Après avoir dirigé l’Union des Écrivains du Gabon (UDEG) pendant six ans, soit deux mandats, l’assistante de direction et écrivaine a trouvé le moyen, avec la création d’une maison d’édition en 2010, d’aider les jeunes auteurs (et les moins jeunes) à promouvoir leurs écrits. Elle a également mis sur pied le Salon international du livre et des arts de Libreville (Silal) dont la 4ème édition, du 19 au 22 avril dernier à la Maison Georges-Rawiri, a bénéficié du parrainage du ministère chargé de la Culture

Sylvie Ntsame, écrivaine, directrice d’une maison d’édition. © Gabonreview

 

Sylvie Ntsame, la cinquantaine élégante, est une femme d’action. Au-delà de l’écriture, cette écrivaine s’est mise à la production et à l’édition à travers Les Editions Ntsame, dont elle est la promotrice, mais aussi à la promotion du livre, à travers le Salon international du livre et des arts de Libreville (Silal). La jeune dame s’inscrit dans le registre de ceux qui veulent rendre visible la littérature gabonaise, et, au-delà de la littérature, la culture gabonaise ! Son objectif est de montrer la richesse et la diversité de la scène littéraire et artistique gabonaise.

Sylvie Ntsame s’est révélée au public avec la rédaction et publication d’un ouvrage sur la correspondance administrative. Un livre d’une étonnante maîtrise pour une première œuvre ! De nombreux agents du secteur public et des employés du secteur privé se l’étaient offert et le consultent encore aussi régulièrement qu’ils le peuvent. Depuis, elle est devenue une auteure de romans, dont le plus emblématique est «L’Institutrice». Avec cette écriture pudique, sensible, avec son imaginaire coloré, elle dévoile à demi-mots que ce livre est plutôt un roman à clef, un feuilleton à rebondissements, en tout cas un roman haletant. L’assistante de direction a tracé son chemin. Sans en être, pour le moment, une des figures emblématiques, Sylvie Ntsame est une personnalité qui compte dans le Landerneau littéraire du Gabon. Auteur de deux livres à succès, éditrice prospère avec Les Editions Ntsame qui comptent, à ce jour, plus de 150 productions littéraires.

Sylvie Ntsame (à gauche) avec le ministre de la Culture, Alain-Claude Bilie-By-Nze. © D.R.

Plus qu’un lieu d’exposition, le Silal est un territoire d’explorations

Ces projets – la création des Editions Ntsam puis du Silal- elle les a conçus en secret. Elle n’a pas crié haut et fort son ambition ; elle activait tout simplement les choses en coulisses. Aujourd’hui, l’ancien président de l’UDEG a réussi son pari. Pour partager ce qui, à ses yeux, rend l’écriture irremplaçable, elle a donc lancé en 2011, et avec succès, le Silal. Ce salon international reçoit, depuis lors, l’appui de l’Association pour la promotion du livre et des arts, celui de l’Alliance des éditeurs d’Afrique centrale et de l’Alliance (franco-africaine) des éditeurs indépendants ainsi que le parrainage du gouvernement, à travers le ministère chargé de la Culture. Grâce à cet appui, elle a installé le Silal à la Maison Georges-Rawiri sous un grand chapiteau devenu, pour quatre jours cette année, un centre culturel dévolu à la littérature et aux arts. Six maisons d’éditions étrangères venues de quatre pays (Cameroun, Congo, Mali, France) y ont pris part.

Le Silal est plus qu’un lieu d’exposition, plus qu’une librairie occasionnelle de premier choix, c’est un territoire d’explorations. Il offre une «grande diversité d’atmosphères littéraires et artistiques». L’objectif étant de fixer ca salon durablement dans les événements culturels majeurs du pays, d’y présenter les écrivains (et artistes) de toutes les générations (hommage a été rendu cette année à Maurice Okoumba Nkoghé) et de les faire aimer d’un large public. Très concrètement, le but est de montrer au grand public que l’écriture et l’art n’ont rien d’effrayant et ne sont pas réservés aux seuls connaisseurs.

Étoile flirtante

Les écrivains et les artistes sont-ils des espèces de sentinelles ? Peuvent-ils être considérés comme des vigies de la société ? En tout cas, Sylvie Ntsame, pionnière en plusieurs domaines littéraires, qui a su rassembler toutes les «tribus de la maison littéraire» en est une. Avec une intelligence et un charme rayonnants, elle flirte aussi bien avec le livre, l’édition et la promotion qu’avec d’autres disciplines artistiques. Avec talent et humilité, elle a su conjurer le mauvais sort et atteindre ses objectifs.

Tout n’est pas parfait, le Silal peut encore gagner en lisibilité avec des apports de toutes sortes. La prochaine édition de l’évènement aura lieu en 2019.

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. natty dread dit :

    le livre au Gabon reste encore un produit élitiste vu le coût pratiqué…

  2. Patrick ANTCHOUET dit :

    Merci GR pour ce magnifique portrait que vous dressez de cette écrivaine qui, sans faire beaucoup de bruit, travaille beaucoup pour la promotion du livre gabonais. Bravo à Sylvie Ntsame.

  3. Patrick ANTCHOUET dit :

    Chers amis de gabonreview, je vous prie de faire aussi un portrait de Pierre-Claver Akendengue, le PCA de la musique gabonaise, reconnue par les Nations-Unies comme un des grandes personnalités de la culture.

  4. Ange BOUSSAMBA dit :

    J’aime beaucoup cet article sur Sylvie Ntsame. Honnêtement, elle mérite d’être portée par les médias. Elle est celle qui promeut le plus les jeunes auteurs. Merci pour elle.

  5. Ange BOUSSAMBA dit :

    Cette idée de mettre en place le SILAL est à encourager. Cette manifestation culturelle ne doit pas disparaître. Merci à tous ceux qui, comme le ministère de la Culture, la soutiennent.

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