Nouveau blues subtil d’Ika Rosira, la pétroleuse de Gabonreview, dans le style engagé du «Cahier d’un retour au pays natal» de Césaire. Un simple appel au questionnement pour l’inacceptation du fait accompli ; un appel à entretenir la flamme de ce qu’on nomme désormais au Gabon «résistance».

© D.R.

 

C’est l’histoire légendaire de David contre Goliath ; c’est l’histoire du grand méchant loup contre les 3 petits cochons, c’est l’histoire du petit Poucet contre l’Ogre ; c’est aussi l’histoire des monstres de l’antiquité, détruits par des Hercule, Ulysse, et j’en passe ; C’est l’histoire des demi-dieux et des serpents à 3 têtes… C’est l’histoire du Gabon, mais c’est aussi l’histoire de toute l’Afrique, du centre à l’ouest, du nord au sud qui est entrain de se réécrire. C’est l’histoire du monde qui est chamboulée de partout. C’est du jamais vu, c’est du pitoyable, c’est de l’espoir qui se mêle au désespoir mais c’est surtout de l’horreur. L’horreur de voir à quel point le monde est corrompu. À quel point pour certains, la valeur d’une vie est ostentatoire par rapport à une autre.

On nous a convaincu durant le bref moment que constituent nos existences – comparé au véritable âge du monde – que «tous les humains naissaient libres et égaux», qu’ils jouissaient des mêmes droits et donc des mêmes privilèges. On l’a écrit dans des textes, on l’a appris par cœur, intégré dans nos consciences, pour réaliser finalement à notre grand désarroi, que ce n’était que du «Bullshit». Un ramassis d’idées utopiques auxquelles nous voulons encore croire malgré ce que nos oreilles entendent, malgré l’horreur sous nos yeux, malgré la peur nous nos pas et surtout malgré le cri que poussent nos cœurs, à l’unisson, pour de lendemains meilleurs.

On ne naît pas libres et égaux, certains naissent à même le sol, d’autres dans des cliniques privées ou dans les pays des blancs ; certains sont bien nés, d’autres n’ont pas atterri dans le bon utérus et on les persuade que c’est normal, que c’est ainsi, qu’il y a rien à faire, que les riches seront toujours de plus en plus riches pendant que les pauvres seront de plus en plus misérables, que le monde est ainsi fait et qu’on y peut rien.

Ils ont pris le Gabon – tout un pays hein ? – en otage. Ils n’ont pas vu l’intérêt de l’éducation, de l’autosuffisance électrique et de l’accessibilité aux molécules d’eau. Comme ils n’ont pas vu la transformation du monde à l’heure de «l’Information». On aura beau se demander comment ils ont pu aller jusqu’à tuer des innocents, jusqu’à bombarder des opposants. On réalise à peine que pour conserver le pouvoir, ils sont prêts à tuer. À TUER !!! Ils ont semé l’horreur juste parce qu’ils ont «un train de vie tenir et à respecter». Au prix de quelques vies, de quelques membres, de l’intégrité physique, morale et spirituelle d’environ un million six cent soixante-douze âmes.

Des promesses non tenues, du travail bâclé, le non-respect des valeurs démocratiques, l’ultra-spoliation des ressources financières de l’État et des distractions, beaucoup trop de distractions. Voici ce qu’on a récolté en laissant faire Ali Bongo en 2009, en s’embrouillant les méninges lorsqu’ils ont déclenché les élections anticipées, qui nous indiquent que :

– Rose Rogombé (paix à son âme) a trahi le Gabon, en acceptant de renoncer trop tôt à son statut de présidente de la République par intérim. Souvenons-nous qu’elle n’est restée que de juin à août. Où était l’urgence ? Pourquoi déclencher des élections aussi vite ?

– Sa fille ne doit son statut actuel qu’à la trahison de sa mère ?

– Ali n’a même pas laissé le temps au corps de son père de pourrir avant de vouloir s’asseoir sur son trône ?

– La mort de Rawiri n’est pas simple ! Il n’aurait jamais permis une telle mascarade. A-t-il réellement été empoisonné ?

– La mort d’Omar n’est pas simple ?

– La mort d’Edith n’est pas simple ?

– La chanson «L’Amour d’Une Mère» de Patience Dabany est un lavage de cerveau ?

– Cette pseudo réélection découlait-elle d’un plan machiavélique qui s’est mis en place bien avant 2009 ?

– La Constitution gabonaise est une prostituée qui n’obéit qu’aux plus offrants ! (Ça c’est même pas une question)

Bienvenue au Bongoland, cette terreur, cette peur, ce besoin d’oublier, d’avancer malgré tout, qui soulage nos familles, nos amis, nos compatriotes du devoir de mémoire, de devoir se lever, de l’obligation de dire NON, de refuser qu’une tribu de monstres déguisés en humains, «l‘evilteam» en costumes-cravates-et-belles-paroles-sucrées-salées-pimentées-affûtées-acérées-pour-séduire-et-détruire… règne en maître absolu sur le territoire assujetti et béni des Dieux que constitue le Gabon.

Loin du brouhaha, du m’as-tu vu, il reste ceux qui tiennent à ce que leur pays reflète le destin qu’on lui a souhaité en appelant sa capitale Libreville.

Ce qu’on doit pas oublier, c’est que l’Histoire va nous donner raison. Le bien finit toujours par triompher du mal, aussi vrai que nombreux sont les gens qui croient que Jésus a survécu à sa mort sur la croix, aussi vrai que nous sommes nombreux à croire que c’est bientôt la fin du régime Bongo/PDG… regardez pour voir nos certitudes s’affirmer malgré eux.

Apprêtons-nous à célébrer pendant au moins 2 semaines, sur tout le territoire national, la fin du règne d’Ali. Ça va être malade, rien que d’y penser! On va s’embrasser, se sourire, danser ensemble, chanter ensemble, vibrer ensemble, élever nos consciences ensemble et enfin pouvoir rêver, d’un autre Gabon, d’un Gabon nouveau, d’un Gabon libre et insoumis.

Ça prendra le temps qu’il faudra. Mais on va le récupérer, notre pays.

 

 
GR
 

13 Commentaires

  1. Jean Charles MASSE dit :

    La je valide « à fond la caisse », « les yeux fermés »…
    Bravo ma nièce et bien à toi !

  2. Ogoula dit :

    Une conscience nouvelle s’éveille au Gabon. Tenons bon, le système Bongo PDG est entrain de s’écrouler pour un meilleur partage de nos ressources entre gabonais.

  3. SEMA dit :

    À toutes ces interrogations je, et la conscience collective, répondons par l’affirmatif.

  4. Hughes HPN dit :

    Emu et conquis par tout ce que tu dis. Je pleure de ne pas avoir le courage que tu as à dire les choses avec la beauté des mots. Nous ne voulons plus de ce regime mensongier et insensible aux mots du plus grand nombre. Nous voulons un meilleur lendemain pour nous et nos enfants.

    Je voudrais dire à Ali et companies que ce u’un homme seme il le recolte, c’est une loi qui est toujours en cours.

  5. NYAMA dit :

    Je ne vous connais pas, mais ce récit me fait couler les larmes – si les nos frères et soeurs pouvaient prendre conscience.

    C’est ensemble avec une conscience nouvelle que nous allons libérer le gabon.

  6. diogene dit :

    Non le bongoland n’est pas un mythe, une affabulation, une fiction d’épouvante, c’est une réalité qui s’appuie sur de solides bases : la corruption et la terreur en sont les deux mamelles.
    Le combat contre la corruption n’a même pas commencé, tout le monde est visé.
    La terreur est installée à chaque carrefour par des uniformes sans vie, aux âmes viciées .
    Un demi siècle de despotisme a généré des comportements profondément injustes au sein des foyers, des familles, des clans.

    La xénophobie, la mesquinerie, le machisme, l’homophobie, la délation, la concupiscence, l’envie, la méchanceté, l’égocentrisme,et j’en passe suintent dans les rues.

    Les petits tyrans domestiques pullulent.
    C’est pourtant sur eux que repose l’alternance démocratique…
    Le loup est en nous.

  7. Yaali dit :

    Merci Ika d’être consciente.

  8. MEYE dit :

    Nous tenons debout. Prières, prières et encore prières.
    Les Ancêtres du Gabon nous écoutent. Ils sont en train d’agir. Une personne qui n’a pas liens au Gabon ne peut pas faire du mal au Gabon. Il va se faire foudroyer par les génies qui protègent le Gabon. ali est finit, comme le père de son amie accrombessi. Ils font semblant de rien sentir, ils ont bien senti la douleur que le pouvoir est en train de leur échapper. Cousteaud en est la preuve patente que les génies du Gabon nous protègent. A ceux qui se disent au dessus de tous les gabonaises et gabonais, attention. Vous serrez frappé et bientôt le moment arrive. A bon entendeur salut.
    Malé, mone Essangui Y’Endama Esangui.

  9. andy dit :

    Ma chère Ika,veux-tu vivre longtemps?

  10. le gabonais Eveil dit :

    bonjour,ma sœur que DIEU te bénisse,tu comprend comme moi. le gabonais ce bon pays que ali bongo a détruit, tue les gabonais détourné des font publique,NB;sont péché doit la- teindre,celui qui tue part les armes mourras aussi par les armes, ce la loi des prophètes,ont ne se moque pas de DIEU se qu’un homme auras semer il moissonneras aussi.comme ali est têtu comme l’animal, il na pas un cœur humain pour avoir la compensation de son semblable. toute les 9 provinces droit sa prête a fête pendant 3 mois, pour la libération du Gabon,comme le peuple de DIEU,Israël qui avait été délivre de l’esclavage de pharaon.je prophétise notre pays le Gabon,ne sera plus dirige de cette façon,par les démons venu en chairs,désormais ce Gabon,sera dirige par une nouvelle génération tel, que je voient le PRÉSIDENT ÉLU PAR LES GABONAIS JEAN PING ET LA DIASPORA,cette détermination inspire par DIEU,les gabonais de l’étrange avec ceux du Gabon.que DIEU protégé,le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,JEAN PING,TOUS CE COLLABORATEURS ,LA DIASPORA DE L’ÉTRANGE ET LE PEUPLE GABONAIS,PAR LE SANG DE SON FILS JÉSUS-CHRIST.AMEN AMEN AMEN .

  11. Le Nantais dit :

    J’aime beaucoup la fin de cette chronique.
    Oui Ali partira tôt ou tard et ce sera un autre Gabon sans lui et ses sbires.

    Nous devons en finir avec cet assassin !

  12. MA HONTE dit :

    Ika, ma chère Ika, MA HONTE frémie intensément à la lecture de tes écrits si pertinents et réels. Ne nous endormons pas.

  13. Dydy dit :

    Où était ta mère quand celle de l’autre étudiait. Au lieu de apitoyée sur ton sort comme un homme, vas plutôt chercher comment créer la richesse. Laisse les mort se reposer en paix. Il n’y a qu’un mort pour appeler un mort. Le Gabon appartient à tous les gabonais, pas juste à toi….Le Gabon se construira avec des femmes et des homme, qui sont capable de créer la richesse, pas avec les belles paroles des politiciens qui nous ont fatigué jusqu’ici…

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