Ayant été écarté de la répartition de la subvention à la presse, exercice 2015, le Collectif des éditeurs de la presse écrite libre du Gabon a décidé de saisir le conseil d’État, assignant ainsi le ministre de la Communication pour détournement.

Porte-parole du collectif pour la circonstance, Télesphore Obame Ngomo lors de la déclaration, le 3 mai 2016 à Libreville. © Gabonreview

Porte-parole du collectif pour la circonstance, Télesphore Obame Ngomo lors de la déclaration, le 3 mai 2016 à Libreville. © Gabonreview

 

Quelques plans du déjeuner pour la journée de la liberté de la presse. © Gabonreview

Quelques plans du déjeuner pour la journée de la liberté de la presse. © Gabonreview

Profitant de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Collectif des éditeurs de la presse écrite libre s’est réuni, le 3 mai dernier, en dehors des festivités institutionnelles, pour jeter un regard sur l’environnement dans lequel évoluent les journaux au quotidien.

S’ils reconnaissent que depuis belle lurette, les conditions dans lesquelles évoluent les organes de presse écrite libre et indépendante sont loin de ressembler à un long fleuve tranquille, il reste qu’avec la décision du ministre de la Communication de les écarter de la répartition de la subvention 2015, ils se sentent asphyxiés financièrement.

«Depuis la fin du mois de novembre 2015, les éditeurs attendaient leur subvention. Ils découvrent stupéfaits que seul un petit groupe de journaux proches de certains lobbies politiques du pouvoir, en a bénéficié », a dénoncé le promoteur du bimensuel le «Verbe de Ngomo», porte-parole du collectif pour la circonstance.

Pour les éditeurs de la presse écrite libre, cette situation, qui vise la mort de «l’expression démocratique», trouve son fondement dans l’ajout de critères tels que la déclaration d’impôts, le quitus de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et un bilan d’exploitation. À cela s’ajoutent les critères exigés par l’article 96 de la loi n°12/2001 du 12 décembre 2001, auxquels s’étaient greffés l’existence d’un siège, d’une équipe rédactionnelle, le respect de la périodicité et, les sanctions du Conseil national de la communication (CNC).

«Il s’agit là, au mieux, d’une violation flagrante de l’esprit dans lequel avait été décidée cette subvention, au pire, d’un détournement de deniers publics », a affirmé Télesphore Obame Ngomo, accusant : «La commission mise en place par le ministre de la Communication s’est octroyée un peu 18 millions au nom des frais de fonctionnement ».

Ne pouvant accepter une telle forfaiture, le Collectif des éditeurs de presse écrite a décidé de saisir le Conseil d’Etat, assignant le ministre de la Communication pour détournement. Wait and see…

 

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Milang-missi dit :

    Le porte-parole de circonstance me gène un peu, la presse gabonaise n’a pas avoir pour porte parole même juste pour une circonstance des gens qui n’ont aucune conviction, aucune parole, … Pour le coup je vais me consoler avec Ernest Hemingway qui disait « Il ne faut pas juger un homme d’après ses fréquentations. Ne perdons pas de vue que Judas avait des amis irréprochables. »

    «Dans le journalisme, l’honnête homme est celui qui se fait payer l’opinion qu’il a ; le malhonnête, celui qu’on paie pour avoir l’opinion qu’il n’a pas. » – Edmond et Jules de Goncourt

  2. TARAMEK dit :

    Chers amis, c’était bien pensé et savemment organisé par la bande au vouvouzéleur en chef de l’information au Gabon. Vos différentes rédaction n’ont pas été clémentes envers son chef(ABO) et par conséquent, sachant vos situations financières, a trouvé mieux de vous tenir par le cou en vous excluant de cette subvention. A vous de lui prouver le contraire. Saisir le conseil d’Etat ne vous avancera pas car c’est tous le tabac de la même pipe.

  3. lepositif dit :

    Creer un organe de presse est d’abord une entreprise privee, et comme telle repond a certains nombres de criteres, comme avoir une fiche circuit, payer ses impots et assurer ses employes.
    Vous faites comme ces presidents de club de football, qui attendent que l’Etat paie la subvention pour fonctionner. Vous oubliez qu’avant tout c’est votre business a vous. L’Etat a decide de contribuer, il n’est d’ailleurs pas oblige de le faire, il a le droit d’imposer ces criteres. Pour les donneurs de lecons que vous etes, vous devriez avoir honte de venir vous plaindre parce qu’on vous demande d’etre a jour avec les impots et la Cnss. Imaginer d’autres entrepreneur venir reclamer cette subvention, l’Etat ne s’en sortira pas, estimez vous heureux de l’avoir et mettez vous a jour comme tout le monde et arretez de jouer aux enfants gates, vous n’etes pas plus citoyens que d’autres.

  4. Christian dit :

    Je veux juste connaitre la clé de répartition et les bénéficiaires.

  5. Danny dit :

    Soyons sérieux, avez-vous créé vos organes de presse en comptant sur la subvention de l’Etat? Vérifions bien, ceux qui réclament cet argent ne sont visibles sur le terrain que pour une circonstance financière. Par de telles attitudes, l’on s’offre le chemin de la disparition de cette presse de luxe.

  6. ali dit :

    Milang,t’es bête!et là,je reste courtois.t’es bête!Donc pour toi,l’intellectuel sans intelligence que tu es,pense qu’il y a une categorie de personnes qui doivent parler.Mais toi,tu es de quelle categorie pour parler?

  7. IPANDY dit :

    Certes la loi est notre guide à tous. Mais la loi doit etre appliquer pour tout le monde pas de démi-mesure. Quand des médiums comme  » SOLEIL » bénéficie de la subvention, des torchons comme ce médium, au détriment de ceux qui sont objectif dans leurs analyses comme NGOMO, ça me donne envie de vomir. N’empeche que venant de ce NAZIS appelé BILIE ça ne m’étonne guère. Je demande à TELESPHORE et aux autres de s’armer de courage.

  8. Télesphore Obame Ngomo dit :

    1. La subvention n’est pas une faveur mais un droit.

    2. La subvention ne nous a pas été donnée mais pourtant nos organes de presse continuent à paraître dans les différents kiosques du pays.

    3. Lorsque le ministre de la communication refuse de nous donner la subvention qui nous est destinée, cela voudrait dire qu’il viole la loi. Car la subvention à la presse écrite est inscrite dans la loi de finances. A t-il le droit de violer la loi?

    4. Oui, nous sommes des PME. Devrait-on être assujetti aux diktats du ministre de la communication ou à ceux du ministère en charge des PME ou de l’économie?

    5. Que le ministre de la communication décide de changer les règles du jeu en cours de jeu est une chose, mais qu’il ne respecte pas ses propres règles, là nous sommes dans le comble de l’imbécilité.

    Comment expliquer l’octroi de la subvention à Gabon Matin qui ne parait pas depuis plus de 6 mois? quels sont les documents qui ont été fournis?

    6. Que les tenants du pouvoir refusent de respecter les lois, c’est leur problème, mais qu’ils veulent donner l’impression qu’ils sont clean et roulent pour la liberté de la presse, nous disons NON. C’est juste du foutage de gueule.

    7. Plusieurs gabonais ont eu raison face à l’Etat au Conseil d’Etat. Car, là bas aussi, il existe des hommes et des femmes qui sont gabonais et qui ne sont pas prêts à toujours cautionner l’arbitraire. Surtout quand c’est flagrant.

  9. maxime KAMGA dit :

    Pour apporter ma contribution à ce débat, c’est vrai les journaux se sont mués en entreprise de Presse…Mais en même temps ces journaux restent les premiers indicateurs d’évaluation de l’expression démocratique dans un pays.
    L’étranger qui débarque au Gabon, il achète les journaux dans un kiosque et cela lui permet d’évaluer le niveau de liberté d’expression dans le pays. Généralement tous les investisseurs le font…
    De la même façon un Etat – qui se veut démocratique – subventionne les partis politiques représentatifs, de même cet Etat devrait subventionner la Presse ayant une audience. Donc la campagne de musèlement de la presse ou des Partis Politiques n’est bénéfique à Personne sur le long terme. Le Ministre de la Communication le sait. Il ne rend pas service au président Ali, il l’enfonce…Le problème de la presse est ailleurs, construire des écoles de formation, l’accès au sources, rendre le journaliste financièrement libre d’exercer. Voilà le débat

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