Après le déménagement des services du ministère de l’Intérieur au Delta Postal, c’était au tour, vendredi et samedi derniers, du Commandement en chef des Forces de Police nationale de s’installer dans le même immeuble. En attendant la coordination des états-majors des forces de défense et de sécurité et, le déplacement à la cité de la Démocratie, de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap)…

L’immeuble du Delta Postal aujourd’hui. © D.R.

L’immeuble du Delta Postal aujourd’hui. © D.R.


 
Que prépare-t-on ? Que vise donc ce rassemblement au Delta Postal des institutions chargées d’organiser les élections ? Nombreux se demandent si le passage en force n’est pas en train de se mettre en place ? L’opinion a des raisons de s’interroger sur ce remue-ménage. C’est en effet la première fois, dans un pays qui organise des élections multipartites depuis 1990, que le ministère de l’Intérieur qui détient le fichier électoral et la cartographie démographique, la Commission électorale qui désigne les responsables chargés de suivre le déroulement du vote, et les forces de police chargées de la protection des personnes et des biens se retrouvent en un même lieu. Un peu curieux tout de même !
Ali Bongo au Delta postal (ministère de l’Intérieur) pour la remise symbolique de véhicules et équipements informatiques aux administrateurs territoriaux, le 27 juin 2016. © DCP-Gabon

Ali Bongo au Delta postal (ministère de l’Intérieur) pour la remise symbolique de véhicules et équipements informatiques aux administrateurs territoriaux, le 27 juin 2016. © DCP-Gabon


Toutes les «institutions électorales» en un seul lieu : du jamais vu !
Pourtant, ces différentes institutions disposent de sièges plutôt confortables. À l’avenue de Cointet, le ministère de l’Intérieur a des bâtiments tout à fait corrects et fonctionnels. En face du cinéma Le Komo, le Commandement en chef des Forces de Police nationale a un grand immeuble de cinq étages et des bâtiments annexes. Quant à la Cenap, elle dispose d’un beau siège dans le quartier des Hauts de Gué-Gué, précisément au lieu dit Kalikack. Que se passe-t-il donc pour qu’on amène toutes ces institutions chargées des élections, à l’exception de la Cour Constitutionnelle, à aménager au même endroit ? On apprend également de sources généralement bien informées qu’une coordination des états-majors des forces de défense et de sécurité pourrait y être installée dès la fin de cette semaine.
À mettre dans la même escarcelle, le discours du chef de l’Etat devant le Parlement réuni en Congrès le 28 juin dernier dans lequel il affirme reconnaître qu’un dialogue politique est nécessaire, mais «après les élections», comme s’il savait à l’avance qu’il sera réélu. Pour leur part, le porte-parole du gouvernement et d’autres partisans du président Ali Bongo Ondimba ne donnent pas l’impression, à travers leurs déclarations, que c’est à une élection démocratique que l’on doit s’attendre dans une cinquantaine de jours. Qu’est-ce qui peut donc permettre une telle assurance si ce n’est une volonté de tripatouiller les résultats des urnes, une volonté de passer en force, une volonté de plier l’élection avant la date ? Dans l’opinion, il y a des doutes, de la suspicion, des appréhensions.
 «Ils ont décidé d’opérer un passage en force», «le Delta Postal, haut-lieu de la fabrique des résultats»
Les tenants du pouvoir auraient été mieux inspirés de ne pas susciter de la suspicion, de ne pas créer le doute, de ne pas permettre des appréhensions. Toutes choses qui peuvent mener à un embrasement. En tout cas, après toutes ces «mesures de précaution» prises par le pouvoir, quelles seront les autres décisions ? La suspension des communications téléphoniques pendant le scrutin ? La suspension des réseaux sociaux pour «voter» à huis clos ? «Tout ça ne sent pas bon», affirme un ancien secrétaire général du Parti démocratique gabonais. «C’est trop visible, ils ont décidé de passer en force», souligne le politologue franco-gabonais, Hervé Grupaune. Cette stratégie se manifeste aussi, semble-t-il, par la toute récente nomination de personnes réputées proches du pouvoir à la tête des commissions électorales provinciales, départementales, communales et consulaires, ainsi que par la désignation de certains magistrats à la tête des tribunaux et des cours d’appel. «Le jeu ne sera donc pas démocratique», semble regretter un enseignant de l’Université Omar-Bongo (UOB) de Libreville, qui croyait que «tout serait mis en place pour un scrutin démocratique». Il conclut en le dénonçant : «le Delta Postal sera donc le haut-lieu de la fabrique des résultats».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Bonanza dit :

    Qu’esperiez-vous très franchement ? Je rigole quand le prof dit qu’il pensait que l’élection présidentielle de 2016 serait démocratique. Être démocrate est une question d’éducation et non une révélation mystique. Les chiens n’élèvent pas les chats, tout comme ils ne les mettent pas au monde. Je ne connais aucun régime de ce type dans l’histoire de l’humanité qui ait été renversé par les urnes. Ali mise sur des précédents célèbres, Bachar El Assad, Denis Sassou Nguesso, et bien d’autres. Lui il est prêt pour aller au feu, mais vous autres gabonais, y êtes-vous déterminés à y aller contre lui? Telle est l’équation qu’il vous pose. Tout le reste, DTE et autres stratégies ne sont que distractions et fanfaronnades. Ali est déterminé à bousiller tous ceux qui se mettront entre lui et son héritage (le Gabon). La vanité est le péché préféré de Satan concernant l’être humain. Tous ces leaders de l’opposition pensent que les règles du jeu vont subitement changer par le simple fait qu’ils sont de l’autre côté aujourd’hui. Mais Qu’ils se souviennent de leurs postures d’autrefois, et ils comprendront ou se rendront compte de la détermination du pouvoir à se succéder à lui-même. On ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs, c’est tout ce que je peux dire. Attendons tranquillement qu’on nous mène à l’abattoir. Si ces gens n’ont pas de plan B, dans ce cas qu’ils laissent les gabonais tranquilles, et ne se présentent même pas à l’élection. A bon entendeur S….

    • Rhody Junior dit :

      Parfaitement d’accord avec vous…
      Nous voyons ce qu’il est entrain de faire…
      Et nous que faisons nous en conséquence? telle est la question.

    • Graig Maboule dit :

      Ping lui a un plan B, et même un C! il a juste besoin de gagner cette election par les urnes! les vrais resultats sortis des urnes, cette fois seront respectés, croyez moi, M. Bouanza! Si Ali s’entête, c’est si pieds sous-terre qu’il se retrouvera… et sa famille malheureusement sera malmené en son absence et sommé de tout restituer aux Gabon et aux gabonais qu’il a voulu massacrer!
      Cette fois, Ali va trouver plus fort, sauf sil l’enferme avant! Meme là aussi, avant qu’il ait mis son plan à executuion, Ping sera informé et s’en detournera!
      C’est un vrai jeu de cash-cash et de casse-tete chonois qui vient de commencer! seul survivra qui est plus malin!
      WAIT & SEE

  2. CANTON LEYOU dit :

    C’est incroyable pauvre Gabon, mais nous sommes dans quel pays ou dans quel monde?
    Patriotiquement.

  3. zobolus dit :

    @Bonanza
    je suis parfaitement d’accord avec toi. Ali montre chaque jour qui passe qu’il se prépare à en découdre avec quiconque lui fera barrage. Mais en face il trouvera les Gabonais.

  4. oulabou dit :

    Si mes yeux sont encore en bon état , je pense apercevoir ya Mboumbou et Mata. Or qui sont ces deux personnages en matière d’élection au Gabon? La réponse saute aux yeux.

  5. Petit Piment dit :

    La CENAP regagne son bunker de la Cité de la démocratie #Gabon. Stop aux mensonges

    • imagine2016 dit :

      La CENAP a regagné son bunker de la Cité de la Démocratie?
      hé Petit Piment, à côté là seulement?
      Non, c’est trop près de nous, le bunker aurait dû être transporté au ciel, à Mars, Jupiter, dans un endroit inaccessible aux patriotes,
      tu vois non?

  6. La Torche dit :

    Excellente analyse du processus électoral en cours. En effet, le « fanfaronnage » actuel de l’opposition n’entamera en rien la mise en place de la diabolique élection présidentielle avenir. Le pouvoir poursuit au nez et à la barbe de toute l’opposition disparate et du peuple épris de démocratie et d’alternance ses artifices de fraude. Un plan B, OUI, il le faut. Celui-ci pourrait être par exemple, la Fédération de toute l’opposition autour d’UN CANDIDAT UNIQUE démocratiquement choisi. Ce qui est improbable, me semble-t-il, du simple fait que les égocentristes des candidats déclarés de l’opposition sont plus grands que les intérêts du peuple et de la Nation. D’ailleurs, tous ces « pseudo-opposants » ne sont-ils pas issus du même moule, le PDG ? A eux de de nous faire la preuve de leur réel dépassement des vieilles pratiques d’égocentrisme. LE PEUPLE VOUS ATTEND ou M..DE !!!

  7. Ngouss mabanga dit :

    A la guerre comme à la guerre!

  8. Hervé dit :

    @GR.
    Merci pour cet article. Il a le merite d’attirer l’attention des acteurs Nationaux et Internationaux sur l’enjeux majeur du 27 Aout prochain.
    Il semblerai que l’hypothese d’un scénario catastrophe ne soit plus a écarté.
    Patriotiquement.

  9. Jean nzela dit :

    Le gouvernement gabonais dote ses institutions des infrastructures modernes et solides

  10. Makaya dit :

    Quand on dit que cela ne sert a rien d’aller a ces elections.
    Les leaders de l’opposition doivent se focaliser sur la disqulification d’ali car il est ineligible et devrait etre en taule pour faux et usage de faux et parjure a la nation.
    Ils doivent s’accorder de ne pas se presenter comme candidat avec ali pour adversaire sinon il vont juste donner du credit et de la legitimite a ce deuxieme holp-up electoral qu’il prepare en plein jour sous nos yeux ebahis.

  11. Bouka Rabenkogo dit :

    MON PROJET DE SOCIÉTÉ ET MON PROGRAMME
    « JE SUIS CANDIDAT DU PARTI DÉMOCRATIQUE GABONAIS »
    Dans un précédent post, je vous informais qu’Ali BONGO a pu obtenir par ses méthodes à lui, un acte de naissance. Peuple gabonais, le rôle de la CENAP n’est pas de vérifier la qualité des pièces constitutives du dossier à la candidature. La CENAP n’en vérifie, rien que la conformité. Ali BONGO est le candidat investi par son parti politique, qui se retrouve être aussi le mien. Ali BONGO s’est disqualifié lui-même, en déclarant au monde entier sur RFI France 24, dans une émission du Franco-camerounais Alain FOKA, que ses papiers d’identités sont FAUX. Ali BONGO est donc inéligible. MAIS IL EST CANDIDAT. Peuple gabonais, nous avons laissé impunément Ali BONGO terminer comme si de rien n’était son mandat, confirmant ainsi sa légitimité sur le plan international. Ali BONGO a donc le droit de poser comme tout citoyen sans reproche, sa candidature à la magistrature suprême. TOUT EST DE NOTRE FAUTE. Par laxisme, par complaisance et pour beaucoup, par cupidité. Nous avons nous même rendu notre Pays la risée des Etats dits civilisés car, les institutions en charge de la destitution ne se sont pas exécutées depuis sept (7) ans. Nous sommes tous complices du PARJURE. Moi Michel BOUKA RABENKOGO commissaire CENAP à l’élection présidentielle de 2009, mon nom a été utilisé par madame Marie Madeleine MBORANTSUO, en sa qualité de présidente de la Cour Constitutionnelle, pour déclarer et affirmer faussement au monde entier, qu’Ali BONGO fut selon moi, vainqueur de l’élection présidentielle. Je suis donc par conséquent, celui qui a le devoir de rendre inéligible la candidature d’Ali BONGO. Inéligibilité reste notre seul et unique recourt pour empêcher pacifiquement Ali BONGO de concourir et d’embraser notre Pays. J’invite alors, tous les Patriotes épris de PAIX et de JUSTICE, à structurer et organiser ma candidature, qui n’a qu’un seul et unique objet : DISQUALIFIER ALI BONGO. C’EST MON PROJET.
    En réponse à Floria Okanda qui m’a demandé hier, mon projet de société. Chère petite sœur, les projets de sociétés de campagnes politiques ne sont qu’une lubie. Des rêves éphémères inaccessibles, des fantaisies issues d’une masturbation cérébrale juvénile. Je ne m’inscris pas dans les formats et les stéréotypes. Tout « PEUPLE SOUVERAIN » à la devoir de disposer de sa méthode, de sa propre démarche distinctive, structurelle, organisationnelle et fonctionnelle. L’ère n’est plus au copier-coller. Au soir de la Victoire, nous prendrons trois (3) décrets présidentielles :
    – Décret N° 1 : Dissolution et suppression des partis et associations à caractère politique en République Gabonaise. Tout concourt à une élection quelconque devient libre et unipersonnelle.
    – DÉCRET N° 2 : Convocation de la « CONFÉRENCE NATIONALE SOUVERAINE ». Cette Constituante permettra au peuple gabonais de s’approprier toute sa SOUVERAINETÉ.
    – Décret N° 3 : Le Mazouna (FANG) est décrété : LANGUE NATIONALE.
    Pendant les trois (3) mois que durera la CONSTITUANTE, l’Etat gabonais mettra à la disposition de tous les garants et détenteurs certifiés de nos rites et coutumes souillés, salis par soixante trois ans de médiocrité, tous les moyens financiers et matériels nécessaires, pour laver et nettoyer les mécanismes distinctifs d’interaction avec la divinité, que NZAMBE KANA (DIEU) a mis gracieusement notre disposition : MELANE, ABANDJI, ELOMBO, IBWOUIRI, MBIRI, FOUANGANGA, DJOBI LUMBU, DISUMBA, MISSOKO, SENGEDIA, NGONDET, MIYOBA, NDEYA, TAO TAO, MBOUMBA YI YANO, DJEMBE, GNEMBE, IVANGA, OKOUKOUE, MANGUMBA, NYEMBE, MONGALA, YASI, INDO, NGIL, NDJOBI, OMWIRI, BODI, MUKU, MWETI, MWIRI, MWELI, BYERI,
    LA RESTITUTION : PROGRAMME DIVIN POUR LE MILLÉNAIRE.
    C’EST MON PROGRAMME.
    *L’Esprit-Saint illumine le Gabon*
    # JEAN PING EST LE PRÉSIDENT #
    « Fin de la théâtralité »

  12. nzam ata dit :

    Voilà lundi 11juillet prochain Ali Bongo devrait aller déposer sa candidature à la CNAP. Maintenant des compatriotes vont l’accompagner à l’occasion au non de la peur ou pour réaffirmer la soumission à un homme au détriment de son pays.Le fils de Bongo ne saurait avoir un deuxième mandat.Mais ceux qui soutiendront son initiative devraient savoir qu’ils auront tourner le dos à leur pays .Et pour cela y a un prix à payer quelque soit la durée de la nuit.

Poster un commentaire