Les œufs sont de plus en plus rares dans les commerces à Libreville. Cette pénurie est due aux difficultés auxquelles fait face la Smag, le principal fournisseur du pays de ce produit.

La SMAG empêtrée dans des difficultés n’arrive pas à répondre à la demande locale en œufs. © Fabrizio Villa. AFP

 

Depuis des semaines, les œufs sont rares dans les grandes surfaces mais aussi dans les petites boutiques du quartier, autant à Libreville qu’à l’intérieur du pays. «Aucune information ne nous a été donnée concernant ce problème d’œufs. Nous, on les achète chez les revendeurs ou chez les petits agriculteurs. Maintenant, on ne sait pas ce qu’il se passe. Ils nous disent simplement que ça manque et nous les vendent un peu plus cher. Voilà pourquoi nous aussi on a ajouté 25 francs», a déclaré Demba, gérant d’une épicerie dans le 6e arrondissement.

Une situation qui a d’ailleurs fait réagir l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC) dont le président, Ibrahim Tsendjiet Mboulou, a récemment effectué une visite à la Société meunière et avicole du Gabon (Smag).

L’objectif étant de s’enquérir de la situation. Ce d’autant qu’aucune information relative à cette pénurie n’avait été donné. Réagissant à cette situation, le directeur commercial et marketing de la Smag, Crépin Ovono, a indiqué que cette pénurie est due aux difficultés auxquelles fait face l’entreprise.

«En début d’année, il y a eu une contraction du marché. Ce qui a fait en sorte que beaucoup d’éleveurs ont dû arrêter de produire. Chez nous, on a dû procéder à la mise en réforme des poules », a-t-il dit, ajoutant que «quand vous êtes dans une situation de tension de marché, vous avez deux solutions : la première qui est la plus simple et la moins coûteuse, c’est de procéder à la réforme. C’est-à-dire que vous mettez les poules en production sur le marché pour la consommation directe. La deuxième solution qui est technique, c’est de procéder à la mue des poules, en d’autres termes, couper l’alimentation des bêtes pendant un certain nombre de jours. La poule ne pond plus mais vous la maintenez en vie parce que vous devez continuer à la nourrir», a-t-il expliqué à nos confrères de DirectinfosGabon.

Cette situation a eu un effet négatif sur les poules qui n’ont pas pu produire. «Il lui faut un certain temps pour qu’elle se remette à pondre. Cette solution technique là coûte extrêmement chère parce que la bête ne reprend pas son pic de production tout de suite. Nous avons donc plutôt procéder à la réforme quand d’autres éleveurs ont complètement arrêté l’activité», a-t-il dit.

Durant les mois de juillet et août, qui constituent une période de pic de consommation, la Smag n’était pas capable de produire la quantité exigée par la demande. Ce d’autant qu’elle est restée la seule à opérer. «Notre production ne couvre pas l’entièreté du marché. La Smag représente 33% de couverture du marché. C’est dans cette situation de tension qu’on se retrouve aujourd’hui», a expliqué Crépin Ovono. La Smag produit, en moyenne, 400 cartons d’œufs par jour, sachant qu’un carton contient 360 œufs.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Ikobey dit :

    Accordons des licences d’importation ! ces barrières douanières, si à court terme peuvent être bénéfiques pour lancer une activité nationale, à long terme elles produisent des rentes de situation.
    Si la SMAG en est arrivée là, et faut arrêter d’urgence de la protéger et ouvrir le pays à la concurrence.

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