Cumulant quatre mois d’arriérés de salaires, les agents de la société gabonaise de transport (Sogatra) ont menacé de passé à la vitesse supérieure. Si rien n’est fait au plus tard le 26 juin, ils vont investir la rue.

L’entrée de la société barricadée, le 22 juin 2017 à Libreville. © Gabonreview

 

En grève depuis le 9 juin à Libreville, les agents de la société gabonaise de transport (Sogatra) réclament le paiement de quatre mois d’arriérés de salaires. Une situation imputée à la mauvaise gestion de la direction générale. «Nous sommes confrontés à une mauvaise gestion de l’entreprise, imputée à l’actuel directeur général et à son prédécesseur. Nous bénéficions d’une subvention de l’Etat devant servir à payer les salaires et subvenir aux besoins en carburant. Or cette ressource est très mal utilisée», a déploré un agent de la société.

Wilson André Oyogho et Itsitsa Mboula (premier plan) et des bus de la société en stationnement. © Gabonreview

Employé de la Sogatra depuis 1997, Wilson André Oyogho a pointé du doigt le niveau de salaire de certains responsables. «Nous avons plusieurs directeurs généraux dont le salaire minimum se situe à plus de quatre millions de francs CFA par mois. Comment subvenir aux besoins des agents dans de telles conditions ?», a-t-il regretté, soulignant que la société est abandonnée à elle-même.

«Depuis que le directeur général est absent pour raison de santé, il n’a pas été suppléé et c’est difficile de fonctionner dans ces conditions», a affirmé Wilson André Oyogho. Ce mouvement d’humeur sans service minimum a pris une autre tournure le 21 juin à Libreville, lorsque les agents ont observé un sit-in à la Primature. S’ils ont pu rencontrer certains responsables, aucune résolution concrète n’est sortie de cet entretien.

«Il nous a simplement été demandé de reprendre le travail. Ce que nous rejetons. Car, comment travailler avec la faim au ventre ? Ou encore pendant que nous sommes expulsés de nos domiciles pour retards de loyer ?», a demandé Wilson André Oyogho avant d’affirmer : «Cette grève n’est pas menée contre quelqu’un en particulier mais contre la mauvaise gestion de la Sogatra. Nous réclamons juste nos quatre mois de salaires. Sans cela, nous ne reprendrons pas le travail».

Dans la perspective d’un retour à la normale, les agents ont suggéré au gouvernement une piste de solution, pour garantir la bonne gestion au sein de la Sogatra. «Si l’Etat souhaite que la Sogatra prospère, qu’il nous dote d’une régie financière et d’un agent comptable», a suggéré un autre agent de la société. «Dans ce cas de figure, toutes les recettes iraient effectivement dans les caisses du Trésor et nos salaires seront sécurisés. Ce qui n’est pas le cas présentement. Beaucoup d’argent est dépensé par l’Etat pour maintenir la société à flot mais très peu récolté en retour», a poursuivi Itsitsa Mboula.

En attendant la matérialisation d’un tel horizon, les employés ont annoncé un ultimatum concernant le paiement de leurs arriérés de salaires. «si rien de concret n’est fait au plus tard lundi prochain (le 26 juin, ndlr), nous prendrons d’autres mesures», ont-ils annoncé, tout en menaçant d’investir la rue le 27 juin.

 
GR
 

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