Présenté à la 64e réunion annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI), le projet de création d’une aire de protection intégrale pour ces mammifères marins menacés d’extinction, a été repoussé pour la 2ème fois.

Baleine à bosse morte. © fr.wikipedia.org
Baleine à bosse morte. © fr.wikipedia.org

 

Les votes du Gabon et de son allié sud-africain n’ont pas pesé lourd pour permettre à l’initiative sud-américaine, vieille de 15 ans, d’obtenir son ticket de validation. A l’issue du scrutin organisé à Portoroz, en Slovénie, la Convention baleinière internationale (CBI) a refusé la création d’un sanctuaire de baleines dans l’Antarctique sud. Le scrutin s’est soldé par 38 voix pour, 21 contre et 2 abstentions. Or, pour que le projet fût entériné, il aurait fallu trois-quarts des suffrages soit 45 voix.

L’Afrique du Sud et le Gabon, pays côtier qui accueille l’une des premières populations de baleines à bosse du continent, sont les 2 seuls pays africains à avoir voté en faveur de cette proposition qui vise à mettre en place un plan de gestion pour répondre aux menaces qui pèsent sur ces cétacés dans l’Atlantique sud. À l’instar du Japon, le Niger et le Mali ont contesté la naissance du sanctuaire dans l’océan Atlantique. «Pourquoi le Niger et le Mali par exemple attachent-ils une si grande importance à cette chasse ?», s’est interrogé le coordinateur du programme «Gabon bleu», le scientifique américain Michael Fay. «Il y a décidément beaucoup de politique autour de la baleine», s’est-il désolé. Et d’avertir que «si nous ne protégeons pas les baleines en Antarctique nous ne les verrons plus». «Le plus désespérant est de voir que bien que le résultat du vote montre qu’une majorité des pays membres souhaite que cette résolution voie le jour, elle est impossible (à adopter) en raison de l’opposition du Japon, un pays pourtant absent dans cette région», s’est indigné le directeur du programme Baleines chez IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux), Patrick Ramage, qui n’a pas caché sa déception de voir le bloc pro-chasse réussir à faire rejeter la proposition de sanctuaire.

Pour le spécialiste des cétacés Hervé Kombé, l’idée de la création d’un sanctuaire est excellente. Cependant, indique-t-il «il faut rester vigilant dans les termes et conditions de ce sanctuaire». «Qu’entend-on par sanctuaire et quelles mesures seront prises ? Est-ce que les activités industrielles seront limitées, règlementées?», s’interroge-t-il. Et de rappeler que «le sanctuaire de l’Océan indien existe sur papier mais rien ne s’y passe vraiment ! Des activités sismiques, pêches industrielles et artisanales, non règlementées, ont lieu au Mozambique, aux Comores, au Kenya, en Tanzanie, à Madagascar, pendant la migration des baleines à bosse, engendrant de nombreux dégâts qui ne se mesurent pas encore car il existe très peu d’études dans ces régions». «Des mammifères marins sont encore consommés, pris dans les filets de pêche, utilisés comme appâts, traumatisés par des activités incontrôlées ! Prenons encore l’exemple du sanctuaire de l’Antarctique où le Japon a chassé la baleine illégalement pendant des années sans intervention d’aucun pays», conclut-il.

Chaque année, plusieurs milliers de baleines remontent l’Atlantique au début de l’hiver austral pour venir s’accoupler dans le golfe de Guinée. Certains cétacés continuent plus haut vers les côtes camerounaises, nigérianes et ghanéennes, mais la majorité reste dans les eaux chaudes du Gabon, à cheval sur l’équateur.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. bella france carole dit :

    je suis d’accord avec vous pour la création d’un sanctuaire de baleine via leurs survie

Poster un commentaire