Par anticipation à la journée mondiale du diabète célébrée ce 14 novembre 2016, sous le thème «les yeux sur le diabète», une journée de dépistage et de sensibilisation dans les communes d’Akanda, de Libreville et d’Owendo a été organisée par les professionnels de la santé appuyés par l’OMS, la CNAMGS, et plusieurs laboratoires, le 12 novembre dernier.

Une patiente se prêtant aux exigences du test pour connaître son statut face au diabète et à l’hypertension, le12 novembre 2016 au stade de Nzeng-Ayaong. © Gabonreview

Une patiente se prêtant aux exigences du test pour connaître son statut face au diabète et à l’hypertension, le12 novembre 2016 au stade de Nzeng-Ayaong. © Gabonreview

 

Connaitre son statut vis-à-vis du diabète et prendre ses précautions pour éviter les complications y relatives, tel est l’objectif de la journée de dépistage et de sensibilisation sur cette maladie insidieuse, sournoise, organisée par les professionnels de la santé du Gabon le 12 novembre 2016. Cette initiative a été soutenue et encouragée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), ainsi que le Programme national de lutte contre les maladies non transmissibles et les laboratoires pharmaceutiques.

Les opérations de dépistage et de sensibilisation se sont déroulées sur cinq sites des communes d’Akanda, de Libreville et d’Owendo : Stade de Nzeng-Ayong, les centres de santé de la Peyrie, d’Okala et au carrefour de la SNI-Owendo. Pendant cette journée, de nombreuses personnes, soucieuses de connaitre leur état de santé, se sont prêtées au dépistage malgré la crainte d’un éventuel résultat indiquant «diabétique» ou «hypertendu».

«Nous avons reçu 70 personnes et sur ces personnes, il y a 2 dépistées qui ont le taux de sucre limite. Il faudra le confirmer en milieu hospitalier. Mais ce qui est alarmant c’est l’hypertension artérielle. Nous enregistrons 25% des personnes dépistées hypertendues. Une personne sur 4 a une tension artérielle qui est anormalement élevée d’où l’intérêt de ces types d’opérations», a indiqué le docteur Eric Bayé, diabétologue, endocrinologue, directeur général du Centre hospitalier universitaire de Libreville (Chul), ajoutant que «les deux maladies sont associées» dans la mesure où «le diabète fait le lit de l’hypertension artérielle qui aggrave le diabète notamment sur les risques des maladies cardio-vasculaires».

Le docteur Eric Bayé, diabétologue, endocrinologue, directeur général du Centre hospitalier universitaire de Libreville, le 12 novembre 2016 au stade de Nzeng-Ayaong. © Gabonreview

Le docteur Eric Bayé, diabétologue, endocrinologue, directeur général du Centre hospitalier universitaire de Libreville, le 12 novembre 2016 au stade de Nzeng-Ayaong. © Gabonreview

Le diabète est une maladie métabolique due à un taux élevé de sucre (hyperglycémie) dans le sang. Il se manifeste par des urines abondantes, de la soif, de l’amaigrissement et surtout par beaucoup de risques sur le plan cardio-vasculaire. La particularité du diabète est qu’il s’agit d’une maladie détruisant pratiquement tous les organes du corps à partir de la dixième année, si on ne prend pas les précautions d’usage.

«Les chiffres sont alarmants. C’est pourquoi les campagnes de dépistage sont indispensables pour deux raisons. La première chose est qu’il s’agit d’une maladie en pleine explosion dans tous les pays en développement, mais particulièrement chez nous au Gabon où la prévalence a triplé en 20 ans. Nous estimons aujourd’hui que cette prévalence qui est autour de 8% pourrait atteindre les 20% d’ici les 30 prochaines années si nous ne faisons pas ce qu’il faut faire à savoir la prévention. Deuxièmement, le dépistage est indispensable parce qu’il s’agit d’une maladie insidieuse, sournoise qui n’a aucune manifestation au début. D’où la nécessité de se faire dépister pour savoir si on est à risque ou si on est diabétique», a expliqué le docteur Eric Bayé.

Si tout le monde est concerné, la tranche d’âge ayant plus de 40 ans l’est encore plus. «Quand on a près de 10% de la population qui est atteinte, tous les adultes qui vivent sur le territoire national doivent se faire dépister. Ils doivent savoir leur statut de diabétique ou non, d‘hypertendu ou non. Cela permet d’anticiper les problèmes et surtout de faire des économies de santé publique parce que lorsque les complications arrivent, il est souvent trop tard», a conseillé le diabétologue invitant à faire du sport, à consommer beaucoup de légumes et de fruits, mais moins d’huile et de sel.

Pour les responsables de la CNAMGS accompagnant cette initiative, «il est préférable de payer la prévention que le curatif». Il est donc question de faire des économies de santé. Ceci du fait qu’un patient diabétique, pris en charge à 90% par cette structure d’assurance maladie, consomme les dépenses en matière de soins divers d’au moins une dizaine de patients.

La journée mondiale du diabète, organisée par la Fédération internationale du diabète (Fid) et soutenue par l’OMS, est la plus importante campagne mondiale de sensibilisation au diabète. Elle a été lancée en 1991 comme réponse à l’escalade de l’incidence du diabète dans le monde.

 

 
GR
 

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