Candidat malheureux à la présidentielle d’août dernier, l’ancien président de la commission de l’Union africaine promet de faire respecter le choix du peuple, qualifiant d’«inique, antidémocratique et porteuse d’incertitudes» la décision de la Cour constitutionnelle. Il prend à témoin la communauté internationale et s’inquiète des «graves menaces contre les valeurs universelles» que la Cour aurait choisi de faire peser sur le Gabon. Ci-après, l’intégralité de son discours, prononcé le 24 septembre 2016 à Libreville.

Jean Ping, le 24 septembre 2016 à Libreville. © Gabonreview

Jean Ping, le 24 septembre 2016 à Libreville. © Gabonreview

 

DÉCLARATION

Mes chers compatriotes,

La nuit dernière, la Cour Constitutionnelle a désigné Monsieur Ali Bongo vainqueur de l’élection présidentielle du 27 août 2016. En agissant ainsi, elle a choisi de retirer au peuple gabonais le droit constitutionnel de choisir, par le suffrage universel, le Président de la République, et donc la construction de notre destinée commune.

En introduisant un recours devant la Cour constitutionnelle, j’ai voulu être légaliste. De bonne foi je me suis prêté à l’exercice, prenant la communauté internationale à témoin.

Mais une fois encore, une fois de plus, une fois de trop, devant l’évidence du verdict des urnes la Cour a montré ses limites à travers son incontestable parti pris. Ce faisant, elle a hélas, manqué l’opportunité de s’inscrire positivement dans l’histoire de notre pays.

La nation entière consternée, a assisté à un déni de droit, à travers une parodie de procédure qui s’est achevée par une grossière manipulation de chiffres, visant à améliorer la présentation du ministre de l’Intérieur et à créer une avance factice au profit de son candidat.

*     *

Hier, la Cour a pris sa décision envers et contre tous, foulant au pied la souveraineté du peuple gabonais, ignorant ostensiblement les pressants appels à la transparence lancés par la communauté nationale et internationale. Mais cette décision ne rassemble pas les gabonais et ne les apaise pas, car le peuple du Gabon ne s’y reconnaît pas. Pas plus que la communauté internationale qui n’y accorde aucun crédit.

QG de Jean Ping aux Charbonnages à Libreville, le 24 septembre 2016. © Gabonreview

QG de Jean Ping aux Charbonnages à Libreville, le 24 septembre 2016. © Gabonreview

Devant cette décision inique, antidémocratique et porteuse d’incertitudes, je pense d’abord à ces femmes et hommes, jeunes pour la plupart, morts, disparus ou blessés durant ce processus électoral aussi critiqué que heurté. C’est à ces derniers et à toutes celles et tous ceux qui souffrent dans leur chair et leur dignité, que la Cour constitutionnelle a exprimé tout son mépris.

Je pense aussi à celles et à ceux de nos compatriotes arbitrairement arrêtés. J’exige leur libération immédiate et sans conditions et tout particulièrement, celle du Président Léon Paul NGOULAKIA, candidat à la dernière élection présidentielle.

*     *

Le 27 août denier, le peuple Gabonais a clairement exprimé son choix dans les urnes. Aucun Gabonais ne peut oublier le vote qui a été le sien. Aucune décision d’aucune instance, ne pourra jamais rien changer à cette réalité.

À toutes et tous, avec gravité, je vous renouvelle dans une profonde humilité, ma gratitude et vous assure de ma détermination à faire triompher l’alternance et l’idéal démocratique dans notre pays.

Au cours de cette élection présidentielle, toutes les institutions chargées d’organiser les élections ainsi que de très importants moyens de l’État, ont été employés pour concrétiser le passage en force et le déni de démocratie.

Malgré les appels à la transparence de la Communauté internationale, la Cour constitutionnelle s’est illustrée comme à son habitude. Hélas !

Dans ce contexte, les exactions, menaces et intimidations ont supplanté le débat contradictoire. Ces collusions incestueuses, conjuguées aux dérives antidémocratiques, ont fatalement débouché sur une décision inique.

Je veux dire au Peuple gabonais d’être fier de lui, de garder la tête haute et de rester mobilisé. A la diaspora tout particulièrement qui a tant porté sur la scène internationale, la voix et l’espoir du Gabon profond, je veux dire toute ma gratitude.

Nous ne pouvons laisser certains liquider définitivement cet idéal démocratique pour lequel tant des nôtres ont consenti au sacrifice suprême en perdant leurs vies !

Pour cela, je ne reculerai pas. Comme je vous l’ai promis, Président clairement élu par les Gabonais, je demeure à vos côtés pour défendre votre vote, et votre souveraineté.

J’invite le peuple gabonais à rester vigilant et mobilisé pour qu’ensemble nous puissions relever les défis qui nous attendent.

*     *

En ce jour de deuil pour le Gabon, il n’est point question de mon sort personnel. Ce sont les idéaux de la République et de la Démocratie qui sont en jeu. C’est, en conséquence, l’ensemble de la communauté internationale qui doit se sentir interpellée par cette grave menace contre des valeurs universelles. Qu’elle veuille bien songer aux menaces que le déni de démocratie fait peser sur la stabilité des nations.

QG de Jean Ping aux Charbonnages à Libreville, le 24 septembre 2016. © Gabonreview

QG de Jean Ping aux Charbonnages à Libreville, le 24 septembre 2016. © Gabonreview

Avec force et conviction, j’affirme ici à son adresse, que les élections truquées et l’absence de transparence, constituent le terreau sur lequel éclosent les menaces nouvelles contre le monde libre.

La menace d’instabilité à tous les niveaux politique, économique et social. La menace, dans cette instabilité, d’un pays parallèle avec son cortège de dangers. Les exemples sont nombreux et récents en Afrique, parce que l’on aura privilégié les hommes forts au détriment des Etats forts et de la souveraineté des peuples.

J’invite la communauté internationale à prendre toute la mesure de la situation du Gabon aujourd’hui.

Un Gabon démocratique, où la transparence et l’État de droit sont de mise, prendra toute sa part dans la recherche de solutions aux défis de notre temps. Pour ce faire, il doit commencer par respecter le verdict des urnes.

J’en appelle donc à tous les démocrates du Gabon et d’ailleurs. Avec leur concours et grâce à leur mobilisation, nous allons faire respecter le choix du peuple gabonais.

Aux Gabonaises et Gabonais, je redis : 2016 n’est et ne sera pas 2009.

Regardons la vérité en face. Battons-nous pour faire respecter le choix du peuple souverain.

Que Dieu bénisse le Gabon !

Je vous remercie.

 

 

 
GR
 

22 Commentaires

  1. democrate toujours en vie dit :

    Bonjour,monsieur le président élu démocratiquement par le peuple gabonais.et nous sommes de tous coeur avec vous.il nous faut passer au plan (C)pour lui faire partir…

    Car c’est,de cette manière qu il partira le pouvoir se prend par la force lui il fait la force pour ce maintenir .Et nous aussi nous devrions employé la force pour récupérer cette victoire voler…

  2. chance dit :

    1 créer un gouvernement parallèle, demander un gel de fond à ce gouvernement des imposteurs !
    2 organiser des manifestations pacifiques !
    3

  3. SEMA dit :

    Nous,peuple gabonais,sans sa grande majorité,vous reconnaissons comme le seul President de la République Gabonaise et vous demandons donc d’agir comme tel.
    Pour notre part,nous ferons tout et absolument tout pour que légitimité populaire triomphe.
    Nous vaincrons.

    • powè powè dit :

      Les gabonais, vous faites rire dèh !
      En allant à l’élection présidentielle, Pacôme Moubelet avait déjà dit que tant qu’il est ministre de l’Intérieur, un opposant ne sera jamais déclaré vainqueur à cette élection. Les candidats de l’opposition savait d’avance que la CC de ya Mada la belle mère de l’autre est une tour de pise. Mais ils sont quand même allés au scrutin pour prouver au monde entier que la majorité des gabonais s’est exprimé dans l’urne pour montrer qu’ils ne veulent plus de la famille Bongo au pouvoir et confirmer au monde entier que la CC est à la solde du dictateur, ok.
      Mais quel est le plan B que la coalition des leaders politiques derrière Jean Ping ont-ils préparé pour dégager l’usurpateur et ses complices de la CC ? Arrêtez de prendre les Gabonais pour des moutons de panurge. Vous voulez vous servir d’eux comme boucliers pour affronter votre adversaire.
      Vous saviez longtemps à l’avance que le pouvoir avait recruté des mercenaires pour massacrer le peuple en cas de contestation. Vous êtes aussi milliardaires qu’Ali Bongo, vous avez été nourris à la même soupe. PING, pourquoi ne pas recruter aussi des mercenaires pour récupérer la victoire qu’Ali ton beau-frère t’a volé ? C’est dans l’urne que le peuple a exprimé sa volonté et t’a donné la victoire ; c’est à toi maintenant d’aller jusqu’au bout avec tes amis de la communauté internationale pour accéder à ce pouvoir que les Gabonais t’ont donné. Pourquoi lui demander encore de se mobiliser ?
      PING, tu sais depuis longtemps que ton beau-frère est un voyou, pourtant tu l’as adoubé en 2009. Affaire de bandits se règle en bandit ; c’est le choc des titans. Montre maintenant au peuple gabonais qui t’a fait confiance que tu es vrai Garçon. Si tu n’as pas les moyens de recruter des mercenaires, fais appel à l’ONU, le prétendu gendarme du monde, pour qu’on t’envoie les casques bleus comme ils l’ont fait pour OUATTARA en Côte d’Ivoire.
      Le peuple gabonais n’est plus dupe, les cas de Mba Abessole et Oye Mba nous servent de leçons.

  4. Mafoi dit :

    Il n’y avait que les nez percés pour croire que cette CC de courtisanes et de courtisans pouvait faire autre chose que de cautionner le hold up du siècle.D’ailleurs cette cour a poussé le cynisme à son comble en faisant croire à ce voyou qu’il est élu par la majorité des Gabonais.En effet après l’exploit de la CENAP pour miraculeusement donner à ce biafrais 49,80%,la CC des courtisans pour donner plus de légitimité à ce voyou,enfonce le clou en lui attribuant 50,66%,à savoir la majorité alors que ça soit en 2009 ou en 2016,ce voyou biaifrais n’a jamais gagné aucune des élections au Gabon.Trop c’est trop et le moment est venu de neutraliser ce délinquant notoire avec toute sa bande politico-affairiste-mafieuse.Comme je le pense,seule la lutte paie.

  5. Koek lun dit :

    Sauf si je me trompe je Pense que Ngoulakia de fait etre minister de la defense ou delegue a la securite nationale . Le president doit immediatement proceder au nominations . Ca va aller . Ces betises qui tiennent l afrique derriere doivent finit. Faisons vite on tourne la page et on voit ce qui se passe du Côte de la RDC il semble qu il ya aussi un Malin par labas

  6. Salsa dit :

    Amen! Nous sommes fiers de notre vote. Dieu à ouvert les yeux des Gabonais.

  7. Romao dit :

    Si il y’à eu vote pour chacun des candidats, c’est que le peuple dans son entièreté n’est point derrière une seule personne car en lançant un regard objectif, si beaucoup ne se reconnaissent pas en Ali, il en est de même pour ping. il serait mieux de parler de sois même et non du peuple. Par ailleurs, bon nombre de ce qui parlent de violence se trouvent être les premiers à se caché quand il faut faire face à la répression. Je suis déçu de voir la facilité avec laquelle bon nombre de jeune sont victimes de l’instrumentalisation d’une classe politique dont les intérêts sont ailleurs que dans la résolution des problèmes cruciaux de la nation. C’est comme si la seule manière de travailler pour le pays était de devenir Président. Il faut une révolution c’est vrai, Mais une révolution intellectuelle qui sera caractérisé par l’éveil des conscience car peu importe le Président de ce pays un jour, Tant que la conscience collective ne pensera pas Gabon d’abord, On vivra le même scénario que maintenant à savoir , avoir un président que certain ont élu et d’autre pas car il faut être honnête pour reconnaître que ces personnes qui ont voté pour chacun des candidats, SONT LE PEUPLE GABONAIS. N’est pas seulement Gabonais celui qui a voté pour ping. A force de juste faire de la politique, On se retrouvera avec un pays d’illettrés dans lequel le développement ne se résumera qu’En de nombreux discours vu que on ne se sera illustré qu’à parler de ce que on ne fera jamais.

  8. RAPONTCHOMBO dit :

    Cher PING , reconnait ta défaite, ok ?. Voila un opposant du ventre qui cherche la déstabilisation de notre beau Pays. Il est qui pour parler de communauté internationale ? Qu’a t-il fait lorsqu’il était aux affaires ? ZERO !!!! Les Gabonais ne sont pas idiots. Ali est vainqueur , point barre !!!!!!!!!!!!!

  9. Charles Mouket dit :

    Les gars arrêtez ! C’est Dieu qui donne le pouvoir. c’est une bonne chose pour le Gabon que Ping ne soit pas PR de la République. Il a qui avec lui ? lui même il est qui ? Il n’est entouré que de milliardaires comme lui et des gens qui n’ont rien fait à leur age pour le pays. c’est des choses comme çà que vous voulez pour notre pays ? ALI à un projet, il faut que tous, nous l’aidions. c’est notre pays ! La Concorde

  10. blemine dit :

    vous voulez détruire un pays que vous avez l’ambition de diriger pathétique même ceux qui n’ont pas d’enfant ou la force de se mettre en avant parle d’instabilité.vous ne pouvez pas récuse l’arbitre en cours de jeu cela veux dire que tous était prévu pour créer le chaos au Gabon. une autre chose parlez pour vous tous les Gabonais n’ont pas voté votre président.

  11. lavatar dit :

    Ping pitié…pilleur d’autre fois, prétendu sauveur d’aujourd’hui. Non à la France Afrique.

    • Iboundji dit :

      La fin de votre post montre que vous savez de quoi vous parlez mieux que tous et pour cause ….
      “Mbua a tena tè go ngòngò, a sa tena go tsina » [la pluie cesse (d’abord ?) par le haut, et non en bas ] sagesse Mitsogo
      « Il n’y a pas de paix sans justice » Desmond Mpilo TUTU
      « Ening evò za ta ezi evòc nsure » [1 vieille marmite traite l’autre de noire] sagesse Ekang

  12. Lilian Essono dit :

    Si vous arrêtez de sortir un peux de sjbtilités dans vos bouches, ça nous fera du bien. Le vrai gabonais se reconnait en Ping pas ali, vous aussi! A quoi sert le vote dans ce pays? Il fallait donc nommé ali. Moi je dis que ça ne fait que commencer…

  13. Raponda Walker dit :

    Ping le vrai Président du Gabon. En lui je reconnais mon vote!

  14. Legende97 dit :

    Au fond d’eux mêmes, ils savent que c’est dorénavant monsieur Jean Ping le Président de la république. Patience, cela sera difficile mais notre prise de pouvoir est inéluctable. D’où le balai stupide de vol à basse altitude du Mirage F1. On vous dit, la peur a changé de camp.

  15. bonga pierre dit :

    Un sacré fraudeur qui crie à la fraude: 104% à Bitam , Omboué et dans certains centres de vote à Libreville et Pog

  16. le gaboma dit :

    vraiment mon frère a quoi sert le vote au gabon il fallait nommé ali directement et c’est tout au lieu de gaspiyé les milliards pour organisé des fichu élections kadafi n’organisai pas les élections dans son pays il s’auto proclamait guide meme pas président je regrette beaucoup et je ne pense pas qu’un vrais gabonais qui se respect qui a le sens de l’humanité peu voté ali non je crois pas

  17. KIEM dit :

    « J’ai voté Ping, je ne travaillerai qu’avec Ping » lancez le mouvement.
    Ils vont suspendre les salaires, mais comme on dit chez nous « cabri mort n’a pas peur du couteau ». Nous irons manger le tarot, le manioc et la banane au village. Nous verrons pendant combien de temps tiendra un Gabon qui ne fonctionnera qu’avec les émergents, et s’ils sont vraiment 50% à l’avoir voté.
    Il me semble que c’est la voie la plus pacifique et efficace.

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