Observant qu’en 2016, les ténors de l’opposition reproduisent des logiques aussi éculées qu’infécondes, Noël Bertrand Boundzanga, enseignant-chercheur à l’Université Omar-Bongo et membre fondateur du Club 90, souvent publié ici, s’étonne, à travers le libre propos ci-après, de ce que chaque leader de l’opposition «dans sa bulle croit pouvoir en finir avec la dynastie ou veut seulement mourir sous la lumière». Usant d’une allégorie, les insectes qui meurent de la lumière qui les attire dans la nuit, il déduit de cet « aveuglement » que les «papillons» de l’opposition mourront sous la lumière.

© Gabonreview/Shutterstock

© Gabonreview/Shutterstock


 
Noël Bertrand Boundzanga. © D.R.

Noël Bertrand Boundzanga. © D.R.


Chacun de nous a pu observer le phénomène. La nuit tombée, une nuée d’insectes prend d’assaut des ampoules allumées. En fait, les insectes s’orientent en suivant les astres, notamment la lune. La nuit, ils vont vers les ampoules allumées, croyant que c’est la lune. Trompés, ils tournent autour d’elles. Cette erreur leur est fatale. Pourquoi ? Parce qu’ils en meurent, pour deux  raisons simples : du fait de l’épuisement, car à force de tourner en rond, on perd ses forces au point d’en mourir ; et du fait qu’en tournant infiniment, les insectes ne se nourrissent ni ne se reproduisent. Quelle leçon tirer de ces insectes qui meurent de l’éclairage qui les attire ?
Reprenons autrement les protagonistes dans une transposition à notre petit monde. Qu’est-ce que la lumière ? Je n’en donnerai pas une explication scientifique,  risquant de me perdre dans le dédale des protons et des noyaux parce je n’en possède pas la connaissance. La lumière est ce qui éclaire et rend visible. Elle est si indispensable à la vie et que, provenant du soleil, les hommes ont fait de l’astre une divinité. La lumière guide et oriente. Dans le champ politique qui nous intéresse, les hommes veulent approcher la lumière pour « bien voir les choses » et, parfois, pour s’identifier à elles. Les politiques veulent se rapprocher de la lumière pour être vus et pour qu’on les identifie à cette lumière dont ils veulent avoir la caractéristique, car qui détient la lumière détient le pouvoir. Mais en s’approchant de la lumière, ne risquent-ils pas de mourir comme les insectes ? Dans cette effervescence politique conduisant à l’élection présidentielle, plusieurs politiciens prétendent être pour nous des lumières, c’est-à-dire des guides. Précisément, en adéquation avec des rêves avoués ou inavoués de l’alternance et de la prospérité des populations, les politiciens promettent au peuple de l’alternance un renversement du régime. Pourtant, avec des stratégies si éparpillées, ils ne peuvent manquer de faire surgir ces interrogations : font-ils la politique pour s’approcher de la lumière afin d’être vus ou, au contraire, veulent-ils devenir la lumière ? L’autopsie de la situation actuelle de l’opposition semble laisser croire qu’il s’agit d’une attraction de la lumière qui les absorbe au point de les tuer. Car, leur finalité, me semble-t-il est moins de devenir la lumière que d’être éclairés par la lumière et d’en être hypnotisés. Le problème n’est pas d’avoir le projet légitime et ambitieux d’être une lumière, mais de n’en vouloir que l’éclairage. En tirant profit seulement de l’éclairage, ils se limitent à n’être que des étincelles, qui atteignent leur apogée quand elles sont des feux de paille.
Ramenons les choses au plus clair. L’opposition annonce qu’elle va liquider le régime Bongo/PDG. Au bénéfice de l’histoire, une recomposition de cette opposition a eu lieu au point de n’être aujourd’hui composée que d’anciens et éminents membres du PDG. Deux grandes figures semblent se démarquer : Jean Ping et Guy Nzouba Ndama, mais on n’oubliera pas la pléthore de candidats qui veulent tous l’alternance, notamment Maganga Moussavou, Léon Paul Ngoulakia, Dieudonné Minlama, Raymond Ndong Sima, etc. Dans toutes les langues, on veut la destitution ou la disqualification d’Ali Bongo qui se prend pour une lumière, mais qui n’a pas cessé de montrer qu’il est une figure maléfique, qui n’a le pouvoir que pour l’assombrir. Certains candidats prétendent qu’ils pourraient battre même cet ogre en allant aux élections. Question : comment fait-on pour vaincre un digne héritier du bricolage et du marchandage de tous genres alors que l’opposition est dispersée ? L’histoire du Gabon raconte que Mba Abessole s’y était essayé ; Pierre Mamboundou et, plus récemment Mba Obame, se sont neutralisés à l’issue de l’élection présidentielle de 2009 parce que tous les deux revendiquaient la même victoire donnant ainsi facilement le pouvoir à Ali Bongo. Drôle d’histoire pour des candidats qui connaissaient les réels résultats, s’il y en a déjà eu dans ce pays. Aujourd’hui, ils nous ont précédés, comme on dit, dans la gloire éternelle. Je puis dire que les tentatives solitaires et les rassemblements parcellaires ont tous échoué à faire tomber la dictature-dynastie qui s’est emparée de notre pays depuis 1968. Les opposants voulaient-ils se rapprocher de la lumière pour être vus et donc pour nous éblouir, au sens où l’entend Joseph Tonda dans sa critique de la société postcoloniale, ou voulaient-ils devenir cette lumière même, c’est-à-dire posséder le pouvoir ? A supposer qu’ils aient eu potentiellement l’envie du pouvoir, on ne peut cependant évaluer cette envie en tenant compte seulement de leur potentiel. Ce qui est virtuel ne peut être évalué que dans la transformation de l’énergie virtuelle en puissance factuelle. Les aventures solitaires semblent n’entretenir qu’une virtualité d’espèce qui ne conduit guère ses tenants à la détention du pouvoir, donc à présider aux destinées du Gabon.  Or, en 2016, les mêmes logiques sont reproduites avec un tel aveuglément qu’il me paraît évident que les papillons mourront sous la lumière.
Rappelons ceci : les papillons meurent sous la lumière (ampoules) parce qu’ils s’épuisent en tournant autour de l’ampoule d’une part, et parce que, d’autre part, dans ce tournis éternel, ils oublient de s’alimenter et de se reproduire. La reproduction des mêmes logiques et leurs promesses devenues endémiques ont fini de lasser les populations qui, à défaut d’être sceptiques, tournent le dos à la politique, laissant allègrement l’imposture Bongo se poursuivre. Rien n’est nouveau sous le ciel gabonais qu’un Ping ou qu’un Nzouba Ndama renoncent à ses privilèges d’hier et promettent de faire tomber le système Bongo-PDG. Rien n’est nouveau que les nouveaux prophètes se croient des destinées personnelles et qu’ils se refusent obstinément à des dynamiques de rassemblement. Mais plus grave, l’opposition a oublié de se reproduire. Son activisme n’a pas eu d’effet multiplicateur, au point qu’aucune opposition historique n’existe plus de nos jours. C’est une défaite idéologique, qui travaille les mentalités dans leur fond même. En effet, l’idolâtrie à l’égard des figures de l’opposition fut une réplique de l’idolâtrie à l’égard du dictateur Omar Bongo qui imposait qu’on le vénère en le déifiant presque, puisqu’il est par ailleurs devenu immortel, son nom planant comme une ombre et comme une malédiction sur des âmes gabonaises en errance. Mais si Bongo a réussi le coup de la reproduction biologique (?), il l’a réussie aussi dans la reproduction idéologique. Ainsi, qu’ils furent au PDG, à Héritage et Modernité, ou indépendants, Ali Bongo, Ping et Nzouba Ndama n’ont de cesse de revendiquer l’héritage politique d’Omar Bongo, comme ce fut le cas d’André Mba Obame en 2009. Où est donc passée l’opposition puisque la guéguerre politique en cours oppose exclusivement les héritiers d’Omar Bongo ? Aucune figure nouvelle donc n’est née de l’opposition et aucune idéologie n’a été enfantée pour engager une nouvelle dynamique, Myboto ayant lui aussi séjourné dans la protection du divin Omar Bongo. Nous sommes dans un ressassement éternel qui étouffe jusqu’à nos morts, et en premier lieu Joseph Rendjambé. Tout se passe comme si on s’amusait à mourir ; comme si, au lieu de mourir en cachette comme les oiseaux (Réf. Les oiseaux se cachent pour mourir), il fallait mourir en scène. Tout ceci ne serait donc qu’un jeu qui, pourtant, ne cache pas ses ruses tragiques ! Va-t-on être tenté, doit-on suivre ceux qui vont mourir ? Ceux qui prétendent avoir les capacités de nous guider doivent nous montrer qu’ils ont non seulement les capacités mais également la stratégie pour y arriver et qu’ils ne vont donc pas mourir sous la lumière. Or Nzouba Ndama peut-il nous assurer qu’il peut battre Ali alors que toutes les institutions de l’Etat sont à son service ? Ping peut-il battre Ali alors que ce dernier a dans son ADN les règles de la tricherie, de la menace, du désordre et du potentat ? Chacun dans sa bulle croit-il pouvoir en finir avec la dynastie ou veut-il seulement mourir sous la lumière ? S’ils désirent la même chose, tous ces Maganga, Myboto, Casimir Oyé Mba, Léon Paul Ngoulakia, Moukagni Iwangou, etc., pourquoi ne travaillent-ils pas ensemble pour vaincre l’ogre ?
Ali Bongo a offert à la communauté nationale tant de raisons de s’opposer à lui et de le démettre. Seul, personne n’y parviendra. On dit qu’il n’y a plus suffisamment de temps pour les voies institutionnelles, surtout qu’au lieu de rester au perchoir contre Bongo, Nzouba Ndama a laissé à son adversaire d’aujourd’hui libre cours au Parlement. On dit aussi que les Bongo ne gagnent pas les élections, mais ils sont toujours présidents. On dit par ailleurs que des milliers de cadres, hauts cadres et même de grands commis de l’Etat ne veulent plus de ce régime. Question : pourquoi ils ne se font pas voir ? Pourquoi ils ne soutiennent pas les mouvements contre le régime ? Pourquoi tous ceux qui veulent la même chose ne veulent pas travailler ensemble ? Le projet de l’Union Sacrée, que j’avais alors suggéré aussi au moment de la création du Club 90 fin 2014, est de mettre ensemble tous ceux qui veulent en finir avec la dynastie et les politiques économiques qui affaiblissent l’Etat et laissent les compatriotes dans de telles situations d’indignité qu’ils ne se sentent pas appartenir à cette nation. Que le chronogramme de l’USP soit discutable, c’est un fait ; mais suffit-il pour s’en éloigner et saboter une idée pourtant de bon sens ? Les égos de ces hommes sont si surdimensionnés qu’ils sont incapables de s’oublier un moment pour briller éternellement ? Ali Bongo a donné un acte de naissance faux en 2009 pour se présenter à l’élection présidentielle. Doit-on le laisser se présenter à la prochaine ? Ali Bongo a lamentablement échoué à porter une nouvelle vision à notre vivre-ensemble. Doit-on le laisser nous conduire dans l’échec et le contentement des détails ? Ali Bongo, depuis son père hypothétique, a verrouillé les mécanismes électoraux parce qu’il est dans un gouvernement éternel. Doit-on le laisser ainsi ruiner nos rêves de vérité et de transparence ? Les ténors prétendent qu’en démocratie, les personnes aptes et volontaires peuvent briguer le fauteuil présidentiel. C’est vrai, en régime démocratique ; le Gabon est-il sérieusement une démocratie ? Bien sûr, ce n’est pas la Corée du Nord, mais est-il seulement pensable qu’Ali Bongo abandonne le pouvoir aux urnes alors qu’il n’en a pas les aptitudes ? Et, plus profondément, les opposants qui refusent de travailler ensemble ne travaillent-ils pas pour que les Bongo restent au pouvoir ? Il est certain que pour soutenir Ali Bongo, il n’est pas obligatoire d’appartenir à sa Majorité ; saboter la possibilité de l’alternance c’est appartenir nuitamment à cette Majorité. L’unité de l’opposition aujourd’hui doit s’entendre comme un cas de force majeur. Il faut se rassembler avant l’élection présidentielle pour être unis après.
D’interrogations en interrogations, se perdent dans leur déroulé des espoirs qui ont pourtant de bonnes raisons de demeurer. Que la lumière nous attire, c’est un fait naturel ; mais par les temps qui courent, il faut chercher à la détenir, non à en être éclairé. La dispersion de l’opposition semble militer en faveur d’un statu quo ; ils tournent en rond, peut-être se préparent-ils à mourir eux aussi sous la lumière. A moins que, aujourd’hui, ils comprennent la nécessité de leur unité pour prendre effectivement le pouvoir.
Noël Bertrand Boundzanga
Universitaire / Membre du Club 90
 

 
GR
 

19 Commentaires

  1. JOE dit :

    Quod erat demontrandum = c’est ce qu’il fallait démontrer.
    Timeo Danao et dona ferentes = je crains le grecs même quand ils font des offrandes.
    Vae soli! = Malheur à l’homme seul!

  2. o choses du pays dit :

    Je valide ton analyse Noël, je te le redirai de vive voie tout à l’heure,ils sont éclairés pourtant.

  3. Bonanza dit :

    Peut-être ne suis-je pas assez éduqué ou initié, pour comprendre le propos de ce compatriote. Toutes ces tournures de phrases indigestes pour dire quoi en définitive? Dans quel pays qui ressemble au notre, c’est -à – dire, prisonnier d’une famille, d’un régime, avez-vous déjà vu une opposition rassemblée autour d’un seul homme? Qu’est-ce qui garantirait la victoire de l’opposition si elle d’aventure elle réussissait d’ici 2 mois à partir à la bataille en ordre derrière un seul homme? Tout ce que vous racontez ici, n’est que l’écho d’un raisonnement que l’oppresseur a insidieusement distillé dans l’opinion depuis l’avènement du multipartisme. Les résultats des élections dans ce pays ne sont jamais appuyés sur le choix réel des populations. Mais une chose est sûre, les choix faut par le peuple ont toujours été connus. MBA ABESSOLE en 1993 et 1998, MAMBOUNDOU en 2005, et AMO en 2009, et ce, malgré la pléthore de candidatures. Ne vous adressez pas aux hommes politiques comme s’ils étaient responsables directement de cet état de fait. Adressez au peuple gabonais pour savoir ce qu’il est prêt à faire pour voir enfin son choix respecté, et c’est tout ce dont il s’agit ici. A moins de l’apparition d’un phénomène tel qu’AMO d’ici un mois, il ne fait aucun doute que le choix des gabonais se portera sur le mieux placé pour bouter Ali et ses amis hors de ce pays, et que ça plaise ou pas, le mieux placé actuellement c’est PING.
    Quant à votre sérénade sur le passé des uns et des autres, je tiens à vous rappeler que De Klerc était un pur produit de l’apartheid ; Gorbatchev un produit des jeunesses soviétiques ; Victor Sholcher un fils de propriétaire de plantations etc… Cela n’a pas empêché ces différentes personnes d’être les principaux fossoyeurs de ces régimes tyranniques. Vous êtes gabonais, pourquoi ne pas vous lancer, vous ne serez jamais cet insecte qui meurt aveuglé par la lumière, puisque conscient du danger. Allez chiche.

    • Le Sankariste dit :

      Bonanza il faut savoir lire entre les lignes. Noel de parle pas d’une candidature unique; mais d’un rassemblement de l’opposition. Il faut fédérer les potentiels, car du potentiel il y en a dans cette opposition PDG. les uns sont à USP, d’autre à l’UFA et que sais-je encore. Or rassemblés, ils seront plus fort et plus crédibles. Je pense que c’est la préoccupation de Noël

    • EVOGA dit :

      Commentaire très lucide comme on en trouve si rarement. Merci.

  4. Shaka Loubedi dit :

    Tres bonne lecture du systeme politique gabonais. Et je pense quand l’aternance aura lieu, la prochaine etape sera de changer le paysage politique.

  5. le petit villageois dit :

    J’espere que nos neo-opposants vont lire cet article fort remarquable. . . Parce qu’une election a 1 tour ne donne pas a cette soi-disant opposition le luxe de se disperser comme elle le fait aujourd’hui.
    Audela de l’objectif commun du changement de regime, ces derniers doivent rechercher a entrer dans l’histoire par le sacrifice de soi (de ses propres interets) pour la cause de la nation. . .

  6. CANTON LEYOU dit :

    Cette tribune libre interpelle plus d’un et doit réveiller un sursaut d’orgueil national. L’urgence de cette tribune est une contribution aux cris de désespoir de tous ceux et celles qui aspirent à l’alternance à la tête de ce pays. Que les acteurs de l’opposition entendent avec le cœur et non l’envie toutes ces interpellations afin de faire un BLOC pour chasser la dynastie Bongo du pouvoir, le reste se règlera au fur et à mesure du processus qui sera mis en place. Bonne analyse et pertinente vision des politiques du Gabon.
    Patriotiquement.

  7. MEKENG dit :

    Le texte bien écris ne nous apprend rien de nouveau; c’est juste le bon sens. Malheureusement cela ne se passe pas ainsi quand il s’agit de la nature humaine.
    Je suis d’accord avec la réplique de Bonanza qui me parait plus pragmatique et réaliste.

  8. mone fame dit :

    Bien cher petit frère @Noêl Bertrand Boundzanga, c’est avec un réel plaisir qu’il me plaît de déguster à l’occasion de tes sorties, tes réflexions incisives, toujours à la hauteur de ta réputation émérite et bien en symbiose avec les idéaux et les aspirations de notre communauté nationale.
    Puisse l’opposition républicaine, qui a vocation à luter au nom du peuple souverain pour l’avènement d’une démocratie et alternance véritables, s’en inspirer en commençant par taire ses égos contre-productifs et à l’évidence au service du né biafrais usurpateur.
    La mobilisation pour faire respecter sans fioriture le socle de notre « vivre-ensemble » : la constitution, devant désormais s’inscrire en priorité des priorités dans chacune des actions déployées par cette opposition républicaine.
    A défaut, la prise en main du Gabon par des affairistes et autres groupes mafieux, initiée avec le concourt de bongo albert et perpétuée à grande échelle et avec acharnement par le bongo né-biafrais, consacrerait définitivement la terre de nos ancêtres en pays-virtuel englué, ainsi que s’y attèlent ceux qui en tirent profit et ne nous aiment point, dans des abysses sans fonds.
    Bravo, bravo et encore merci.
    Bien à toi et patriotiquement

  9. Numisma dit :

    Nos intellectuels,très lourds pour épilogue longtemps sur ce qui est simple.Le pb du Gabon c’est le contrôle des richesses et des privilèges confiée historiquement à une famille dans la défense des intérêts élimine tout bon sens.

  10. Parfait dit :

    Voici une analyse très parlante de la situation de l’opposition dans notre pays, Mr Noel. C’est pourtant un fait notoire que les mêmes causes produisent les mêmes effets, je suis écœuré de constater que des hommes qui ont fait partie au plus haut niveau d’un système qu’ils décrient aujourd’hui, sont sur le point de reproduire une tare que l’opposition au Gabon traine depuis son existence : l’incapacité à s’entendre et à former un seul front dans une unité même apparente pour faire face au PDG. Et ça, ça fait le bonheur du parti au pouvoir puisque de son côté il a un bloque, alors qu’en face il a une opposition éparse et donc sans impacte véritable. Voilà pourquoi je me demande, si en fait nous (le peuple Gabonais) n’avons pas à faire à des acteurs qui sont en train de jouer sur une scène théâtrale au grand jour, après mainte répétitions dans les coulisses, pour distraire le peuple Gabonais ?! Et demain ou après-demain, face au non changement de système après les élections, on va assister, comme cela s’est déjà produit dans le passé d’ailleurs, au retour vers le PDG… Franchement faites un peu preuve de grandeur d’esprit sinon arrêtez de nourrir des utopies dans les esprits des gens; même un Gabonais lambda sait qu’ayant toutes les institutions sous sa botte, il serait difficile pour le PDG de perdre officiellement des élections sauf s’il y a en face une coalition forte, vigilante et incorruptible. Soyez humble et rassemblez-vous comme un seul homme si vraiment vous croyez au possible changement que vous dites chacun vouloir apporter… à bon entendeur, salut !

  11. Lac Bleu dit :

    Bonjour à tous.
    Je viens à l’instant de prendre connaissance des écrits de Monsieur BOUNZANGA. Il faut le dire, j’ai fort apprécié son écriture, son style. Je trouve également son analyse pertinente. Mais qu’à cela ne tienne, je pense qu’il faudra sortir de l’amphithéâtre pour être sur le terrain politique. Monsieur l’enseignant, il faut être pragmatique aujourd’hui. On ne peut pas venir à bout d’un système vieux d’un demi-siècle avec les mains nues. On peut critiquer, analyser en longueur de journée, excusez-moi, mais Ali dit chiche ! On peut même comme vous le souhaitez envisager l’entassement des leaders politiques, ce n’est pas suffisant pour mettre fin à ce régime qui a tous les moyens de l’Etat entre ses bras. Moi j’estime qu’il faut autre chose que ce regroupement des hommes politiques que chacun appelle de ses vœux. Il faut penser aux solutions plus radicales et plus corsées. Ali pour s’assurer ses victoires, compte sur une armée timorée à sa solde. Pour ma part, il faudra envisager une branche…………dans le pays.

  12. Le très vénérable Grand Maitre dit :

    90 % des gabonais sont pour ALI car lui au moins c’est du concret .

  13. LIBOTA WONGO dit :

    Je te le dirai quand on se verra, cher aîné. Ton analyse est clairevoyante et pragmatique. Elle me rappelle les sorties de ton collègue, le comparatiste. Par ailleurs, que fait le peuple dans tout cet imbroglio notoire? RIEN! On passe le temps à se plaindre des dérapages des immergents. C’est vrai, je me rends compte que tout peuple mérite ses dirigeants. Bravo Bertrand.

  14. bonanza dit :

    Lire entre les lignes, je l’ai fait. Je voulais tout simplement dire que la solution réside dans la détermination réelle des uns et des autres à vouloir le changement. Chacun d’eux, de par sa formation, ses expériences, ses croyances, tout ce que fait de chacun de nous des êtres particuliers, a une idée précise des stratégies à mettre en place pour parvenir à une réelle alternance dans notre pays. Mais qu’en est-il de leur détermination ? Tous sont pour le changement, et ceci est indéniable, mais jusqu’où sommes nous tous prêts à aller pour obtenir notre liberté, la libération de notre pays? Tous ces hommes politiques risquent beaucoup plus que nous dans leurs prises de positions respectives, c’est pourquoi je respecte tous les bords qui se sont engagés officiellement pour cette alternance. Maintenant je sais qu’il y a une différence entre l’engagement et la détermination.
    Sinon, sur un plan purement académique, la production de notre compatriote tient la route, et est pourvu d’un style littéraire qui plaît visiblement.

  15. Kem Wr dit :

    Belles lettres, belle envolée lyrique, cette envolée de papillons ou ce sanglot de Noël Bertrand Boudzanga, proche du fameux « Sanglot de l’homme noir » d’Alain Mabanckou. En effet, à ce rythme là, « les papillons vont tous mourir sous la lumière ». Et, cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Le plus réaliste est d’en prendre acte. Car, il n’y a personne en face d’Ali Bongo Ondimba ! Juste d’anciens compagnons du PDG qui réclament un peu plus de considération et s’offusquent du peu de crédit qu’on leur accorde aujourd’hui au sein de cette organisation qu’ils disent avoir pourtant servi avec loyauté et abnégation durant de si longues années. Le PDG se dresse alors contre le PDG sous le regard éberlué des gabonais, éternellement confinés au rôle de spectateurs de leur destin. Enfin, les nombreuses tendances et querelles internes au PDG se montrent au grand jour. Rien de nouveau sous le soleil. Août 2016 consacrera le combat des titans du grand parti de masse. Que le meilleur gagne ! Pour moi quoi … Makaya ?

Poster un commentaire