Se fondant sur de grands agrégats, le ministre de l’Economie  se veut dithyrambique quant à l’action du président de la République, prédisant même sa victoire prochaine.

Régis Immongault, ministre de l’Economie. © D.R.

Régis Immongault, ministre de l’Economie. © D.R.

 

Se livrant à un bilan économique du septennat finissant, le ministre de l’Economie s’est fendu d’une tribune libre dans le quotidien L’Union du 16 juin courant. Enjambant la prochaine présidentielle sans craindre de se voir accusé de triomphalisme ou de militer pour des arrangements d’arrière-boutique loin du suffrage universel, Régis Immongault y affirme : «Le mandat présidentiel qui va s’ouvrir devra donner, sous la direction d’Ali Bongo, une impulsion nouvelle pour franchir un cap dans le développement d’une économie forte, diversifiée et d’une prospérité partagée». «L’échéance électorale de 2016 est décisive pour confirmer l’engagement irréversible du Gabon sur le chemin de l’émergence. La réélection du chef de l’Etat est la condition indispensable à l’engagement d’une nouvelle impulsion décisive», plaide-t-il.

Tout au long de son texte, Régis Immongault se fait dithyrambique : «Alors que l’élection présidentielle approche, tous les Gabonais peuvent regarder avec fierté les résultats obtenus durant les six dernières années», écrit-il, déclinant un ensemble d’agrégats économiques, notamment le Produit intérieur brut (PIB), qui a crû de 32%  entre 2010 et 2015 ; le PIB/habitant, qui a augmenté de 14% ; le taux de croissance, qui a dépassé les 5% sur cette période ; ou encore la hausse du taux de croissance du secteur pétrole à 7,9%.

Bien le Gabon n’ait nullement bénéficié de la croissance africaine sur la décennie 2000, le ministre de l’Economie soutient que la tendance s’est inversée en 2010. «Sur la période 2010-2015, la croissance gabonaise a surperformé la croissance de l’Afrique subsaharienne, le PIB croissant de 5,7% dans notre pays, contre 4,9% pour le continent dans l’ensemble», affirme-t-il, prétendant que tout ceci n’a pas eu de répercussions sur le coût de la vie : «Depuis 2009, le niveau général des prix a augmenté en moyenne de 2% par an, soit un niveau d’inflation tout à fait satisfaisant et compatible avec un effort de préservation du pouvoir d’achat des Gabonais», assène-t-il.

Pour Régis Immongault, la situation idyllique qu’il décrit est le fruit de la vision stratégique d’Ali Bongo et de la diversification de l’économie, jusque-là tributaire de la rente pétrolière. «Depuis 2009, la valeur de nos exportations non-pétrolières a augmenté de 15%, passant de 550 milliards à 630 milliards de francs CFA», se félicite-t-il, feignant même de croire que le «Gabon vert» porte des fruits.

Dans le même sens, le ministre de l’Economie se satisfait de l’envol du «Gabon industriel», avec un accroissement de 22% des exportations de manganèse entre 2009 et 2015 ; le démarrage de la production du complexe métallurgique de Moanda ; le développement d’unités agroindustrielles avec les usines de transformation d’huile de palme d’Awala (région de Kango) et Mouila.

Même analyse du «Gabon des services». Régis Immongault vante une croissance moyenne de 9% dans les transports et les télécommunications, fruit du renforcement des infrastructures. En gros, il affirme que le secteur hors-pétrole repose sur un effort d’investissement considérable. «En 2008, les investissements publics-privés représentaient moins de 22% de la richesse nationale. Ce taux a atteint près de 38% en 2015 (…) Cet effort majeur est le gage d’une économie forte, compétitive et diversifiée dans l’avenir», proclame-t-il, indiquant que tout ceci a motivé la mise en place du Pacte social.

Par ailleurs, s’il reconnaît que la dette publique a augmenté depuis 2009, le ministre de l’Economie estime cependant qu’elle est maîtrisée, «même s’il de convient de reconnaître qu’avec la chute du PIB nominal (…) nous observons la dégradation des ratios d’endettement». Autant dire que pour Régis Immongault tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pouvait-il dire autre chose ? En sa qualité de ministre de la République, ne gagnerait-il pas à ne faire que son travail et laisser ce genre d’exercice aux universitaires voire aux membres du cabinet présidentiel ou du secrétariat exécutif du PDG ?

 

 
GR
 

27 Commentaires

  1. GABAOCONSCIOUSSNESS dit :

    BRAAAAVVOOOOOOOOOO, DISTRACTIONS !!!! Monsieur le ministre,
    Le PIB est l’indicateur le plus conteste dans nos economies africaines tant elles ne sont pas structurees. Il faudrait que les criteres des « agents economiques » soient quantifiables et « normees » par un organisme de comptabilite ou de statistiques afin que le model theorique de quantification choisi soit pertinent (model micro ou macro economique)…Qui fait cette estimation du PIB quand on sait que les principaux agents economiques sont les menages (foyers) Gabonais ? Mesure -t-on son veritable pouvoir d’achat ? A-t-on une reelle incidence sur les couts, les prix des produits de consommation importes ? Nous sommes dans un contexte inflationnel dans lequel les causes de hausses des prix sont souvent les ententes tacites entre commercants et les taxes douanieres et fiscales qui sont souvent incoherentes.

  2. Jean Cruz (Canada) dit :

    Une économie, qui va bien, est marquée par une création soutenue d’emploi, l’accroissement des recettes fiscales, la création et l’implantation d’entreprises, etc. Voici les éléments d’analyses que l’on considère en finances publiques ou macro-économique. De plus, en économie ouverte, le marché est témoin de l’embellie économique d’un pays; ce qui se remarque l’afflux d’investisseurs en quête de rendements élevés. Mais est-ce cela le cas actuellement au Gabon? Pourquoi le ministre des finances sent-il le besoin de défendre le bilan, tellement positif qu’il ne parle de lui-même?
    Si le niveau de chômage a été royalement ignoré, en finances publiques les données sont têtues. L’approche du ministre est du domaine de l’analyse financière optimiste d’une petite entreprise. Si les agrégats globaux font défaut ici, il nous revient les nombreuses décotes des agences de rating.Et ces faits ne corroborent nullement l’embellie évoquée. Quand le FMI, la banque mondiale, la Coface signalent des indicateurs économiques au rouge, on est loin d’acheter la salade du ministre.
    A Wall Street, une entreprise performante est récompensée par le prix de son action en bourse. L’action du Gabon, si elle serait actuellement en bourse, aurait été dite de pacotille.

  3. LIBOTA WONGO dit :

    Les ba Régis là vont fuir ce pays quand le fusil va changer d’épaules. Continuez votre saupoudrage, ça va finir bientôt.

  4. Math dit :

    J ai trouve l analyse objective. Il a mis en exergue ce qui a marché et reconnu les insuffisances. Il serait souhaitable de publier toute la tribune

  5. Lukombo dit :

    Regis,tu as été incapable de dresser le bilan d’ali lors du débat africain sur RFI le 12 juin . , Fabien Owono Essono et Jean Gaspard Ndoutoume Ayi vous ont « Gaspillé  » comme on dit au quartier , à tel point que ali bongo a été obligé de faire une pseudo visite de chantier pour dire que vouz avez bitumé 730 km de route .

    Trop tard, le monde entier a suivi sur RFI, le ministre gabonais de l’économie venu participer à une émission sur le bilan économique de son chef et qui a été incapable d’avancer un seul vrai chiffre au motif qu’il n’avait pas son ordianateur à côté de lui ,une vraie fuite en avant alors que ceux d’en face qui n’avaient ni ordinateur, ni tablette, avaient des arguments crédibles pour démmontrer au monde entier votre échec et c’est désormais chose faite, le téléchargement de l’émission a battu les records .

    Vous aimez le quotidien l’Union parce que là bas,les journalistes du quartier ont peur de vous poser les vraies questions et laissent des gens comme vous débiter des mensonges.

    Finalement, Alain Foka vous a rendu deux grands service au peuple gabonais
    1) L’avoeux sur les faux papiers
    2) Le monde entier est désormais au courant de votre bilan catastrophique

  6. La Fille de la Veuve dit :

    Immongault à choisi le monologue à l’Union pour sa session de rattrapage. Il va devoir également aller à la RTPDG puisque cela ne va pas suffire.

  7. le moins âgé au grade le plus élevé dit :

    Monsieur Immongault, après la leçon administrée par Monsieur Ntoutoume Ayi lors de votre debat sur les antennes de RFI, vous gagneriez à faire profil bas, car à aucun moment, vous n’avez pu démontrer aux gabonais, la bonne santé de l’economie gabonaise comme vous l’affirmez dans vos monologues quotidien, oui monsieur, votre analyse a été pesée, mesurée, et jugée nulle. les comptes de l’état ne sont pas approuvés par la cour des comptes depuis 2009, on parle de croissance quand même on observe une baisse des recettes fiscales, un hausse du chomage et des entreprises qui ferment quel est donc le moteur de cette croissance? notre economie se porte tellement bien que nous empruntons à 6.5% quand nos voisins supposés moins nantis empruntent sur le marché monétaire à des taux moins élevé.

  8. MrGabao dit :

    Mr le ministre, qu’en est-il du chômage, notamment des jeunes ??! Les agrégats que vous mettez en avant ne mesurent pas la réalité vécue par le peuple qui souffre pendant vos élucubrations abjectes !!

  9. Le citoyen libre dit :

    Il est tout simplement mal ce ministre.

  10. KOUMBWAMI MA-FWAT dit :

    Le ministre de l’économie a finalement retrouvé ses chiffres, perdus le 12 juin dernier sur les ondes de RFI, qui lui permettent aujourd’hui de mieux nous montrer le soleil qui brille dans le ciel gabonais. Aucun nuage donc ? Si, quand-même ! Un petit, un tout petit nuage : l’augmentation de la dette… Finalement, non… pas de nuage, la dette est maitrisée… Dormez, brave gens ! Dormez avec assurance ! Le prince et son gouvernement veillent sur vous…

    Il ne faut pas reprocher au « soldat » du prince son entêtement à nous dire (et non pas convaincre) que tout va globalement bien dans notre pays. On voit mal un ministre dresser un sombre bilan du gouvernement auquel il appartient. C’est d’abord à une forme de cohérence et à la solidarité gouvernementale auxquelles se plie Régis IMMONGAULT, avant de se battre pour sa pitance. Et puis, difficile de s’acharner sur quelqu’un dont le propos est loin d’être belliqueux et outrancier.

    Et pourtant, la réalité est bien là, celle d’une économie en berne, d’une société en souffrance et d’un pouvoir prédateur et féroce, qui n’a pas souvent manqué de donner des signes d’incompétence. Sinon, pourquoi tant d’entreprises cessent-elles leurs activités ? Pourquoi cette crispation ambiante dans la société civile ? Pourquoi tant de ruptures dans parti au pouvoir ? Pourquoi tant d’agitations autour de la situation administrative du prince ?

  11. Gee Mc Goop dit :

    Ouuuuf un miracle. C’est pas Jesus qui a ressucite une fois de plus mais Monsieur le Ministre qui a pu ouvrir son ordinateur portable et sortir les chiffres qui s’y trouvaient.

  12. Masuku dit :

    Mr le ministre, merci d’avoir enfin retrouve les chiffres après le debat de RFI. Nous allons analyser et comparer avec la realite, les faits quoi. A votre prochaine sortie, rassurer d’apporter votre ordi car il y aura des questions sur ces chiffres.

  13. J.D. Mathias Manganguéla dit :

    Bonjour,
    Pour une comparaison statistique de l’économie gabonaise plus détaillée, merci de faire un tour sur FocustatGabon.com, le carrefour des données économiques, financières et sociales sur le Gabon.

  14. Alexia dit :

    Merci monsieur le ministre les chiffres que vous avez fait ressortir nous démontre les efforts et la volonté du President ABO d’emmener le pays au sommet de son développement

  15. GABAOCONSCIOUSSNESS dit :

    Monsieur le ministre,

    Qui valide avec vous ces PIB ?
    En Francais facile, les criteres d’evaluation du PIB, nottament chez nous, prennent en compte des notions simples telles que la valeur de richesse produite et detenue par les differents agents economiques, le volumes d’achat ou de transactions,le niveau de consommation, les autres revenus/depenses y compris leurs corrollaires qui sont l’employabilite, le pouvoir d’achat des menages,…
    Avant de donner une valeur du PIB (qui reste l’indicateur le plus conteste et est de moins en moins utilises dans les pays developpes) , il faudrait simplement expliquer l’evolution de chacun des facteurs entrant dans son estimation.
    1.) Qu’en est -il des revenus de la plupart des entreprises installees au Gabon : Fuite des capitaux a l’etranger, evasion fiscale, absence d’investissements structurant, absence de controle de l’etat car des revenus sont directement verses aux « siegeurs » des conseil d’administration.
    2.)Qu’en est -il des revenus des activites salariees ou des activites liberales : La plupart des activites dites liberales sont tenues par des etrangers qui echappent a la retention de leurs revenus sur le territoire car des volumes de capitaux sortent du terrotoire en echappant aux taxes, aux retenues et a l’investissement (d’ou l’emeregence des banques telles que ORABANK, UBA, dont le sport est la fuite « propre » des capitaux), quant aux activites salariees, la plupart des entreprises organisent une optimisation fiscale pour ne pas payer des impots. A ce propos beaucoup de salaries sourtout expatries travaillent dans l’illegalite la plus totale.
    3.) Qu’en est -il de la maitrise des Prix ? La consommation etant un facteur primordial du PIB (surtout du PIB par habitant), l’etat n’as aucun cintrol sur les hausses ou les baisses des prix, la direction de la concurrence se contente de signer a longueur de journee des baremes de prix moyennant un paiement. il n’ya aucune politique de maitrise des prix.
    4.) Qu’en est -il de la fiscalite ? Il faut reconnaitre qu’un effort de modernisation de notre administration fiscale a ete fait. Malheureusement le copinage et le clientelisme a le tete de l’etat font que parmi les plus gros producteur de richesses, beaucoup ne paient pas le vrai impot correspodant a leur richesse (qques exemples : Le groupe sogafric, le groupe ceca gadis, prix import, Olam,….) . Ces entreprises faisant souvent partie de la nebuleuse delta Synergie.
    5.) Qu’en est -il du chomage ? L’employabilite ? Nombre de postes etant disponibles, il manquerait de candidats gabonais soit disant bien formes pour occuper ces postes. Qu’est qui a ete fait pour ameliorer cet employabilite ? En moyen de formation ? est a la fin du mandant que l’on monte un programme d’egalite des chances ? Le systeme a t’il pense a construire des vrais centre de formation et de perfectionnement. Qu’en est-il des centre de formation des fonctionnaire (ENA, IEF,EPCA,ENAM,…) ils tombent en desuetude car le gouvernement se concentre dans des programmes et immobiliere de bord de mer et des stades. En 7 ans, Port gentil n’as pas vu une seule ecole superieure, dans une ville ou nous avons tant d’enjeux eonomiques. L’institut de formation du Gaz et petrole est l’oeuvre de la PID (geree par Total) et qui a ete dimensionnees (simple centre de formation formant des operateurs) par Total qui ne souhaite pas qu’il y ait une vraie ecole qui forme des cadres Gabonais pouvant remplacer la plethore d’expatries qui remplissent les compagnies petrolieres et para petrolieres.
    En ce qui concerne la resorbtion du chomage, quelle statistique avons nous vraiment ? Des autorisations de travail sont delivrees par centaine au ministere du travail et par le CEDOC pour des emplois basiques a de nombreux expatries. Qui controle tout ca ? Regardez somplement dans le secteur prive, la proportion de locaux qui ne depasse parfois pas 65% sauf si il s’agit d’emplois de manoeuvres. A ce titre prenez deux gros employeurs en termes d’effectifs , SATRAM et SGS, vous vous rendrez compte du taux de locaux dans ces effectifs.

    Nooooooooon Monsieur le ministre s’il vous plait, ayons un veritable amour pour le pays et non pour une personne. Le mensonge est l’apanage des hommes de pouvoir, OK. mais faites les choses dans les regles de l’art. Quand vous mentez plus que vous ne travaillez ou vous ne changez les choses, cad que la il ya un probleme…

  16. Gabon en éveil dit :

    On dirait que le pays compte merveilleusement bien plus d’âmes éclairées qu’il n’y paraît! Et comme disait mon aïeul, « Au pays des bien-voyants, les borgnes finiront bien par ne plus se prendre pour des rois ». Et si l’heure était entrain de sonner? TIC TAC…

  17. Jean Charles dit :

    réélection du chef de l’Etat est la condition indispensable à l’engagement d’une nouvelle impulsion décisive.

  18. Jean dit :

    La réélection du chef de l’Etat est la condition indispensable à l’engagement d’une nouvelle impulsion décisive»

  19. Didier Weng dit :

    Les statistiques des dots versees par les personalites gabonaies pour epouser une femme seraient un plus Mr Le ministre.

  20. TAOproduction dit :

    Je me demande si les gouvernants du Gabon vivent dans le pays même que nous. Je me demande où ils vont chercher tous ces bons chiffres sur l’économie du pays. Rien de tout cela ne se ressent dans le quotidien des gabonais. Pire encore, même le fonctionnement normal des administrations n’existe plus depuis 3 ou 4 ans. Elles manquent du minimum, faute de budget de fonctionnement. Vous vivez dans quel Gabon?

  21. PauvreGabon dit :

    Affligeant, Brouillon, Piètre prestation du Ministre. Mais comment font-ils pour devenir ministre ? Le Gabon est bel et bien dirigé par des incapables.

  22. Alain dit :

    Je croyait ce Regis trop fort.Mais il est à l’image de tous les bras cassés (otando,mavioga,moudounga,…….)

    qui entoure le tres lumineux Ali et son émergence vinaigrette.
    La baisse de la note du Gabon par les deux agences de notation Moodys et Fitch sont des preuve que notre pays va mal.
    Arrestez de nous prendre pour des idiots cher ministre.

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