Plus de 450 Ivoiriens ont quitté le Gabon le mercredi 27 avril dernier. 150 autres le feront la semaine prochaine. A l’instar de la Côte d’Ivoire, d’autres Etats ouest-africains ont décidé de mettre des avions à la disposition de leurs compatriotes désireux de rentrer chez eux. À 120 jours de l’élection présidentielle au Gabon, à quoi cela rime-t-il ?

© Gabonreview/Arkady Mazor

© Gabonreview/Arkady Mazor

 

Il y a comme un sentiment diffus que l’élection présidentielle du mois d’août sera très tendue. Le mois d’août apparaît comme celui de toutes les incertitudes, de toutes les inquiétudes, de toutes les peurs, de tous les dangers. C’est d’abord l’ambassade du Togo qui, fin-février selon des documents en circulation sur les réseaux sociaux, a lancé un communiqué demandant à ses ressortissants résidant au Gabon et désireux de rentrer chez eux d’aller s’inscrire à la chancellerie. Si on n’a pas eu «la suite des événements» concernant ce pays, on sait en revanche que le Mali a agi à un niveau diplomatique plus élevé : le ministre des Maliens de l’Extérieur a en effet fait le déplacement de Libreville pour, là aussi, inciter ceux de ses compatriotes candidats à un retour au pays à se faire connaître auprès de leur mission diplomatique, et, à ceux qui souhaitaient continuer à demeurer au Gabon, il a été recommandé de «ne pas s’occuper des affaires politiques gabonaises».

Tensions préélectorales évidentes

Il est vrai que le climat préélectoral au Gabon est tendu. Et plus on s’achemine vers la date de l’élection présidentielle, plus des craintes s’expriment dans le pays et au-delà sur les incertitudes liées à ce scrutin. Depuis 1993, c’est la première fois qu’une élection s’annonce aussi tendue. Alors que de nombreuses organisations internationales (ONU, OIF,…), des organisations de la société civile, des partis politiques et des personnalités, à l’instar de François Banga Eboumi, ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité, appellent à la tenue d’un dialogue national inclusif, l’opinion n’a pas vu le pouvoir y répondre favorablement, en dépit du discours en demi-teinte de Léon Nzouba, ministre des Relations avec les Institutions constitutionnelles, au Conseil national de la démocratie (CND) en février dernier.

Le climat politique marqué par l’interpellation de certaines personnalités, par la mise sous scellés d’une résidence hôtelière appartenant à une figure de l’opposition, par le limogeage de personnes proches de l’opposition ou des personnes ayant, dans le camp présidentiel, pris faits et cause pour la tenue d’un dialogue, font craindre à plus d’un un embrasement, un soulèvement, qui pourrait avoir des conséquences sur le tissu social et le vivre-ensemble au Gabon. Dans l’opinion, on entend souvent ces craintes, on prévoit parfois le pire. Il ne fait donc guère de doute que c’est cette incertitude liée au 28 août prochain qui amène les Etats ouest-africains, avant peut-être d’autres pays- à rapatrier leurs compatriotes.

Mais les ressortissants ouest-africains ne sont pas les seuls à craindre l’avant et l’après-28 août. Il y a de nombreux Gabonais qui ont «planqué» femmes et enfants hors du territoire national, en attendant que «la bourrasque passe». Question : Y a-t-il quelqu’un pour rassurer les uns et les autres ?

 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Michel dit :

    Vous aussi. C’est normal que l’on rentre chez soi. que cela ne soit pas vu négativement. et que les n’aient pas peur. Une élection c’est pas la guerre. Et je fais confiance au président Ali Bongo pour maintenir la paix dans notre pays.

  2. Diambou-gavu dit :

    Gabonreview, merci de publier mon message que j’ai transmis en fin de matinée sur cet article.

  3. Diambou-gavu dit :

    Vous avez publier le message sur l’article les fonds Baptistaux…Soutien à PING mais pas sur le rapatriement, donc j’insiste afin celui-ci soit publier, je vous remercie

    • François Ndjimbi dit :

      Nous savons pas de quoi vous parlez. Soit, ce post n’est pas parvenu dans notre boîte, soit les filtres l’ont considéré comme un spam et l’ont rejeté, soit il comportait des injures ou des mots malséants et quelqu’un parmi les modérateurs l’a supprimé. Renvoyez-le qu’on regarde. Merci de continuer à nous suivre.

  4. kolomabele dit :

    Et après la bourrasque, s’il y en aura, ces étrangers vont-ils revenir au Gabon? Ils doivent avoir honte comme un soldat qui a fui la guerre. Quand on aime un pays et son peuple, c’est comme dans le mariage .On aime dans le meilleur et dans le pire.
    Ces étrangers qui se sauvent sur la pointe des pieds, en voyant seulement le vent et avant la pluie, n’aiment pas le peuple gabonais. Ils aiment le gombo qu’ils mangent au pays de Léon Mba. Le peuple gabonais n’a pas de tradition de violence politique comme le disait l’ancienne Présidente de transition Rogombe.
    Nous espérons que certains Gabonais ne prendront pas les armes contre leurs propres frères, uniquement pour le pouvoir. La guerre mondio, c’est pas bon.

    • Jean barro dit :

      Frere,

      Les étrangers ne sont pas partir à cause des élections. Ce sont les sans papiers en majorité qui sont rentrés. Je connais plein d’ivoiriens qui sont ici actuellement au Gabon. Selon ces derniers l’affaires a commencé depuis Août 2015 après le grand controle de police. Ces sans papiers ont donc demandé à leur président de les aider à retourner au pays. Car, sans papier ne peut pas s’en sortir financièrement avec tous les controles de police qui se passent dans les villes.

  5. Diambou-gavu dit :

    kolomabele, d’autre peuples n’ont-ils pas pris les armes pour défendre leur Patrie? Et pourquoi pas les gabonais? Parce qu’eux sont condamné à favoriser le bien-être des étrangers au détriment du leur? Tout à fait, après la bourrasque ces étrangers vont revenir au Gabon parce qu’ils sont chez eux, et que, c’est un pays sans hommes de conviction et de vivacité d’esprit, incapable de s’adapter à la réalité du présent, mais qui préfère plutôt, vivre au pays des Bisounours, dans l’angélisme envers les étrangers.Donc qu’on ne s’étonne pas de ce que subissent les gabonais, ils devraient sauter au plafond, quand ils se font assassinés tous les jours, pour se faire cuire dans des sauces et déguster lors des cérémonies diaboliques au palais en marbre, c’est ça qui vous convient? Les grandes phrases littéraires, ont du sens lorsqu’on à faire aux gens civilisés, dotés des valeurs morales et humaines, ce qui n’est pas le cas pour le biafrai et le béninois.

  6. Cassandre de Troie dit :

    Je ne sais pas ce que vous en pensez, pour moi, la décision des autorités politiques de Côte d’Ivoire , du Togo, et peut être d’autres pays ouest africains, est un pied de nez à la politique étrangère émergente qui tente de nationaliser de force les ouestaf, en cherchant à interdire l’emploi du mot étranger dans la bouche des gabonais, ou en cherchant à introduire la xénophobie dans le panel des délits.

    On peut parier que les femmes et les « maris » (pour les pacsés) de la légion, ne sont plus à Libreville, et que leurs bagages sont prêts.

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