La Fédération syndicale des régies financières et administrations assimilées (Fesyrefaa) a annoncé, le 11 décembre à Libreville, son retrait du processus de négociations entamé avec le gouvernement. En cause : l’attitude du gouvernement taxé d’«expert en manigances».

S’estimant flouée par le gouvernement, la Fesyrefaa pourrait reconduire sa grève dans les prochains jours. © directinfosgabon.com

 

Alors que l’on pensait le retour de l’accalmie acté au sein des régies financières, il n’en n’est visiblement rien. Le 11 décembre à Libreville, en effet, la Fédération syndicale des régies financières et administrations assimilées (Fesyrefaa) a dénoncé les entourloupettes du gouvernement, à quelques jours du début des négociations entre les deux parties.

«Nous constatons pour le regretter, que suite à la réunion du 27 novembre, au cabinet présidentiel, certaines instructions semble être occultées», a déploré porte-parole de la Fesyrefaa, relayé par l’hebdomadaire La Loupe. «Entre autres : la remise à plat du protocole d’accord et de trêve sociale du 28 septembre 2017 qui ne peut nous être imposé mais qui, contre toute attente, sert de base au présent arrêté», a déclaré Wilfried Mvou-Ossialas.

Le 28 septembre à Libreville, en effet, le gouvernement s’était accordé avec l’aile dite modérée des syndicats des régies financières, en signant une trêve sociale de trois ans sur la base de plusieurs engagements. Parmi lesquels, le paiement des primes et arriérés de primes à hauteur de 12 milliards de francs CFA. Une mesure rejetée en bloc par la Fesyrefaa, bien décidée à poursuivre son mouvement d’humeur.

Finalement, le 27 novembre à Libreville, 48 heures après le lancement d’une grève générale illimitée, la Fesyrefaa a pris part à une séance de travail à la présidence la République. Une rencontre à l’issue de laquelle la fédération syndicale avait décidé de reprendre le travail. Gouvernement et syndicats étaient tombés d’accord sur les préalables d’entrée en négociations. Il s’agit du paiement des quatre mois d’arriérés de primes de rendement et la mise en place du mécanisme traditionnel de calcul de cette prime.

Le début des négociations impliquait par ailleurs la mise en place d’une commission dont le rôle serait d’examiner les aspects du nouveau système de paiement des primes et regarder la situation au niveau des effectifs. Une commission dont la composition n’est pas du goût de la Fesyrefaa. Celle-ci a dénoncé «l’absence de partenaires sociaux au sein du comité de coordination, centre névralgique des décisions. L’absence de membres des administrations assimilées».

Toute chose laissant penser que le gouvernement tente d’écarter les syndicats crédibles des sphères décisionnelles lors des négociations. Du coup, 15 jours après la rencontre du Palais du bord de mer, la Fesyrefaa a clairement annoncé son retrait des négociations. «Nous disons que nous ne voulons plus discuter avec ce gouvernement devenu expert en manigances», a révélé Wilfried Mvou-Ossialas. Ce qui laisse penser qu’un retour au front des agents des régies financières n’est pas à exclure. Une assemblée générale de la Fesyrefaa est prévue dans les prochains jours à cet effet, pour décider de la conduite à tenir.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. eternite dit :

    Ah la Douane, vous êtes le prototype même du gabonais avide d’argent et qui ne vit que l’instant présent !!!
    Vous vous (re)mettez en grève à nous; pour la seule raison que vous n’avez pas perçu vos 12 milliards de primes….
    Franchement..vous nous fatiguez et pour moi..vous n’intéressez plus personne !!!

    • Nzuinguiri dit :

      Il n’y a pas que les services des Douanes impliqués dans ce cette fédération. il y a les Hydrocarbures, les impôts etc… Il est parfois mieux et plus avisé de ne point juger quand on ne sait pas ce qu’il en est de la question. Saviez-vous, par exemple, qu’il y a des fonctionnaires qui travaille de nuit comme de jour, jour fériés ou ouvrés, qui risquent leur vie dans des conditions périlleuses qu’offrent l’océan déchainée? alors que pendant ce temps, certains fonctionnaires ont bouclé leur journée à 15h30 et sont avec leurs familles.

      • eternite dit :

        Monsieur Nzuinguiri,

        Merci pour votre contribution…vous avez un syndicat qui défend vos interets ( 2 syndicats même ); je pense que pour le commun du gabonais qui est diplomé et qui n’a aucun travail; voir deja vos deux syndicats incapables de s’entendre pour le bien etre des salariés; signés lundi pour denoncer vendredi et resigner mardi…c’est comme je l’ai ecris un peu harassants…car entendez-vous deja et surtout gardez une position unique et non « volante » au gré des interets de la minorite sur la majorite des salariés.

  2. Awou dit :

    Tous ces milliards au profit de quelques personnes au motif quils liquident et recouvrent impots et taxes, cest scandaleux. Plus scandaleux, les tentatives des autorités de s’accommoder de ce système d’inégalités.

  3. ENIGA dit :

    Comment sont-ils devenus douaniers ?
    Quels concours en quelle année ?
    Pourquoi doivent-ils être mieux payés que d’autres fonctionnaires ?
    Ceux qui créent la richesse au Gabon comme ailleurs ce sont les entreprises et les opérateurs économiques.
    Les douanes gabonaises se contentent juste de le percevoir un fraction de cette richesses pour l’Etat.
    Ils ne créent rien.

  4. Laura Sagesse dit :

    Arrêtez d’être aussi mesquins et jaloux; c’est cela le problème de l’homme noir africain: nous-même. Nous avons trop le coeur noir comme notre peau , nous ne voulons jamais le bien de nos prochains et nous nous horrifions de ce que nos dirigeants soient ainsi. Ils ne sont que le reflet de nous-même. C’est normal qu’ils réclament leur dû quelques soit la manière à laquelle ils ont intégré ces administrations, là n’est pas le sujet. Ils en sont des fonctionnaires et en y entrant, ils ont signé des contrats de travail qui leur donnaient droit à cette grille salariale n’en déplaise aux aigris. Soyons solidaires surtout dans la souffrance, parce que chacun y a droit un jour!

  5. le Gabonais dit :

    Ne croyons pas que c’est en soutenant l’injustice qu’on serait plus heureux. Dans le monde entier, les services des finances publiques ont toujours eu un traitement particulier. Par contre si on doit serrer la ceinture, demandez à la famille BONGO d’arrêter de siphonner les finances de l’Etat par Delta Synergie, de renoncer à leur 18% sur le pétrole du Gabon, de verser dans les caisses de l’Etat les recettes du CEDOC,…. Vous voyez que tous ces détournements dépassent les 14 milliards que vous balancez sans preuve.

  6. Hermann O. dit :

    Nous faisons simplement le constat que votre crédibilité s’effondre nonobstant la justesse de vos revendications.Une grève est généralement l’arme ultime utilisée lorsque les discussions avec l’employeur ne débouche sur aucun compromis ou accord. N’en banalisez pas l’usage. Il est tout simplement irréfléchi de rentrer en grève toutes les semaines. En plus des 4 mois d’arriérés de primes exigés, ( et connaissant les méthodes de vos partenaires d’en face) vous auriez été bien inspirés en incluant la mise en place de cette commission comme préalable…

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