Affirmant que le pays est dans une «situation intenable», l’évêque et homme politique estime que seule une concertation nationale peut permettre au pays de se relancer.

Mike Jocktane,  le 8 septembre 2015 à Libreville. © Gabonreview

Mike Jocktane, le 8 septembre 2015 à Libreville. © Gabonreview


 
Se présentant comme un «très proche de feu André Mba Obame», Mike Jocktane a effectué sa rentrée politique le 8 septembre courant à Libreville. Revenant sur le climat politique actuel, il a évoqué les maux qui concourent à la déliquescence des valeurs et contribuent au mal-être des Gabonais. Cette sortie a eu le mérite de lui permettre de faire davantage part de son «sentiment sur la situation intenable» vécue depuis six ans. «Une situation qui n’est pas à notre avantage, pour nous les partisans du changement. Une situation qui est disséquée par tout ce que le Gabon compte d’experts en économie et en politique, une situation qui est relayée très largement dans tous relais d’informations et de communication, notamment dans les réseaux sociaux. Mais une situation de laquelle, avec détermination et courage, nous pouvons nous sortir si nous restons déterminés. J’en suis convaincu», a-t-il dit dans son propos liminaire.
L’évêque et militant de l’Union nationale (UN) estime qu’à 11 mois de la fin du mandat du président de la République, «l’état de la nation gabonaise se dégrade de manière irréversible». Il n’en veut pour preuve que la prise conscience de certains hiérarques du PDG. Voilà pourquoi, il en appelle au dialogue inclusif sans tabou. «Puisque nous entrerons bientôt en 2016, année de la future élection présidentielle, je lance un ultime appel à Ali Bongo, afin qu’il comprenne enfin l’urgence de ce dialogue politique. Ce rendez-vous exceptionnel sera l’occasion de discuter enfin, ensemble, des problèmes de notre pays aux plans politique, économique, social et culturel», a-t-il déclaré. Mike Jocktane exclut cependant un dialogue dans le cadre du Conseil national de la Démocratie (CND).
Pour lui, il faut un espace neutre où tous les protagonistes auront leur mot à dire. «Le Gabon a besoin d’une ambition nouvelle. Nous devons lui présenter une offre politique originale. Je plaide donc en faveur d’un nouveau système politique. Les élections de 2016 seront peut-être l’occasion de la recomposition de la vie politique. Nous devrons dès que possible pouvoir nous rassembler autour des valeurs de modernité, d’authenticité, de liberté et de progrès», a-t-il soutenu, indiquant défendre un certain nombre d’idées, notamment la limitation du nombre de mandats présidentiels et le retour au scrutin à deux tours. «Nous sommes nombreux déjà et dans tous les bords politiques à militer pour un régime avec des pouvoirs équilibrés, associant différents acteurs à l’exercice du pouvoir. Un régime avec des élections politiques à deux tours, la limitation du nombre de mandats présidentiels, garantissant au Chef de l’Etat véritablement élu, une légitimité synonyme d’acceptation par le peuple. Le Gabon doit devenir une vraie démocratie avec une présidence de la République forte mais aux antipodes de l’hyper-présidence actuelle, qui confère paradoxalement au président de la République, l’omnipotence, l’irresponsabilité mais la permanence au pouvoir», a-t-il lancé, laissant entendre que sa responsabilité est de proposer un Pacte républicain pour une société plus juste, ouverte, où la différence d’opinion sera considérée comme une source d’enrichissement. Ce faisant, il a indiqué son adhésion au principe de primaires au sein de l’opposition.
S’appuyant sur son statut d’homme d’église et, par conséquent, d’autorité morale, il a expliqué que sa responsabilité lui commande de comprendre non seulement la misère de plus en plus accablante du peuple, mais également les raisons de celle-ci. «L’indifférence complice ne peut plus être une attitude acceptable. J’ai fait le choix de réagir et de répondre», a-t-il martelé, se prononçant pour une action volontaire en vue de «réinventer l’unité nationale, gravement affaiblie, ces temps derniers, par une gouvernance politique fondée sur le règne d’une minorité de nantis défiant la République et son idéal et prônant au contraire et seulement la loi du plus fort». «Je voudrais que pour chaque Gabonaise et chaque Gabonais le dépassement de soi puisse être possible. J’aimerais que le goût de la liberté soit plus fort que la peur de l’échec. Je souhaiterais que vous soyez toujours fiers d’être Gabonais», a-t-il exhorté quelque peu lyrique.
Revenant sur André Mba Obame, il a indiqué que ce dernier a mené avec courage, détermination et patriotisme, le noble combat pour la restauration de la République et la grandeur du Gabon éternel, souvent dans des difficultés extrêmes et ce jusqu’au sacrifice de sa vie. «Le Gabon tout entier a su à l’occasion des obsèques historiques de notre grand leader se rassembler pour lui rendre un hommage plus que mérité», a-t-il fait remarquer, avant d’appeler à la mobilisation générale du «peuple d’Amo pour faire aboutir son ambition dans les délais les plus brefs». «Je l’ai déjà dit et je le dis encore j’irai jusqu’au bout», a-t-il conclu.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Mboula Georges dit :

    La je comprends mieux pourquoi Ping a attaqué Jocktane durant sa tournée, lui refusant le droit d’être candidat. … Jocktane n’insulte nni son parti ni Myboto. ..On qent bien que lui ne reçoit pas l’argent de Pascaline qui transite par Franck Ping

  2. imagine56 dit :

    il a montré tout simplement qu’il avait de la classe
    les injures et autres, c’est pas son truc.
    Bravo Mike tu as été à la hauteur et tes propos ont été une vraie bouffée d’oxygène, ça manque par les temps qui courent surtout dans les rangs de l’opposition où l’injure publique devient l’instrument de mesure d’une certaine opposition
    Bravo Mike

  3. Hatshepsout dit :

    L’heure n’est plus au dialogue car Ali est sourd. L’heure est à la confrontation, c’est la seule option pour que le système change et que les fossoyeurs soient mis hors d’état de nuire à notre pays!

  4. L’appel de Mike Jocktane n’a pas insulté Ping ni un quelconque autre leader de l’opposition il s’est ajouté a l’appel de Barro Chambrier, de Mr Edzodzome Ela.Les chantres de la division permanente du peuple Gabonais, depuis quarante huit ans,pour mieux les remplacer par des étrangers incompétents.Peuple gabonais,notre avenir en dépend. Taisons nos egos unissons nous un court instant pour obtenir ce débat inclusif souhaite pas le plus grand nombre,profitons en pour redessiner notre vivre ensemble et apres ceux qui oeuvrent dans la division et qui y puisent leur essence reprennent leur activité.

  5. loundou dit :

    Je te remercie pour cette sortie. Loin des tintamarre, le Front a des cadres valables

  6. Cassandre de Troie dit :

    Nous autres femmes du Gabon, on aime pas ce genre d’arriviste, parce qu’ils sont déjà trop nombreux pour nos 2,5 millions d’habitants. Djoketani cherche sa voie pour se remplir les poches: il a commencé par se bombarder grand Pasteur ou Eveque; ensuite il est allé parasiter la Présidence de la République au temps d’OBO; il a cru intelligent de suivre la route d’André Mba O.
    Je suis une femme et je vous jure que mon instinct féminin me dit que si demain matin on lui dit de prendre la carte Emergente, il va plus tenir ce discours. Il a des airs de bourgeois et voyage en 1ère classe avec femme et enfants, aux frais des brebis qui suivent ses mensonges.
    A bon entendeurs, mes salutations fraternelles et patriotes

    • Yoldin Mbadinga dit :

      Mme Cassandre de Troie parler pour vous même, il ne faut pas inclure toutes les femmes du Gabon car je suis pas sûre qu’elle soit du même avis que vous. A l’avenir n’ayez plus confiance à votre instinct car il vous trompe Et apprenez à connaître avant de juger cet homme qui jusque là ne veut que le bien de tous, par ricochet votre bien aussi.

      • Obiang dit :

        Il voyage en première classe cela vous pose un problème car vous n’en avez pas les moyens certainement . Vous êtes plus habitué à la calomnie c’est ce qui vous rend malheureuse.
        Je suis tellement outrée par les attitudes que vous les gabonais avez de critiquer sans en connaître les tenant et les aboutissants.

    • Estrella dit :

      Je pense que Mike Jocktane, ne fait pas ce qu’il pour de l’argent. C’est un homme qui prône des valeurs morales et on voit bien l’influence qu’il a eu auprès de feu président Omar qui a reconnu vers la fin de sa vie que Dieu ne leur avait pas demandé de faire du Gabon ce qu’ils en ont fait. Je crois qu’il n’y a point de hasard si le président feu OBO l’a appelé à ses cotés et si AMO a fait de même. Je pense qu’un vrai chrétien ne peut rester insensible à la misère de son prochain. Je salue donc sa détermination à aider le Gabon à sortir de son bourbier. Moi aussi, je suis une femme du Gabon qui pleure sur la mort de nos enfants victimes de crimes rituels et qui voudrait que les valeurs morales, la justice soient restaurés. L’heure est au rassemblement et que les ténèbres disparaissent de cette nation.

    • lepositif dit :

      Cassandre de Troie, je suis tout a fait d’accord, pour une fois avec vous. Mike Jocktane est la parfaite illustration des hommes politiques que je denonce, sauf qu’il a « un truc » en plus par rapport aux autres: il est pasteur, donc DOUBLEMENT ROUBLARD. Quel peuple naif que celui du Gabon!
      Deja un homme dit d’Eglise qui vient se melanger aux gens du monde en plus dans la politique, cet anti-chambre de l’enfer ou tous les coups sont permis est a craindre et on devrait deja s’en mefier. On a vu ce qu’est devenu le plus celebre d’entre-eux 5homme d’Eglise ou de Dieu) Pere Paul Mba Abessole. Mike Joctane, a rejoint Omar Bongo pour le CFA sous l’aile de AMO qui se servait de lui avec son etiquette d’homme de Dieu pour bouffer le vieux dans ses entourloupes dont il avait le secret. C’est ainsi que ce « duo d’enfer » (AMO et Jocktane) ont promis a ABO lors d’un voyage aux USA, la tete de Mengara moyennant un sacre pactole, seulement l’opposition virtuel que je reconnais etre integre, leur a tendu un piege en demandant que leur rencontre soit filmee et du coup…le deal ne s’est pas fait comme prevu, Omar Bongo a attendu recevoir Mengara tout un apres midi de New-York en Septembre 2004…en vain. Et comme vous pouvez l’imaginer, l’argent n’est pas revenu a son proprietaire et pendant ce temps Joctane l’homme d’Eglise n’entendait pas les pleurs de son peuple qui mourrait de faim pendant que lui mangeait a satiete a cote du Roi et attendu la mort de ce roi qui affaimait son peuple pour realiser que ce meme peuple souffrait et comme une partie de ce peuple est naif, il croit en lui. Pitie. Vraiment pitie.

  7. Cassandre de Troie dit :

    Personnellement je n’ai rien contre le jeune homme, que je trouve même bel homme.Je vous fais un aveu: je connais son illustre épouse.
    Dire qu’il y a lieu de se méfier du gars, n’est pas prendre partie pour tel ou tel de l’opposition, ou tel ou tel de la majorité émergente (?), non. Homme d peuple! mon œil! On peut vous conter encore et encore sur le personnage. Mais enfin, chacun fait comme il l’entend.DE toute façon, qui dit qu’il n’est pas le poulain des américains.

Poster un commentaire