Face à l’imbroglio dans lequel est plongé la République démocratique du Congo (RDC), depuis la fin du mandat du président Joseph Kabila, l’opposant Étienne Tshisekedi a appelé ses concitoyens, dans une vidéo diffusée ce 20 décembre, à une «résistance pacifique».

Étienne Tshisekedi, le leader de l’UDPS et ses partisans à Kishasa (Archive). © D.R.

 

Étienne Tshisekedi n’est pas en marge de la situation actuelle dans laquelle est plongée son pays. Bien au contraire, l’opposant y très regardant, voire impliqué. En témoigne sa vidéo publiée ce 20 décembre sur Youtube. «Je lance un appel solennel au peuple congolais à ne pas reconnaître l’autorité illégale et illégitime de Joseph Kabila et à résister pacifiquement au coup d’État», a-t-il déclaré.

Dans le même sens, l’opposant de 84 ans a accusé le chef de l’Etat sortant de «parjure», de «haute trahison», et de «violation intentionnelle de la Constitution», ajoutant que Joseph Kabila «a perdu sa légitimité et sa légalité à la tête du pays».

Capture d’écran de la déclaration d’Étienne Tshisekedi sur YouTube ce 20 décembre 2016. © Gabonreview

Le 19 décembre 2016 à minuit, en effet, le mandat de l’actuel chef de l’Etat de la RD-Congo est arrivé à son terme. L’élection présidentielle qui devait permettre de trouver son successeur a été repoussée au moins à avril 2018. Dans ce contexte Kabila est resté à sa place et ne s’est pas publiquement exprimé sur le sujet.

Le président congolais a toutefois annoncé, dans la nuit du 19 au 20 décembre, soit quelques heures avant la fin de son mandat, la formation d’un nouveau gouvernement, sans attendre les résultats de la médiation de l’Église catholique visant à sortir la République démocratique du Congo de la crise politique. Le nouveau gouvernement est dirigé par Samy Badibanga, un transfuge de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) d’Étienne Tshisekedi.

Ce gouvernement est le fruit d’un accord de partage du pouvoir conclu en octobre dernier entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition, dénoncé par la coalition du Rassemblement constituée autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi. De même, la Cour constitutionnelle a jugé que Kabila pouvait poursuivre son mandat tant qu’une élection n’aurait pas eu lieu. Ce qui a conduit les autorités congolaises à expliquer que le scrutin n’a pas pu être organisé dans les temps du fait des difficultés logistiques et financières.

Si toutes ces raisons sont évoquées pour justifier cette non-tenue de la présidentielle congolaise, l’opposition ne l’accepte pas. Pour une bonne partie, Joseph Kabila chercherait à se maintenir au pouvoir en dépit de la limitation constitutionnelle de l’exercice du pouvoir présidentiel.

En attendant, la RD-Congo vit ses heures les plus lourdes. La médiation menée déjà depuis le 8 décembre, par la Conférence épiscopale nationale du Congo, sans succès devrait reprendre certainement le 21 décembre après le retour des évêques d’une visite à Rome chez le Pape François.

 
GR
 

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