Ayant menacé une soixantaine de ses agents de licenciement, ce sous-traitant de Total-Gabon est désormais aux prises avec l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep).

Paul-Aimé Bagafou, secrétaire général de l'Onep. © fr.africatime.com
Paul-Aimé Bagafou, secrétaire général de l’Onep. © fr.africatime.com

 

La société française, STSI Bocacrd, sous-traitant de Total-Gabon, est de nouveau engluée dans les problèmes. Cette fois-ci, elle a maille à partir avec ses employés, menacés de licenciement. Selon des témoignages concordants, la situation se dégrade de jour en jour un peu plus, eu égard au refus de la direction de cette société d’accéder aux revendications des employés.

Tout a débuté par un mouvement de grève le 14 juillet dernier. Goûtant peu à ce mouvement d’humeur, la société a fait distribuer, par voie d’huissier, des convocations aux employés en vue de l’entretien préalable au licenciement. Au total, une soixantaine de personnes a reçu cette lettre datée du 12 août dernier.

Comme on pouvait s’y attendre, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) est entrée dans la danse, volant au secours de certains de ses syndiqués. Mettant en garde la direction de STSI Boccard contre les conséquences de ses choix, tout en interpellant le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, le secrétaire général de l’Onep a indiqué qu’ils n’accepteront pas «d’être tenus pour responsables de tout ce qui pourrait découler des agissement de Boccard s’il s’entêtait à poursuivre la procédure de licenciement d’une soixantaine de Gabonais».

Pour les employés de la STSI Boccard et les responsables de l’Onep qui s’exprimaient récemment en conférence de presse, il y a une sorte de défiance qui se dégage des actes du directoire de cette entreprise. Ils n’en veulent pour preuve que son refus de déférer à une convocation de l’inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier. Pis, ils considèrent comme un casus belli le fait que STSI Boccard ait assigné l’Onep en justice au motif que la grève est devenue illégale et illicite dès lors que les grévistes eurent brûlés des pneus dans l’enceinte de la société. Or, pour eux, STSI Boccard a porté atteinte à la liberté syndicale en remplaçant les employés et en se refusant à toute négociation.

Bien que l’Onep ait fait lever le mot d’ordre de grève le 11 août dernier, la situation n’est toujours pas revenue à la normale. «La lutte contre le chômage et la préservation de l’emploi sont des combats vitaux pour nous. Il est hors de question de Boccard renvoie une soixantaine de pères et de mères de familles. Nous y veillerons», a martelé Paul-Aimé Bagafou.

Récemment, c’est un collectif regroupant 63 petites et moyennes (PME) gabonaises qui réclamaient au moins 10 milliards de francs CFA de créances à STSI Boccard. La situation de cette entreprise semble effectivement inquiéter ses partenaires qui, bien que conscients des difficultés qu’elle traverse, la soupçonne de se vouloir se livrer à une entourloupe.

 

 
GR
 

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