Sans doute pour pousser les Gabonais à passer de la peur à l’espoir, les amener à se réapproprier leur pays comme elle aime à le réclamer, l’égérie pamphlétaire de Gabonreview braque le rétroviseur sur le contexte, l’histoire et l’idéologie burkinabè. Ni histoire comparée, ni sociologie comparée, juste un exemple majeur… L’espoir vient du Nord, dit-on souvent. Et si l’aiguillon venait du Burkina Faso ?

© D.R.

© D.R.


 
Avec moins de 7000 Kilomètres carrés de plus que le Gabon, le Burkina Faso, longtemps considéré comme l’une des régions les plus pauvres du monde, a su changer de statut en très peu de temps et est considéré, depuis peu, comme en voie de développement.
Les yeux du monde sont rivés sur ce peuple de plus de 18 millions d’âmes. Leur pays est sec, avec une très faible pluviométrie, mais 32% de son PIB provient quand même de l’agriculture et de l’élevage prouvant ainsi qu’en investissant dans ces domaines, même si on ne dispose pas d’une terre particulièrement et naturellement fertile, il est possible avec de la volonté de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Classé second producteur de coton en Afrique après l’Égypte, avec seulement 5 mines de fer, de cuivre, de zinc et d’or, de plus en plus de partenariats avec des entreprises canadiennes, et un indice de développement humain qui reste néanmoins faible par rapport à celui du Gabon, un PIB presque 3 fois moins élevé que celui Gabon, certains trouveront le moyen de vous faire croire que le Gabon n’a rien à envier au Burkina, ni en matière de démographie, ni en matière d’économie.
Mais en réalité que ce soit en matière de révolution historique, de maturité politique, de maturité culturelle, et même d’intellectualisme, c’est vers le modèle burkinabé que le Gabonais devrait se tourner.
Ce n’est pas juste parce qu’ils ont réussi leur révolution. Ce n’est pas parce qu’ils ont su conserver leur intégrité, leur dignité et leur souveraineté et incarner la signification même du nom donné par Sankara… Burkina Faso : «Pays des hommes intègres». Ce n’est pas parce qu’ils ont su se démarquer de leurs voisins Africains que le monde a les yeux rivés sur eux. Il s’agit d’un tout. De ce potentiel économique croissant, de cette propension à faire de la culture et des arts un facteur de développement économique et touristique, de l’éducation leur cheval de bataille et de leur Constitution une arme absolue contre la bêtise, l’ignorance et la cupidité des gens qui veulent à tout prix confisquer le pouvoir au peuple, le pouvoir du peuple.
Sur un plan historique avec plus de 3 accessions au pouvoir par coup d’État militaire, on pourrait trouver à redire. 20 ans après l’acquisition de l’indépendance, Saye Zerbo ouvre le bal. Deux ans plus tard c’est au tour de Jean Baptiste Ouedraogo, secondé par Thomas Sankara de lui confisquer le pouvoir. En 1984 c’est à Thomas Sankara de trahir leur amitié en prenant le pouvoir et ce dernier se le fait arracher à son tour par un Blaise Compaoré, déterminé, qui parvient à le conserver de 1987 à 2014 avant d’être chassé et conspué par le peuple du Faso. Le capitaine Sankara a néanmoins réussi à marquer les consciences collectives, par ses discours, par sa sagesse, par ses revendications légitimes, par sa simplicité, par son profond désir de faire du Burkina Faso une grande nation et son panafricanisme légendaire. Blaise Compaoré est par ailleurs soupçonné, encore aujourd’hui, d’avoir ordonné son assassinat, ainsi que celui de plusieurs opposants et contestataires. Après 27 ans de règne absolu, le peuple Burkinabé a réussi à reprendre son pays.
L’histoire est témoin de toutes les violences subies par les journalistes, les opposants et les étudiants sous le règne de Blaise, des emprisonnements abusifs à l’instrumentalisation de la police. Naturellement, ils ont eu la chance d’avoir une Constitution qui garantit une certaine démocratie et c’est forts de cette Constitution qu’ils ont réussi, de manière légitime et quasiment pacifique, a attirer la sympathie des communautés internationales, qui se sont toutes rangées derrière eux.
«Le coup d'État le plus bête du monde». © D.R.

«Le coup d’État le plus bête du monde». © D.R.


C’est ce modèle de travailleurs, de fonceurs, de bravoure dont le gabonais lambda devrait s’inspirer. Tout dernièrement, le journal Libération titrait son édito avec le slogan des manifestants burkinabè : «Le coup d’État le plus bête du monde», mais en définitive c’est parce qu’ils n’ont sans doute pas entendu parler du coup d’État de 1964 au Gabon qui n’a même pas tenu 48 heures, tellement la France était pressée de remettre le pouvoir entre les mains de ses ouailles (références à Léon Mba et Omar Bongo Ondimba).
Le Gabon, subit cette absence flagrante de démocratie depuis la veille des indépendances africaines et toutes les tentatives de démocratisation échouent lamentablement, parce que nos leaders politiques sont lâches et monnayables pour la plupart, en prenant l’exemple de la plus grande arnaque que le Gabon ait subie en la personne de Mba Abessole. Ensuite parce que le peuple semble ne pas avoir atteint la maturité politique et sociale, nécessaire pour exiger que sa Constitution reflète la démocratie telle qu’elle protège les peuples des dictatures.
Avec la possibilité à l’infini pour un candidat de se représenter aux élections présidentielles au Gabon; avec à la tête de la Cour constitutionnelle une femme qui a un réel conflit d’intérêt en occupant le poste de présidente tout en ayant été la maîtresse du chef de l’État précédent et la mère des frères du chef l’État actuel, sans que cela ne pose de problème à personne, on est en droit de se demander qu’est-ce que les partis de l’Opposition attendent pour brandir des pancartes qui invitent le peuple à dénoncer Marie Madeleine Mborantsouo et à demander à élire lui-même sa présidence de la Cour Constitutionnelle dans un référendum populaire ou quelque chose du genre…
On est nombreux à voir, à l’instar du Burkina Faso, que le salut du Gabon repose sur sa Constitution, et la nôtre est à la solde, sinon à la merci, de la famille Bongo depuis plus de 24 ans.
Première étape pour récupérer notre pays, récupérons notre Constitution afin qu’elle reflète une réelle démocratie. Engongole, pardon !
 

 
GR
 

34 Commentaires

  1. mbele dit :

    Vraiment à lire votre texte nous n’avons que les larmes aux yeux car l’opposition au Gabon manque de leader charismatique, nous n’avons que des plaisantins qui aboient pour attirer l’attention du pouvoir afin qu’il les prennent en compte dans le partage du gâteau Gabon,c’est pour cette raison qu’ils se baladent d’un camp à un autre comme des charognards c’est ça notre démocratie dans ce pays de merde ou les opposants vont de compromissions en compromissions sans une réelle volonté de prendre le pouvoir

    • TARAMEK dit :

      @mbele,
      lorsqu’on exprime un moint de vue par écrit, de grâce, prend l’habitude de relire ce que tu écris. cela t’évitera les foudres des autres gabonais certainement comme toi. Le Gabon n’est pas un pays de merde. C’est plutôt les gens qui le gouverne qui sont de véritables merdes car incapables de mener le pays à bon bon port.
      En fait, je crois que c’est cela que tu voulais exprimer.
      Attention aux écrits frérot.
      BW

    • Ika Rosira dit :

      En règle générale, j’évite de commenter mes propres chroniques pour mieux réfléchir aux réactions des gens qui ont la décence et la générosité d’y répondre, je vais faire une exception aujourd’hui parce que le sujet me tient à cœur. Merci d’avoir compris que ces leaders qui prétendent vouloir agir dans l’intérêt du peuple, si le peuples les hissaient au pouvoir ne se donnent en rien le moyen de leur politique. Ils devraient agir comme des pasteurs, avoir des cellules dans tous les coins du Gabon et éclairer les habitants de chaque recoin du Gabon sur le fait le pays dans lequel ils vivent est assez riche pour garantir aux populations une vie plus décente, que les riches deviennent de plus en plus riches pendant que les pauvres deviennent de plus en plus pauvres, que la misère des gabonais est inadmissible et que 1990 a ouvert une brèche qui a malheureusement été colmatée par l’ingéniosité d’Omar Bongo et de la France par la création d’une Constitution rédigée de la main de sa maitresse qui fait que le pouvoir a été confisqué par les Bongo. Peu importe l’issue des élections, il suffit à Marie Madeleine Mborantuo de proclamer que le système Bongo slash PDG est vainqueur pour qu’ils le deviennent. Il faut leur dire que si Ali Bongo était réellement là pour réparer les erreurs de son père et créer une réelle démocratie, Marie Madeleine aurait sauté depuis belle lurette. Il faut leur dire qu’Ali a volé les élections présidentielles, non seulement en les précipitant, mais en ayant comme joker la mère de ses propres frères, en faisant usage de faux et qu’il a poussé son narcissisme au point de déclarer haut et fort que ces papiers sont faux et qu’on en parle plus à la télévision française sans que ça ne choque personne parce que justement nous le peuple sommes entourés de personnes qui soutiennent la médiocrité, du moment que cette médiocrité leur garantit à eux, une vie plus décente que celle réservée à leurs concitoyens.

    • Géraldine SOUROU dit :

      Mr MBELE,Ceci est certainement ma compréhension des derniers événements survenus au BURKINA! Le Burkinabè lambda n’a pas attendu qu’un leader se lève! ça été la « HOLA » de tout un peuple! La preuve, même après que les dirigeants de la transition aient été rétablis, la Société Civile n’a pas lever le mot d’ordre de grève générale sans avoir obtenu de ces dirigeants là, un signal fort! Leur intégrité légendaire a parlé plus haut que la crainte que pouvait dicter leur cœur! C’est un peuple qui a des valeurs, qui croit en ses valeurs et qui les défend! Ils ont enterré leurs morts, ils nettoient leurs villes et ils avancent… Plutôt que de critiquer nos leaders, aidons-les ou alors soyez un leader! La critique est aisée, mais elle doit-être constructive! Ce n’est pas la peine de communiquer ses craintes aux autres, il faut laisser ceux qui ont une pointe de leadership en eux se lever et parler pour les nombreux sans-voix. Ils commettront certainement beaucoup d’erreurs, mais ils ont eu le mérite de se lever, de dénoncer, de parler, de s’engager, de croire à un Gabon meilleur, qui peut être le reflet des richesses qu’il possède!

  2. mourou tabe dit :

    voilà un sujet qui devrait interpeller nos amis d’héritage et modernité qui veulent faire bouger les lignes au sein du PDG. Ils peuvent faire plus et beaucoup pour le Gabon en initiant au Parlement une révision constitutionnelle qui ferait date dans le pays, ce qui montrerait que ce groupe est constitué de patriotes et de démocrates. Héritage et modernité pourrait ainsi changer dans la Constitution le mode d’élections au Gabon et limiter le nombre de mandat du Président de la République et même le mode de désignation ds membres de la Cour Suprême. A tout hasard, au Niger, les membres de leur Conseil Constitutionnel ne sont pas nommés par les Présidents de la République et du Parlement mais choisis parmi les professeurs de droit constitutionnel, les magistrats et les avocats par leurs pairs. Du coup, ils ne sont pas à la solde des hommes politiques. On dira que ça se passe comme ça en France. Oui, mais en France la notion d’Etat est sacrée, ce qui n’est pas le cas dans notre pays

    • Ika Rosira dit :

      Comme je le disais un peu plus haut, en d’autres mots, le PDG est assujetti au Bongo, il en est l’instrument, Héritage et modernité est assujetti au PDG, ce n’est pas un nouveau parti, c’est la branche d’un même arbre. Les Pédégistes savent à quelle famille ils prêtent allégeance et quels sont les avantages de faire partie de cette grande famille mafieuse, si dans leur rang certains réalisent que ce n’est pas la normalité qu’aucun autre pédégiste ne puisse aspirer à prendre la tête du parti, à devenir président de la république un jour dans leur vie, si malgré toutes leurs études, leurs connaissances du monde, leurs vrais diplômes, ils se sont soumis à cette stupide évidence: seuls les Bongo sont destinés à être à la tête et à considérer le pays tout entier comme un héritage familiale, si dans leur sein, aucune personne ne se demande pourquoi aucun autre que Bongo ne pourrait, ne devrait, avoir la chance de faire évoluer le pays. Si personne ne s’offusque du fait que Marie Madeleine Mborantsuo soit la présidente de la cour constitutionnelle, la rédactrice et la garante de notre Constitution bien qu’ayant un réel et flagrant conflit d’intérêt depuis 25 ans en occupant le poste qu’elle a elle aussi confisqué, le trône sur lequel elle projette certainement de mourir avec les honneurs que lui concéderont la famille Bongo pour loyaux services, on n’en serait plus là en 2015. Ils ont eu trop d’années pour essayer de prouver qu’il pouvait y avoir des gens dignes et intègres au sein de ce parti.

  3. Tonton Boussamba dit :

    Excellente analyse. D’autant plus qu’on y est habitué maintenant. L’avantage qu’ont aussi les burkinabes c’est l’esprit républicain. Nous autres gabonais le regroupement ethnique fait parti de nos moeurs. L’autre avantage des burkinabes c’est de ne pas avoir eu le pétrole du coup l’égoïsme individuel n’a pas été exacerbé

  4. Bassomba dit :

    A toute chose, nulle n’est comparable! Le Burkina n’est pas le Gabon; les problèmes du Burkina peuvent ressembler à ceux du Congo ou de la RDC, car là bas les pouvoirs en place veulent changer les constitutions; ce que les peuples et la communauté internationale refusent. Au Gabon c’est le contraire, c’est l’opposition qui veut changer la constitution, allez comprendre, qui va la suivre? sauf elle même?

    • TARAMEK dit :

      @Bassomba,
      complètement débile ce que tu dis. Je esuis persuadé que tu ne vis pas au Gabon. Et qu’à te lire tu donnes de la nausée.
      Nous sommes bloqués aujourd’hui par notre constitution car elle ne garantie pas une bonne élection démocratique c’est la raison pour laquelle une partie du peuple veut un changement de cette dernière afin qu’elle garantisse une alternance positive. Qu’est ce que tu ne comprends pauvre aveugle?

  5. MONSIEUR A dit :

    L’exemple burkinabè est un miroir pour la suite des évènements politiques au GABON dans les jours à venir. Imaginons un seul instant que l’opposition remporte l’élection présidentielle de 2016, que le Président Ali BONGO accepte la défaite; croyez-vous que la GR va rester les bras croisés durant le mandat du futur Président? sincèrement NON. Elle sera manipulée par les esprits obscurs qui confisque le pouvoir démocratique du Peuple pour leur bien être personnel.

    • Ika Rosira dit :

      La destitution de Mborantsuo et la reforme de notre Constitution sont les seuls conditions sinequanones pour garantir une certaine fiabilité des résultats des élections. Mborantsuo fait partie de la machine à truquer mise en place par Bongo-père. Certains diront qu’il suffit qu’elle décide elle-même de reformer la Constitution gabonaise pour que le problème ne se pose plus, mais c’est tout le contraire, même cette option n’est pas viable parce qu’elle a deux enfants avec le défunt président et donc deux enfants frères « adoptifs ou véritables » de l’actuel président, toutes les cours du monde vous diront que c’est un non sens!!! Avant d’envisager que la Garde républicaine fera un putsh électoral, il faut envisager que notre CONSTITUTION puisse garantir la transparence ou une certaine transparence électorale et quelque soit l’issue de ces élections (parce qu’on ne sait pas quel(le) vendu(e) prendra sa place), il faut garantir que le prochain président aura une durée de mandat revue à la baisse, que la possibilité de se représenter à l’infinie lui soit retirée. Ce n’est que de cette manière que le fatalisme selon lequel les Bongo sont et resteront les seuls à diriger le Gabon sera aboli!!!

      • MATS dit :

        La GR partira avec ALI. Un nouveau Président une nouvelle GR ET DE NOUVELLES INSTITUTIONS! Il ne sera jamais, alors là, au grand jamais, question de garder les mêmes. La Gendarmerie nationale, l’Armée, la Police; tout ça, il faut les reformer. Eviter absolument la présence française dans nos corps d’armée. A défaut, faire comme la Suisse qui n’a pas d’armée déclarée. Il faut tout remettre à plat chez nous. C’est la seule façon de lutter efficacement contre la corruption bien enracinée dans notre pays!

  6. benico dit :

    mba abess ne sera plus la grande arnaque selon l’avenir nous le dira ping a le profil typique de mba des bois peut on croire a ce messie autoproclamé qui de surcroît avec l’argent des gabonais volé pendant qu’il était au pdg et les relique de delta synergie et le coffre intarissable de mme hagen das non comment croire a quelqu’un qui a laissé son frére croupir dans les geôles de la république de tout ces meeting a t’il évoqué le scandale delta synergie il parle d’accrombessi pale t’il de dossou et d’autres des milliards détournés quand il était aux mines non comment un soit disant opposant peut commencer une campagne a un an de l’élection d’ou vient cette puissance financière et que verra t’on dans un an l’achat je serais dur dans ce sens ,des pseudo activiste du ventre qui crient chantent le non de leur pseudo messie la pollution des espaces de iberté ou si est pas pro ping ou pingouins on est pdgiste ah les gabonais aujourd’hui ne connaissent que ping comme seul opposant gabonais aka le fameux carnet d’adresse est kinda non non réveillez vous opposition gabonaise brf au sujet de ton article on ne peut allé a une élection avec mborantsuo présidente de la cour constitutionnel n’oublions pas les événement de pog a la mort de rédjambé on vu la force du peuple maté avec l’aide des militaires français au bon principe de la sacré françafrique et les burkinabé on été soutenu par l’armé qui a refusé de tirer sur le peuple nos militaires feront de même?

    • Ika Rosira dit :

      Normalement, ça me choque, que le sujet Ping revienne à chaque fois qu’on aborde un sujet politique. Ensuite je pense qu’aucune arnaque n’égalera celle de Mba Abessole, je me souviens d’avoir aimé cet homme alors que je n’étais qu’une toute petite enfant, à Nkembo, d’avoir lu et scandé: Gabon d’abord, Hôpital cadeau, École cadeau, d’avoir vu en lui un sauveur pour tous mes amis qui n’allaient pas à l’école parce que leurs parents étaient trop pauvres, qui vivaient sans eau et sans électricité depuis des années. Mba Abessole est le premier traître que mon esprit a imprimé et c’est non seulement un non-sens de le comparer à Ping mais c’est comme chercher à tout prix à exprimer ton aversion par rapport à Ping. Ping, j’avoue ne pas le connaître personnellement, mais je continue de penser que c’est toujours un sujet de réjouissance quand une personne décide de quitter la barque Bongo slash PDG, je devrais dire le pétrolier pour que ce soit plus vrai. Quand une personne décide de quitter le pétrolier prédateur, assassin et menteur que constitue le PDG à mes yeux je m’en réjouis, plus ils seront nombreux à comprendre « qu’ils ne devaient pas faire du Gabon ce qu’ils en ont fait » avant leur mort, mieux ce sera pour nous le peuple désespéré d’instaurer une réelle démocratie dans notre pays. Maintenant en ce qui concerne Okawé que j’ai eu la chance, toute petite de rencontrer, je ne vois vraiment pas la logique de ta réflexion. Aujourd’hui, je m’oppose jusqu’à l’os au régime Bongo-PDG, je pourrais aussi bien être torturée et emprisonnée comme bien des gens dès mon retour au Gabon. Mes frères sont des fervents pédégistes pourtant, de père en fils d’ailleurs, je m’imagine déjà que certains membres de ma propre famille, jugeront que je l’ai trop ouverte grand, que je n’aurais même jamais dû l’ouvrir, ni défendre mes convictions profondes sans avoir peur d’en subir « les représailles ». Ça prendra beaucoup d’années avant que je puisse me réjouir de voir les membres de ma famille, les fils de mon père et ou de ma mère s’unir à mon combat, partager mes opinions et ça prendra le temps que ça prendra, vivante ou morte, je me réjouirais si mes frères décidaient un jour de renoncer au PDG dont ils ont hérité de notre père et qui semble couler dans leur veine comme si c’était un non-sens de s’y opposer, alors l’argument Okawé contre Ping n’a pas d’allure. Ce que moi je voudrais lui reprocher c’est de ne pas s’en prendre à la Constitution avec hargne, de ne rien dire aux populations à propos de Marie Madeleine et d’être muet comme le sont la plupart des opposants quand il s’agit de dénoncer ce non-sens, parce qu’en réalité, Maixent Accrombessi en directeur de cabinet d’Ali, c’est moins pire que Marie-Madeleine à la tête de la Cour Constitutionnelle. Donc essayons pour une fois d’arrêter de se mettre derrière ou à dos de ceux qui espèrent diriger le pays et changer ce qui peut l’être, que ce soit Ping, Myboto ou une toute autre personne, le problème n’est pas qui va diriger le Gabon à part les Bongo, le problème est de nous offrir les moyens de garantir une réelle démocratie, ce qui implique que notre constitution limite la durée et le nombre de mandat présidentiel et soumette la possibilité pour un candidat de se représenter à une limite. Quoi qu’on en dise Obama dirige 50 états et ses mandats sont de 4 ans, pourquoi les nôtres sont de 7 ans au juste, même les burkinabè sont passés de 7 à 4 ans dans leur Constitution pourquoi pas nous!!!???

  7. Mutu dit :

    Mes chers compatriotes, si nous voulons que les choses changent, commençons par attaquer les intérêts français dans le pétrole, le bois, le manganèse, en particulier Total et ses dérivés, Rougier et ses branches, etc

    • Fred dit :

      Mmmm…heuuu., J’allais le dire……!

    • Ika Rosira dit :

      Non seulement je ne comprends pas qu’on puisse avoir des idées aussi … abjectes, mais qu’on vienne les dire en public… ça me dépasse… ça changerait quoi de s’en prendre aux compagnies françaises au Gabon, ça changerait quoi à notre problème de Constitution rétrograde? Mes questions ne requièrent aucune réponse, c’était juste pour dire qu’en appeler les autres à la violence ou à la casse, ce n’est pas de la maturité d’esprit, c’est tout le contraire!

  8. Elasy dit :

    @Benico,
    Elle est bien longue ta phrase. Le plus drôle est qu’elle commence par une lettre minuscule.

  9. En effet dit :

    Un peuple a le gouvernement qu’il mérite… Le Burkina en est l’illustration, lorsqu’un peuple atteint la maturité politique il n’accepte pas tout et n’importe quoi et travaille à la mise en place d’une constitution qui reflète ses exigences. Alors en effet après que ce soit x,y ou z qui accède démocratiquement au pouvoir il devra se plier aux règles établies.
    On ne peut qu’être en accord avec l’auteure, cet aspect est essentiel et pas seulement pour l’échéance 2016 mais pour l’avenir du pays en général. Opposition et même PDGistes « conscients », la société civile et la population, que fait-on?

  10. Akame Djinne dit :

    Analyse intéressante, portée par un souci d’objectivité sans se laisser aveugler par la passion ambiante. Je note cependant quelque contradiction. D’abord, il serait difficile de faire de l’exemple du Burkina un exemple à suivre, puisque le développement de chaque nation obéit à des logiques endogènes. Malgré quelques similitudes de surface, ces deux pays sont loin de présenter la même identité, ni faire face aux mêmes situations par les mêmes moyens. La deuxième contradiction, c’est que vous saluez le modèle patriotique burkinabè, et dans le même temps vous refusez le principe qui sous-tend l’histoire de ce pays: la violence. Les grands changements ayant modelé la figure du « Pays des hommes intègres » sont intervenus dans la violence, qu’elle soit réelle avec les coups d’Etat, ou symbolique avec des manifestations civiques et pacifiques ayant parfois dégénéré. Les deux dernières « révolutions » ayant été motivées par la défense de la constitutionnalité du régime politique. Partant de cette double remarque, j’aimerais vous faire observer vos propres observations (que tous les Gabonais font facilement):1°: Marie-Madeleine Mbourantsuo est un non-sens à la tête de la Cour constitutionnelle, mais puisqu’elle est la garantie de la pérennité du système PDG, on peut parier qu’elle s’y momifiera. 2° Ali Bongo – par ses actes, déclarations, lapsus et provocations – a déjà fait clairement savoir qu’il n’entendait jamais se plier aux dispositions de la Constitution. Et que la démocratie était le cadet de ses soucis. 3°L’opposition gabonaise a une cote de popularité et une crédibilité qui tiennent uniquement au rejet d’Ali Bongo; nul ne croit à la sincérité de ces gens-là, pour la plupart aussi cupides et versatiles. Alors, chère madame, une question: à part en usant de violence, comment les Gabonais pourront-ils contraindre le système à l’adoption d’une Constitution ouvrant à un Etat de droit synonyme de fin du règne dudit système. Spontanément, par conviction religieuse et solidarité citoyenne, par souci de préserver l’essentiel, aucun Gabonais ne prônera de gaieté de coeur la violence. Mais si vous y réfléchissez bien, c’est le seul recours si nous voulons que la dictature cesse. Parce que vous pouvez être sûre que de leur côté, ils sont prêts à exterminer pour se maintenir. Omar est resté 42 ans parce que les Gabonais n’étaient pas courageux; son fils présumé est bien parti pour s’éterniser au pouvoir, avec la complicité du patriotisme larmoyant des Gabonais. L’onctuosité des belles phrases, l’humanisme effréné de l’autruche prise volontairement dans le sable, et les incantations sentimentales aux fées de la règle de droit, n’ont jamais renversé une dictature. Nous avons suffisamment (trop même) pensé le Gabon, il est le temps de l’arracher aux mains des imposteurs. Eveille-toi Gabon, une Aurore se lève!!! Jérémie Akame Djinne

  11. Jean Patou dit :

    Rectificatif: le premier coup d’état fut perpétré non pas par Zaye Zerbo (en 1980), mais par Sangoulé Lamizana en 1966.

    • guire germain dit :

      Le premier coup d’état est de Sangoulé Lamizana, le 8 février 1974: Il suspend la constitution et instaure le gouvernement du Renouveau National composé essentiellement de militaires. Constitution en 1977 et élection en 1978.

  12. Maminitame dit :

    Bonjour à tous,
    IMAGINE 56, YOVE (Bon retour), KOMBILA et à tous mes autres frères de ce blog.
    La leçon du peuple Burkinabé ! Ce sera difficile pour nous les Gabonais de suivre un tel exemple, nous qui ne savons même pas nous battre pour défendre nos droits. Nous sommes trop attentistes et fatalistes.
    Madame IKA ROSIRA,
    Je viens de parcourir certains de vos posts, je ne veux vous interpeller que sur une petite question : Pensez-vous qu’un président qui se trouverait dans une situation, où, il devrait arbitrez entre les intérêts de ses enfants et ceux du peuple Gabonais soit suffisamment objectif pour faire passer l’intérêt du peuple avant celui des siens ?
    La question vaut aussi pour les autres. En clair, le lien entre MBORANTSUO et ALI de part les enfants de cette dernière (cousins d’Ali), est le même qui lie PING et ALI de part les enfants qu’il a eu avec Pascaline, qui sont les neveux d’ALI ; car la famille reste la famille, et la belle-famille c’est aussi la famille. C’est valable pour les MYBOTO et autres…
    Quand il faudra trancher cette nébuleuse de la DELTA SYNERGIE, que peut-il se passer ? Parce que dans le changement que nous demandons, cette question tient toute son importance. Il y’en a d’autres du genre.
    Tout l’entourage qui gravite autour de PING actuellement, et qui chaque jour pose des actes décevants, s’active-t-il réellement pour le mal-être des Gabonais qu’ils ont côtoyé dans leur misère depuis 50 ans ?
    Ou bien, c’est pour la préservation des acquis sous OBO qu’ils veulent conserver sans rendre compte, ou renouveler sous l’air de PING, lui aussi ayant appartenu à la même école ?
    C’est seulement aujourd’hui qu’ils prennent la mesure de cette population malheureuse ? Même s’il n’est jamais trop tard, de qui se moque-t-on ? Ah ! J’oubliai du peuple Gabonais que l’on a contribué à abrutir durant toutes ces années.
    Pour avoir le cran des Burkinabés, Le peuple Gabonais doit désormais s’affranchir…de quoi me direz-vous ?
    1°- Qui donne au Gabon son indépendance par défaut en 1960? (Même pour ça on ne s’est pas battu).
    2°- Qui nomme et replace Léon MBA après le coup d’état dont il sera par la suite victime?
    3°- Qui nomme et où prête serment le Président OBO quand Léon MBA meurt loin du Gabon ?
    4°- Qui impose et valide l’élection de ABO en 2009, avant même la fin du dépouillement ?
    5°- Pensez-vous qu’en 2016 le scénario sera diffèrent ? Au nom de quoi ? Avec quelles institutions ?
    Comme l’a dit le faiseur de rois à DAKAR, « le problème de l’Afrique c’est que l’africain n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire… » Tout le monde a crié au scandale, mais avait-il tort pour ce qui concerne le Gabon ?
    Son prédécesseur disait à son temps : « La démocratie est un luxe pour les pays Africains… », Croyez-vous que les PDGISTES pensent différemment ? Et le même d’ajouter dans un discours à MASUKU : « Le Gabon n’a jamais été aussi bien géré, que depuis qu’il l’est par le président Omar Bongo… » Tous ces néo-opposants étaient là, avec leurs dents en recréations, aujourd’hui ils réfutent ce qu’ils ont contribué à créer et entretenir, et il faille encore leur donner un quitus pour 2016 ?
    Non, je pense que non, ne soutenons donc pas, tous ceux qui n’ont pas pour préalable le départ d’Ali, qui ne mettent pas en avant la transparence électorale, et les conditions du respect de la constitution.
    On parle d’un seul mandat, si on arrivait au pouvoir, et pourtant on nous parlait aussi de la candidature unique de l’opposition alors que aujourd’hui on ne nous parle que de la candidature à la présidence de la république, et comme adversaire ALI BONGO. Donc on cautionne sa fraude de 2009, et court le risque d’aller aux élections avec une cours constitutionnelle aux ordres, une CENAP aux ordres et une armée aux ordres.
    Ah ! J’oubliai une petite chose pour finir, même AMO nous disais dans un meeting qu’il connaissait bien Sarkozy, ce sont des Amis, mais qui Sarkozy a préféré au final ?
    Qui a soutenu Sarkozy dans le désordre Libyen et qui l’a fortement critiqué ?
    Ce que le Gabonais a de commun avec le Français, c’est la rancœur. Mais contrairement au Gabonais, le Français lui n’a pas la mémoire courte.
    Ce n’était que mon avis au passage.

    • imagine56 dit :

      Metamemine,
      Je viens seulement de lire ton post , d’habitude je rebondis spontanément aux articles de Ika, mais après lecture de celle-ci, je me suis abstenue d’y faire des commentaires.
      Pour couper court à tes préoccupations, je te prie de lire mes commentaires portant sur l’éventuelle déclaration de Ntoutoume Emane mais aussi sur Jocktane le non-aligné, tu verras, nous avons des points de convergence.
      Enfin, je ne suis pas assez naïve de croire qu’un jour , nous gabonais pourrions réagir comme les burkinabe face à la situation de crise qui prévaut chez nous, et ce pour trois raisons:
      -La première,nous ne sommes pas des gens solidaires, nous réagissons face au pouvoir lorsque nous sommes concernés ou alors notre corporation
      -Deux, nous n’avons pas le même degré de conscience politique que les burkinabe
      -Trois, nous ne regardons jamais dans notre rétroviseur, je veux dire notre passé pour envisager l’avenir, c’est la raison pour laquelle l’ opposition gabonaise est une espèce de fourre tout.
      Metamemine, j’en arrive à penser que dans l’opposition, il faut distinguer les mécontents (ceux qui ont perdu leurs privilèges, qui ont gouté aux délices du pouvoir et qui n’en démordent pas de les avoir perdus) et les autres, c’est à dire, des gens comme toi et moi qui ne souhaitent pas composer avec ceux qui ont flirté avec le système Bongo….
      Malheureusement, nous sommes minoritaires, devines la suite, ceux qui hier nous commandaient avant 2009, se retrouvent à nous diriger aujourd’hui dans l’opposition et nous passons par pertes et profits tout le mal qu’ils ont pu causer à notre démocratie et au développement du pays, si tu oses rappeler ces faits, on te traitera d’opposant dangereux!
      Je te quitte et espère te lire très prochainement.

  13. Bassomba dit :

    Ma grande sœur, je te suis lisiblement; ce que tu dis est juste; même en temps que Pédéistes , mes études m’ont permis d’être fonctionnaire de l’Etat; je n’ai pas peur du changement. Ceux qui ont peur du changement ce sont ceux qui n’ont rien dans leur dossier! là où je suis enseignant à l’UOB, quelque soit celui qui viendra au pouvoir, ne pourra jamais annuler les thèses de Doctorat que j’ai obtenues à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

  14. guire germain dit :

    Le Burkina Faso a simplement eu la chance d’avoir connu Sankara. Ce qu’il nous a laissé est trop fort. Nous n’avons pas oublié ses slogans « lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble »,  » militaire sans formation politique est un criminel en puissance »… et bien d’autres. Si le peuple Gabonnais, se lève comme un seul homme, si votre armée n’est pas criminelle, rien ne pourra contre votre volonté.

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