A la faveur d’un meeting le 20 juin dernier sur l’esplanade du collège Ntchoréré, Dieudonné Minlama Mintogo a «décidé de prendre ses responsabilités». Créant la «Convention nationale des Patriotes» et se disant «prêt à aller jusqu’au bout», il ne cache pas vraiment sa volonté de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2016.

Dieudonné Minlama, le 20 juin 2015 sur l'esplanade du collège Ntchoréré. © D.R.

Dieudonné Minlama, le 20 juin 2015 sur l’esplanade du collège Ntchoréré. © D.R.


 
Devant Samuel Mendou, président de l’une des branches du Mouvement de Redressement national (Moréna), David Mbadinga, président de l’une des tendances de l’Union du Peuple gabonais (UPG), vêtu de sa légendaire cravate rouge, et Thierrry d’Argendieu Kombila, président de l’Union nationale des Forgerons (UNAF), Cécile Mouketou, président de l’ONG Patrie Avenir, et de nombreux anonymes ayant rallié le Collège Ntchoréré (lire par ailleurs, Griffin Ondo Nzuey «Présidentielle 2016 : Naissance de la Convention nationale de l’interposition»), Dieudonné Minlama Mintogo, jusqu’ici président de l’observatoire national de la démocratie (OND), a proclamé : «J’ai décidé de prendre mes responsabilités (…) et je suis prêt, je suis prêt à aller jusqu’au bout». Aller jusqu’au bout…
 20 juin 2015 sur l'esplanade du collège Ntchoréré. © D.R.

20 juin 2015 sur l’esplanade du collège Ntchoréré. © D.R.


Selon des sources concordantes et dignes de foi, il prépare l’opinion et le terrain en vue de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2016… si jamais on arrivait à cette date. Car, pour lui, toutes les forces vives de la nation doivent être prêtes à aller aux élections «à tout moment», parce que «en 2009, les gens attendaient 2012 pour l’élection présidentielle, mais cette élection a eu lieu en 2009, et beaucoup n’étaient pas prêts». Lui, il est prêt. Prêt à affronter le scrutin qui peut arriver «à tout moment».
Après l’avoir vu aller remettre des équipements sportifs à des jeunes du département du Ntem il y a un mois, on se doutait bien que quelque chose se tramait ou que Dieudonné Minlama mijotait un plan. Beaucoup d’observateurs estimaient alors que le virus de la politique avait mordu cet éminent membre de la société civile. Ils n’ont pas eu tort. Mais cette déclaration publique de Dieudonné Minlama Mintogo appelle toutefois quelques questionnements.
Que va devenir l’Observatoire national de la démocratie au moment où son président se lance dans l’univers impitoyable de la politique ? On sait qu’à Bitam où il est né, il va devoir affronter Pastor Ngoua Nneme (PDG), Jean-Michel Edou Sima, René Ndemezo’Obiang, Alfred Memine-me-Zué, Patrick Eyogo Edzang (UN), et la bataille ne risque pas d’être facile pour lui. Va-t-il prendre du recul par rapport à cette structure qui l’a révélé à l’opinion ? Et s’il reste à la tête de l’Observatoire, quelle crédibilité pense-t-il que cette structure aura dès l’instant où on ne manquera pas de la taxer d’être juge et partie ? Que vont devenir tous ces jeunes qu’il forme depuis peu aux mécanismes de contrôle et d’observation de toute élection ? Pourquoi se lancer en politique pour jouer un rôle de premier plan sans faire le bilan des «années Émergence» ? A-t-il décidé d’affronter Ali Bongo ou d’affaiblir les forces du changement ? Que deviendront ses rapports avec l’agro-industriel Olam, dont on sait qu’il est l’un des principaux consultants ? Il est simplement à espérer pour lui qu’il a bien pris le temps de jauger les tenants et aboutissants de sa nouvelle posture dans cet univers impitoyable «où il n’y a pas d’amis, mais juste des intérêts».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. mouthou dit :

    Les pions du bongoisme commencent à se révéler. En voici un, les autres sont à venir dans les prochains jours……!

  2. jean - jacques dit :

    Mettre fin au financement des campagne par ce que c’est l’argent du contribuable, rien que les partis qui doivent fiancer la campagne de leur candidat. au moins on aura plus les ambitions de chaque reveur au Gabon.

  3. imagine56 dit :

    J’ai remarqué que les leaders aiment être ovationnés
    c’est ce qui les pousse surement à se porter candidat;
    Vivre l’instant de gloire , comme OBO affectionnait cela, du coup on se sent dans sa peau, surtout que ça permet aux autres de jouer le protocole …Amusant. Minlama , président Minlama président, et les accolades, une telle ambiance ne peut que susciter des vocations. « Je me voyais déjà du haut de l’affiche etc… » dixit Aznavour

  4. Le citoyen libre dit :

    Un future candidat contre le PDG et le FRONT ?
    C’est pour renverser ou maintenir le régime PDG ?

  5. Ozavinoga77 dit :

    Qui est ce monsieur? Pourquoi les gens ont-ils du mal à rester à leur place?
    Je fonde mes espoirs de changement de paradigme sur Ping, personnalité politique à l’expérience avérée, pour une mise à plat de certains articles de notre constitution. Et ce, sur la base d’une charte qui reprendrait les principales mesures à mettre en place, dès son accession à la magistrature suprême. Le changement de logiciel mental et comportemental de la classe politique et partant de la société, passe par cet assainissement de la loi fondamentale et de tous les corps constitués. Ces jeunes loups qui sortent de leur réserve en se portant candidat, ne voient que leurs propres intérêts; se créer une base populaire communautariste et espérer intégrer un gouvernement. Il aurait été bien que ce monsieur Minlama fasse des dons dans une autre province que celle dont il est originaire.
    Pour tous ceux et celles qui veulent un début de changement, il serait plus judicieux de se mettre derrière un seul homme. Comme ce fut le cas au Sénégal.

  6. Mamboudouiste authentique dit :

    Et pourquoi pas lui aussi?: vierge, intelligent, sans bilan, laissez la démocratie s’exprimer ne fusse qu’ à ce petit niveau Bravo Milama

  7. Jean rock dit :

    ozavinoga77, il faut comprendre que les gouts et les couleurs ne se partagent pas.Ton Ping c’est un ancien bongoiste que je sache qu’a t’il fait pour le Gabon? si ce n’est que remplir ses poches. Et c’est ce même Ping qui avait dit en 2010 que le Gabon allait bien et que monsieur Ali Bongo était un bon président, mais comme n’ayant pas obtenu le poste qu’il voulait il devient opposant. Une telle personne ne s’oppose pas au système mais plutôt à l’individu qui est monsieur Ali.Tu pose la question de savoir qui est ce monsieur? je te dirais que c’est un gabonais soucieux de son pays et qui n’a jamais volé ce Gabon comme l’a fait ton étalon Ping.Ce qui est décevant c’est que au Gabon personne ne peut plus poser une action libre,juste et bien sans qu’il ne soit considéré comme bongoiste. Alors, qu’entends tu par bongoiste et te réfère tu à quoi pour dire  » voici un bongoiste « 

    • Ozavinoga77 dit :

      Comment renverser la machine du parti au pouvoir si lors de l’élection présidentielle il y a une multitude de candidats qui se réclament du changement? C’est une élection à un seul tour. En l’état actuel, se maintenir comme candidat, c’est faire le jeu du parti au pouvoir.
      Je ne suis pas un pro-Ping, encore moins un pro-PDG. Mais il est un constat simple pour la majorité des Gabonais, Mr Ping a une stature d’homme d’état reconnu par la communauté internationale. Je suis juste réaliste. Peut-être je me trompe, mais Mr Minlama n’a-t-il pas été nommé Président du CND par le Président de la République?
      Que fera t-il une fois élu? Ne fera t-il pas le pigeon voyageur pour se faire connaître auprès de la communauté internationale? Acceptera t-il une remise en question du statut du Chef de l’état et la limitation du mandat présidentiel à 5 ans renouvelable 1 fois? Et que sais-je encore?…J’en doute fort. Entre la peste et le choléra, difficile de choisir. Entre Ping et Minlama, je préfère le politicien en fin de carrière qui, porté par le peuple en quête de changement, nous fera changer de paradigme au préalable.

      • Alexandre dit :

        cher Ozavinoga77. tout d’abord sachez que ce n’est pas le Président de la République qui a crée l’OND. L’OND est une ONG créée par Monsieur MINLAMA lui même. de plus il n’a pas besoin de se faire connaitre par la communauté international car il l’est déjà. l’année passée encore il a été choisi par les USA pour un programme politique, lorsqu’il y a des crises au niveau national l’OND fait parti des organes gabonais que les médiats internationaux contactent pour avoir des informations sur le climat qu’il prévaut aussi, le 30 Décembre dans une conférence de presse il a bien évoque la limitation de mandats. vous avez toutes vos raisons de choisir le candidat que vous voulez mais renseignez vous bien avant d’ouvrir des sujets que vous ne maîtrisez peut être pas.

  8. Stephen Owen dit :

    Pourquoi pas lui? Réponse, il n’est pas affilié à la Cathédrale des repentis canonisés de Sobraga dont l’évêque est Zacharie Myboto, le vicaire général es est le seul père adopté du Gabon, Paul Marie Gondjout, et la mère supérieure de la congrégation des cougards, Chantal Myboto… Bongo… Gondjout…

  9. missive dit :

    Tous les opposants la vont être candidats? Voilà pouquoi les bongo gagnent toujours car vous aussi avez chacun des gros yeux et des gros ventre qui cherchent que ke pouvoir et l’argent.
    Il va vous mettre dedans encore en 2016 car vous ne comprenez tien et vous aussi n’avez pas l’amour du pays. Mawa pitié triste

    • Alexandre dit :

      depuis des année le Gabon a toujours eu des candidatures multiples et le PDG n’a jamais gagné, je vois pas pourquoi vous pensez que c’est la candidature unique qui est la seule opportunité de battre le PDG. si Ali est vraiment détesté par les Gabonais et qu’ils veulent le changement ils ne le voteront pas candidature unique ou pas.

  10. jean -jacques dit :

    Ceux qui pensent que Ping est devenu ce qu’il est aujourd’hui c’est grace à la famille Bongo c’est quelque qui devrait avoir honte d’ouvrir sa bouche. Ali fait tout pour qu’il soit au cabinet, aujourd’hui il insulte Ali, en venant au cabinet si malin qu’il est il capture la soeur d’Ali, sans arrêter continue sa ruse met les enfants à la soeur d’Ali pour assoir son pouvoir, c’est un vra maquivel, c’est quelqu’un commeça qui rêve devenir president? son passé est aussi noir qu’on imagine.

  11. LEFLIC dit :

    Je trouve complètement absurde cette initiative. A la limite, je pense que c’est une instrumentalisation des tenants du pouvoir. Ce gars, je l’ai toujours estimé mais là,je crois qu’il vient de foutre en l’air le peu d’estime que beaucoup comme moi avaient en lui. Le problème ce n’est pas d’avoir l’intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles mais celui de se précipiter en l’annoçant aussi tôt et surtout avec un discours que j’ai trouvé presque incohérent.

  12. nfufup dit :

    je pense que le gabon a besoin de personnes jeunes et ùmotivéed ne tuez pas le destin des autres .qui vous dit que dieudinné n sera pas élu président laissez le temps faire

  13. l'observateur dit :

    et où est le probleme?? tous les gabonais sont libres de se présenter à n’importe quelle election qu’il souhaite tant que la loi le lui permet.
    les commentaire du genre « pourquoi lui » ne sont vraiment pas approprié et surtout inutiles.

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