Par Franck Ndjimbi*
Ce citoyen s’exprime ici en conscience libre. Il s’inquiète des blocages démocratiques constatés depuis 26 ans ainsi que des conséquences à long terme des derniers événements post-électoraux. Assénant trois vérités fondamentales à regarder en face, il appelle de ses vœux la mise en place d’un mécanisme constitué de mesures judiciaires et non judiciaires afin de mettre fin aux abus et déni de démocratie pour établir un véritable état de droit.   

© D.R. /Zix Baud

© D.R. /Zix Baud


 
Franck Ndjimbi, membre du Bureau national de l’Union nationale (UN), par ailleurs membre de l’équipe de communication de Jean Ping. © D.R.

Franck Ndjimbi, membre du Bureau national de l’Union nationale (UN), par ailleurs membre de l’équipe de communication de Jean Ping. © D.R.


Face à la crise post-électorale qui menace durablement notre vivre ensemble, la recherche d’une solution qui consacre la souveraineté du peuple et préserve ses intérêts est aujourd’hui une nécessité. Pour les élites, c’est même un devoir éthique et moral autant qu’une responsabilité historique. Je l’écris ici en conscience. Après 26 ans de démocratie Canada Dry, d’élections truquées, de victoires volées ou confisquées, de libertés publiques aliénées et, finalement, de développement compromis, il est peut-être temps d’entrer de plain-pied dans la modernité. Il est certainement temps de libérer les énergies et intelligences. L’heure est peut-être venue de permettre à chacun de se réaliser positivement, selon ses mérites et capacités et dans le respect de l’intérêt général.
Notre pays ne saurait plus longtemps s’accommoder de la prééminence d’intérêts particuliers et partisans. Comment tolérer que le président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) ait pu s’autoriser à modifier la liste des pièces constitutives du dossier de candidature à la présidentielle ? Ne savait-il pas que la loi en fait une mention précise et exhaustive ? Pourquoi devrait-on l’autoriser à outrepasser ses missions ? Comment comprendre qu’il n’ait nullement fait cas des lettres de protestation formulées par des milliers de citoyens ? Avait-il le droit d’ignorer aussi ostensiblement l’avis de citoyens agissant conformément à la loi ? Comment se satisfaire de ce que l’hebdomadaire Jeune Afrique ait pu présenter la présidente de la Cour constitutionnelle comme la personne dont dépend l’avenir du Gabon ? N’était-ce pas là une façon de lui attribuer la souveraineté du peuple ? Comment comprendre que la Cour constitutionnelle se soit permis d’annuler 21 bureaux de vote sans ordonner la reprise des opérations électorales ? Faut-il lui rappeler que le droit de vote est un droit politique fondamental, reconnu à tout citoyen ? Au nom de quoi et en vertu de quelle disposition s’est-elle donc arrogé le droit de priver certains citoyens de leur droit de vote? Pourquoi la province du Haut-Ogooué a-t-elle fait l’objet d’un traitement singulier, au point d’être, malgré elle, prise en otage ? Comment expliquer tous ces morts et disparus enregistrés ici et là ? Fallait-il vraiment en arriver là pour satisfaire les ambitions personnelles d’un citoyen ? Pourquoi devrait-on se satisfaire d’investitures précipitées et organisées à la hussarde ? À se complaire dans le cycle infernal élections/contestation/répression, quel avenir esquisse-t-on pour notre pays ? Quel exemple donne-t-on aux jeunes générations ?
Des images montrant un président de la Cenap faisant exploser l’applaudimètre durant l’investiture d’un candidat désigné vainqueur défilent encore dans ma tête. Je cherche toujours à en mesurer le sens et la portée. Pour l’heure, j’y vois un acte manqué lourd de sens et dévastateur pour la crédibilité de nos institutions. Or, je suis convaincu que le Gabon ne se construira pas sur la tricherie, le déni de démocratie et le discrédit des institutions. Je n’ose admettre que certains compatriotes croient faire le bonheur des populations contre leur volonté et malgré elles. Je ne crois pas que l’on soit condamné à élever nos enfants dans le culte de la fraude et la religion des élections truquées. Je suis, en revanche, convaincu que nous pouvons bâtir des solutions efficaces si nous posons préalablement le bon diagnostic. Face à nous-mêmes, à notre présent et à notre avenir, nous avons un devoir de vérité.
Souveraineté confisquée
Au fondement de tout, il est une vérité : la souveraineté nationale appartient au peuple et à aucune institution. Autrement dit, les institutions ne doivent ni se substituer au peuple, ni chercher à lui imposer leur volonté. Elles doivent simplement réguler l’exercice des droits civils et politiques. Or, tel qu’elles fonctionnent aujourd’hui, les institutions, en tête desquelles la Cour constitutionnelle, se mettent au-dessus du peuple dont elles usurpent la souveraineté. Au lieu de se faire le relai des aspirations du peuple et garantir le fonctionnement régulier de l’appareil d’État, elles se croient en droit de faire prévaloir des intérêts privés et partisans. Parce qu’elles s’affranchissent systématiquement de leur obligation d’impartialité et de neutralité, les institutions se condamnent à la fuite en avant permanente, à la défiance populaire et, fatalement, au recours à la «violence légitime» et donc à l’usage de la force. Dangereuse et porteuse d’incertitudes à long terme, cette logique prévaut depuis un quart de siècle maintenant. Mais, c’est aussi celle qui a prévalu dans tous ces pays qui nous ont offert un spectacle que personne n’aimerait vivre chez nous.
La deuxième vérité à rappeler ici est que le Gabon n’est pas divisé entre ceux qui sont nés pour diriger et ceux qui sont venus sur terre pour subir. Comment expliquer cette obsession à se maintenir au pouvoir, coûte que coûte, quand on reconnaît avoir échoué ? L’argument selon lequel les principales figures de l’opposition ont, jadis, été des barons du régime est trop éculé pour être servi de nouveau. Surtout que, toutes les démocraties recyclent naturellement leur personnel. Alassane Ouattara n’est-il pas un ancien baron du PDCI/RDA ? Macky Sall n’est-il pas un fils spirituel d’Abdoulaye Wade ? Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas occupé l’Elysée entre 2007 et 2012 ? La démocratie est fondée sur l’acceptation du choix du peuple. On ne saurait justifier les élections truquées par les parcours des candidats.
La troisième vérité que nous devons regarder en face est la différence fondamentale qui existe entre maintien de l’ordre et répression. On ne peut admettre plus longtemps que le maintien de l’ordre se solde invariablement par des pertes en vies humaines, que les missions de police se ramènent au droit de donner la mort pour le triomphe d’intérêts égoïstes et politiciens. Nous devons combattre l’immixtion de l’armée dans la vie publique et notamment dans le débat électoral. Surtout, nous devons rendre au peuple sa souveraineté, trop longtemps confisquée par des institutions engluées dans des liaisons incestueuses.
Mécanisme hydride
La main tendue d’Ali Bongo est aujourd’hui malvenue puisqu’elle légitime les doutes sur les résultats officiels de la dernière présidentielle et se ramène au débauchage. Pourquoi s’ouvrir à des personnalités réputées proches de l’opposition si on a la certitude de l’avoir emporté avec plus de 50% des voix ? Comment parler «d’ouverture» quand les contacts sont noués dans le dos des partis et dans le silence des apartés nocturnes ? Agir dans des cercles fermés en versant des sommes d’argent revient à acheter des consciences et non à négocier un consensus minimal. Cela ne saurait faire office de projet politique ou contribuer à inventer le futur pour notre pays. Au surplus, le dialogue proposé par Ali Bongo ravive le souvenir des Accords de Paris et de nombreux arrangements d’arrière-boutique qui jalonnent l’histoire de notre démocratie et la longue marche de notre peuple vers sa pleine souveraineté. La propension du pouvoir en place, depuis un demi-siècle, à ne pas respecter ses engagements, à tout fouler aux pieds, et l’enfermement dont il a jusque-là fait montre laissent aujourd’hui éclater leurs effets pervers.
Le dialogue proposé par Ali Bongo semble d’autant plus difficile à amorcer que les événements post-électoraux sont entourés d’un épais brouillard. On s’interroge encore sur le nombre exact de morts, disparus et blessés. On se demande pourquoi le quartier général de Jean Ping a pu être attaqué avec une telle violence. On cherche à comprendre s’il n’était pas possible de gérer les manifestations populaires sans forcément semer la mort. On disserte sur les identités des commanditaires et exécutants de cette répression massive en même temps que sur l’impunité voire l’immunité dont ils bénéficient. Naturellement, on réfléchit aux voies et moyens d’en conjurer les effets pervers. Face à cette évidente coupure de la société et du pays et à cette suspicion généralisée, un mécanisme hybride, combinant mesures judiciaires et non judiciaires s’impose. C’est la responsabilité des élites. C’est celle de ma génération. C’est celle qui s’imposera comme préalable à toute entreprise de reconstruction de notre vivre ensemble.
Enquête indépendante
Pour les détenteurs de l’autorité publique, il est temps de faire preuve de courage. Il est temps d’aller au-delà de la défense des privilèges et honneurs pour se hisser au niveau des enjeux et défis. Il est temps de choisir entre intérêts personnels et intérêt général. Il est temps de sortir de cette rétrograde politique politicienne pour s’inscrire dans une perspective historique. Pour cela, les organisateurs de la dernière présidentielle (président de la Cenap, ministre de l’Intérieur et président de la Cour constitutionnelle) doivent rendre des comptes. Il en va de même pour les commanditaires et exécutants de la répression du 31 août dernier. Il faut bien que les détenteurs de l’autorité publique apprennent à répondre de leurs actes ! Il faut aussi que l’Etat assume ses responsabilités en analysant les faits sous l’angle de l’intérêt général et de la conformité aux normes universellement admises. La réconciliation nationale ne sera jamais possible dans un contexte d’impunité et de préférence partisane.
Dans ce processus de réconciliation nationale, la justice transitionnelle peut être un outil. Il y a urgence à faire en sorte que nous assumions, individuellement et collectivement, notre passé tout en posant les fondements d’un véritable état de droit. En clair, nous devons affronter le passé pour construire l’avenir. Le droit de savoir, le droit à la justice, le droit aux réparations et, le droit aux garanties de non-répétition doivent être reconnus aux citoyens. Si nous voulons donner une chance à notre pays de se moderniser, l’Etat doit garantir ces droits et les consacrer. Parce que nous saurons jusqu’où sommes-nous allés trop loin dans l’ignominie, pourquoi en sommes-nous arrivés là et qui en a été victime, des procès respectueux aussi bien des droits de l’accusation que de la défense pourront se tenir. Parce que cet inventaire sera exhaustif et notre justice équitable, des justes dédommagements et réhabilitations pourront rendre à chacun un peu de sa dignité perdue. Parce que nous aurons une idée précise de ce qu’emportent les réparations, nous nous efforcerons de ne plus tomber dans les mêmes errements. Instruits de tout cela, nous pourrions alors définir ensemble les contours d’un vivre ensemble respectueux de la souveraineté nationale et héritier de notre histoire.
Nous pouvons, dès à présent, engager une réflexion sur le fondement des bonnes pratiques ayant fait leurs preuves ailleurs. La Commission nationale des droits de l’homme, le médiateur de la République, l’ordre des avocats ainsi que les organisations de la société civile œuvrant pour la défense des droits humains et la bonne gouvernance peuvent très bien contribuer à cet exercice. Mieux, une expertise technique mobilisable est disponible à l’international. Il s’agit d’ouvrir la voie à une enquête internationale indépendante sur les crimes, abus de tous ordres et dénis de droit commis depuis 2009 voire depuis 1990 ou bien avant. Il s’agit aussi d’en évaluer les réparations et réhabilitations. Bien entendu, les événements consécutifs à la présidentielle du 27 août dernier seraient prioritaires.
Nous ne pouvons et de devons laisser impunis les crimes rituels, assassinats politiques, spoliations et tous les actes d’instrumentalisation des institutions. Nous devons nous donner les moyens de comprendre comment et pourquoi sommes-nous arrivés à un tel dérèglement des valeurs et principes, à une telle violence contre des citoyens aux mains nues. Une fois pour toutes, nous devons aussi répondre à la question de savoir si l’ambition individuelle doit prévaloir sur notre destinée commune. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrions envisager des réformes institutionnelles consensuelles.
* Franck Ndjimbi : Membre du Bureau national de l’Union nationale (UN), par ailleurs membre de l’équipe de communication de Jean Ping.
 
 

 
GR
 

29 Commentaires

  1. diogene dit :

    Les élites n’existent pas , sauf dans les salons pour s’auto féliciter de leur acuité.
    Ce sont des paysans, des ouvriers, des sans grade qui initient les mouvements de la société.
    Les rêves de justice, oui mais comment les imposer dans une dictature ? Dans la rue…bien sur, là où les élites ne viennent jamais. Mais aujourd’hui, face à la terreur, les makaya ont peur (j’ai peur), ils viennent d’enterrer leurs enfants et savent que justice ne leur sera pas rendu.La porte de la prison, entrouverte le temps d’une élection, s’est refermé. Il faut retourner au quotidien d’un asservissement consenti.
    Vos analyses ne sont pas fausses, vos propositions loin d’être sottes, mais elles ne procèdent que du vœu pieux judéo christo islamique ou de la foi socialo communiste, les deux faillites de l’humanité.

  2. Tribune libre : «Justice transitionnelle, préalable à la réconciliation nationale»: Actualité Gabon – Gabonreview – ACTUALITE GABON dit :

    […] article Tribune libre : «Justice transitionnelle, préalable à la réconciliation nationale» est apparu en premier sur Gabonreview.com | Actualité du […]

  3. natty dread dit :

    vaste chantier pour des consciences dévoyées et délitées sur lesquelles s’appuient le pouvoir ‘vainqueur’. ce chantier doit être assumé par des samouraïs intellectuels dont l’amour du pays constitue l’unique aimant, des Danton, Robespierre, Hugo, Church, Pauline N’gningone…car l’heure est critique.

  4. opposition dit :

    Merci mon frère Franck Ndjimbi !

  5. bonga pierre dit :

    Franck NDJIMBI ferait mieux de poser la question à ces amis de la frustration pardon de l’opposition version gabonaise

    • nzam ata dit :

      Je souhaite vivement,que vous demeuriez éternellement dans cette posture.L’idée de tricher nous absorbe tant parce que nous sommes foncièrement incompétent et ce dans tout les domaines.Les incompétents se distinguent par leur attachement pour les pratiques fétichistes(les crimes rituels de 2009-2016).Salut M.bonga pierre

      • Pierre Manganga dit :

        nzam ata
        Et dans votre frustration opposition il n’y a donc plus de de fétichistes ni de criminels rituels pour la simple raison que ceux qui en étaient accusés pendant des décennies sont devenus opposants frustrés? Vous vivez dans une bulle qui vous empêche de prendre la véritable dimension de la catastrophe que constituent les leaders de votre machin. Quand Nzouba Ndama, Myboto Zacharie, Mayila Louis Gaston, Moundounga Séraphin…étaient dans la majorité, que n’a-t-on pas dit de leurs pratiques criminelles en tout genre? Ils sont devenus des saints par une opération de reconversion spontanée. J’espère bien que Dieu vous voit.Salut M. Nzam Ata.

        • jacou lcroquant dit :

          Vous vivez dans une bulle pleine de sang. Jamais il n y a eu avant un tel massacre delibere en masse des gabonais. Ni omar bongo dans sa furie, ni meme la colonisation francaise. Zacharie et mayila des annees 80 sont des anges en comparaison a cette nouvelle generation de tueurs en masse des gabonais. Aucune nation sur terre ne tolererait le meurtre en masse de ses concitoyons. Au nom de notre conscience collective Justice viendra d une maniere ou d une autre.

        • Marcel Djabioh dit :

          @Pierre Manganga. Je viens d’achever ma troisième lecture de cette tribune libre, sans rencontrer un seul nom que l’auteur aurait cité. À contrario,je constate avec bonheur, qu’il met le doigt exactement dans la plaie qui rend notre pays infirme, Les institutions boules républicaines, mais devenues si partisanes qu’elles représentent un vrais danger pour le Gabon et les Gabonais.
          Ce que j’ai lu est un appel à la prise de conscience et de responsabilités individuelles et collectives de chaque citoyen et de chaque groupe, afin de sauver notre pays du gouffre vers lequel nous fonçons. Ce que j’ai lu est inclusif et n’est adressé à personne en particulier. La justice est la pratique du droit. Et cette pratique du droit produit la justice, gage de l’équilibre de toute société qui se soucie de son vivre ensemble. Plonger dans la diversion sur un sujet aussi clairement posé, c’est faire preuve d’irresponsabilité et d’inconscience. Si élever le débat nous élève, le rabaisser nous rabaisse

      • bonga pierre dit :

        Demandez à ndemezo myboto, nzouba, mayila et consorts, le nombre de crimes qu’ils ont commmis, ils vous le diront.Il n’ay apas plus assassin au Gabon que ces personnes que je viens de citer. Je m’appelle Bonga Pierre, j’habite à Nzeng ayong et je réponds de mes actes/propos

    • LB dit :

      Les émergents, toujours dans le déni…

  6. Bonanza dit :

    Tribune libre très intéressante, qui résume parfaitement la situation. Sauf que si nous en sommes là aujourd’hui, c’est parce-que les détenteurs de l’autorité publique dans notre pays n’ont aucune idée de ce dont il est question dans votre production. Ils n’ont ni l’éducation rudimentaire et encore moins l’instruction minimale requise pour le commencement de compréhension de ce dont il est question ici. Ce que vous proposez ici devra être le préalable pour la mise en place des institutions du Gabon nouveau, une fois que les charogne auront été mis hors d’état de nuire. Le pouvoir actuel à démontré qu’il ne compte pas se soumettre au peuple gabonais, et qu’il se maintiendra par devers eux, quitte à éliminer une bonne partie des âmes qui composent ce peuple. Nous avons atteint le point de non retour, et ça, meme le pouvoir en est conscient. Plus vite ils seront mis hors d’état de nuire, moins graves seront les répercussions pour notre pays. Dorénavant, le pouvoir va devenir de plus en plus répressif et sanguinaire, car les masques sont tombés. Pour ma part, je ferai mien un des principes de Nelson Mandela qui dit:  » lorsque tu t’es battu si dur pour te relever, ne repars jamais vers celui qui t’a mis à terre ».

  7. Havami dit :

    Bonne réflexion. C’est la voie de la raison. Nous devons nous engager résolument dans les fondements des pratiques ayant fait leurs preuves ailleurs. Le Gabon doit être un état de droit, l’ambition personnelle ne saurait prévaloir sur la destinée commune. Donnons donc, au nom de l’intérêt général une chance au Gabon d’amorcer son développement durable et équitable.

  8. CANTON LEYOU dit :

    Excellent article et une analyse juste. L’injustice ne doit pas être érigé en impunité ou gommer aussi facilement tous les malheurs qui se sont déroulés ce 31 août 2016.
    Patriotiquement.

  9. André Bernard dit :

    Analyse pertinente, pleine de bon sens et d’autorité.
    La réconciliation nationale doit être précédée par la Vérité et la Justice.
    « Le silence devant le crime a ses implications de responsabilité dans le crime commis »(Nelson Mandela) ».

  10. Le duc dit :

    L’analyse est excellente. Il est cependant important de savoir que l’élite dont vous faites reference et qui détient l’autorité publique est tout à fait consciente des instituons qu’elle a mise en place et qu’elle continue de façonner en sa faveur. Ce n’est donc pas un manque d’instruction ou de connaissances qui sont à l’origine de la gouvernance actuelle, mais plutôt une connaissance pointue des effets qui ressortent de cette mauvaise Gouvernance et qui permettra de maintenir le contrôle sur les instituons et sur le peuple.
    Les intérêts personnels prendront le dessus sur l’intérêt collectif pendant au moins 7 ans. Les détenteurs du pouvoir n’ont aucun intérêt à opérer des changements dans un système qui leur confere l’influence, le controle, les privilèges l’immunité, et l’argent. Seule la masse populaire dépourvue a à gagner d’un changement de tendance. C’est donc à nous de provoquer l’inversion et cela ne peut se faire qu’en déstabilisant totalement l’appareil productif de l’état: grève generale dans l’administration, dans les écoles, dans les hôpitaux, à l’aéroport, au port, dans les stations services etc et cela jusqu’à ce que les détenteurs du pouvoir soient acculés et obligés d’opérer des réformes de fond qui placent l’intérêt général des gabonais et les valeurs démocratiques au dessus des intérêt personnels d’un régime autocrate. Cela est totalement réalisable et c’est le seul moyen. Ni la violence, ni le statut quo ne permettront d’induire les changements esperes et nexessaires pour libérer la nation.

  11. ma terre ma patrie ma vie le Gabon dit :

    de la justice oui; mais le point de départ de la justice est la reconnaissance des droits des citoyens…que va t-on juger si pour ceux qui commandent il n’ ya pas matière à juger quoi que soit vu qu’il n’ ya pas eu pour eux exaction de leur parts…
    la justice oui mais qu’ils commencent à nous reconnaitre le droit à l’expression libre, le droit de se mouvoir le droit de marcher pacifiquement d’avoir ses opinions personnelles, d’adhérer au partie politique de son choix légalement constitué; de mener ses activités syndicalement librement le droit de voter et surtout de respecter notre; il faut une reconnaissance formelle de tous ces droits constitutionnelles pour envisager la justice.
    car la justice dans le cas d’espèce découlerait de la violation de tous ces droits; malheureusement ces droits, ils ne nous les reconnaissent pas. ils ne pourront donc jamais accepter de rendre justice.
    leur action consiste à une chose estomper toute forme d’expression libre par tous les moyens qu’en porte les conséquences…la corruption le débauchage le simulacre de dialogue sont autant de voies pour y parvenir….mais ils n’y a aucune volonté de restituer aux citoyens la plénitudes des droits qu’ils sont déterminer à continuer de réprimer…. IL N’Y AURA PAS DE JUSTICE VENANT D’EUX S’ILS NE NOUS RECONNAISSENT PAS NOS DROITS. C’est évidents…

  12. LB dit :

    Comment voulez vous que des familles fassent le seuil alors que l État veut faire passer leurs enfants pour des casseurs et voleurs ?
    L État est incapables de reconnaître qu il a assassiné des personnes pour des raisons politiques. Des gens sont arrêtés arbitrairement
    Et on veut nous dire que nous vivons dans un état de droit. Une justice a vitesse variable…il ne saurait question de réconciliation ou de dialogue dans ces conditions. Mais bon, comme dans ce pays les Émergents s autosuffisant mieux il faut les regarder et on verra ce que ça donnera.

  13. Le Villageois dit :

    Votre texte est très intéressant et je vous félicite d’avoir pris le temps d’analyser et de faire des propositions, en tant que citoyen engagé politiquement et « conscient », allant dans le sens de la normalisation du vivre ensemble des gabonais. M. Franck Ndjimbi, le Gabon est au point mort sur le plan de l’émancipation de son peuple. Je dirais même qu’il s’est enfoncé, si on observe de près le quotidien, avec la dégradation des mœurs et l’absence des valeurs et des règles d’éthique dans la gouvernance. La preuve, votre texte pourrait parfaitement s’inscrire dans les périodes dites de la « conférence nationale » et des « accords de Paris ». De même, il s’inscrirait parfaitement dans les contextes des périodes post électorales de 1993 et 2009. L’histoire nous montre que notre modèle démocratique (parti unique, achats de consciences,…) n’a jamais fait la promotion d’un Etat de droit, d’une justice pour tous, des institutions démocratiques fortes, d’une bonne gouvernance, etc. En conséquence : 1) le pays n’a jamais eu d’homme d’Etat, faisant preuve d’intégrité et motivé par l’émancipation de son peuple. Tous ceux qui en présentaient des bribes de caractéristiques se faisaient systématiquement liquider soit physiquement, soit économiquement ou étaient anéantis par des humiliations diverses 2) Le peuple est déconnecté et désabusé, à force de subir à répétition les fourberies de ses élites. Il n’y croit plus en ses hommes politiques, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition. Tout ceci pour vous dire que le « dialogue » ne va pas régler le problème de fond, même en tenant compte de vos préalables, bien que pertinents. Au mieux, ça va donner un répit, comme cela s’est déjà fait par le passé. Le mal est très profond. Le fossé s’est creusé pendant près de 50 ans. Il faut tourner la page Bongoiste qui incarne tous les maux que vous dénoncez et opérer une cure qui durera probablement plusieurs années. Je pense que c’est le sens du mandat que le peulple a donné à Jean Ping, en allant voter massivement le 27 août dernier.

  14. steph dit :

    Très belle analyse,mais il reste important de ne pas oublier que le pouvoir en place et l opposition sont tous comptable de la situation que nous vivons aujourd’hui. Pendant longtemps ils ont construit ensemble un pouvoir au service des individus,de la minorité au détriment de l intérêt général du peuple. Pendant longtemps ce système a avantagé et primé la médiocrité, l exclusion,le tribalisme, toutes fois si nous voulons véritablement arrivée à un pouvoir juste,honnete,sincere,equitable,il faut exclure tous ces acteurs politiques(majorite et opposition) et bâtir avec une nouvelle génération.

    • Nkembo dit :

      @ steph vous êtes un vrai patriote. Votre analyse est digne d’un chef, et qlq »un qui connaît comment fonctionnent les politiques et méthodes. Que Dieu vous bénisse. Ici nous lisonmalheureusement des gens au cœur empoisonné par la politique et dépourvu d’objectivité. Prière de garder cette lucidité et ne pas vous laisser infuencer pardes arguments orduriers auquels nous sommes habitués ici.

    • imagine2016 dit :

      Steph,
      Enfin, enfin, bcp de réalisme dans cet océan d’incertitudes.
      Je voudrais juste rappeler
      que ceux qui sont les plus intraitables aujourd’hui dans cette opposition sont ceux qui ont le plus lourdement bénéficié de ce système.
      A les entendre c’est comme s’ils découvraient le Gabon, c’est comme s’ils n’avaient participé d’aucune manière au système suicidaire démocratique qu’ils combattent aujourd’hui. Mais où étaient-ils en 1990-93-98-2005-2009? Ils ont applaudi défendu les coups d’état électoraux, rient de Mba Abessolo, de Mamboundou et d’AMO….
      Demain lorsque Madeleine Mborantso sera en rupture de banc avec Ali,
      il y aura toujours des braves gens pour dire qu’elle est leur héroïne, tenez on commencera même à danser au rytme de Mado c’est Dosé.
      Franck, j’ai beaucoup beaucoup de respect et d’estime pour toi, je sais que tu es sincère que tu n’es pas dans des arrangements d’arrière boutique, c’est pas ton truc , tu laisses cela à d’autres de l’UN qui le jour tiennent un discours aux forts élans patriotiques et qui le lendemain s’envolent pour Paris retrouver leur marionnettiste en chef….
      Il y a effectivement comme deux types de gabonais
      mais contrairement à toi, je les classifie autrement, à mon humble avis, il y a:
      1) ceux qui estiment que le pouvoir est leur bien, leur héritage et n’entendent pas s’en défaire, et à côté ceux qui en ont été écartés ou qui volontairement s’en sont écartés mais tiennent absolument à revivre dans le seul univers qu’ils connaissent et qui leur est familier à savoir l’univers du bongoisme.
      Ces gabonais que je viens de décrire sont les deux faces d’une même médaille.
      Je les ai bien observés, ils ne se battent pas pour les populations
      l’un comme l’autre s’en servent pour se maintenir ou pour recouvrer
      leur train train princier. Ils vont même jusqu’à nous embarquer dans des combats de personne, je dirai domestiques ou le commun des gabonais n’a strictement rien à y voir.
      2) La deuxième catégorie de gabonais est composée de tous ces compatriotes qui pour des raisons de convenances personnelles prennent parti pour l’une ou l’autre face de la médaille (pile ou face).
      Franck quand je dis convenances personnelles, je sais ce que j’exprime, certains ne vont pas apprécier et encore moins comprendre. Vois tu Les vrais patriotes sont peu nombreux, malgré nos coups de gueule, il y a plus d’enragés que de personnes sensées et déterminées.
      En 1990, à la Conférence Nationale, les bongoistes c’est à dire les deux faces de la même médaille ont combattu pour que ce système qui existe jusqu’à nos jours soit maintenu.
      Ping, Myboto, Divungui , Adiahénot, N’demezo’o, Mborantsuo (Oye Mba était à Yaoundé) étaient-ils pour une Conférence Nationale souveraine? que nenni, c’était TSS (tout sauf souveraine) et à votre avis quel en était la grande raison?
      que sont devenus les résolutions de la dite conférence? les qqs acquis sont si on me demandait mon avis, le multipartisme et la suppression du visa de sortie du territoire gabonais.
      Naïvement et pourquoi pas effrontément, je conseillerai à pile et à face de se retrouver, de résoudre leurs différends domestiques et de laisser les vrais compatriotes instaurer un réel environnement démocratique. Quand je regarde et observe la médaille ou les deux faces, j’ai envie de chanter « scandale dans la famille » où il se dit  » car cette fille est ta sœur et ta mère ne le sait pas » et la mère de répliquer « ton père n’est pas ton père et ton père ne la sait pas »
      Steph, je partage ton analyse, il nous faut une nouvelle classe politique, il est difficile à celle-ci de venir nettoyer la merde qu’elle a installée dans le pays depuis 1990, et si cela n’est pas faisable, de grâce qu’elle essaie de modérer, de tempérer ses actions car c’est bien elle qui a mis en place ce système qui dévore ses enfants et pillent les richesses du pays.
      Steph, Nkembo merci pour votre éclairage à ce débat.

  15. joel dit :

    Hélas,dans notre pays le mensonge le vol ,la tromperie ,l’hypocrisie ont été hherige en vertu.mentir ouvertement et officiellement est herige en principe de gouvernance

  16. DoanESS dit :

    L’élite au Gabon est corrompue hélas! Mais pour ceux qui partagent la douleur que vit notre pays depuis 26ans (dieu seul sait combien ils sont de plus en plus nombreux), il faudrait que chacun affirme ouvertement ses convictions pour l’avenir de ce pays, pour notre vivre ensemble. Or, on a malheureusement remarqué qu’en réalité, ils sont pas nombreux a se battre pour le Gabon, mais pour leur bien. Tant qu’il en sera ainsi, rien ne bougera.

  17. imagine2016 dit :

    je te lirai plus posément une fois sortie de ma réunion.

  18. Axelle MBALLA dit :

    L’article de F.N convoque toute la réflexion socio historique et juridique du et sur le Gabon. Peu importe le nom qu’on lui donne (conférence et/ou autre chose)…peu importe.
    Mais réunir les enfants d’un pays pour discuter de ce qui va mal procède d’abord d’un constat alarmant consensuel. Ce que Ali BONGO refuse de voir depuis le coup d’Etat (intra PDG) en 2009. Ce genre de rencontre n’est pas une injonction, ni un ordre (civil ou militaire). Quand un dictateur concentre entre ses mains, les prismes d’une destruction de la société (destruction constitutionnelle, économique, administrative, politique), il gagne toujours à l’arrivée, et quelque soit le temps, le trophée de la fin de son propre système. Ali BONGO depuis sa tendre enfance, n’a toujours vécu que dans l’épreuve de force. Il suffit de penser à tous ces morts d’Août dernier qui décorent sa conscience. Et, après avoir tué les gabonais, comment se trouve-t-il soudainement toutes ces vertus d’une tardive prise de conscience. Qu’il fasse sa conférence nationale avec….ses étrangers…le seul milieu dans lequel il s’est toujours reconnu.

  19. chance dit :

    on ne fait pas d’ omelette sans casser les œufs ! la loi n’ est pas pour des insensés !

  20. Bassomba dit :

    Franck, je suis ton pote depuis le Lycée d’Etat de l’Estuaire, même si je me cache derrière un pseudonyme, je suis désolé de te dire que ton argumentaire est très partisan!

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