Annoncée depuis plusieurs semaines, la sortie des livres d’Alfred Mabika-Mouyama sur la crise actuelle à la PosteBank est incertaine. Pourtant, l’ancien P-DG du groupe La Poste SA dit être prêt à se sacrifier pour voir sa part de vérité révélée au public. 

Alfred Mabika-Mouyama, ancien P-DG du groupe La Poste SA. © Frédéric REGLAIN / Divergence

Alfred Mabika-Mouyama, ancien P-DG du groupe La Poste SA. © Frédéric REGLAIN / Divergence

 

De la vérité sur la crise actuelle à la PosteBank, il n’existerait pas que la seule version distillée depuis quelques jours sur Gabon 24, dans l’«enquête» sur le «scandale de la Poste SA». Celle selon laquelle les fraudes vraisemblablement orchestrées par l’ancienne équipe dirigeante et le laxisme d’Alfred Mabika-Mouyama, l’ancien P-DG, sont à l’origine de la faillite de l’entreprise publique. Le principal «accusé» assure avoir les siennes. Deux livres entièrement consacrés à cette question, publiés chez Albin Michel, ont été écrits pour édifier l’opinion. Sauf que depuis qu’il s’est rapproché du service commercial du quotidien l’Union pour solliciter un encart publicitaire en vue de promouvoir la sortie de ses ouvrages, tout semble avoir été mis en branle pour qu’il n’y parvienne pas. Même les services de renseignements se seraient emparés de l’«affaire», affirme-t-il dans une tribune libre publiée dans l’hebdomadaire Echos du nord du 16 novembre 2016.

«Dans la soirée (du 27 octobre 2016), j’apprends que les services de renseignements interrogent ma famille et mes proches. Que veulent-ils ? Les livres ! Les agents disent avoir des extraits. Ils soutiennent que «je dis du mal du président» : «Ces livres ne doivent pas sortir», «on va les interdire», «on va tuer les livres avant qu’ils ne sortent», «on va le tuer, on a les moyens de l’atteindre», rapporte Alfred Mabika-Mouyama. Pourtant l’ancien P-DG du groupe La Poste SA, affirme n’avoir pas peur d’y passer. «Je suis prêt à mourir pour mon livre», écrit-il, déterminé à livrer sa part de vérité aux Gabonais, alors que son «assassinat médiatique» a commencé sur Gabon 24. Sa «vérité», semble-t-il prévenir, pourrait faire tomber des têtes, y compris au sommet de l’Etat, notamment au sein du gouvernement et parmi les responsables de l’administration publique. Sinon, comment comprendre qu’il soit tenu pour seul responsable de la chute de PosteBank ?

«Les pyromanes qui hier mettaient la Poste en difficulté sont aujourd’hui ceux qui jouent les pompiers. Ce sont eux qui crient à la sanction. (…) Inculpons tous ceux qui, de manière active ou passive, auront placé la Poste en situation de crise. (…) Que fera-t-on de ceux qui bloquaient les sommes dues à la Poste ? L’Etat devait au 31 septembre 2015 la somme de 83 milliards de francs CFA. Emprisonnons les débiteurs !», propose Alfred Mabika-Mouyama, un brin ironique. Toutefois, s’il ne nie pas qu’il cite Ali Bongo dans ses ouvrages, il rassure : «A aucun moment je n’impute les malversations financières à Ali Bongo. En revanche, j’évoque l’implication de nombreux responsables de l’Etat associés aux décisions concernant la Poste.» Gageons que la seconde partie de l’«enquête» de Gabon 24 fera toute la lumière sur le «scandale de la Poste SA», tout en prenant la version d’Alfred Mabika-Mouyama.

 
GR
 

12 Commentaires

  1. NGUYEN HOANG BAO VIET dit :

    NGUYÊN HOÀNG BAO VIÊT
    LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ET D’OPINION EN DANGER
    La tragédie des écrivains, journalistes et artistes persécutés et assassinés
    À l’occasion de la Journée de PEN International de l’Ecrivain en prison, le 15 novembre 2016, le Comité des Écrivains en Prison exprime ses préoccupations sur la répression avec impunité contre la liberté d’expression, la liberté de presse et la liberté de créativité artistique. Des centaines d’écrivains, journalistes, blogueurs et artistes ont été attaqués pendant les 12 derniers mois. Certains ont été assassinés ou portés disparus. Le meurtre d’Anna Politkoskaya est toujours impuni, 10 ans après.
    Lors du Congrès du PEN International réuni en septembre dernier à Ourense, en Galice, Espagne, une dizaine de résolutions adoptées ont dressé un sombre bilan encore insuffisant et partiel. En vérité, la liste des pays à haut risque pour la littérature et la liberté d’expression et d’opinion reste non exhaustive.
    Avec 10 tués et de nombreux blessés, l’Afghanistan vit, en 2016, la plus meurtrière année pour les professionnels des médias, pour les écrivains et intellectuels. Au Bangladesh, une impunité flagrante pour les assassinats des éditeurs, blogueurs, universitaires, activistes de la société civile et religieux des minorités. Cuba ne cesse de harceler et arrêter les journalistes, les écrivains et blogueurs pour délit d’opinion.
    En Égypte, un nombre inquiétant des écrivains et journalistes persécutés ou emprisonnés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, à celle de la presse, ou de la créativité artistique. En Érythrée, absence de médias indépendants depuis 15 ans. Arrestations arbitraires systématiques, disparitions violentes et exécutions extrajudiciaires. 17 journalistes victimes de disparitions forcées, dont Dawit Isaak, journaliste, dramaturge, poète suédo-érythréen, détenu en septembre 2001.
    La Chine réprime sans pitié les écrivains et les défenseurs des droits humains de la région autonome du Tibet. Certains prisonniers ont subi la torture. La langue tibétaine est gravement menacée parce que le mandarin devient la langue principale enseignée dans les écoles. De brutales mesures de répression frappent les régions autonomes du Xinjiang Ouïgour, de Mongolie intérieure et la région spéciale de Hong Kong.
    Partout, en Chine, la liberté d’expression est bâillonnée. Au moins, 40 écrivains sont encore en prison, dont le Nobel de la Paix Liu Xiaobo. Au Viet Nam, les écrivains, journalistes et blogueurs dissidents font l’objet d’arrestations arbitraires, condamnés à des peines de prison particulièrement longues, dans des procès inéquitables. Certains ont été contraints à l’exil en échange de la sortie du camp de travail forcé, telles la femme poète Tran Khai Thanh Thuy et la journaliste Ta Phong Tan.
    À leur place en prison, Nguyen Ngoc Nhu Quynh, fondatrice du Réseau des Blogueurs vietnamiens et mère de deux petits enfants, vient d’être incarcérée pour « propagande contre l’État socialiste ». Elle risque 20 ans de prison. L’Inde connaît une détérioration inquiétante de la liberté d’expression. Écrivains, journalistes et artistes sont harcelés et contraints au silence pour avoir exprimé les préoccupations de minorités religieuses, sociales et linguistiques. Au Honduras, la liberté d’expression demeure une préoccupation majeure.
    Depuis 2003, 57 journalistes ont été tués alors que, dans la majorité des cas, les auteurs de ces crimes ne sont pas encore identifiés. L’autocensure chez les médias est motivée par la crainte d’une condamnation pour diffamation et de procès en calomnie. Par ailleurs, les étudiants ne sont pas assurés de pouvoir exercer leur droit de manifestation pacifique qui constitue un élément essentiel de la liberté d’expression. Cesario Padilla, journaliste et co-fondateur du Centre PEN Honduras, a été suivi par des hommes armés.
    Le Mexique continue d’être l’un des pays les plus meurtriers pour les professionnels des médias : de 2005 à juin 2016, plus de 100 meurtres de journalistes et 25 disparitions. 9 assassinats pour les 6 premiers mois de 2016. Auteurs des crimes restent impunis, dans 9 cas sur 10. En Iran, parmi les 61 écrivains, journalistes, blogueurs, compositeurs et cinéastes persécutés recensés, 16 étaient en prison et 8 en détention pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de créativité artistique.
    Parmi ces victimes se trouvent deux condamnés à mort, l’écrivain et poète Arzhang Davoodi et l’auteur Hesameddin Farzizadehru. En Israël, Dareen Tatour a été arrêtée le 11 octobre 2015 après avoir posté un de ses poèmes sur les réseaux sociaux. Citoyenne israélienne, la poétesse palestinienne risque jusqu’à 8 ans de prison pour « incitation à la violence ».
    Le 14 janvier 2016, elle a été libérée et placée en résidence surveillée jusqu’à son procès programmé vers la fin de l’année. En Turquie, suite à l’état d’urgence, depuis le 28 juillet 2016, le pouvoir a ordonné la fermeture de 131 médias, dont 3 agences de presse, 16 chaînes de télévision, 23 stations de radio, 45 quotidiens, 15 magazines et 29 maisons d’édition, y compris le quotidien pro-kurde Özgür Gündem. 97 écrivains et journalistes sont connus effectivement en état d’arrestation ou en garde à vue.
    La romancière Asli Erdogan, l’une des voix majeures de la littérature turque contemporaine, a été arrêtée le 17 août 2016 pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». La Grande Répression se poursuit le lundi 31 octobre, avec l’arrestation du rédacteur en chef Murat Sabuncu et plusieurs journalistes de Cumhuriyet, principal quotidien d’opinion. Pour rappel, la Turquie est signataire du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques et de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

    Nguyên Hoàng Bao Viêt
    Vice président du Centre PEN Suisse Romand
    Comité des Ecrivains en prison

  2. Le Villageois dit :

    On va tuer les lives avant qu’ils ne sortent ? Non je ne pense pas ! Ali Bongo est Charlie… il a bien marché à Paris.

  3. Ogoula dit :

    Pauvre gabon,Nzouba avait accusé Ali bongo et Accrombessi d’avoir emprunté 80 milliards pour payer les fonctionnaires. Cet argent n’a pas été remboursé.
    Mabika a le droit de dire la vérité,nous sommes à l’heure de l’égalité des chances.

  4. Airborne dit :

    Mabika, tu es un garçon, crache dans le bassinet, met à nu tout les detracteurs qui veulent te noyer, si Ali est dans le coup, pas de probleme, puisqu’il est le premier citoyen gabonais, il assume, c’est tout.

  5. On en a mar dit :

    Il est pourtant claire, il n’accuse Ali en rien, attendez les résultats de l’enquête et la sortie du livre, allez y fouiller sur le net. Vous allez tout voir.

  6. abel koumba dit :

    Mais pourquoi a-t-on peur de la vérité si on rien de subjectif sur la conscience? Mabika est un voleur dit-on. A Mabika donc de se dédouaner publiquement.!

  7. NFEYA dit :

    COMMENT POUVEZ-VOUS EVOQUER GABON24 QUAND VOUS PARLEZ DE VERITE?

    La majorité des journalistes de Gabon24 a été formée dans le tas comme Billi leur maître,celui qui corrige leurs papiers. ils n’ont aucune éthique du journalisme. En gros ce sont des propagandistes. Leur rôle est de laver l’image de leur grand manitou. Regardez bien comment ils balbutient pour justifier les saletés du pouvoir en place. Comment avez-vous encore la force de suivre cette télévision abrutissante?

  8. mebi me ndzeme dit :

    Surnumérique? quel site peut-on trouver ces livres en version

  9. DOUKAGA DOU NGAZI dit :

    Pour votre information, Mabicka est l’actionnaire majoritaire d’Orabank Gabon. Peut-il justifier les 800 millions qu’il a versés en numéraire?
    J’ai une épargne bloquée à la poste et je suis en colère contre ce Monsieur et ses amis.

    • PMM dit :

      Mon frère toi aussi…
      Ne condamne jamais sans avoir écouté… Voila ce que Mabicka essaie de faire, nous donner sa version des faits. Il nous revient par la suite d’analyser, de confronter toutes les versions.
      Une chose est probablement sure mon frère, si ce dernier était le vrai coupable, il serait entre les quatre murs…Sinon, comment comprendre que quelqu’un qui a lourdement détourné soit paisiblement assis chez lui, entrain d’écrire un livre..

  10. MISSI BALA dit :

    Voilà un qui comme il a perdu son morceau de biftek devient opposant.En attendant les pauvres gaboma pleurent leur épargne.Après avoir renfloué les caisses de ses entreprises (GEANT241,Hôtel du Lac,Orabank,etc …) au détriment de La Poste, ce Mr vient nous dire que c’est pas de sa faute, pitié !!!
    Où va ce pays ?Les gaboma ne sont plus dupes.Faut assumer mon cher.En 10 ans de règne il n’a pas vu que la boîte avait des soucis ?Mais il y est quand même resté.Quand c’est pas bon on part, c’est tout !!!A force de maquiller les comptes avec des logiciels informatiques que seul lui et sa bande maîtrisaient, ça finit toujours par nous rattraper mon cher.Explique nous dans ton livre pourquoi le système de gestion de PosteBank est géré depuis l’étranger ?Comment on fait pour réaliser un audit informatique dans ce cas ?Arrêtez de prendre les gaboma pour des idiots

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