Structures psychiatriques inexistantes, prise en charge des malades à l’étude depuis 1962, désintérêt au niveau du gouvernement, au Gabon, la santé mentale est à l’antipode des préoccupations de la puissance publique. Le gouvernement est vivement interpellé.

Santé mentale : le Gabon accuse un retard de plusieurs décennies. © Sunuker.com

Santé mentale : le Gabon accuse un retard de plusieurs décennies. © Sunuker.com

 

Disant avoir «hérité, en 2009, d’un réseau sanitaire vieillissant et sous-équipé, dont la couverture du territoire était déficiente», les autorités gabonaises revendiquent, sept ans après, la couverture maladie de «près de 600 000 personnes à revenus modestes» et l’augmentation des capacités d’accueil du système sanitaire national.  Le nombre de lits d’hôpitaux disponibles à Libreville a, dit-on, été «multiplié par cinq». Pourtant, si ces efforts et ces résultats sont louables, il reste qu’ils concernent le seul domaine des maladies physiques. Dans le domaine de la santé mentale, le Gabon accuse un retard de plusieurs décennies.

A l’occasion de la célébration, le 10 octobre 2016, de la Journée mondiale de la santé mentale, parents de malades, personnels de santé et parlementaires n’ont pas manqué d’interpeller le gouvernement sur la nécessité de parvenir à une amélioration des soins et de la prise en charge des malades mentaux. Pour le Syndicat national des agents de la Santé (Synaps), ceci passe nécessairement par la réhabilitation du Centre psychiatrique de Melen. Or, débuté depuis plus de deux ans, ces travaux n’ont pas connu de fin jusqu’à lors, en raison des nombreux arrêts enregistrés sur le chantier. Selon Serge Mikala, Secrétaire général du Synaps, l’Etat rechigne à payer l’entreprise adjudicataire des travaux.

Pour sa part, Gabriel Malonga Mouelet, député du premier arrondissement de Libreville, estime que tout passe par un véritable cadre législatif sur la question de la protection et de la prise en charge des malades mentaux. L’élu a d’ailleurs été à l’initiative de la rédaction puis de l’adoption d’un texte de loi dans ce domaine en mars 2016. Alors que la première loi a été adoptée en 1962, dans un contexte postcolonial, l’actuelle prévoit que l’Etat, à travers la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), «assure intégralement les malade mentaux». Pour le député, «il faut que les malades mentaux soient enrôlés au même titre que les autres citoyens au sein de la CNAMGS, que leur internement soit systématiquement fait».

 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. foufougamou dit :

    il parait qu il y aurait environ 1,2 million de maboules au gabon

  2. natty dread dit :

    ‘que leur internement soit systématiquement fait’, et comment vous les soignez? pendant combien de temps?

  3. diogene dit :

    Internement systématique, ce n’est plus un retard de quelques décennies, c’est de l’ordre de quelques siècles…La recherche des causes, les soins etc…C’est pour le prochain millénaire

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