Dans cette interview accordée à La Tribune Afrique, l’analyste économique a mis en cause la responsabilité de l’Etat dans la situation actuelle, non sans poser quelques questions.

L’analyste économique Mays Mouissi. © dmcdn.net

 

La Tribune Afrique : La résiliation par l’État gabonais du contrat de Veolia et la réquisition de la SEEG est un véritable coup de tonnerre. Comment l’avez-vous accueillie ?

Mays Mouissi : Comme la majorité des Gabonais, j’ai été surpris par l’annonce de la résiliation du contrat de Veolia et la réquisition par l’Etat de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) dont elle assurait la concession.

Sur la forme, les dirigeants gabonais ont agi de façon brutale avec comme une volonté d’humilier les dirigeants de ce qui était encore la filiale gabonaise de Veolia. L’intrusion de policiers armés dans les locaux de la SEEG, en présence du personnel et des usagers, pour les besoins de la réquisition décidée par le gouvernement n’était pas nécessaire, d’autant que les dirigeants de cette entreprise n’opposaient aucune résistance.

Sur le fond, il y a une évidente contradiction de la part du gouvernement gabonais. En effet, depuis 2009 les dirigeants gabonais n’ont cessé de clamer que les 20 ans de concession de Veolia étaient « une catastrophe ». Pourtant, en mars 2017, au terme de cette concession présentée comme catastrophique, le gouvernement gabonais a reconduit le contrat de Veolia pour 5 ans pour au final le résilier 11 mois plus tard. Ces contradictions pourraient couter très cher au Gabon puisque, de toute évidence, Veolia va attaquer cette résiliation unilatérale de sa concession devant les juridictions internationales.

Cela dit, peu de Gabonais pleureront sur le sort de Veolia tant sa qualité de service dans la fourniture d’eau et d’électricité aux usagers est médiocre. Les délestages sont le lot quotidien des Gabonais, des quartiers entiers de Libreville et de sa proche banlieue peuvent être privés d’eau pendant deux semaines sans que ne soit enregistrée une baisse du montant à payer sur la facture. Veolia fait payer aux usagers des poteaux électriques à plusieurs millions FCFA quand ces derniers veulent se raccorder à son réseau puis s’en attribue unilatéralement la propriété, il faut parfois attendre plus de six mois entre la demande d’un compteur (d’eau ou d’électricité) et la pose, etc. La réalité est que Veolia n’était déjà pas très populaire au sein de l’opinion.

Le ministère de l’Energie a justifié son acte par «la dégradation de la qualité du service rendu aux usagers, les efforts financiers consentis par l’Etat non suivi des effets escomptés et les plaintes récurrentes des populations». De quoi satisfaire les Gabonais et redonner de la cote à l’actuel gouvernement ?

C’est un peu trop facile de laisser croire qu’il y a d’un côté Veolia qui ne remplit pas ses obligations et de l’autre le gouvernement qui est constant dans sa politique d’investissement dans le secteur. Ce n’est pas tout à fait exact.

Veolia revendique 366 milliards FCFA d’investissements en 20 ans, des taux de desserte en eau et en électricité proches de 90% et un nombre de clients desservis en hausse 200%. Malgré cela et au regard de la qualité de service de la filiale gabonaise de Veolia, il est évident que l’entreprise n’a pas assez investi pour fournir un service à la hauteur des attentes des usagers grâce à qui elle a réalisé de belles marges pendant 20 ans.

Quant à l’État, il s’est arrêté d’investir dans le secteur pendant la première décennie des années 2000. Ce que le ministre de l’Énergie ne dit pas c’est que Veolia n’assure qu’un rôle de production, de transport et de distribution de l’eau et de l’électricité auprès des usagers. Les installations et l’infrastructure de production (barrages, centrale, lignes de transport, etc.) appartiennent à l’État qui lui aussi avait cessé son programme d’investissement avant de le relancer en 2010 puis de le stopper à nouveau en 2015. Où sont les barrages FE2, des chutes de l’Impératrice et de Nkolmedjen censés être livrés depuis 3 ans ? Pourquoi la 2e phase du barrage de Grand Poubara n’a-t-elle jamais démarré ? Où est l’usine Ntoum 8 (projet d’usine d’eau potable près de Libreville, ndlr) ? Il s’agit bien d’investissements qui auraient dû être réalisés par l’État.

Il y a une responsabilité partagée et l’État ne peut s’en prendre qu’à lui-même. C’est bien lui qui, en 1997, a choisi de concéder la production et la distribution de l’électricité à une entreprise qui n’en avait aucune expertise. C’est lui qui a choisi Veolia alors qu’il est de notoriété publique que ce groupe n’avait pas présenté le meilleur dossier lors de l’appel d’offres.

L’Etat n’a pas encore de repreneur, mais promet le maintien des ressources humaines et des contrats en cours de la SEEG avec divers partenaires économiques. De nombreux observateurs émettent déjà leur inquiétude. Quel est votre avis ?

Les inquiétudes sont légitimes. L’État a pris un risque important en résiliant le contrat de Veolia sans qu’il n’y ait de repreneur. En outre, la méthode brutale employée peut apparaitre comme un repoussoir pour certains investisseurs qui auraient pu être intéressés. Il semble d’ailleurs que la recherche de repreneur ne soit pas si simple pour l’État gabonais. C’est peut-être cela qui a conduit au renouvellement de la concession de Veolia en 2017 malgré les critiques répétées à son encontre.

Enfin, comme conséquence de la réquisition temporaire de la SEEG, l’État va désormais assurer la fourniture de l’eau et de l’électricité aux populations pour une durée indéterminée. Depuis 21 ans, l’État n’a plus joué ce rôle. On peut donc se demander de quelle expertise il dispose. L’Etat a-t-il les moyens de réaliser les investissements qu’il reproche à Veolia de n’avoir pas faits ? Quelles lignes budgétaires vont supporter les conséquences de cette réquisition ? C’est autant de questions auxquelles le gouvernement gabonais doit répondre.

En outre, Veolia ne détenait que 51% des actions de la SEEG. Lors de la privatisation de l’entreprise en 1997, de nombreux privés gabonais parmi lesquels des salariés de la SEEG ont été incités à acquérir des actions de cette entreprise. Maintenant que l’entreprise a été réquisitionnée par l’État, on ignore quel sort sera réservé à ces personnes qui ont investi leur épargne en actions SEEG.

Au regard de la situation de l’économie gabonaise, pensez-vous que c’est une façon pour l’État de renflouer ses caisses ?

L’activité de la SEEG, même décuplée, ne permettrait pas de remettre à flot les finances publiques lesquelles sont en grande difficulté. Le gouvernement essaie de faire passer la résiliation de la concession de Veolia comme une mesure de patriotisme économique afin de s’attirer les faveurs des populations et d’en tirer des gains politiques. Il omet de dire qu’il doit encore 55 milliards FCFA à cette entreprise. Les autorités gabonaises ne sont pas à l’abri d’un effet boomerang. À la prochaine coupure d’eau ou d’électricité, le coupable ne sera plus Veolia, mais le gouvernement gabonais.

Quelles seraient les conséquences d’une telle décision de l’État dans le contexte économique actuel ?

Ce genre de décisions impacte l’environnement des affaires et interpelle sur la capacité de l’État gabonais à respecter ses engagements contractuels. Au plan social, beaucoup espèrent une amélioration de la fourniture en eau et en électricité. Cependant, en l’absence de repreneur, l’État ne dispose pas de suffisamment de moyens pour réaliser les investissements nécessaires à la réalisation de cette ambition. Au plan juridique, Veolia va certainement étudier les différents recours qui s’offrent à elles et peut-être ouvrir une procédure judiciaire qui pourrait être longue.

 
GR
 

21 Commentaires

  1. POUVOIR dit :

    Belle analyse, Mr Mays Mouissi !

  2. John Lobb dit :

    Cette analyse n’est pas vraiment pertinente : il y a bien des aspects, soit par méconnaissance de certains contours, soit par excès de vouloir s’exprimer, manquent à notre analyste…Et puis il y a trop de truismes dans cette analyse… »Qui trop embrasse, mal étreint ».

  3. Elop dit :

    Dans l’affaire SEEG, VEOLIA n’est pas défendable. C’est une escroquerie organisée. Le gouvernement a pris ses responsabilités. Il était temps, quitte à en payer le prix.

  4. Bouzoss L'étudiant Gabonais dit :

    Très belle analyse de Mays MOUISSI qui a le mérite de situer les responsabilités de Veolia et de l’Etat.

    La position de Veolia n’est pas défendable c’est clair mais il ne faut pas non plus oublier que celle du gouvernement ne l’est pas. Les coupures ne sont pas seulement dues aux défaillances de Veolia. La puissance électrique installé (donc potentiellement productible par les barrages) est inférieure aux besoins du pays c’est la principale cause des coupures d’électricité.

    L’action du gouvernement ne règle pas le problème de fond. Est-ce que c’est parce que Veolia est parti qu’il n’y aura plus de coupure ? Le gouvernement n’a pour l’instant annoncé aucun investissement. Ils comptent sur quoi ?

  5. Desiré dit :

    Une an lyse économique c est bien mais le problème de l eau et de l’électricité a libreville n est il pas d ordre technique : moment faire pour distribuer de l eau et de l électricité à toute à quand les capacit scdeproduction ne sont pas suffisantes, quand règne dans les quartiers de Libreville une anarchie urbaine, des réseaux électriques et d eau piratés ? Il faudrait maintenant à la tête de la seeg Pierre Agendenge, il pourra jouer de la musique pendant le probable naufrage.

  6. MINTOO ALEX dit :

    Bonjour MAYS !
    Juste une petite réaction à ton interview pour édifier les lecteurs.sur :
    1. Déroulement de la réquisition
    La réquisition de la SEEG s’est faite selon les règles de droit. La présence des forces de l’ordre, non armées, était simplement dissuasive. L’intégrité physique du personnel n’a été à aucun moment atteint malgré un début résistance du l’ex Dg de la SEEG
    2. L’apparente contradiction du Gouvernement sur ce dossier
    La convention de concession arrivait à échéance en juin 2017. Le Gouvernement l’a effectivement prorogée pour 5 ans à travers l’avenant 8. Toutefois, ledit avenant était une sorte de feuille de route de négociation d’un avenant 9 : « convention de concession réaménagé » qui devait définir la nouvelle de délégation du service public de l’eau et de l’électricité Malheureusement, les négociations de ce nouveau contrat n’ont pas prospérées. L’avenant de prorogation annonce un nouveau contrat de 5 ans sans en déterminer les formes !
    Le Gouvernement avait le choix soit de laisser Veolia la gestion de la SEEG le temps de faire la reddition des comptes, soit de prendre des mesures conservatoire tel que prévu dans la convention de concession dans le soucis de garantir l’intérêt de la collectivité. Il a opté pour la seconde solution.
    3. Le partage des responsabilités en matière d’investissement
    L’Etat comme tu l’affirme n’a jamais arrêté d’investir depuis 2000 ! Trois ouvrages de production de l’électricité construits par l’Etat sont postérieurs à cette année ( Grand Poubara, les centrales d’Alenakiri et de Cap Lopez). Il en est de même pour l’eau : la réalisation des ouvrages de transport (conduite DN 1200 Ntoum/Libreville) et de stockage.
    Par ailleurs, l’Etat a concédé à la SEEG Veolia une hausse tarifaire exceptionnel qui génère 25 milliards l’an depuis 2009 aux fins d’investissement. Malheureusement, le produit issu de cette hausse tarifaire sert plutôt à verser les dividendes !
    En réalité, Veolia n’a jamais investi au Gabon ! Il n’a jamais de concours financier de Veolia au bénéfice de la SEEG. C’est le tarif et les subventions de l’Eta qui financent tout !
    4. Les incidences financières de la rupture
    Veolia revendique 55 milliards FCFA, mais Veolia ne dit pas ce qu’il doit à l’Etat Gabonais et ses démembrements. La dernière analyse des dettes croisées ramenait ce montant à 13 milliards FCFA.
    De plus, l’audit technique des ouvrages et équipements remis à la SEEG par l’Etat donnera le niveau des réhabilitations à effectuer car la SEEG devra les remettre en état de normal de fonctionnement. On fera bien qui doit à qui ?

    • kombila M dit :

      Merci pour cet éclairage, plus pertinent que l’analyse de Mays Mouissi. Je pense qu’il a parlé trop vite comme d’habitude et placé les choses sous l’angle politique.

    • Franck dit :

      Malheureusement, le produit issu de cette hausse tarifaire sert plutôt à verser les dividendes ! Rien que cette phrase, verser les dividendes à qui ?
      Réquisition pour une rupture de contrat avec des clauses bien déterminées, bizarre quand même ! Forces de l’ordre à l’appui pour un contrat ???
      Expliquez tout ce que vous voudrez pour la forme, mais le fond n’y est pas.
      La vérité sortira toujours malgré tous ces habillages.

    • Komilfo dit :

      si vos clairvoyantes conclusions ne souffraient d’aucune contestation l’agence judiciaire de l’ état ne croulerait pas sous les piles de litiges résultants de contrats mal ficelés celui ci y échappera surement grâce à vous…. ou bien ?…

    • Ramses dit :

      Je suis un peu plus édifié.

    • BEYEME dit :

      Donc, comme ça c’est le peuple qui a finance ces deux escrocs qu’on nomme Etat et Veolia SEEG par la hausse tarifaire? Et on se retrouve dans une situation aussi désastreuse parce qu’il faut aux gens?

    • Bouzoss L'étudiant Gabonais dit :

      Merci pour l’éclairage mais je reste quand même sur ma fin concernant certains points.

      Déjà il y a un parti pris dans votre position. L’état a raison sur toute la ligne et Veolia a tort. C’est Veolia où l’état qui n’a pas livré les 3 barrages maintes fois annoncés et jamais livrés : FE2, Imperatrice et le 3e dont j’oublie le nom ? Quelle est la responsabilité de Veolia à ce niveau ? Et Poubara 2e phase ?

      Il n’est pas faux de dire que les responsabilités sont partagées. C’est pas en 2017 que l’Etat s’est aperçu que Veolia n’assurait pas un service à la hauteur. Enfin j’espère. Donc l’avenant de 5 ans n’avaient aucun sens.

      Quid du repreneur ? Aucune préparation.

      La veille on envoie des voyous manifester tranquillement devant la SEEG, dans un pays où la moindre manifestation pacifique est reprimée, et le lendemain on rompt la concession de Veolia. C’est peu gros quand même.

  7. lepositif dit :

    Merci MINTO Alex pour cet éclairage car l’analyse de Mays Mouissi est d’une mouise d’honnete intellectuelle. A croire que l’Etat gabonais est responsable de tout et a tort sur toute la ligne. Quel manque d’objectivité de la part de Mays Mouise…pardon Mouissi. A croire que l’Etat gabonais s’en prend injustement a la tres compétente Seeg, Mays Mouise…pardon Mouissi la vit ou?
    Prenez la peine de vous documenter sur un sujet quand cela n’est pas de votre competence pour éviter des analyses aussi impertinentes.

    • Komilfo dit :

      Ca ce n’est pas faux mais c’est aussi valable pour les césariennes présumées vécues dans sa propre famille en 59 à l’hôpital général ou pas ?

    • Bouzoss L'étudiant Gabonais dit :

      Aucun argument. Juste de l’injure gratuite. A croire que vous n’avez même pas lu l’interview.

      Commentaire inutile.

    • Catherine dit :

      Plus de 50 ans que l’Etat gabonais ne s’en sort pas… Pourquoi, d’après-vous ? La réponse est pourtant facile. Nous supportons une même famille au pouvoir depuis plus de 50 ans. Une alternance du régime pourra au moins nous confirmer si c’est bien cette famille qui est responsable de tous les malheurs de ce pays. Ne pensez-vous pas cela ? IL NOUS FAUT VRAIMENT TOURNER LA PAGE DU BONGOISME…

  8. Moussounda dit :

    Bonjour
    moi j’aimerai savoir quel est ce type de concession ou le concessionnaire n’est pas censé faire des investissements? En France dans leur pays la concession se fait au risque et péril de l’entreprise. C’est à l’entreprise de créer des infrastructures et de se rémunérer sur l’usager et ce, pendant une durée bien déterminée. VEOLIA s’est foutu des gabonais depuis son installation.Qu’elle parte car on ne voit rien en terme de service rendu, MEDIOCRE !
    Si elle n’assure que la production et transport alors il s’agit d’un contrat d’affermage,ne jouer pas avec les mots.

  9. L'enfant du pays dit :

    Nous sommes face à un vrai dilemme entre deux voleurs. C’est du banditisme organisé tout ça! Tout d’abord, de quel Etat parlons nous? Lorsque le cerveau ne réfléchi pas, le corps souffre. Ce état voyou et illégitime qui vole et pille le pays depuis les indépendances! Sur quelle base ce contrat a été attribué à VEOLIA en 1997? Il s’agit d’un complicité entre deux voleurs qui se partageaient les dividendes. Si ce contrat a été reconduit en 2017, sans être interrompu avant, c’est parce que les deux voleurs avaient des intérêts en commun à défendre. Sinon on aurait chassé VEOLIA depuis longtemps, car les Gabonais ont toujours manifesté leur mécontentement. Ce qui se passe entre ce Etat assassin et VEOLIA est strictement politique. Première approche: Ce gouvernement illégitime est en train d’asseoir son pouvoir. Pour cela, il faillait sacrifier quelque chose. Une chose que les Gabonais détestent en commun, afin d’être considéré comme des héros. Frères et sœurs, n’oublions pas le plus important, car la source du mal du GABON, c’est ceux qui nous gouvernent. Cette famille est à la tête de notre pays depuis très longtemps et ne fait que dans la médiocrité. Ils prennent des mauvais partenaires, prennent des mauvaises décisions, s’associent avec des malfaiteurs, etc. Les BONGO et AMIS(ES) sont à l’origine de tout le mal qui nous arrive. Chassons les!!!
    Deuxième approche: Nous savons tous que cette classe politique a été quasiment renouvelée (je parle là des bandits qui ont décidé de confisquer le pouvoir). Et dans cette classe politique, il y a des personnes qui n’ont pas d’actions à la SEEG. Ces personnes peuvent être à l’origine de ce jeu qui se passe en ce moment, afin de mettre en place une nouvelle structure, qui remplacera VEOLIA et dont les actions seront redistribuées. Cette deuxième approche permettra également d’asseoir ce gouvernement illégitime.
    En conclusion, le départ de VEOLIA, ne changera rien, car ces mêmes voleurs seront toujours là, et pillerons toujours notre pays. C’est un problème de mauvaise gouvernance…Alors de grâce, n’oublions pas notre combat!!!

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