Qu’ils surgissent sans qu’on les ait sollicités, qu’ils aient été triés parmi les personnes les plus aptes à fonder un esprit patriotique, les héros nationaux symbolisent le combat pour la liberté, la démocratie ou l’honneur d’une nation. Ika Rosira, la petite Gabonaise du siècle, part ici à la recherche du Gabonais qui aurait pu l’être. Sa short-list du moment n’en compte pas.

© D.R.

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Ce matin, en lisant, le statut d’Andrelyss Bouassa : «La Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Ghana produisent un peu plus de 70% du cacao mondial mais ne produisent pourtant que moins de 1% du chocolat consommé autour de la planète. La Suisse produit 0% du cacao mondial, même pas une cabosse, mais c’est pourtant le premier et meilleur producteur de chocolat au monde. L’Afrique produit un peu plus de 10% du pétrole brut au monde mais n’en consomme à peine que 4%. (…) Le Gabon, pays producteur de pétrole ne compte qu’une seule raffinerie. Raffinerie dont les services restent quelque peu aléatoires…» Je me suis dit que c’est bien vu ! Les gens pensent plus aux questions sociales et politiques qu’aux débats économiques. Nos aînés vendent le continent, en plus de vendre leurs propres pays, ils n’ont aucune vision, aucun souci de droiture d’équité, d’émancipation économique. Tout ce qui les intéresse c’est réussir leur vie, combler leurs ambitions politiques sans tenir compte de l’avenir, de ceux qui leur survivront, de l’Afrique ou de l’avenir de leur pays respectifs. Qui sera notre Sankara ? Qui sera notre Lumumba, notre libérateur, notre sauveur ? Qui, de nos jours, met sa vie en péril pour nourrir dans les consciences collectives un avenir pour le Gabon ? Qui sont les gens qui changeront l’histoire du Gabon, qui en feront un pays prospère, un pays de justice et d’équité, un pays promoteur d’avenir et non un mouroir de talents, de visionnaires et de progrès ?
D’abord, il y a Zacharie. Zacharie Myboto, l’actuel président de l’Union Nationale, figure importante du parti démocratique gabonais (PDG) de 1968 (dès sa création) à 2001, il lui a consacré près de 30 ans de sa vie. Il a eu des fonctions prestigieuses, le secrétariat d’État, le ministère de l’Information, des Postes et des Télécommunications, celui des Travaux publics, des Equipements, de la Construction et de la Planification urbaine et régionale, celui de Porte-parole du gouvernement. Mais ce qu’il faut retenir c’est qu’il a demandé pardon au peuple, pour la mauvaise gérance, pour les mauvaises décisions, pour avoir été dans le mauvais camp, pour avoir participé à la spoliation du peuple et qu’il a quitté le navire, à l’époque de Bongo-père ; qu’il a proposé une sorte de reforme de la Constitution qui permettrait à son successeur d’être élu véritablement démocratiquement en de ne briguant qu’un seul et unique mandat de 7 ans, pour remettre le Gabon sur les rails, s’il était élu président de la République. Personne ne peut mettre sa main dans l’huile chaude pour jurer que Zacharie Myboto l’aurait réellement fait, mais il faut avouer que l’histoire se souviendra de lui comme un homme de principe, comme un visionnaire, comme un repenti, comme le fils prodige d’un peuple endormi, revenu sur ses pas pour prendre soin des racines d’un arbre qui ne donnaient que des fruits amers.
Ensuite, il y a Casimir. Casimir Oyé Mba, l’auteur de cette citation célèbre : «Ma bele situation en mains». Le docteur en Droit, l’homme qui n’a jamais eu la langue dans la poche, l’ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) qui s’est vu offrir le poste de Premier ministre parce qu’il avait ce truc, ce petit quelque chose, ce charisme insultant, imposant, modéré, calculé, mesuré, indéfinissable mais percutant ; un poste qui a perverti à tout jamais la vision de gladiateur que le peuple avait de lui. Pourquoi a-t-il accepté de rentrer dans ce gouvernement mafieux ? Peut-être pensait-il pouvoir changer les choses, influer sur certaines décisions, ou serait-ce que le prestige a eu le dessus sur ses convictions de l’époque ? Faudra lui demander. Nous, on se souviendra toujours du «Ma bele situation en mains» qui restera profondément ancré dans nos mémoires. Casimir est assurément un homme brillant, de par ses réflexions, de par ses allusions, de par son analyse pertinente mais la situation lui a échappé quand il s’est assis à la table du Roi. Quand il se présente contre Ali en 2009, il n’incarne déjà plus son «Ma bele situation en mains».
Ensuite, il y a Paulette. Paulette Missambo, on se souvient surtout d’elle en tant que ministre de l’Education nationale, mais trouver des infos sur elle est un casse-tête. Aucune page internet officielle, aucune page Wikipédia, aucune biographie en ligne, aucun moyen d’en dire plus, si ce n’est que dans son livre «Femme de pouvoir du Gabon», Janis Otsiemi la décrit quand même, entre autres, comme une femme qui «possède une fringale du pouvoir (…) une forte personnalité politique». Bien qu’elle ait occupé plusieurs fonctions de ministre au sein des gouvernements de Bongo-père, on ne saurait en dire plus, si ce n’est qu’elle a fini par s’opposer au régime Bongo Ondimba. Les motifs sont confus, mais aujourd’hui elle est au devant de la scène aux côtés de la team des fameux moutons noirs de la République.
Après, il y a Jean Eyeghe Ndong qui a aussi occupé la fonction de Premier ministre de 2006 à 2009 durant ce qu’on peut appeler les derniers instants de Bongo-père, quand celui-ci regrettait ce qu’ils avaient fait du Gabon, quand il voulait des Actes pour le Gabon, quand il prenait enfin conscience du fait qu’il n’était pas éternel mais que ses actes lui survivraient. Il a alors confié les rennes du gouvernement à Eyeghe Ndong, ce qui doit quand même influer sur le regard qu’on pose sur lui, même s’il a toujours été fidèle à l’homme qui malgré ses remords a plongé le Gabon dans la misère. Mais bon, on rétorquera que les postes de Premiers ministres étaient initialement réservés aux Fang de l’Estuaire et qu’il était évident, à cette époque, qu’un homme avec son bagage intellectuel avait plus de chance de devenir Premier ministre que ceux issus des autres ethnies.
On pourrait prochainement poursuivre en parlant d’André Mba Obame, de Jean Ping, de René Ndéméz’o Obiang, de Raymond Ndong Sima, de la fédéralitude de José L. Mene Berre, de Jean de Dieu Moukagni Iwangou – que j’affectionne particulièrement à cause de sa manière d’argumenter et de défendre ses propres actions, ses propres décisions et du simple fait qu’il n’a jamais fait partie du PDG-, de Luc Bengone Nsi qui est selon certains, l’homme qu’il faut à la tête du Gabon. Eukeuuuuh ouuuui, on pourra même parler de Landry Mbeng (alias Lanlaire) qui aurait dû écrire un livre sur les dessous du pouvoir dont on se serait régalé en même temps que celui de Raymond qui aurait été certainement l’équivalent sans les dessous !!! Mais on va s’arrêter là et nourrir cette réflexion profonde, qui sont les personnes susceptibles de propulser le Gabon, susceptibles de réveiller le peuple, susceptibles de prendre la situation en main et surtout de nous rendre notre pays ?
#Bringbackourcountryplease
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. ATTENTION dit :

    Message à la chroniqueuse
    Ma chérie, c’est la troisième fois que je t’entends congratuler le nom d’un compatriote dans tes écrits élogieux. Je n’irai pas par quatre chemins, cet homme est un espion lié au petit (F)rère de CELUI-LA. Ça me fait mal de te voir complètement aveuglée par l’humanisme qu’il t’inspire. Fais attention à tes nouveaux amis. Si toi, tu refuses d’écouter ce conseil, j’espère que tes proches ouvriront l’œil à ta place.
    Deuxième conseil
    Tu es très réactive mais pose-toi un peu dans tes interactions de tous les jours pour faire parler ton sixième sens. Merci !

    • François Ndjimbi dit :

      Les subtilités de votre langage nous échappent encore. Soyez un peu plus clairs, si vous tenez vraiment à nous conseiller. Merci de continuer à nous suivre.

      • ATTENTION dit :

        Bien reçu M. Ndjimbi ! Histoire de ne pas balancer un présumé compatriote à la vindicte populaire malgré ses pratiques scabreuses je demande à la chroniqueuse d’identifier parmi tous les gens qu’elle a cité UNE SEULE PERSONNE avec qui elle discute souvent. Qu’elle ouvre l’œil ! AKA ! A la chroniqueuse : ma chérie tu as déjà entendu parler du serpent qui se rapproche de sa cible pour mieux la cerner? Tu es gaillarde c’est vrai mais travaille ta méfiance parce que là tu n’as rien vu venir !

  2. Marc dit :

    Sur Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Madame Rosira je suis d’accord avec vous

  3. Le Compatriote Courageux dit :

    #Bringourcountryplease!#

  4. Igor dit :

    Raymond Ndong Sima, tout simplement.

  5. Observateur dit :

    Il y en a certainement un, mais il n’est pas sur cette liste.

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