À l’issue d’une journée de travail à Ndjolé et à Bifoun le 20 mai dernier, Emmanuel Issoze Ngondet, le Premier ministre, fait le point sur l’entretien, la réhabilitation, la conservation et la sécurisation des routes, assurant que le gouvernement appliquera la loi quant aux surcharges relevés par la station de pesage de Ndjolé. Entretien avec le chef du gouvernement.

Emmanuel Issoze Ngondet souhaite une application froide de la loi quant aux sanctions applicables aux véhicules lourds en surcharge. © Gabonreview

 

Question : Que retenir de cette journée de travail ?

Emmanuel Issoze Ngondet : La visite thématique que je viens d’effectuer à Ndjolé a trait à une préoccupation qui interpelle le gouvernement au quotidien : la sécurisation de la route. J’ai, dans un premier temps, avec le ministre de l’Équipement et ses équipes, visité la station de pesage de Ndjolé qui est un outil très important dans cette stratégie de sécurisation de la route. Dans un deuxième temps, j’ai été visité les lieux d’effondrement et d’éboulement enregistrés sur le tronçon Bifoun-Ndjolé et qui gène la circulation. Vous savez que cette route est extrêmement sollicitée et aussi le point noir sur l’axe Kango – Bifoun, et particulièrement entre l’Estuaire et le Moyen-Ogooué, à Four place. À travers ces visites, vous remarquerez qu’il y a deux aspects qui nous préoccupent fondamentalement : la conservation de la route et son entretien ou sa réhabilitation.

Pour ce qui est de la conservation de la route, il faut noter que la route est un élément central dans notre stratégie de développement du pays. Lors du premier mandat du président de la République, beaucoup d’efforts ont été faits dans ce sens-là, de même que beaucoup d’investissements publics avec des résultats appréciables enregistrés au terme de ce mandat. Il est bon pour le gouvernement de concevoir, de mener une stratégie de conservation de ce patrimoine. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a songé à mettre en place un dispositif qui consiste en la construction sur certains tronçons routiers importants des stations de pesage. Il y a un qui est aujourd’hui opérationnel à Ndjolé. Deux autres sont à venir : celui de Lalara et celui de Fougamou sur le tronçon Fougamou-Mouila.

Pourquoi spécifiquement des stations de pesage ?

Ces stations de pesage permettent de contrôler, pour simplifier les choses, le poids des véhicules lourds qui empruntent nos voies routières. Il s’agit donc, pour l’administration, de pouvoir contrôler les surcharges qui peuvent être enregistrées lors des passages de ces véhicules. Ceux qui seront dans cette situation de surcharge seront frappés d’amendes. Lesquelles pourront naturellement être affectées à des dépenses de réhabilitation, soit à l’entretien de la route.

Pour la réhabilitation ou l’entretien, une route a une durée de vie. Il faut donc l’entretenir. Nous avons engagé une réflexion au niveau du gouvernement pour voir comment revenir aux fondamentaux. Mettre sur pied des régies pour pouvoir reprendre cette activité fondamentale : l’entretien de la route. Les éboulements que nous avons enregistrés depuis quelques mois sur le tronçon Bifoun-Ndjolé sont spectaculaires et présentent un danger, un risque important pour les routiers. Il faut rapidement réagir pour pouvoir résoudre ces problèmes. Tout récemment, la route Kango-Bifoun a connu un effondrement tout aussi spectaculaire qui a provoqué un arrêt momentané de la circulation, nous avons commis le ministre de l’Équipement et des Infrastructures à résoudre ce problème dans des délais très courts. L’Agence nationale des grands travaux et d’infrastructures a été mobilisée, mais aussi les régies de ce ministère et le Génie militaire. La synergie relevée dans le travail mené, par ces entités, encourage le gouvernement à mettre à contribution ces entités pour renforcer notre capacité de réaction lorsque les problèmes de cette nature se posent. La route, c’est un thème important pour le gouvernement qui doit se donner les moyens pour pouvoir la conserver, l’entretenir. Et cette visite nous amène à recueillir les meilleures informations sur le terrain pour pouvoir amener le gouvernement à mettre sur pied un dispositif efficace afin d’atteindre ces objectifs.

Au sujet de la conservation, nous avons été avec vous à la station de pesage. Mais, malheureusement les amendes suscitent des frustrations tant du côté des transporteurs que des commerçants…

La loi, c’est la loi ! Il faut l’appliquer. Notre travail, au niveau du gouvernement, est d’appliquer au mieux la loi. Nous avons une directive de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac) qui a été adoptée pour gérer ces problèmes. Elles fixent les amendes. Il faut les appliquer. J’ai été sur place, j’ai vu comment le mécanisme fonctionne. Il minore, au maximum, les mécanismes de contestation. C’est une nouvelle situation, on peut comprendre. Mais le gouvernement a pris une semaine pour sensibiliser les usagers pour que personne ne soit surpris par des sanctions qui peuvent être appliquées contre ceux qui vont contrevenir aux règles applicables en la matière. Nous ne pouvons pas faire preuve de souplesse parce que la détérioration de la route entraîne des manques importants pour l’Etat. Ce sont des investissements lourds qu’il faut rentabiliser. Et pour les rentabiliser, il faut passer par une politique de conservation efficace. Et cela entraîne qu’il faut sanctionner ceux qui sont en surcharge. Nous ne pouvons pas faire autrement que d’appliquer froidement la loi.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Mikouma Paul dit :

    Commencez donc par respecter la Constitution qui est La Loi des lois.

    C’est au Cuspod qu’on vous a enseigné de tels raccourcis ?

    La loi ? Et la BOP, est-ce la Loi ? !!!

    Franchement ! La loi c’est la loi… Et puis quoi encore ?!

  2. Le Chat dit :

    Est-ce que l’État Gabonais entretient même ses routes ? Une route a une durée, après, on l’entretient correctement !!! l’ANGT, cette agence nationales de Grands travaux est un gouffre d’argent et du budget de l’État basé à la présidence de la République Gabonaise d’où lui-même Ali Bongo est président du conseil d’administration de faite ! Ce qui est assez incompatible avec la fonction présidentielle, déjà. Qu’il vienne rendre des comptes concernant ce colossal budget dont l’utilisation sur le terrain est inexistant ?? Ali Bongo aime bcp parler. Qu’il vienne justifier les dépenses du budget alloué à l’ANGT annuellement. Qu’est-ce qu’il en fait chaque trimestre sur les 4 qui constituent une année de 12 mois ? Ce n’est pas tout que d’arrêter et mettre en prison ses ministres et directeurs véreux. Lui aussi ( Ali Bongo ) doit se justifier sur l’argent du pays, qui n’est point son argent. Le pays Gabon est en état de délabrement très avancé: routes impraticables, les Ordures ménagères jonchent les rues. À Nzeng Ayong, il y a un pont Très à risque. Mais aussi, ses échangeurs à lui, tout seul, qui risqueront de tomber sur les passants, notamment à l’entrée de Nzeng Ayong, IAI, et du Charbonnage. Pathétique !!!

  3. kalaba dit :

    Des dirigeants qui n’ont le loisir que de l’être pcq nous sommes au Gabon…Prendre des vessies pour des lanternes…Médiocres et illégitimes,nous prions tous les jours afin qu’une violente bourrasque vous emporte lon très loin de nos cieux…TOCARDS

  4. KIEM dit :

    Monsieur le Premier Ministre, savez-vous vraiment de quoi vous parlez ? Vous avez des conseillers dans ce domaine bon sang! Véritable pays de merde comme dirait l’autre.

  5. KIEM dit :

    Les stations de pesage ont été expérimentées au Gabon depuis les années 90, il y en avait 13 (Libreville, Cocobeach, Ntoum, Kango, Ndjolé, Koumameyong, Assok-ngom, Mikouyi, Yombi, Poubara, Franceville, Ndende, Tchibanga), il s’agissait d’évalué le frêt journatier de marchandise/tonne (agro-alimentaire, matériaux de contruction, grummes boissons, carburants, porte-container, vivre frais voyageurs, divers… etc), le but étant d’établir les normes gabonaises de dimensionnement des routes. Que le Premier ministre et les ingénieurs routiers nous renseignent sur quelles normes ils se basent pour pénaliser les pauvres commerçants.

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