs de Total, mais aussi un partenaire d’Assala Energy, groupe ayant repris les actifs de Shell au Gabon.

Comme dans le cas de Shell Gabon, la fermeture de Vaalco Gabon devrait amener la direction de cette société à négocier avec les travailleurs, désormais inquiets quant à leur avenir. Le vote des délégués organisé sans associer l’Onep, jugé trop exigeant par les employeurs, participerait de la volonté de Vaalco de se soustraire de ses obligations. Le syndicat met cependant la société en garde contre tout passage en force : «si vous maintenez votre vote du vendredi 22 décembre, 2017, l’Onep et ses membres employés de Vaalco Gabon en tireront les conclusions de fait et de droit qui s’imposent», lit-on dans la correspondance adressée au DG de Vaalco Gabon.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gill Giovani AWONGUINO OGODJE dit :

    C’est vraiment dommage car derrière ces agissements nous pouvons tout simplement reconnaître le mauvais traitement de la direction générale mais surtout la mauvaise volonté de sa directrice des ressources humaines qui ne ménage aucun effort pour réduire à néant les enventages et les droits des employés Gabonais en faveur des expatriés.
    Le comble c’est que les employés eux-mêmes se complaisent car ils ne se plaignent JAMAIS. Comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
    Je suis très curieux de voir la suite de cette histoire.

Poster un commentaire