Face aux critiques et à la désinformation autour de la réquisition de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), le ministre de l’Eau et de l’Energie a clarifié les faits. Dans une vidéo publiée le 18 février, Patrick Eyogo Edzang a évoqué une «décision mûrement réfléchie», tenant compte d’un certain nombre de griefs constatés depuis 20 ans dans les rapports contractuels entre Veolia et l’Etat gabonais.

Le ministre de l’Eau et de l’Energie lors d’une visite sur les installations de la SEEG à Oyem, en décembre 2017. © Gabonreview

 

Le ministre de l’Eau et de l’Energie s’est employé à défendre l’Etat, critiqué après la réquisition de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). «C’est une décision qui est mûrement réfléchie, une décision tenant compte d’un certain nombre de griefs que nous avons constatés entre les rapports contractuels que nous avons depuis 20 ans avec Veolia», a justifié Patrick Eyogo Edzang, dans une vidéo publié le 18 février.

Dans sa réaction, le membre du gouvernement a rappelé que la convention de concession est arrivée à son terme en juin 2017, puis prolongé pour une durée de cinq ans. «Nous étions également en négociations pour passer du contrat de concession à un rapport contractuel basé sur l’affermage, qui se voulait plus moderne», a-t-il révélé. Malheureusement, l’Etat a constaté l’échec de ces négociations. D’où la réquisition de la SEEG pour motif d’intérêt général.

En effet, Patrick Eyogo Edzang est d’avis que les services rendus aux Gabonais n’étaient pas au rendez-vous. Tout comme les investissements réalisés durant la période de 20 ans n’ont pas suffi à pallier les insuffisances constatées. «Nous avons prononcé le divorce. Ce n’est pas facile pour nous et pour Veolia. Mais c’était un mal nécessaire», a affirmé le ministre de l’Eau et de l’Energie.

Ce dernier a également tenu à répondre aux critiques autour de l’illégalité supposée de la réquisition de la SEEG. «Il faut d’abord remettre les choses dans leur contexte. Comme la loi nous l’exige, nous avons d’abord procédé à un dépôt d’une lettre de résiliation de la convention de concession avec un huissier et nous avons réquisitionné la même société avec les forces de l’ordre», a expliqué le membre du gouvernement.

Selon lui, les éléments des forces de l’ordre n’étaient nullement armés. Ils assistaient simplement l’huissier. «Car vous ne pouvez pas prévoir les réactions de l’huissier du management sortant, d’une part. Et même, d’autre part, les réactions des employés. Le climat à l’intérieur de la SEEG était relativement délétère. Il y a un besoin de protéger les personnes assurant la direction de la SEEG. Je crois qu’il était mieux de mener cette réquisition avec les agents des forces de l’ordre. Mais, il n’y a eu aucune brutalité : Tout s’est bien passé !», a-t-il expliqué.

Patrick Eyogo Edzang a par ailleurs tenu à rassurer les populations. «Je tiens à rassurer qu’il n’y a pas eu d’interruption du service public. Les Gabonais vont continuer à aller s’approvisionner en électricité, payer leurs factures comme d’habitude. Bien entendu, nous allons mettre un nouveau processus pour étudier toutes les récriminations et améliorer le service de fourniture d’eau et d’électricité dans les tous prochains mois», a-t-il affirmé. Dans le même élan, il a également rassuré le personnel de la SEEG. «Il n’y aura aucun licenciement suite à cette réquisition», a conclu le ministre de l’Eau et de l’Energie.

 
GR
 

16 Commentaires

  1. Désiré dit :

    On peut espéré que le changement de gouvernance fera cessé les actions de sabotage. Pour le reste ….

  2. Jean-Pierre dit :

    Patrick Ryogo Edzang aurait mieux fait d’enlever ses lunettes fumées.

  3. Eternite dit :

    Monsieur le ministre,

    Quel message le pays envoie t il aux investisseurs dès lors que le « divorce » comme vous le dites, est fait de façon unilatérale par l’Etat Gabonais ?
    Combien va nous coûter en pénalités ou dédommagement ce divorce? Et qui paiera la facture?

  4. jean- jacques dit :

    Eternite , je partage ton avis, il faudrait que nos autorités apprennent à respecter leurs engagements,violia est responsable je dirais peut etre 50% et 50% l’Etat gabonais aussi, presenter nous les montants que l’Etat a investi, si l’Etat etait capable d’assurer seul le fonctionement pour avoir fait un appel d’offre? c’est une image negative que nous passons aux investisseurs, et surtout la France qui est le premier partenaire. dans plusieurs domaines. les tors sont partagés on apas des routes, les terrains occupés de manieres anarchiques comment proceder à des travaux dans certains quartiers l’accès est difficile? il faut retablir le contrat de vilia. il ne faut pas que le pays met la diplomatie de côté il faut dialogué, quand on agit de maniere brutale comme on doit payer les panalités or cet argent de penalité pourrait servir à payer la datte vis à vis de violia ou même avoir cetrains equipements modernes.

  5. Cassandre de Troie dit :

    Je reste sur ma fin à propos de ce vous appelez « explications ». Je ne sais si les explications de notre fameux ministre néo émergent, ont été faites en conférence de presse ou par simple déclaration.
    Personne au Gabon ne va pleurer sur le renvoi de Veolia, mais tout de même, personne ne me fera croire que c’est une décision mûrement mûrie; dois-je comprendre que c’est il y a un an, après le renouvellement de la convention, le gouvernement a pu découvrir les défaillances de la Seeg? Sinon, pourquoi en ce moment là, n’a t-on pas dit niet à Veolia?
    C’est un fait connu que dès l’arrivée émergente des Emergents, Véolia était dans le collimateur, à tort ou à raison. C’est parce que rien n’a été prévu avant la fin de la convention que finalement celle-ci a été renouvelée que pour 5 ans.
    Cela étant, le ministre et son premier de ministre gagnerait à nous expliquer les conséquences économiques, financières, sociales de cette rupture. Devant la Chambre d’arbitrage à Paris, je ne sais si nous en sortirons sans laisser des milliards, et ce dans un contexte où les finances publiques sont exsangues.
    Et puis, quelle structure remplacera la Seeg? Quid des actions que les gabonais détiennent dans la société?
    Que le gouvernement décline ce qu’il entend faire dans les prochains jours.

  6. Mikouma Paul dit :

    j’espère pour vous, Monsieur le Ministre, que vous êtes fier de vous. On vous fait faire le sale boulot et dans moins de 6 mois, on se débarrassera de vous comme un moins que rien.

    Vous savez pertinemment que tout cela va se terminer par une condamnation du Gabon devant les tribunaux internationaux. Vous n’êtes pas forcément le plus doué qui soit, mais cela vous ne pouviez l’ignorer.

    Simple question :

    De combien de juristes, ayant une parfaite connaissance des mécanismes de cette convention, vous êtes-vous entourés pour prendre cette « excellente » décision?

  7. Awou dit :

    Ouf. Enfin, jhabite montailler. Ma copine bambouchine. Fini dans un mois les corvées de transport d’eau, des douches comme au village. Dans des calebasses.fini de tirer a mes frais le courant a des kilomètres. Nous, non. Tous les oubliés et privés d’accès aux services publics de base. Tout dun coup, on a des milliards de fcfa pour investir dans le secteur. Tiens, on a des milliards pour payer la lourde dette de l’État due a la seeg? Attention a des annonces a la va vite. Les gabonais vont scruter les avancées….

  8. beka dit :

    Dans leur grande majorité, les Gabonais ont toujours condamné les manquements de la SEEG version Véolia. Du coup, après la décision musclée de notre Etat de mettre un terme à sa collaboration avec cette société française, qui intervient après la mesure de reconduction pour cinq ans de cette collaboration, de nombreuses interrogations se font jour autour de cette décision gabonaise unilatérale. En effet, quelles seront les conséquences de cette énième rupture de contrat avec une entreprise française ? Il n’y a pas longtemps en effet, nous étions informés d’une énième non reconduction d’un contrat entre les autorités gabonaises et des investisseurs d’origine française. A l’issue de ceci, l’entreprise Olam a été annoncée comme le repreneur potentiel d’ADL. Si elles ne semblent pas vouloir s’en aller de leur propre gré, l’Etat gabonais donne l’impression de vouloir se séparer des entreprises françaises coûte que coûte. Quelle musique joue-t-on à guichets fermés pour qu’on en arrive là ? Assisterions-nous à la mise en œuvre d’un plan mûrement réfléchi de récupération de ces entreprises publiques dans le but de les confier à des gestionnaires amis ? Pourquoi le ministre ne s’exprime-t-il sur ce sujet qu’à travers une vidéo ? Comment le Club de Paris accueillera-t-il cette nouvelle séparation, précisément au moment où notre économie présente des caractéristiques d’un agonisant ? Les entreprises françaises sont-elles si peu douées ? On s’en aperçoit un peu tardivement…

  9. Pog dit :

    Bravo M. le Ministre rentré dans la facturation des prestations d’assistance technique entre Veolia Maison et seeg filiale, vous verrez que les français en 20 ans ont siphonné le pognon. Une sangsue …

  10. steve dit :

    Stupéfaction???? maintenant le dévolu est jeté sur la personne du Ministre, je constate!
    Alors que nous savions tous que la SEEG (en tête desquelle Véolia, actionnaire majoritaire) ne donne pas satisfaction à l’ensemble de sa clientelle( AUX GABONAIS), doit on penser de par vos réactions que vous vs plaisez aux prestations de Dame SEEG dans l’ensemble du territoire???

  11. Le juste dit :

    Pour moi,on déshabille Jacques pour habiller Paul que l’on maîtrise mieux pour mieux se servir. Sous d’autres cieux c’est serai une bonne chose mais dans notre Gabon là…..

  12. LURON DE MAYE dit :

    Pourquoi avoir renouvelé une concession pour la dénoncer quelques mois après…?

  13. Muller Claude dit :

    Le Gabon n’est pas le seul pays qui a des problèmes avec Véolia .
    En Fance , c’est pareil.
    Pour eux , seul l’argent compte. Une véritable MAFIA

  14. Ce le Ministre ne dit pas aux populations c’est que l’Etat doit à Veolia près de 41milliards de franc CFA! Et qu’en meme temps le gouvernement gabonais n’a pas honoré ses engagements vis à vis de Veolia depuis plusieurs années, à savoir la constructions des voies d’accès permettant à l’entreprise d’installer les fournitures d’eau et de l’électricité accessibles aux populations…De plus pourquoi ne pas convoquer un debat public entre véolia et le gouvernement afin d’édifier davantage les populations?Nous n’avons qu’une seule version en ce moment, celle du gouvernement et ce n’est pas normal…Quoi qu’il en soit, le temps nous revelera d’autres vérités qui semblent à ce jour etre cahées…

  15. AGORA dit :

    Bon …veolia part.OK qui la remplace ? L’ÉTAT ?oh non seigneur. ….

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