Près d’un mois bientôt que la Police des plages dispose sur le bord de mer, au niveau de la plage du Lycée Léon Mba à Libreville, des plots amovibles. Pas du tout pour arranger la vie, le dispositif la complique plutôt. Quand l’usage d’un nouveau jouet pour policiers devient fâcheux.

Embouteillage côté Lycée Léon Mba un dimanche : l’un des effets pervers des plots de la colère. © Gabonreview

 

Espace public bénéficiant d’un semblant de sécurité, le tronçon de plage entre l’ancien hôtel Dialogue et pont de Gué-Gué est, tous les dimanches, bondée de baigneurs et promeneurs, y venant en taxi ou en véhicules privés. La police a décidé, il y a une poignée de semaines, de sécuriser les piétons en y déployant sur la chaussée, tous les dimanches, des plots amovibles, fraichement acquis à ce qu’il semble. Disposé entre le bar restaurant La Voile Rouge et l’entrée du Radisson Blu, l’équipement est censé interdire les stationnements automobiles côté plage.

En bas : Voitures de grandes gueules ou de gens importants, parquées dans le zone interdite aux automobiles, même aux commerçants riverains. © Gabonreview

Mais, cette fausse bonne idée administre déjà au public ses effets pervers, au grand dam des automobilistes et des promoteurs des bar-restaurants côté plage. En effet, si cela arrange les piétons qui, en réalité, n’ont jamais eu de mal à se mouvoir dans cette zone, les choses se sont compliquées pour les automobilistes. Ceux-ci ont désormais du mal à débarquer d’un véhicule à cet endroit… pourtant doté de parkings aménagés et tracés depuis la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football 2012. Les automobilistes sont donc obligés de se garer sur le côté opposé à la plage où rien n’a été prévu à cet effet. «Un vrai paradoxe !», note un riverain déplorant l’improvisation d’un parking entre les Terrasses de l’Estuaire et le Radisson Blu. Résultat des courses : embouteillage les dimanches sur une voie rapide. Dimanche dernier par exemple, le bouchon s’étirait jusqu’à la Résidence de France.

Le même jour, le promoteur de l’un des restaurants de la côte a été obligé de transporter son ravitaillement dont une grande quantité de glace, à dos d’homme et depuis son véhicule garé vers l’ancien hôtel Dialogue. Transformé en parking de fortune, le terrain vague de l’ancien hôtel Dialogue sert habituellement aux jeunes pratiquant du roller skate ou du karting. Leurs pratiques sportives dominicales sont donc désormais entravées par les automobiles s’y agglutinant. La police complique ainsi la vie à de nombreuses catégories de plagistes. Tout comme elle cauchemardise les automobilistes dont les véhicules, laissés dans des parkings improvisés, excentrés et sans surveillance, subissent des bris de vitres et le vol d’objets. Certains automobilistes ont pourtant un traitement préférentiel. Ce sont de grosses légumes, des têtes de ponte arrivant à bord de grosses cylindrées rutilantes. Ils bravent l’interdiction des policiers, déplacent leurs plots, les engueulent au passage, avant de se garer, sans sanctions ni réprimandes. On croyait être dans le pays de l’égalité des chances.

«La Police des plages est toujours assise dans son camion à ne rien faire. Elle s’amuse pour le moment avec son nouveau jouet, au mépris des règles proprement établies pour la gestion de la circulation sur la voie publique. Pendant ce temps, les voitures et les usagers sont livrés à la furie des vandales et des agresseurs». En tout cas, les plots de la Police des plages sont venus compliquer la vie. C’est pourtant bien connu : l’innovation doit améliorer ou faciliter la vie. La Police gabonaise s’en contrefiche, pourvu que  ses nouveaux jouets soient exhibés.

 
GR
 

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