S’il a encouragé le chemin emprunté par le Gabon pour redéfinir la notion de la forêt, le bureau national du World Wildlife Fund (WWF) a cependant soulevé quelques interrogations sur les enjeux de ce processus.

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Face à la double contrainte de développement socioéconomique par la promotion de l’agriculture et le respect des engagements internationaux relatifs à l’environnement, le gouvernement a décidé en août dernier de redéfinir la notion de forêt. Une initiative louable qui suscite cependant des interrogations de certains acteurs, parmi lesquels le bureau Gabon de l’ONG World Wildlife Fund (WWF Gabon).

La définition proposée par l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et soutenue par le ministère de l’Agriculture regroupe plusieurs éléments. Ainsi, une «forêt» est un écosystème d’une superficie d’au moins 4 hectares d’arbres endémiques, avec en moyenne au moins cinq arbres de dhp (diamètre à hauteur de poitrine) supérieurs à 70 cm / hectares ; et/ou, une biomasse supérieure à 118 TC / hectares.

«Comment concilier le développement socioéconomique par la promotion de l’agriculture et les engagements internationaux en faveur du climat et de l’environnement ?», a interrogé la directrice nationale du WWF Gabon. «Comment garantir l’acceptation et l’accès des produits forestiers provenant du Gabon aux marchés internationaux très regardant sur des normes environnement-climat, notamment la zéro-déforestation ?», a poursuivi Marthe Minko Mapangou.

En effet, la «zéro-déforestation» est une norme internationale qui induit une définition harmonisée et crédible de la forêt, en vue d’assurer l’accès des produits forestiers gabonais aux marchés mondiaux. Dans ce sens, le bureau local du WWF soutient en effet que la redéfinition de la forêt pourrait engendrer plusieurs grands enjeux qui méritent d’être pris en compte.

A l’instar du déclassement de la forêt, les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Gabon et, l’évidence du risque que la communauté internationale refuse de reconnaitre la nouvelle définition dans le cadre des engagements internationaux du pays.

Face à ce constat, WWF Gabon encourage «l’approche multipartite utilisée» pour la redéfinition de la forêt. L’ONG a cependant appelé à une définition harmonisée, consensuelle «qui favorise à la fois un développement profitable à la population en même temps que son application assure le respect des normes de la zéro-déforestation»

Fort de ce rôle d’appui-conseil à l’Etat, WWF a commis une équipe mixte d’experts internationaux appuyés par des nationaux à l’effet de vérifier à partir des bases scientifiquement prouvées, l’alignement de la définition proposée à ce double enjeu. «Les résultats de cette analyse assortie de recommandations applicables seront communiqués dans les meilleurs délais», a conclu Marthe Minko Mapangou.

 
GR
 

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