Face à l’étiolement inquiétant des us et coutumes locales, Jacques Sima plaide pour une revalorisation de la culture gabonaise. Et, notamment, le Bwiti, rite initiatique originaire des populations Mitsogo et Apinzi. Une requête d’autant plus fondée que pour le directeur de la Communication et de la Responsabilité sociétale à la Société de l’eau et de l’énergie du Gabon (SEEG) : «La culture, dans une nation est le comptable du développement de cette dernière».

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Rendons aux Gabonais ce qui appartient aux Gabonais, pour Spinoza, il s’agit du «Cela». A quand date l’arrivée des missionnaires au Gabon ? Du XIXe siècle, en 1842, pour les protestants (Américains) et 1844 les catholiques (Français), de nos jours, les églises éveillées sont «sacrées» opium du peuple. Bref. Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures !

Avant l’arrivée des missionnaires qui, semble-il, étaient conduits par la providence sur le chemin de la foi, les Bantous et plus précisément les Gabonais avaient-ils des croyances ? La réponse est OUI. Pratiquaient-ils des rites ? La réponse est OUI. Lesquels ? Le Mvet, Byéri, Mélane, Bwiti, Ndjobi, Moukoukouè, Osila, Magane, Nkoul, Nloup, Epolito, Ombundi, Mabanzi, Njèbè. Ces multiples rites constituent une représentation de notre société gabonaise dont l’organisation sociale est en soi une initiation à la vie.

Le Bwiti sur lequel on jette aujourd’hui l’anathème, selon les écrits des adeptes de la mobiquité, est un rite initiatique gabonais, la prééminence de l’esprit sur la matière. Il devrait être enseigné de l’élémentaire à l’université en tant que matière d’émulation.

L’Homme dans toutes les sociétés dans lesquelles il vit, qu’elles soient traditionnelles, primitives ou modernes, s’est toujours posé trois questions majeures dès la prise de conscience de sa finitude : D’où je viens ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Ces trois interrogations nous amènent aux trois phases de la vie de l’Etre : (Enfance, adolescence et l’âge adulte).

Rendons aux Gabonais ce qui appartient aux Gabonais, la semaine culturelle qui vient de s’achever démontre notre richesse en matière de croyances. Elle nous invite à la prise en compte de la dimension culturelle dans toute démarche de développement, tant au Sud qu’au Nord, elle est un prérequis dans la lutte contre le racisme, le tribalisme et les préjugés.

Nous pensons qu’il est important de promouvoir à travers la démarche culturelle toute forme de relation humaine. Afin de contribuer à un dialogue intellectuel véritable et l’émergence d’attitudes nouvelles tout en favorisant l’altérité, nous devrions réaliser l’instauration d’une paix véritable entre les Peuples et travailler en faveur d’un développement durable de la tolérance.

Vous l’avez bien compris la culture, dans une nation est le comptable du développement de cette dernière. Aucun peuple ne peut se développer sans sa culture et évidemment, ne se développera jamais à travers une culture empruntée, même s’il en a la maîtrise.

Pour mieux le comprendre, il faut replacer la culture dans son rôle réel, afin que cela soit clair dans l’esprit de tous. L’intelligence est identitaire, chaque peuple, chaque pays, chaque contient se développent grâce à un modèle propre et unique.

Méditons cette pensée de Franklin : «Le malheur est bon à deux choses, à éprouver les amis, et à épurer la vertu». Il en est de l’homme de bien comme des plantes aromatiques ; plus on les broie, plus s’exhale leur parfum.

Vive le Bwiti que vive la tradition gabonaise.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Menie dit :

    Mais le journal MOUTOUKI du jour n’a pas d’ours !

  2. l'animiste dit :

    Merci pour ce texte même si je le trouve trop succin. Il y avait matière a aller plus en profondeur. En effet, il me semble que la crise multiforme que nous traversons trouve également son fondement dans la perte de repère identitaire que nous subissons depuis trop longtemps. Merci encore

  3. diogene dit :

    Les missionnaires furent conduits par l’appât du gain.
    Le recrutement forcé des populations qui furent mises en esclavage, la négation des cultures antérieures dont malheureusement aujourd’hui il ne reste que des mégots, la prise du pouvoir, voici quelques uns des objectifs prioritaires des missionnaires.
    Matière et esprit ne font qu’un, la mort est nécessaire, sans l’appeler de ses vœux , il est vain de la craindre.
    Les vendeurs d’arrière mondes sont des nuisibles d’où qu’ils proviennent.

    Véritable qualité des rites gabonais : la connaissance des plantes médicinales et la transmission de leurs usages.

    Prérequis pour construire une société tolérante ? Les sociétés traditionnelles pratiquent l’exclusion à tour de bras : pas de femmes ici, pas d’homme par là, pas de fang ici, pas de myiéné par la, pas d’étrangers ici, pas de blancs par la….Division du monde entre les initiés (prétendument supérieurs) et les non initiés infantilisés.
    La majorité des tradipraticiens se livrent une guerre sans merci pour la conquête de clients et la possession de trésors.

    L’intelligence n’est en rien identitaire heureusement sinon nous n’aurions jamais fait le moindre progrès et demeurerions encore dans des grottes ou plus sûrement aurions nous disparus. Si le milieu culturel et social peut l’influencer, il n’en est pas le moteur.
    De même le modèle propre et unique est de fait une mosaïque chaotique.
    Toutes les cultures vivent de l’emprunt aux autres cultures, c’est leur mode de fonctionnement: assimilation ou rejet, adoption et dépassement.

  4. Yo dit :

    Enfin, une réaction saine et constructive quant à l’envahissement des religions importées…
    Et pour l essentiel dévastatrices et diabolisatrices des cultures locales pourtant porteuses d identité, d émancipation, de créativité, de solidarité ..! Et donc d’amour !
    Le communautarisme choisi comme mode de vie est une solution à long terme, face à la mondialisation écrasante, égoïste et castratrice.
    Merci Mr J. Sioma, merci à toi qui reprend le flambeau que les obscurantismes religieux importés essayent d éteindre depuis 150 ans.
    Ombene – ossou ! « Y’a du boulot! »
    Pour que le Gabon redécouvre ce que ses ancêtres savaient….depuis toujours :
    Càd qu’il n’y de religion que celle du bon cœur !
    Loin des donneurs de leçons et autres prédateurs spirituels et matériels.
    « Éveille toi Gabon, une aurore se lève… »
    En Bon Esprit ! Yo

  5. Yo dit :

    Sinon Diogène, ton constat est hélas très juste et remplit les églises, temples et mosquées importés.
    Mais, de l’auto critique constructive pourra renaître de ses cendres, l oiseau rare qui nous habite tous,
    pourtant ! Donc ! : « y’a du boulot » ! Yo
    ❤️

  6. Philibert dit :

    GBM devra un jour expliquer devant la justice apres une enquete honnete e impartiale, ce qu’es devenu la petite fille qu’il a il a trainer avec force un certain matin apres sa suspicieuse vieille mystique.

  7. mimbo na didi dit :

    M.Sima, votre problème c’est la situation de Guy Bertrand Mapangou dans les reseaux sociaux.Les Gabonais dans leur majorité n’ont aucun problème avec le Bwiti.LE problème réside dans l’usage que l’on en fait,peu importe la branche à laquelle on appartient.IL suffit de regarder tout ceux qui gravitent autour de votre sponsor,ils sont notoirement impliqué dans des histoires macabres(voir les chroniques judiciaires).Pour l’histoire,des compatriotes et pas des moindres etaient sorti de l’ombre pour reveler à la face du monde les fondements du Bwiti et sa compatibilité avec notre bien etre.Alors dite lui d’etre correct correct.

  8. Lafayette dit :

    Avant d’imposer le bwiti, apprenez d’abord vos dialectes à vos enfants. Nos langues sont en train de disparaître à la vitesse grand « v » et rien n’est fait pour endiguer le phénomène. Combien de mouflets âgés de moins de cinq ans peuvent aujourd’hui s’exprimer en fang, punu, omiéné et j’en passe à Libreville? Assurément, il y a péril en la demeure. Aussi, au lieu de nous bassiner les oreilles avec cette histoire de bwiti, intéressez-vous d’abord à nos langues car, si elle disparaissent, dans quel idiome allons-nous alors pratiquer vos fameux rites?

  9. tara dit :

    Vos BWITI et autres sont utilisé pour la sorcelerie, la seule voie est celle du seigneur Jésus Christ, satan est caché derrière vos chose bwiti là .

    « Aucun peuple ne peut se développer sans sa culture et évidemment, ne se développera jamais à travers une culture empruntée, même s’il en a la maîtrise ». Je dirai faux en quoi le Qatar, DUBAI pour ne citer que ceux là se serai développé grâce à leur culture? quel serait l’apport de la culture dans une société capitaliste????

    C’est ce qu’on vend aux gens mais sans le démontrer

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