Insolence, arrogance, absentéisme… sont, entre autres, des maux qui gâchent l’ambiance dans les hôpitaux autant qu’ils sapent le moral des patients. 

Une vue de l’hôpital de Nkembo. © Gabonreview
Une vue de l’hôpital de Nkembo. © Gabonreview

 

En dépit de la construction de nouvelles structures et de leur équipement en matériel de pointe, les mentalités sont loin d’évoluer dans le milieu hospitalier. L’un des problèmes récurrents est l’absentéisme de certains spécialistes. Emargeant, pour la plupart dans des cliniques privées, ils donnent régulièrement de faux rendez-vous aux patients. Les consultations et activités jugées peu rentables sont négligées.

«Certains médecins partagés, entre leur poste officiel et les cliniques, se contentent de consulter une dizaine de patients à l’hôpital public. Et souvent au pas de course», regrette un observateur qui dit avoir parfois attendu 3 heures avant d’être reçu. Comme lui, de nombreux patients rencontrent les pires difficultés pour recevoir les premiers soins. Généralement, les structures hospitalières manquent de médicaments, au point que le patient est systématiquement contraint de courir vers une pharmacie. «Si on n’a pas l’assurance de la CNAMGS ou on n’a pas assez d’argent, on est contraint de venir dans un hôpital public. Mais ce n’est pas toujours facile», explique un patient du centre de santé de N’kembo.

L’accueil des patients laisse souvent à désirer. Or, c’est le premier élément entrant dans le processus de guérison des malades. «Comment peut-on répondre avec un ton si dur à quelqu’un qui vous dit qu’il souffre, qu’il est malade et qu’il a besoin de votre aide», interroge une dame qui, elle aussi, relève le mauvais traitement qu’elle a subi dans le principal hôpital de la place. Dans ce contexte, il n’est pas rare que l’échange dégénère pour se terminer par des propos peu amènes. Une atmosphère qui n’est pas du tout propice à la guérison.

Ces situations ne constituent que la partie visible de l’iceberg tant les plaintes contre le corps médical ne cessent de se multiplier. L’on dénonce les négligences, détournements, absentéisme et autres errements qui n’honorent pas ceux qui ont prêté le serment d’Hippocrate. Pour ainsi dire, l’éthique et la déontologie ne sont pas toujours au rendez-vous. «Ce secteur est en grand danger aujourd’hui, surtout parce que l’argent est en train d’y prendre une importance sans précédent. Il n’y a plus de sacerdoce, plus de compassion… Vous avez de l’argent, vous êtes bien traités, sinon…», déplore un journaliste.

 

 
GR
 

8 Commentaires

  1. MAGANGHAT Jerry dit :

    Ah! pauvre Gabonais, tu n’arrive plus à te soigner à cause de la fameuse PIP. Quelle misère!

  2. Stestockfr dit :

    Insolance, arrogance et absentéisme … En général traits de caractère des gabonais et en particulier des fonctionnaires, tout corps confondu, de notre beau pays.

  3. Loukanga dit :

    oui il y a beaucoup de gens qui servent le publique avec de la cruaute. Et le mauvais traitement des retraites et seniors est une mauvaise reflection de nos valeurs (a la CNSS, tresor et meme dans les banques etc).Il y en a qui decedent parcequ on leur demande d attendre debout pendant des heures.

  4. PIP dit :

    Les pays développés sont aujourd’hui arrivés à un niveau de santé inégalable parce qu’ils ont pris conscience que la santé est un élément déterminant pour l’avancée d’un peuple. Ainsi, la France qui nous sert de modèle injecte des milliards d’euros pour maintenir la santé au top niveau. A titre d’exemple, rien que pour le plan cancer, 1,5 milliards (près de 1000 milliards FCFA) ont été investis pour améliorer la qualité des soins dans ce domaine. Même en cas de crises, il y a des domaines qui ne doivent souffrir de la moindre négligence. Car est en bonne santé un citoyen non pas seulement en bonne état physique, mais aussi mental et psychique satisfaisant…
    Pour la majorité des nôtres qui ont accès aux soins dans ces pays grâce à leur proximité avec caisses de l’état, ils peuvent témoigner que le niveau des soins dans ces pays suscite une réelle admiration. Du médecin à l’aide soignant en passant par l’infirmier à la sécrétaire, chacun y met du soi et l’engagement est palpable et les conditions de travail concourent à une meilleure pris en charge du patient, encourageant et facilitant la communication entre ses différents médécins. Ainsi les cas sont bien cernés et mieux traités quand le medecin a sa disposition tous les éléments qui doivent entrer en compte.
    Mais mes chers freres et soeurs, derrière tout cela, il ya d’abord les moyens. Ceux qui en ont et qui investissent dans la santé arrivent à des niveaux excéllents. Ce n’est point le fait du hasard.
    Comme dans toute autre secteur, tous ces maux qu’on condamnent chez nos freres medecins trahissent un malaise général et un manque de moyens rendant difficiles les conditions d’exercie. De la qualité de traitement du personnel médical aux conditions de travail la situation est criarde.
    Aussi sacedorsale qu’elle soit, la médécine a profondément changé. Du connaisseur mystifié et craint du 4ème siècle (sermont d’hypocrate) dont l’activié était plûtot expérimental et qui même dans ses rêves les plus fous n’aurait jamais imaginé l’existence d’un scanner, le medecin est devenu un homme comme tout autre, perdu dans un monde de consommation qui exige des moyens financiers. Sans argent point d’avenir pour la progeniture. Sans argent, rien. Ces pays dévéloppés auxauels on tente de ressembler ont pris connaissance de tous ces apspects et ont mis un système de rémunération du personnel médical qui leur impose en retour que le medecin respecte son engagement et donne le meilleur de lui même.
    Dans nos pays, les systèmes de santé sont déficitaires. Les budgets alloués à la santé sont médiocres. Le personnel médical (medecin, infirmier et autres ) est mal payé. Au gabon par exemple, pays riche, un médécin ne touche pas plus de 700.000 fcfa. Quand on sait que le bac chez nous est obtenu autour de 18-20 ans, le jeune medecine commence son activité à 30 ans au mieux, un âge où l’homme aspire aux responsabilités et à un épanouissement personel et familial. C’est l’âge de batir un foyer, de se marier, de devenir un homme. De plus, ce niveau d’éducation doit correspondre à un certain niveau de vie. Résultats, nos médécins n’ont pas accèes à la propriété, ni accès aux biens de première necessité comme une voiture pour se rendre au travail. On se retrouve serrés dans les mêmes clandos avec eux. Dans les marchés de fortune, on se retrouve face à eux à discuter les poissons pourris vendus à même le sol. On se retrouve encore avec eux dans les mêmes quartiers sous intégrés à partager les même latrines et les douches extérieurs en contre plaqués ou en taule…Parce que pour 700.000 FCFA, on ne peut pas assurer dignement les charges liés à ce rang dans un pays qui tient à sa place dans le top 10 des 10 pays où la vie est la plus chère au monde. Alors pour s’en sortir et garder tout de même la tête haute, du jeune medecin au grand professeur de renom, plusieurs d’entre eux s’épuisent en prenant le plus de gardes possibles quitte à ne plus dormir du tout, ils assurent des vacation ou des consultations dans des structures ou pour une semaine ou deux semaines, ils ont l’équivalent de leur salaire dans le public… Quand ces medecins apprennent que le ministre touche plus 20 millions de PIP, que les fonds communs dans certaines structures font mille et une fois leur salaire, que la part belle est faite aux politiques, aux ministères de srégies financières,…et que la masse salariale est tellement repartie de façon inégale sans prendre en compte le dégré de compétence et de certification…Comment voulez vous qu’ils donnent le meilleur d’eux mm quand il sont déjà psychiquement et mentalement rendus malades de ces réalités…?
    Alors ne revons pas. Nous crierons pas au sacerdose comme on invoque le Bon Dieu pour au final se dire “on va encore faire comment”. Tant que nos pays n’auront pas compris que la santé ne rime pas avec pauvrété, et que ce milieu souffrira du minimum d’investissement et que les populations seront maintenus à un niveau de pauvreté honteux, nos pays submergeront encore et encore.
    Certains comme le Gabon ont pu mettre en place un systéme de sécurité sociale sur lequel il doit s’appuyer diminuer les carences du système pour aboutir à un révolution dans le traitement du personnel médical et l’amélioration des conditions de vie.

  5. Roberto dit :

    Ce qui tue le Gabon depuis plus de 43 ans, ce sont les mentalités des gabonais. Rien de plus.

  6. J’en appelle à tous les Pdgistes! J’aime mon parti et pour sa survie je demande solennellement qu’un autre candidat qu’Ali Bongo se présente pour le compte de notre parti en 2016. Un fiasco jamais connu par notre parti nous attend en 2016. Certains au sein du parti préparent même cet échec patent tant les divisions sont énormes et les rancœurs réels. Un autre candidat pour ce parti si vous l’aimez svp. Ali nous fera perdre. Sa côté de popularité déjà trop basse est en berne. Ali fera la guerre contre qui, s’il compte sur un autre passage en force et sur les bérets rouges? Les casques bleus et autres forces d’interposition que Ping avec ses réseaux feront venir en 2016? Contre les gabonais ? La communauté internationale sera contre nous, y compris le réseau françafricain en mettant en avant que les Bongo gèrent et pillent ce petit pays d’Afrique centrale depuis 1 demi siècle et mettront les forces du côté de l’opposition qui leur ont déjà donné des gages pour leurs intérêts (puisqu’il est toujours question d’intérêt). Le cerveau d’André Mba Obame fonctionne encore, il fait encore un boulot en sous marin que personne ne peut imaginer. Écoutez, ceci est un appel très sérieux à tous les Pdgistes, trouvons un autre candidat!!! Si vous aimez le parti et si vous aimez notre pays.Osons! Ça demande juste un peu de courage!

  7. X factor dit :

    Quelques raisons peuvent expliquer l’état de notre système de santé :

    1-manque d’expertise. ce manque est abyssal. En ORL, par exple on connait le Pr NZOUBA, qui s’est lancé en politique. Il n’a formé aucun autre ORL. Et il s’est tellement éloigné du bloc qu’il en a oublié les pratiques. je pourrais prendre d’autres exemples. La psychiatrie compte seulement 3 specilistes dont le Pr Mboutsou directeur de la CNAMGS et donc n’exerçant plus sa spécialité.

    2- Déficit de formation ; qui s’explique par le 1. car après les études médicales à la fac et l’obtention de doctorat, on ne peut pas prétendre à des études de spécialités sur place au Gabon (meme si certains font un effort mais la formation reste abyssalement lacunaire)

    3- Niveau de compétence le plus souvent médiocre (expliqué par le 1 et le 2)

    3- Salaires minables du personnel soignant qui explique les fuites dans les centres privés ou les medecins et infirmiers sont un peu mieux remunérés

    4- absence de devouement qui s’expliaue par le 3. car tout travail mérite salaire et les medecins il faut le reconnaitre sont mal payés. En Afrique, on dit que la medecine est un metier ingrat….Ce qui n’est pas le cas dans les pays qu’on aspire à ressembler…

    Il m’est arrivé d’emprunter des termes dures et virulents à l’endroit de la politique sanitaire de ABO. Mais après analyse, je réalise que c’est plutot le domaine qu’il chouchoute le plus. En effet, il faut le reconnaitre, il a doté le Gabon d’un hopital militaire moderne. Le CHUL a été refectionné pour repondre aux normes modernes. CHUA et ICL offrent une capacité d’accueil satisfaisant. L’hopital de OWENDo et le prochain CHU de maternité vont offrir un cadre de travail envieux…Et tout cela n’aurait bien sur aucun sens si le gabonais ne pouvais pas avoir accès aux soins. Ainsi, bien que mené avant son arrivée au pouvoir, le projet de la CNAMGS a abouti lors de sous son mendat et permet aujourd’hui à tous les gabonais d’avoir accès à un médécin généraliste pour 7000 fcfa ou un specialiste pour 10.000.
    Le problème de structure ne devrait donc pas se poser. Le problème de bas salaires non plus. Car la CNAMGS reverse aux hopitaux le montant de leurs prestations. Pour un jeune medecin au Urgences du CHUL ou de HIAOBO par exemple, quand il a consulté 20 patients par jour, même si la structure doit recuperer 55 ou 60% de sa prestation, il lui reviendrait de percevoir autour de 3000 par patients et donc près de 60.000 au minimum par jour (1.800.000 fcfa par mois). Aucun jeune médecin ne prétendra avoir touché pareille somme le mois. Où va dons tout cet argent ???????? allez voir où habitent les chefs de nos hopiataux et les chateaux qu’ils construisent dans leurs villages et vous comprendrez…

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