Les membres d’Imagine-Gabon ont organisé le 1er juillet 2017 à Libreville, une conférence-débat sur la recherche des mécanismes et solutions susceptibles d’aider le Gabon à sortir de l’étreinte de la crise économique et financière actuelle.

Madeleine Berre, Régis Immongault et Jean-Jacques Ekomie expliquant, le 1er juillet 2017 à Libreville, les mécanismes pour sortir le Gabon de la Crise économique. © Gabonreview

 

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Face à l’urgence qu’impose la crise économique et financière à tous les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), les membres du Think-thank Imagine-Gabon, créé en juillet 2016, ont réuni à l’immeuble Arambo, à Libreville, ministres, experts, étudiants et opérateurs économiques pour débattre de la question. Cette activité s’est déroulée autour du thème : «Crise économique et financière dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale : quelles solutions pour le Gabon ?». Une opportunité pour les membres du gouvernement de présenter le Plan de relance de l’économie (PRE), mais également les outils mis en place pour sa réalisation.

Pour répondre à la question, deux membres du gouvernement et un expert ont été mobilisés. Le ministre de l’Economie, de la Prospective et de la Programmation du développement, Régis Immongualt, et celui de la Promotion des investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie, Madeleine Berre, ainsi que l’universitaire Jean-Jacques Ekomie, professeur agrégé, enseignant à la faculté des Sciences économiques de l’Université Omar-Bongo (UOB).

Du point de vue du gouvernement

Devant une assemblée dans laquelle on comptait également des diplomates et des représentants des institutions financières internationales, Régis Immongualt a indiqué que le gouvernement est à pied d’œuvre pour trouver la meilleure réponse face à cette crise. Raison pour laquelle, a-t-il dit, le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet avait personnellement fait le déplacement de l’Assemblée nationale pour présenter les solutions de sortie de crise. Dans le même sillage, le ministre de l’Economie a souligné qu’il s’est rendu au Senat, mais aussi à l’Assemblée nationale dans le cadre du débat de la session budgétaire. Ce qui avait permis de présenter les contours de ce PRE sur lequel se fondent désormais les espoirs du gouvernement pour un retour à l’investissement, à la croissance, au bien-être des populations et au développement du pays.

Régis Immongault, le 1er juillet 2017 à Libreville. © Gabonreview

Pour le ministre de l’Economie, les solutions visent, en effet, à rétablir la viabilité de finances publiques à travers une réduction des dépenses, en maintenant les dépenses nécessaires à l’investissement, au social pour lutter contre la précarité. «Il faut optimiser les recettes fiscales sans pour autant arriver à une pression fiscale intolérable», a-t-il déclaré, précisant que «cela passe également par une performance améliorée des administrations ; ce qui permettrait d’arriver à une situation soutenable de la dette publique». Il faut donc réduire cet endettement, a-t-il expliqué, à partir des mesures de bonne gouvernance et de bonne gestion des finances publiques, mais aussi renforcer les filières de croissance parce qu’on observe une décélération de cette croissance. Elle doit revenir et être inclusive à partir des secteurs créateurs de richesses identifiés (les secteurs des mines, du bois, de la pêche, de l’agriculture comprenant l’agro-industrie et l’agriculture de subsistance, du tourisme, des technologies de l’information, etc.).

«Nous pensons que tout cela, avec un effort de l’amélioration de l’attractivité au niveau du Gabon, parce qu’avec la baisse de l’investissement public, il faudrait absolument attirer le secteur privé pour qu’il puisse relayer l’effort d’investissent. Cela passe par une amélioration du cadre des affaires, élément essentiel pour pouvoir augmenter l’investissement direct étranger et même l’investissement direct national», a affirmé le ministre de l’Economie.

Madeleine Berre, le 1er juillet 2017 à Libreville. © Gabonreview

Si Madeleine Berre corrobore les propos de son collègue, il n’en demeure pas moins qu’elle insiste, en ce qui concerne particulièrement le département dont elle a la charge, sur la mise en place d’une plateforme de dialogue public-public. Cela va « nous permettre de travailler en synergie pour que chaque acteur puisse avoir le souci de la convergence de nos actions. Une fois ces actions et axes identifiés, il faut les discuter avec les acteurs du secteur privé. Il faut d’ailleurs noter que le PRE a mis un accent significatif sur l’implication du secteur privé dans la réussite de tout ce que nous visons comme sortie de crise aujourd’hui», a souligné le ministre de la Promotion des investissements privés.

Pour elle, parler ensemble n’est pas toujours évident dans un environnement gouvernemental où chacun a un secteur bien défini. Il faut donc parvenir à faire travailler les membres du gouvernement pour le même objectif avec la même feuille de route. «C’est un premier facteur de succès», a noté Madeleine Berre qui a relevé que le fait d’avoir associer les acteurs de tous les secteurs dans les décisions a permis d’identifier, avec précision, les axes sur lesquels ils devront insister pour mettre en place la politique publique accompagnant cette relance de l’Economie.

De l’avis de l’agrégé en Economie

Jean-Jacques Ekomie, le 1er juillet 2017 à Libreville. © Gabonreview

Le professeur Jean-Jacques Ekomie a noté, quant à lui, que la situation économique du Gabon, comme celle de l’ensemble des pays de la Cemac, est une situation de crise avérée qui a pour origine une crise de balance de paiements consécutive au retournement des cours mondiaux du pétrole. «Depuis juin 2014, les cours du baril de pétrole qui s’élevaient autour de 120 dollars se situent aujourd’hui autour de 40 et 50 dollars. Compte tenu du poids du pétrole dans les économies de la sous-région qui compte d’ailleurs 5 pays pétroliers sur six, il s’en suit naturellement une dégradation des comptes publics», a-t-il expliqué. Pour lui, la situation du Gabon n’est pas encore critique. Il cite par contre deux pays dont la situation est au rouge, sans les préciser.

Pour sortir de cette crise, le professeur d’économie a mis le gouvernement en garde contre un certain nombre d’aspects: le premier concerne la question de la viabilité des finances publiques. «Lorsqu’on observe la politique budgétaire de notre pays, on constate que le rythme des dépenses publiques est toujours plus élevé que celui des recettes. Non seulement les dépenses augmentent pendant les phases d’ascension du cycle, mais elles ont tendance à baisser très lentement si non même elles continuent d’augmenter alors que le cycle s’est retourné», a-t-il fait remarqué. Selon l’universitaire, si l’on ne maîtrise pas les dépenses publiques, les chances d’application du Plan de relance économique semblent effectivement très minces. Mais pour y parvenir, cela passe par la limitation d’un certain nombre de dépenses, vues comme peu productives ou peu efficaces, mais également par la suppression d’un certain nombre d’exonérations.

Parallèlement, a-t-il indiqué, l’Etat gabonais doit chercher à augmenter les recettes fiscales en particulier, les recettes non-pétrolières. «Il faut donc élargir l’assiette fiscale parce qu’il y a encore bon nombre d’agents qui échappent à l’impôt, mais cela passe également, de notre point de vue par une meilleure organisation de l’administration fiscale», a-t-il dit.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. GK Niangui dit :

    GR pourquoi n’y a-t-il pas une photo de l’assistance? histoire de nous démontrer qu’il y avait véritablement du monde.

    Ensuite, comment croire que ce sont les mêmes qui nous ont conduit vers la crise actuelle par leur gestion (Immongault en fait partie) et ce sont eux qui viennent nous vendre désormais l’élixir qui nous sortira de la merde dans laquelle ils nous ont plongés…. Si immongault et son association pilotée par ses proches avaient la solution pourquoi ne l’ont-il pas utilisé depuis?

    Macron qui a fait partie de l’équipe hollande et qui était conscient des faiblesses de cette équipe a pris une décision radicale : débarquer tous les anciens ministres hormis Ledrian qui avait un bilan plus qu’honorable. Quitte à se maintenir en violation du résultat de urnes, Ali devrait tenter un truc qu’il n’a jamais fait: se débarrasser de tous les ministres qui l’accompagnent depuis de nombreuses années dans ses errements.

    On pourra enfin vérifier si c’est lui qui est à l’origine du désordre dans le gestion (comme le dise en off tous ses ministres) ou si c’est véritablement eux les incompétents.

    • mone fame dit :

      @GK Niangui, votre approche est digne d’intérêt et je serais d’avis que le né-biafrais mette en place un gouvernement avec des compatriotes connus pour leurs compétences : Jean Gaspard Ntoutoume Ayi à l’Economie et au Budget, Charles Mba Ekomoe au Plan et Redressement, Rossatanga à la Justice et Droits de l’Homme, Lemamy Lebalewa à l’Enseignement Supérieur, Laurence Ndong au Travail…par exemple et entre autres…

      Patriotiquement

  2. Airborne dit :

    Sortie de crise? qui a creé la crise pour nous faire des propositions de sortie de crise economique. Ramener l’argent que vous avez caché dans les paradis fiscaux, au lieu d’augmenter les taxes fiscales pour asphyxié les PM et les agents de la fonctions public avec le peu qu’ils reçoivent. Lorsque le baril etait 120 dollars le baril pourquoi n’a t’on pas des epargnes, un pays qui vit le jour le jour alors que nous avons des emminents economistes pour un pays emergent. « laissé nous avancé ».

  3. AGORA dit :

    Au Gabon on parle trooooop pour ne rien réaliser à la suite!!

  4. AloZack dit :

    Toutes les initiatives sont bonnes pour une sortie de crise. Et on ne peut en vouloir a un gouvernement qui s’y engage. Et c’est son role.

    Cependant, ces initiatives me paraissent tres theoriques tant elles ne se limitent qu’au niveau de bonnes intentions, parfois au seul nuveau dd paraitre dans les medias.

    Alors que l’Etat est empetre dans d’enormes difficultes financieres, le train de vie de ceux qui sont aux responsabilites atteint des sommets. A la Primature, depuis le depart de Biyoghe Mba, on n’a jamais vu tant de nouvelles voitures.

    Les membrres du gouverment, qui doivent montrer l’exemple, roulent caroose uver des solutions de sortie de crise, avec une administration construite enrichir les fonctionnaires? clusieurs concitoyensc

  5. AloZack dit :

    Les membres du Gouvernement, qui doivent montrer l’exemple, roulent carrosse. Les hauts fonctionnaires roulent de grosses cylindrees! Sans compter tous les avantages indus dont ils s’arrogent le droit.

    Les prestations publiques sont patrimoinisees: avec toutes les publications faites dans les journaux concernant les malversations eres, comment croire aux discours politiques de nos gouvernants, avec lesctricheties politiques, comment redonner confiance aux populations?

    Certains de nos dirigeants proclament que nous n’avons pas de pays de rechange. On veut bien les croire aux mots! Mais leurs actes traduisent bel et bien qu’ils en un ou plusieurs: achat d’immeubles hors du pays, argent planque hors du pays, soins et etudes a l’exterieur!!!

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