Six mois après la présidentielle au Gabon, le rapport des observateurs de l’OIF n’a pas encore été rendu public. Le mouvement citoyen Tournons la page a récemment interpellé la Secrétaire générale de l’OIF sur la question.

Des membres de la mission d’observation de l’OIF en compagnie Marie Madeleine Mborantsuo, à Libreville, en août 2016. © Twitter/Christophe Frassa
 

L’Organisation internationale de la francophonie(OIF) aurait-elle des choses à cacher au sujet de l’organisation et du déroulé de l’élection présidentielle du 27 août 2016 au Gabon ? Au sein du mouvement citoyen transcontinental Tournons la page, l’on s’inquiète du mutisme de l’organisation.

La campagne regroupant des membres de la société civile d’Afrique et d’Europe, dans le but de promouvoir la démocratie sur le continent africain, s’interroge sur la longue attente liée à la publication du rapport de la mission d’observation dépêchée dans le pays il y a six mois. Un rapport qui, avait promis l’OIF, devait être «produit à l’intention de la Secrétaire générale, assorti de recommandations concrètes devant contribuer à l’organisation d’une élection présidentielle libre, fiable, transparente et inclusive». Jusqu’à lors, le document se fait toujours attendre.

Des membres de Tournons la page (haut), et des observateurs de l’OIF, dont Christophe-André Franssa (1er en partant de la droite), le 27 août 2016 au centre de vote de Lalala dans le 6e arrondissement de Libreville. © D.R. et Twitter/Christophe Frassa

Pourtant, à travers les réseaux sociaux, des membres de cette mission d’observation ont déjà félicité la réélection d’Ali Bongo et tirer leur chapeau au président de la République, pour l’organisation de la dernière Coupe d’Afrique des nations (Can) de football jouée au Gabon, a fait remarquer le mouvement dans une lettre adressée récemment à Michaëlle Jean, le Secrétaire général de l’OIF. Lettre dont Marc Ona Essangui, Secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest, est l’un des signataires avec Laurent Duarte, coordinateur et porte-parole de Tournons la page.

Dans cette lettre envoyée il y a deux semaines, le mouvement citoyen exprime à Michaëlle Jean son incompréhension devant les «prises de position» de certains membres de la mission de l’OIF. Il ne manque d’ailleurs pas de faire remarquer que certaines de ces positions, notamment celles de Christophe-André Frassa, sénateur (Les Républicains) représentant les Français de l’étranger, peuvent apparaître comme «une provocation pour les victimes et leurs familles», «compte tenu de l’impunité dont bénéficient les responsables de la répression post-électorale».

D’autant que la position officielle de l’Organisation sur la dernière présidentielle au Gabon n’est pas encore connue. Dès lors, Tournons la page, après avoir interrogé la SG de l’OIF sur divers sujets allant de la date de publication du rapport à la traque des opposants au Gabon en passant par le rapport de «critique» des observateurs de l’Union européenne, a dit espérer «voir [l’OIF] prendre fermement position sur la démocratie, l’Etat de droit et les droits humains comme le stipule l’objectif premier de la Charte de la Francophonie».

«Nous aimerions croire à une organisation de la Francophonie qui soit enfin au service du développement, plutôt qu’un organe éloigné des réalités quotidiennes des francophones, et en premier lieu des Africains qui, par millions, réclament qu’une page politique se tourne», a adressé le mouvement citoyen à Michaëlle Jean.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Koek lun dit :

    Un train à deux vitesses

  2. OKAZAKI dit :

    Le moment venu, le Gabon devra sortir de toutes ces conneries dont le seul but est nous asservir. Il est inadmissible qu’une organisation supposée entre autre défendre la démocratie devienne le bras séculier d’une bande de dictateurs assassins. Que ceux qui comptent sur le temps pour faire son oeuvre et s’attendent à ce qu’on oublie peuvent toujours rever

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