En vigueur depuis 2007, la Journée mondiale de la démocratie a été célébrée lundi 15 septembre dernier. L’occasion pour Gabon Review de recueillir quelques réactions de jeunes acteurs politiques.

Le rond-point de la Démocratie et l’entrée de la citée du même nom à Libreville. © Assemblage Gabonreview
Le rond-point de la Démocratie et l’entrée de la cité du même nom à Libreville. © Assemblage Gabonreview

 
Vivien Amos Makaga Pea, Délégué national de l’Union des jeunes du PDG :
«Idéalement, en tout temps et en tout lieu, les jeunes ont toujours constitué la première ressource d’une nation. Pour protéger face aux attaques extérieures, pour faire vivre la culture, pour accompagner les anciens, pour faire vivre la société, pour ouvrir les portes que la prudence et la sagesse n’osent plus ouvrir. Et la thématique choisie ce jour dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la démocratie et qui place la Jeunesse au cœur du débat public est une initiative qui en rejoint d’autres prises par le Chef de l’Etat dont la plus emblématique fut sans aucun doute le premier Forum national de la Jeunesse, organisé en 2011 afin de donner la parole aux jeunes, et qui offrait l’occasion à ces derniers de débattre autour du concept de la responsabilité.
Cependant, la jeunesse gabonaise et à l’instar de celle du monde entier, s’est révélée pendant très longtemps être le désir de tous, mais la priorité de personne. Face à l’endoctrinement de certains hommes politiques véreux, en quête de petites têtes de turc laissés à l’abandon ou dépourvus d’encadrement, les jeunes gabonais ont trop souvent été confinés au rôle réducteur de porteur de banderoles ou de vulgaires faiseurs d’ambiance. L’organisation du premier Forum national de la jeunesse en 2011 par le président Ali Bongo Ondimba auquel j’adosse son discours historique de Yaoundé sur l’avenir de la jeunesse africaine, ont résolument marqué un changement de paradigme sans précédent qu’il faut applaudir.
C’est dans le même ordre d’idée que je salue et félicite l’organisation par l’Assemblée nationale de notre pays de cette conférence portant sur le thème «Mobiliser les Jeunes autour de la démocratie», qui constitue un grand pas vers l’ouverture du corps décisionnel à la jeunesse. Toutefois, cette mobilisation doit tenir compte des deux principales dimensions de la Démocratie : la dimension politique et la dimension économique. Politique car il faut préparer sainement la relève en la responsabilisant, afin qu’elle s’approprie les armes qui feront d’elle une actrice incontournable de la société, et qu’elle se formate à la pointe de la réflexion et aux avant-gardes des décisions politiques. Economique parce qu’il faut favoriser la participation directe de cette relève aux prises de décisions économiques et à leur exécution. L’organisation du Grand Prix de l’Excellence sur la création économique parrainé par le chef de l’Etat en est un bon exemple.
Enfin, je me permets de rappeler que la force d’une nation réside par-dessus tout, dans la capacité de sa jeunesse à se construire sur ses valeurs intrinsèques, à les comprendre, les critiquer au contact de l’extérieur, les appliquer, et peut-être de veiller à les améliorer, sans non plus les renier totalement. Alors, l’occasion nous est donnée par nos aînés, saisissons-là !»
Davy Ghislain Motongo, Coordonnateur national adjoint à la Coordination national des jeunes de l’Union Nationale :
«Si le Jeune fait partie du Peuple, c’est qui est une évidence, il se doit de se réapproprier la démocratie. La Jeunesse doit comprendre ce qu’est la démocratie et pourquoi elle existe et doit impérativement exister dans un Etat dit «républicain», d’une part, et d’autre, tout faire pour l’installer où elle n’existe pas encore, parce que c’est un impératif que personne, vivant dans une République, ne peut empêcher. On dit que la jeunesse est sacrée et qu’elle est l’avenir. Mais pour qu’elle soit vraiment sacrée et considérée à juste titre comme l’avenir, celle-ci doit imposer la démocratie où la dictature s’est installée. Et ce, par tous les moyens démocratiques : grèves, sit-in, boycott, revendications, déclarations, marches, interpellations, etc.
Au Gabon par exemple, la majorité des jeunes ignorent encore les éléments qui entourent la démocratie. La jeunesse se laisse encore entraîner dans des actions contre la démocratie alors qu’elle la réclame. Simplement parce qu’elle ne connaît pas ses fondamentaux, ils n’ont pas de vrais enseignements sur cet idéal. Le Pouvoir ne cesse de leur servir des contre-vérités sur la notion de démocratie. Et cette frange de jeunes croit aux billets de banque. C’est vraiment pitoyable !
Le jeune doit lire, fouiller, chercher et être un autodidacte en plus des enseignements reçus à l’école ou à l’université. Il doit découvrir lui-même le monde, ses réalités et son fonctionnement pour éviter d’être à la remorque de certaines autorités en mal de légitimité, d’images et de pouvoir. La jeunesse doit être démocratique, c’est-à-dire être libre et aspirer au bien-être. Les Jeunes doivent demander aux pouvoirs des comptes dans la gestion de leurs Etats. La Tunisie et l’Egypte l’ont fait. Et si ces comptes ne leurs satisfont pas, ils doivent se mobiliser pour changer leurs dirigeants. Voilà la Démocratie.
Le Gabon gagnerait à impliquer sa jeunesse dans la gestion du pays, en prenant en compte ses besoins vitaux et à croire à sa capacité à prendre son destin en main, en renversant le régime dictatorial de Libreville. Que les jeunes dans nos médias fassent convenablement leur travail sans avoir peur et sans influence. Les jeunes journalistes doivent mettre la main à la pâte, en vue d’informer objectivement leurs frères et participer par voie de conséquences, à la responsabilité de la jeunesse dans l’instauration d’une véritable démocratie.»
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Bil Ngana dit :

    Cet article donne l’impression que la démocratie au Gabon reste une affaire de la jeunesse. Il est constitué des déclarations tendancieuses de personnes désireuses de trouver ici une belle tribune pour leurs idées personnelles. Or, il faut déjà révéler à ces jeunes que les vieux d’aujourd’hui ne sont pas nés tels que vous les voyez. Ils furent jeunes comme vous et ont subi un processus naturel qui transforme tout être humain au point d’en faire la source de sagesse que chacun peut prétendre représenter à son niveau. En clair, vous aussi vous deviendrez vieux à votre tour si la chance (ou la malchance) vous sourit ; et vous serez sans doute critiqués avec plus de virulence, car la vie, quoiqu’on pense, sait rendre à chacun ses dettes. Quant à la démocratie, sujet soulevé ici, elle aurait pu être le leitmotiv de notre Président pour plusieurs raisons. 1) Il se disait (et se dit toujours) jeune à son avènement. De ce fait, il aurait dû annuler la futilité qui frappe la vie politique gabonaise en rétablissant le sérieux et la confiance, gages de la grandeur de toute démocratie qui se respecte. Pour cela, il lui suffisait de remettre au goût des jeunes des pratiques nouvelles, comme par exemple, une élection à deux tours ainsi que cela se fait dans toutes les démocraties sérieuses et majestueuses ; 2) il est issu d’un parti politique qui se dit « démocratique », où on devrait (théoriquement) accepter l’autre tel qu’il est et le combattre à l’aide d’idées. Aussi, 3) La dissolution d’un parti politique ou d’une association qui pense différemment n’est pas démocratique et au Gabon, sans être partisan d’un tel mouvement dissout, une telle mesure, qui aurait dû être temporaire, ne peut être considérée comme de la démocratie.

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