Léon Paul Ngoulakia, l’un des candidats à l’élection présidentielle du 27 août 2016,  a déclaré, le 11 août courant lors d’un point de presse à Libreville, que de nombreux éléments ne concourent pas à l’organisation «d’une élection libre et transparente».

Léon Paul Ngoulakia, le 12 août 2016, à Libreville. © Gabonreview

Léon Paul Ngoulakia, le 12 août 2016, à Libreville. © Gabonreview


 
À 24 heures du lancement de la campagne électorale pour la présidentielle gabonaise, Léon Paul Ngoulakia, candidat de la bannière «Patriote et Républicain», a tenu un point-presse d’avant campagne. L’ancien cadre du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) n’a pas été tendre avec le régime.
Des membres de la société civile (Marc Ona Essangui et Aminata Nzomba Ondo) et de l’opposition (Chantal Myboto Gondjout, notamment) ont assisté à la déclaration de Léon Paul Ngoulakia (ici, un peu avant son speech). © Gabonreview

Des membres de la société civile (Marc Ona Essangui et Aminata Nzomba Ondo) et de l’opposition (Chantal Myboto Gondjout, notamment) ont assisté à la déclaration de Léon Paul Ngoulakia (ici, un peu avant son speech). © Gabonreview


Réquisitoire contre le régime
Léon Paul Ngoulakia estime qu’en tant que Gabonais jouissant de tous ses droits, il a le droit de se présenter comme candidat à cette élection et ce n’est pas du fait d’un problème avec Ali Bongo Ondimba. «Je sais seulement que sa manière de gérer le pays n’est pas bonne», a-t-il déclaré, exprimant son désarroi face à la destruction de certains pans du patrimoine national, à l’instar de la Cité de la démocratie, entre autres. «Sa candidature n’est pas claire, n’est pas conforme à la loi». Relevant les manquements des occupants du palais du bord de mer, Ngoulakia a indexé les détournements massifs des deniers publics, du patrimoine national, la privation des libertés, les crimes rituels ou de sangs, entre autres. «Aucun membre de l’opposition n’a le droit de passer à la télévision publique, ni de tenir un meeting sans être dérangé», a-t-il déclaré, dénonçant le fait que les leaders de l’opposition avaient été gazés aux lacrymogènes alors qu’ils manifestaient pendant que «le président sortant déposait son dossier de candidature» pour la présidentielle.
Abordant les privations des libertés et des droits des Gabonais, Léon Paul Ngoulakia a fustigé le fait que «lorsque vous n’êtes pas d’accord avec Ali Bongo Ondimba, on vous arrête et on vous met en prison». Il s’est donc fait le porte-voix de Jean-Rémy Yama, le leader syndical ayant fait les frais de ces méthodes. Le candidat à l’élection présidentielle a également discouru sur la «prolifération des crimes rituels qui sont devenus l’apanage de certains hommes au pouvoir». «Une fois qu’ils sont arrêtés, on intervient et ils sont relâchés aussitôt», a-t-il décrié. «Le Gabon est par terre», a-t-il lancé non sans s’en prendre aux Agences qui, pour lui, n’ont été que des moyens pour dilapider l’argent du pays.
«Ce que nous faisons, c’est pour vous», a-t-il lancé à ceux de ses partisans venus l’écouter. «Il faut libérer le Gabon des imposteurs, il faut chasser le parjure», a-t-il martelé.
Projet de société et élection présidentielle
Se prononçant à propos de son projet de société, Léon Paul Ngoulakia a  indiqué qu’il comporte sommairement quatre axes majeurs. En attendant qu’il soit livré dans son intégralité au peuple, il a esquissé ce qui en constitue l’ossature : l’unité des Gabonais, l’affirmation de l’État de droit, le développement égalitaire et la sécurité gage de paix et de confiance. La santé, l’éducation, le logement, les femmes acteurs de développement, la préservation de l’identité culturelle sont autant de points qui seront abordés dans ce projet de société.
L’ancien directeur général de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) a dénoncé dans la perspective de la présidentielle «les quatre actes de naissance du président sortant». Et de rappeler qu’il a demandé au candidat Ali Bongo de présenter «l’acte de naissance de 1990 avec lequel il a été élu député, celui d’Akassaga en 2009, celui de Nantes et encore celui d’Akassaga cette fois modifié».
Pour ce qui est de la candidature unique de l’opposition, Léon Paul Ngoulakia n’a pas refusé cette idée, se demandant cependant dans quel contexte se fera l’élection. Il a expliqué que la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) a été délocalisée à la forteresse de la Cité de la démocratie, le ministère de l’Intérieur s’est quant à lui déporté à Delta Postal. Et d’ajouter qu’une étude menée par l’analyste économique Mays Mouissi démontre les incohérences du fichier électoral et que tout a été mis en œuvre pour que l’élection ne soit ni libre, ni transparente. «Si on conteste les résultats des élections, comment allons-nous aller à la Cenap ou à Delta Postal ?», s’est-il interrogé comme pour fustiger l’éloignement et l’enferment de ces structures.
Fort de toutes ces remarques, Léon Paul Ngoulakia a relevé qu’il ne «peut y avoir des élections libres et transparentes». Et d’ajouter à cet effet que «Même s’il y a une candidature unique, les mêmes institutions qui ont validé la candidature du président sortant vont valider la fraude». «Nous ne devons pas laisser le Gabon sombrer», a-t-il conclu souhaitant que «le Gabon devienne un pays démocratique, un pays de paix, une référence, une destination pour les investisseurs».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. OSSAMI dit :

    Petit frère Ngoulakia, vous aviez là l’occasion de nous dire la vérité si oui ou non Ali est bien né Brazzaville de Kama la petite de ta maman Emma car cette vérité vous la connaissez.
    Demander à Ali Bongo de présenter «l’acte de naissance de 1990 avec lequel il a été élu député, celui d’Akassaga en 2009, celui de Nantes et encore celui d’Akassaga cette fois modifié» quand vous savez qu’il refuse depuis longtemps de le faire c’est se moquer des Gabonais. Vous êtes un pauvre con qui vient amuser la galerie. Laissez donc le Biafrais et sa meute étrangère diriger le Gabon, mais sache que tu seras obligé d’aller à Akiéni cultiver le manioc car tu auras désormais Ali sur ta route.

  2. Fils Du Pays dit :

    Ngoulakia, arrêtre de douter. En toute objectivité, nous savons tous que les 3 candidats préférés des Gabonais qu’on les soutiennent ou pas et qu’on les aiment ou pas sont: Ali, Ping et Oye Mba. Et ils seront dans le trio de tête au sortir des élections qu’il y ai fraude ou non si il n’y a pas d’alliances entre les candidats de l’opposition.
    Dans ces conditions: Ngoulakia, Maganga Moussavou,
    Guy Nzouba, Moussavou King, Bruno Ben Moubamba, Ndemezo Obiang et touts les autres doivent se ranger derrière Ping ou Oye Mba !
    Dans le cas contraire, les personnalités cités ci-dessus auront fais campagne pour Ali en divisant le suffrage des partisans de l’alternance.

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