Le port du costume et du tailleur s’impose de plus en comme une norme dans les universités et grandes écoles du Gabon. Pourtant, ce nouveau «dress code» n’en demeure pas moins controversé et suscite quelques étonnements.

Etudiants de BGFI Business School, à Libreville. © D.R.

Etudiants de BGFI Business School, à Libreville. © D.R.

Longtemps perçu comme une forme de snobisme, le port du costume et du tailleur est de plus en plus répandu dans les instituts et grandes écoles du pays. Lancé, à Libreville, par l’Académie franco américaine de management (Afram), cette mode s’est depuis étendue à d’autres établissements et est désormais obligatoire les trois premiers jours de la semaine. C’est le cas notamment à l’Institut des sciences de l’organisation (Iuso), à l’Institut supérieur de technologie (IST), à l’Institut national des sciences de gestion (INSG) ou encore à l’Institut de technologie d’Owendo. Un effet de mode salué et apprécié, mais qui alimente également la polémique.

Etudiants d’Afram Libreville. © D.R.
Etudiants d’Afram Libreville. © D.R.

En effet, les chantres du port du costume et du tailleur estiment que l’égalité des chances passe par aussi par l’égalité dans la tenue vestimentaire. Ce «dress code» permet ainsi aux étudiants, toutes origines confondues, de se consacrer à leur objectif d’apprentissage et d’épanouissement scolaire en les soustrayant d’une contrainte inutile dont ils ne sont pas toujours conscients, celle de devoir sacrifier à la mode. En clair, c’est en portant un uniforme identique à leurs camarades que les étudiants de toutes origines sociales sont fiers d’affirmer leur identité propre. Pour tout dire, les effets positifs de l’uniforme peuvent être multiples : meilleure intégration, suppression des barrières sociales, absence de distraction due aux tenues fantaisistes, stimulation de l’esprit de groupe…

Toutefois, les responsables d’universités qui exigent le port obligatoire du costume et du tailleur dans leurs établissements, laissent les étudiants enfreindre un certain nombre de règles. Il n’est pas rare de voir des étudiantes vêtues en tailleur, avec des babouches ou des chaussures de training. Or, tenue de ville oblige, un tailleur se porte avec des escarpins. Certains étudiants, par contre, se permettent de porter leur pantalon au raz des fesses, alors même qu’ils sont en costume. Par ailleurs, dans l’ensemble de ces établissements, on n’a jamais appris à un étudiant comment nouer une cravate. Pire encore, il y a des écoles qui ne savent pas à quoi correspond vraiment le costume et dont l’écusson est placé à droite de la veste. Or, dans les règles, l’écusson est toujours positionné à gauche sur la poche du blazer.

Si l’initiative est à saluer, ces manquements démontrent à suffisance qu’il s’agit soit d’un effet de mode soit d’un business pour les responsables d’établissements. Et pour cause : le prix indécent de ces uniformes est souvent pointé du doigt. Ils valent entre 80 000 francs et plus, suivant les établissements, alors même que la qualité du tissu et de la couture laisse à désirer. Et surtout il est exigé aux étudiants d’acquérir son costume ou tailleur à un point précis, alors que pour 60 000 francs, voire moins, ils peuvent se faire confectionner un produit de meilleure qualité.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Thomas Sankara dit :

    Avant de se jeter les pieds joint dans une mode, c’est toujours bien d’en connaitre les origines. Pourquoi toujours recopier les bêtises et passer expressément à coté de l’essentiel….

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