Un mois après la fin du Dialogue national d’Angondjé, dont l’application des conclusions devrait permettre de décrisper le climat socio-politique délétère, secrété par la crise postélectorale, le Secrétaire exécutif adjoint chargé des élections à l’Union nationale, dans le libre-propos ci-après, publié in extenso, tente de doucher le peu d’espoirs des pros émergents, appelant à mettre un terme au chapitre Bongo-PDG.

Le Secrétaire exécutif adjoint chargé des élections à l’Union nationale (UN), Paul-Marie Gondjout. © D.R.
Si le vol de l’élection présidentielle d’août 2016 est le point de revendication central du mécontentement des Gabonais, la vérité est que nous assistons aujourd’hui à une crise de régime et à une fatigue généralisée de la population. Il faut clore le chapitre Bongo-PDG.
La classe politique gabonaise grouille actuellement de questionnements et de réflexions sur les moyens de sortir de la crise consécutive à l’élection présidentielle ratée du 27 août 2016, laquelle se mue aujourd’hui en crise du régime. Certains parlent de Dialogue, d’autres soutiennent le principe d’une médiation Bongo-Ping… Quelques-uns évoquent même la nécessité d’une révolution. La seule issue possible est d’entendre, pour une fois, la voix du peuple. Cette voix qui s’étouffe et qui s’enraye, mais qui pointe vers nous, la classe politique (émergents comme opposants), la responsabilité de sortir le Gabon de cette crise qui n’a que trop duré.
En prenant le pouvoir en 2009, déjà par la force, Ali Bongo n’a jamais pris la mesure de la tâche qu’impose la Présidence de la République. Mal lui en a pris. L’échec du régime annoncé par Omar Bongo à la veille des 40 ans de son accession au pouvoir, le 1er Décembre 2007, n’a eu que peu d’échos auprès de son successeur.
Le régime de l’échec ou plutôt l’échec du régime, s’explique par le fait que ce pouvoir divin n’a jamais eu vocation à être partagé. La centralisation des pouvoirs incarnée à l’époque par Omar Bongo, ne peut être assumée aujourd’hui par un homme qui a toujours préféré les pistes de danse aux bancs de l’école. Sa méconnaissance du Gabon et sa soif de vengeance, l’ont conduit à un échec total sur tous les plans politique, économique et social.
C’est un homme sans limites aux commandes d’un navire qui vacille, un homme qui vit dans l’illusion de la réussite, encouragé par un entourage tétanisé, hypocrite et obséquieux dont le seul but est de jouir de leurs petits privilèges. La tragédie gabonaise s’inscrit dans ce refus de voir la réalité en face, dans ce refus anti patriotique de comprendre et d’accepter que le Gabon n’appartient pas qu’à eux.
Aujourd’hui la réalité est là, l’échec est à tous les niveaux.
Echec sur le plan politique car, le peuple gabonais se divise. Le règne par le sang et la répression aveugle n’engendreront dans la population qu’un dangereux sentiment de haine et de vengeance qu’on voit poindre ici et là, il faut stopper cela. La mémoire de ceux qui sont partis s’opposera toujours à ceux qui refusent, encore une fois, l’implacable constat. La mascarade de Dialogue voulue par la classe dite « émergente » qui aurait pu aplanir cette situation et donner tort à ceux qui avaient refusé d’y participer n’aura finalement accouché que d’une souris.
Echec sur le plan économique, la conclusion du FMI est sans appel. Le Gabon est sous perfusion internationale, plus de 20.000 milliards de FCFA ont été engloutis dans les budgets des 7 dernières années sans résultats aucuns. La dette publique affiche désormais plus de 60% du PIB, du jamais vu dans un Etat pétrolier.
Les retombées économiques de la CAN se font toujours attendre, quand les caisses de La PostBank ne permettent plus de payer les retraites et les salaires des fonctionnaires. Les divers secteurs de l’activité économique sont aux abois, la colère gronde et les ventres souffrent. Je n’ose même pas évoquer ici le cas du réseau routier gabonais, ceux qui parcourent le Gabon savent.
Échec sur le plan social. C’est la résultante de l’échec économique et du mécontentement généralisé d’une population laissée sur le bord de la route. Les mouvements sociaux n’ont jamais été aussi nombreux, et les grèves jamais aussi longues. Le pays est à l’arrêt. La résurgence du Sida, qui touche aujourd’hui près de 10% de la population, est l’exemple manifeste de programmes sociaux et de santé laissés à l’abandon.
Si le FMI et les autres partenaires multi-latéraux du Gabon ont l’obligation de traiter avec les États, ils doivent tenir compte du contexte politique, économique et social de ceux-ci, s’ils veulent que les plans engagés avec eux aient des chances de réussite. Sauf à en rechercher le contraire.
Ainsi m’adressant aux bailleurs de fonds, je voudrai leur dire ceci : Donner de l’argent à celui qui s’amuse avec ou ne sait rien en faire, n’est-ce pas l’encourager dans ses turpitudes ? N’est-ce pas en être complice ? Ils doivent le comprendre, ils n’aideront nullement le Gabon en faisant fi du désastre dont ce régime est responsable. Ils doivent exiger une large adhésion nationale à des réformes profondes et nécessaires, pour relancer l’économie gabonaise.
Les Gabonais sont prêts à consentir des sacrifices pour leur pays, mais pas ceux que ce régime veut faussement leur imposer. Je demande que la communauté internationale en tienne compte, elle qui a connaissance de l’ampleur des difficultés du Gabon. Elle en connaît les causes profondes ainsi que les responsabilités.
Je l’affirme haut et fort, il est temps maintenant de tourner la page de 50 ans d’un pouvoir décadent et toxique pour le Gabon.
Il est une évidence que le début de solution à la crise post-électorale passe par un départ de M. Ali Bongo Ondimba du Pouvoir. Rien ne pourra se faire avec lui à la tête du Gabon. Rien! L’histoire du Gabon balbutie depuis son arrivée au pouvoir en 2009. Ceux qui l’y ont aidé reconnaissent une erreur. Ceux qui sont encore avec lui pour des raisons diverses, mais loin de l’intérêt général, doivent comprendre que s’enferrer dans ce mensonge serait diabolique et mettrait à mal le Gabon et l’unité nationale.
Le départ d’Ali Bongo n’est pas une fin en soi s’il n’est accompagné d’un projet crédible de rechange. C’est la raison pour laquelle, à l’instar de l’immense majorité des Gabonais, je demande d’abord le départ de ce dernier du Pouvoir qu’il s’est approprié de force. A l’issue de ce départ, devra être mis en place immédiatement une vacance de Pouvoir et la nomination d’un gouvernement d’union nationale qui organisera, dans les temps nécessaires, de nouvelles élections générales en vue de la désignation d’un nouveau président de la République et un nouveau parlement. Ces consultations seront précédées d’une réforme du système électoral et des institutions appelées à les gérer. Les autres grandes réformes devront être le fruit de discussions ultérieures.
J’attire l’attention des Gabonaises, des Gabonais et de la classe politique nationale sur la nécessité d’une remise des compteurs à zéro et d’un réaménagement des règles du jeu, pour ouvrir la voie à ce qui sera demain, le moment de repenser ensemble notre pays, en pansant les blessures du passé pour mieux entrevoir l’avenir. La classe politique gabonaise tient l’occasion de se dépasser en ayant à l’esprit ce que les pères fondateurs ont pris sur eux, fiers de l’indépendance acquise, de lancer les jalons de la construction nationale du Gabon rien que pour le Gabon. Je pense qu’il est impérieux de se mobiliser derrière ce projet et le promouvoir partout, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
J’ai la faiblesse de penser que ce projet, dont je viens d’énoncer le volet politique et qui doit aussi impliquer un plan d’urgence économique et social, pour booster la confiance des entreprises et rassurer les partenaires sociaux en proposant une trêve sociale, est une bonne option et une base réaliste pour nous mettre sur le chemin de l’alternance et du renouveau national. C’est aussi la voie menant à la réconciliation du pays. Le peuple Gabonais doit se déterminer. Nous devons lui donner les moyens qui lui permettront d’ouvrir une nouvelle page de notre histoire et remettre le pays dans le bon sens.
Je demande enfin à tous les Gabonais de maintenir la pression et ne rien lâcher. C’est un devoir patriotique. La libération du Gabon est au prix de notre détermination et de notre engagement pour la justice et la paix.
Auteur : Paul-Marie Gondjout, Secrétaire exécutif adjoint chargé des élections à l’Union nationale (UN).
14 commentaires
La solution serait une présidentielle anticipée, organisée par l’union européenne à la demande du gouvernement actuel. Parent, c’est la honte qui alimente les radicaux en manque d’humilité. Même si ALI voulait partir, “ils” le bloqueront et peut etre l’élimineront. L’élection anticipée est une sortie honorable et réconciliatrice des Gabonais qui ont bien besoin de ça. Simple contribution.
Si cette élection sera transparente bien sûr. On verra
OHHH…LE GIGOLO FAIT SON RETOUR!!!
Il n’a pas encore fini de manger les “RESTES” DE PAPA OMAR ?
Honte à vous, il a écrit une tribune, et vous? Une phrase idiote qui étale votre clientélisme, et votre indigence intellectuelle.
Manger les restes ça veut dire quoi? Respect à votre mère tant de souffrance pour un être aussi vil et insipide.
C’est maintenat que vous vous rappelez qu’une femme qui plus est qu’une mère doit être considérée avec EGARD?
Qu’en était il de PATIENCE DABANY, Dois t’on vous rappeler les pamphlets que vous avez déversés contre elle dans la presse et dans les réseaux sociaux?
@sentinelle de tchibanga, le gigolo comme tu l’appelles lui au moins il a des c… bien pendues. Je ne sais pas si tu peux te mettre à son niveau. Alors Si tu n’as rien à dire de sérieux fermes la et va t’occuper de ce que tu ne sais pas faire. C’est à dire rien!
Même la nature a raméné votre Candidat PING à la raison !!! Ses pertes de mémoires, sa maladie et celle de son fils!!!
Sûr qu’il ne peut pas se rappeler des conversations qu’il a eues avec Aba’a Linko quand il lui disait d’aller poser des BOMBES et de prendre les gens en OTAGE!!
Il ne se rappelle certainement même plus qu’il avait dit par tous les moyens qu’il s’installerait dans le fauteuil du PRG??
Mais il n’en sera pas pour le moins épargné! Et vous sentez celà arriver.
Du coup…Vous êtes aux ABOIS!! Vous rêvez de recolonisation…de tutelle de scénariis d’ HOLLYWOOD et de Western…
On a vu avec Aba’a Minko en tout cas…
Ridicule étonnant ton monde n’est décidément pas le notre.
Les discours meme au PDG il y a des beaux discours. la vraie question est de savoir vous Hommes politiques, vous nous dites quoi pour changer ce pouvoir autoritaire, sanguinaire et autocratique?>
ATTENTION : Ali est plus forcené que Bashar el Assad de Syrie. Vous-mêmes la-bas !
“C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé qui détermine la forme de lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense”
Nous vaincrons, notre pays ne moura pas.
….par un homme (ALibenBongo) qui a toujours préféré les pistes de danse aux bancs de l’école…
Cette phrase résume le phénomène Aliben.
En moins d’être un schizophrène, comment cet individu qui n’a aucune compétence peut prétendre diriger un pays doté de la sagesse et de la vraie matière grise?
L’échec est antérieur, cela commence pour l’histoire récente, en 1960 par une indépendance bradée à un partisan de la tutelle française.
Echec en 1964, remise en place du valet de la France, pourtant chassé sans mal par des indépendantistes véritables, par l’ armée d’occupation encore en action au Bongoland aujourd’hui.
Echec de la conférence nationale et de sa constitution dans les années 90.
Echecs successifs à chaque consultation électorale
Echec en 2008, 2009 de la transition incarnée par un gouvernement au ordre du bongoïsme et sa machine de guerre le PDG.
Echec en 2009 de l’alternance possible, échec en 2012 de la même alternace.
Mais surtout au lendemain de ses échecs de nouveaux partisans du régime, de nouveaux courtisans se lèvent qui , ironie du sort, passeront à l’opposition et seront victimes de ce qu’ils défendaient et consolidaient la veille .
Car le pouvoir est concentré dans une seule paire de mains, comme vous le dites si bien, appartenant à une seule famille, fut elle d’adoption.
Réaménagement des règles du “jeu” politique certes, d’ailleurs l’essentiel est déjà contenu dans les accords de Paris qu’une simple adaptation suffirait à rendre efficaces, mais aussi économique car le Gabon , peu peuplé (c’est un avantage) ne peut adhérer en aucun cas aux paradigmes économiques dominants qui sont obsolètes au niveau mondial et insensés au niveau Gabonais.
Là, rien de consistant depuis des années, au contraire, une sorte d’accord tacite, un consensus silencieux semble se dégager sur : “continuons sur la même voie”.
Faire l’économie d’une remise en question des règles financières et sociales est dramatique, pathétique et surtout fatale pour un pays en voie de développement.
La trêve sociale est un expédient qui demande des efforts supplémentaires aux plus démunis au lieu d’imposer des efforts supplémentaires aux plus nantis.
Derrière cette trêve et l’appel aux investisseurs se profilent les envies plus ou moins conscientes de devenir milliardaires. But ultime mais toxique au plus haut point. Car toute abondance, luxe d’un petit nombre, se fait au dépens de la misère du plus grand nombre. luxe = misère !
Au niveau mondiale, c’est une évidence, la reproduire au niveau d’un pays est d’une sottise abyssale.
Vive la sobriété heureuse ! vive l’autogestion ! Vive l’Indice de Bonheur des Populations comme baromètre ! Vive le salaire unique : une heure de travail d’un technicien de surface (balayeur) vaut une heure de travail d’un ingénieur, ou d’un médecin ou d’un chercheur. C’est toujours soixante minutes d’une vie.
Je vous comprend parfaitement et la problématique du juste milieu est une équation compliquée à résoudre. Entre l’héritage des indépendances non comprises et les acteurs d’aujourd’hui pétris pourtant de talent mais dont l’envie de posséder la fortune sans effort laisse penser que ceux du temps des pères de ces indépendances octroyées sans lutte pour nous gabonais il y a un choix sans équivoque. Leon MBA était surement plu sincère dans sa volonté de développer le Gabon que son successeur Omar Bongo et encore moins la galaxie actuelle. Nous pouvons nous opposer sur des politiques à mener mais lorsque des résultats palpables sont constatés et mésurables, le pays prend toujours une bonification. Le paradoxe est alarmant avec une grande surface financière, les investissements sans plu-valus dans tous les secteurs le pays stagne. Quel peut-être l’apport des investisseurs étrangers ? surtout dans le secteur industriel, notre faible population ne constitue pas une plate forme attractive. L’argent même supposé bien acquis par les bongos et tous ceux qui ont façonné le système bongo montrent qu’ils n’ont pas été capable de créer des bonifications vitales à notre développement. Tous ensemble auraient par exemple doter ce pays d’une industrie automobile ou avionique!. Hélas, ce constat fait, ce qu’un gabonais de cette tranche n’a pas pu réaliser, ne peut l’être que dans la communauté des biens fondation de l’état. Individu = capitalisme donc échec total au gabon tout leur argent est placé à l’extérieur et préfère continuer de piller le peu qui reste. Le salut passe par la reconnaissance de l’échec individuel qui mène au repli dans la collectivité.