Les armateurs du Gabon ont rencontré, le 29 mai 2018, le nouveau ministre de la Pêche et de la Mer afin de lui présenter les difficultés et les urgences auxquelles il faut apporter des solutions pour l’épanouissement du secteur.

Les zones de pêche ont été identifiées. Il ne reste qu’à l’administration d’aller plus loin pour leur permettre de travailler. © D.R.

 

Le secteur de la pêche industrielle est en berne au Gabon. Les armateurs ont rencontré, le 29 mai 2018, le nouveau ministre de la Pèche, Clémence Loupdi Matiga, pour lui présenter les problèmes auxquels ils sont confrontés dans l’exercice de leur activité.

«Nous sommes venus rencontrer le ministre pour évoquer nos problèmes qui sont nombreux et dont des solutions, assez simples, existent et n’attendent qu’à mettre en œuvre pour qu’on puisse continuer à travailler. Parce qu’aujourd’hui, il y a un manque important de poissons au Gabon. Les importations ne cessent d’augmenter», a expliqué Christian Even, le président du Syndicat des armateurs et de la pêche industrielle au Gabon (Sapeg).

Le principal problème ce sont les zones de pêche. Du point de vue des professionnels, l’administration demeure dans le tout-conservation à l’opposé de la gestion durable. La conservation supposant, selon eux, une fermeture stricte des zones de pêche tandis que la gestion permettant une mise en valeur de ces zones en tenant compte des stocks présents. «On a fait ce qu’on appelle plan d’aménagement pour la crevette depuis janvier 2013, par contre on n’a toujours pas de plan d’aménagement pour le poisson», ont déploré les armateurs, insistant sur le fait que la crevette répond à une demande pour des consommateurs aisés alors que pour la population, il faut du poisson, un produit moins cher, naturel et consommé par tous.

Clémence Loupdi Matiga échangeant avec le Syndicat des armateurs et de la pêche industrielle au Gabon. © Gabonreview

«Nous avons fait des ateliers avec les administrations concernées : la direction des pêches, les Parcs nationaux, l’Agence nationale de pêche etc. Notre problème numéro un reste les zones de pêche. Aujourd’hui au Gabon, il y a vingt-quatre (24) chalutiers industriels pour 800 kilomètres de côte. Il n’y a donc pas beaucoup de bateaux pour cette côte», a expliqué le président du Sapeg.

Selon les armateurs, les zones de pêche ont été identifiées, le travail a été fait. Il ne reste qu’à l’administration d’aller plus loin pour leur permettre de travailler dans la quiétude. «Au bout de cinq années comme ça, nous sommes à bout de souffle. C’est donc une urgence pour nous armateurs afin qu’on puisse produire gabonais et fournir des produits de qualité à la population», ont-ils souhaité.

Face à toutes ces préoccupations, Clémence Loupdi Matiga a proposé la création d’un groupe de travail dans les plus brefs délais, en vue d’apporter des solutions aux problèmes les plus urgents. De 2013 à 2016, ce secteur a connu neuf ministres et quatre depuis octobre 2017. Cette instabilité ne facilite pas les choses.

 
GR
 

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