Après lui avoir vertement rappelé la dette de l’Etat à son endroit, par le biais d’une lettre ouverte rendue publique en juillet dernier, le patron du groupement Santullo Sericom aurait récemment initié une discussion avec le président de la République, en vue d’un règlement à l’amiable du différend.

Ali Bongo Ondimba et Guido Santullo, lors de l’inauguration du pont sur la Banio, le 20 juin 2014. © DCP-Gabon

Ali Bongo Ondimba et Guido Santullo, lors de l’inauguration du pont sur la Banio, le 20 juin 2014. © DCP-Gabon

 

Cent trente milliards de francs, c’est beaucoup. C’est même suffisant pour porter un coup fatal à la belle amitié qui unissait l’Etat au groupement Santullo Sericom. C’est, en effet, ce qui a été donné à voir ces derniers mois, avec les tensions puis leur durcissement et la saisie conservatoire, au mois de septembre dernier, du Pozzo di Borgo, l’hôtel particulier de luxe parisien acquis pour 65 milliards de francs par le Gabon en 2010. Cette saisie, obtenue du tribunal de grande instance de Paris par l’avocat de Guido Santullo, servait de moyen de pression pour contraindre l’Etat à payer ses créances vis-à-vis du groupement Santullo Sericom, l’entreprise de BTP connue pour avoir notamment réalisé le pont de Mayumba. Sauf que depuis, l’homme d’affaires italien se serait quelque peu assagi et aurait préconisé le dialogue et la discussion plutôt qu’un bras-de-fer. C’est du moins ce que croit savoir La Lettre du Continent qui, le 15 octobre courant, fait état de récentes rencontres entre Santullo et Ali Bongo.

Présent à Libreville depuis une quinzaine de jours, l’entrepreneur italien tenterait de trouver une issue amiable à son contentieux avec l’Etat, rapporte le confidentiel en ligne, qui affirme qu’il se serait entretenu «longuement à deux reprises avec Ali Bongo». Selon nos confrères qui rapportent qu’«auparavant, Guido Santullo avait tenté de négocier avec le ministre du Budget, Christian Magnagna, et son collègue de la Justice, Séraphin Moundounga, avant de rejeter catégoriquement la proposition des deux ministres», à la suite de ses récentes rencontres avec lui, «le président (de la République) a chargé son conseiller Yves-Fernand Manfoumbi». Et au regard de ces supposées discussions, les tensions entre les deux parties pourraient s’apaiser par le biais d’«un protocole d’accord transactionnel». Il s’agit, indique-t-on, du versement d’une première tranche de 64 millions d’euros, soit environ 42 milliards de francs, qui devrait s’effectuer au cours des six prochains mois. En contrepartie, l’homme d’affaires italien serait contraint de reprendre les travaux sur les différents chantiers. De même, indique la source qui semble plutôt bien introduite, Guido Santullo devrait veiller à la levée de la saisie du Pozzo di Borgo, avant de voir le solde de sa créance l’objet d’un échéancier sur plusieurs années. Tout ceci reste à confirmer.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Okrou dit :

    Parce-que il a construit quoi à ce montant là ?!
    Qu’on lui refile le pognon ensuite on lui injecte un contrôle fiscal pour récupérer le surfacturé.
    Parce-que forcément, il doit avoir des faiblesses de ce côté là.

    • Bukulu bu ngani dit :

      Je suis d’accord avec toi, Okrou mais s’il y a eu surfacturation c’est qu’il y a eu complicité au sommet de l’Etat. Les complices feront tout pour que ces magouilles ne soient pas rendues publiques

  2. Nsilatsibi dit :

    Très bien dit, la surfacturation est la resultante de la corruption au sommet de l’état.

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