Après des mois de bras-de-fer, le gouvernement s’est finalement accordé avec l’aile dite modérée des syndicats des régies financières, en signant une trêve sociale de 3 ans sur la base de plusieurs engagements, parmi lesquels le paiement des primes et arriérés de primes à hauteur de 12 milliards de francs CFA.

Jean-Fidèle Otandault (à droite) et Jean Didier Mbatchi Bayonne, souriant, le 28 septembre à Libreville. © Gabonreview

 

Jean-Fidèle Otandault, Edwige Betha Essoukou (en haut) et Jean Didier Mbatchi Bayonne ont signé le protocole d’accord. © Gabonreview

Le conflit aura mis plusieurs jours à se dénouer, après la grève lancée par les régies financières en juillet dernier. Jean-Fidèle Otandault, le ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics, l’a reconnu, «ça n’a pas été facile». Pourtant, les discussions achevées, à 3 heures du matin, jeudi 28 septembre, se sont soldées par la signature d’une trêve sociale d’une durée de 3 ans. Durant cette période, les organisations syndicales signataires du protocole d’accord sont interdites d’engager des mouvements de grève «pour quelques raisons que ce soit», a rappelé Yolande Nyonda à Mbatchi Bayonne et à ses camarades de l’aile dite modérée des syndicats du secteur. La secrétaire générale du ministère du Budget et des Comptes publics a toutefois précisé que les syndicalistes se sont engagés à porter leurs revendications professionnelles à l’examen du comité bipartite de suivi de cette trêve qui reste à mettre en place.

En vue de «rétablir le bon fonctionnement des services et d’endiguer la perte quotidienne estimée à plus d’un milliard de francs CFA de recettes» occasionnée par la grève, le gouvernement s’est, quant à lui, engagé à payer, à hauteur de 12 milliards de francs, les arriérés cumulés de la prime spécifique d’incitation à la performance (PSIP) et le bonus 2 dus aux personnels des directions générales des Impôts, des Douanes, des Hydrocarbures, de la Comptabilité Publique, du Trésor et de l’ensemble des services centraux et ministériels.

«Nous sommes assez satisfaits», s’est exprimé le secrétaire général du mouvement intersyndical des Douanes et des Impôts, Jean Didier Mbatchi Bayonne, tout en assurant que ses «camarades» et lui reprendront leurs activités professionnelles dès lundi 2 octobre. Depuis quelques semaines, l’intersyndical et ses autres partenaires avaient suspendu leur mouvement de grève. Ce qui avait occasionné la rupture avec son ancienne alliée, la FESYREFAA, qui continue de refuser toute nouvelle discussion avec le gouvernement avant l’accès à leurs revendications.

«La porte est toujours ouverte. Je dis aux autres organisations syndicales qui ne sont pas venues signer ce protocole d’accord, qu’ils peuvent venir à tout moment, d’autant que nous avons tous un challenge, c’est celui de gagner la bataille économique», a invité Jean-Fidèle Otandault pour qui l’objectif de ces discussion et de leur issue était l’apaisement du climat social.

Ce vendredi 29 septembre, les personnels des régies financières devraient commencer à toucher leurs dus, conformément au programme annoncé par le gouvernement. Celui-ci précise que le 31 décembre 2017, au plus tard, les gestionnaires et les centraux, auront perçu l’intégralité de leur PSIP, et les collecteurs leur bonus 2.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Shaka Loubedi dit :

    C’est une follie signer une treve sociale sur 3 ans avec un regime comme celui-ci. Quel a ete le resultat des autres treves sociales signee des la prise de pouvoir par Ali Bongo en 2009?

  2. Doly imossi dit :

    Quand le gouvernement organise ou incite à la grève pour obtenir ce qu’ils veulent.
    Etape1:Ils décident de rétention des revenus déjà disponibles (primes,salaires etc)
    Etape 2:En réponse à l’étape 1 les syndicat pose soit un préavis soit une grève
    Etape 3:Le gouvernement decide de faire la ssourd d’oreille afin de faire monter les enchères
    Étape 4: En réponse à l’étape 3 les syndicalistes durcissent le mouvement de grève
    Étape 5: Le gouvernement brandit le battons et la carotte (Juste pour le boeuf et diviser la contestation )
    Étape 6:Négociations avec ceux qui on décidé de saisir la carotte
    Étape 7: L’état décide ou promet de payer l’ensemble des revenus qui étaient déjà disponible à l’étape 1 mais à la condition que les syndicalistes décident de reprendre le travail mais surtout qu’ils acceptent eux les doléances du gougouvernement (Ex: trêve sociale )
    Étape 8: Les syndicats vont présenter l’étape 7 comme etant des avancées.
    En réalité de l’étape 1 à 8 c’est le gouvernement qui organise le manque pour obtenir des syndicats ce qu’ils veulent.

  3. ABBAS NZIENGUI MABIKA dit :

    C’est un acte sage que vient d’entreprendre le gouvernement et les partenaires sociaux des régies financières. La mise en place d’un comité de suivi est l’illustration de cette volonté . Toutefois, pour des raisons de transparence, il serait prudent que le contenu des accords soit rendu public conformément aux orientations du Président de la République lors du séminaire gouvernemental. Nous souhaitons suivre les feuilles de routes de chaque Ministères pour apprécier les efforts et lever les arguments.

  4. paysane dit :

    Qui pactise avec le diable, est un malade qui est entre vie et trépas.
    Le seul moyen pour les employés lors des revendications est un préavis ou une grève.
    Une fois que vous signez un pacte avec le diable, il peut à tous moment, vous dupés. Combien de trêves avons-nous signés avec le gouvernement Bongo ? Et a chaque fois quel en ont été les issus ?

  5. LeGambanais dit :

    Trêve sociale c’est bien mais à quel prix?

    Si jamais les fameuses primes autres ne sont pas payées d’ici 6 mois pour une raison ou une autre, qu’est ce qu’ils font? Attendre 2ans pour les percevoir???

  6. Désiré dit :

    Cet accord est formidable,intelligent,responsable, respectueux de tous . … sauf qu au regard du passé , c est juste un jeu de dupes Au mieux une plaisanterie, au pire , toujours à redouter dans notre pays, une manipulation honteuse de nos gouvernants..

  7. freeman Maroga dit :

    la FESYREFAA a certainement raison de traiter ces derniers signataires de la trève de « vendu »!!!!! la base n’aurait pas été consulté pour cette signature! un syndicaliste doit convaincre ses mandants sinon les suivre et non faire des « petits arrangements »!!!! Pouah

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