Le rapport du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) vient de rendre public son rapport sur l’élection présidentielle d’août 2016. Celui-ci regrette un «coup d’Etat contre la démocratie», dont il rend coupable le pouvoir en place.

Georges Mpaga, président du ROLBG, lors de la présentation du rapport, le 11 novembre 2016 à Libreville. © Gabonreview

Georges Mpaga, président du ROLBG, lors de la présentation du rapport, le 11 novembre 2016 à Libreville. © Gabonreview

 

Deux mois après la tenue de l’élection présidentielle au Gabon, le ROLBG a rendu son rapport. Celui-ci est loin d’être tendre avec le pouvoir en place, dont le maintien aurait été rendu possible grâce à «un coup d’Etat contre la démocratie», ponctué par des «crimes contre l’humanité», des «tortures», des «séquestrations», des «arrestations et emprisonnements arbitraires». Les auteurs du document en sont convaincus : «Ali Bongo n’a pas gagné l’élection présidentielle du 27 août 2016.» Ils en veulent pour preuve le fait que «le processus politique lié au scrutin présidentiel de 2016 n’était pas conduit avec transparence, impartialité et neutralité». D’autant que la Cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) et le ministère de l’Intérieur, les trois principales institutions chargées de l’organisation du scrutin, étaient dirigées par des proches du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG). Pas étonnant que ce dernier ait été désigné vainqueur de l’élection, a indiqué le ROLBG.

Quelques invités à la présentation du rapport du ROLBG. © Gabonreview

Quelques invités à la présentation du rapport du ROLBG. © Gabonreview

Selon le rapport qui fait état de «fraudes et manœuvres anti-démocratiques» ayant rendu inévitable la contestation qui a suivi l’annonce des premiers résultats en faveur d’Ali Bongo, c’est Jean Ping qui est «le véritable vainqueur de cette élection». Et si Georges Mpaga, principal auteur du document, est connu pour ses prises de position contre les autorités de Libreville, il assure que le travail abattu, aussi bien avant, pendant et après le scrutin, est «digne de foi». Accusé par certains d’avoir pris fait et cause pour le candidat de l’opposition, le président du ROLBG se défend d’être partisan. «Nous ne l’avons pas fait sur la base d’un parti pris. Il s’agit d’un travail fourni de la société civile, d’autant que nous avons été les seuls à nous rendre sur tous les terrains pour constater les faits consignés dans notre rapport», s’est-il défendu, non sans s’inquiéter de «la crise profonde» née de la réélection d’Ali Bongo et du refus de Jean Ping de reconnaître la victoire du premier.

Pour sortir de cette crise, le rapport du ROLBG fait quelques propositions allant de la tenue d’«un dialogue national inclusif» auquel devra prendre part la communauté internationale au sanctions contre l’Etat gabonais et les personnalités citées parmi les auteurs et commanditaires de la répression de la contestation populaire du 31 août 2016. Le ROLBG, qui dit avoir des preuves de nombreuses exactions du pouvoir en place, entend rendre public à l’échelle internationale son rapport, y compris à la Cour pénale internationale, pour d’éventuelles poursuites.

 
GR

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