«Opération Albacor» : Suivi, contrôle et surveillance accrus sur la pêche thonière
Destinée à assurer le suivi, le contrôle et la surveillance des activités de pêche au thon au large du Gabon, l’«Opération Albacore» a été lancée le 18 avril courant à Libreville.
Fruit d’un partenariat entre l’Etat gabonais et l’ONG américaine Sea Shepherd, l’«Opération Albacore» a été lancée le 18 avril courant à Libreville. Elle porte sur la formation des personnels gabonais des administrations de la pêche et des parcs nationaux, ainsi que sur le renforcement des capacités des agents de la marine nationale.
«Albacore va permettre, et ce pour la toute première fois au Gabon, de suivre, de contrôler et de surveiller les zones de pêche au large, c’est-à-dire au-delà des 12 miles marin», a déclaré le directeur général de l’Agence nationale des pêches et de l’aquaculture (ANPA). «Bien que cette ONG soit reconnue pour des actions fortes en haute mer dans le contrôle de pêche illégale non déclarée et non réglementée, son action sera naturellement encadrée par les dispositifs institutionnel et juridique gabonais», a poursuivi Georges Mba Asseko. Plus précisément, le point central du partenariat avec l’ONG américaine porte sur la mise à disposition, pour les six prochains mois, d’un de ses navires : le Bob Barker, navire de patrouille en haute mer construit dans les années 50.
Dans le cadre des activités relatives à ce partenariat, dix personnes venant de la Marine nationale du Gabon, de l’ANPA et de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) vont séjourner de manière rotative sur le Bob Barker durant les six prochains mois. «Les personnels ainsi embarqués séjourneront en moyenne une vingtaine de jours en mer pour être formés sur le suivi de la documentation des activités, la veille ou la surveillance en mer, les patrouilles et les procédures de contrôle en haute mer, ainsi que pour la collecte de données scientifiques sur les milieux et les espèces animales qui pourront être observées», a expliqué Georges Mba Asseko. Selon le responsable de l’ANPA, les opérations en mer se feront notamment sous la conduite des officiers de la Marine nationale. «Le protocole prévoit la mise en place d’un centre de commandement déjà installé à la base navale dans les locaux de la Marine nationale à Port-Gentil, et un centre d’information logé à l’ANPA à Libreville. Des notes d’informations seront régulièrement produites et mises à disposition du public pour informer du déroulement des activités», a conclu Georges Mba Asseko.
Dans le même ordre d’idées, le ministre de la Pêche a rappelé que cette opération est organisée dans le cadre de la saison 2016 de pêche au thon, et vise à assurer, pour la première fois dans l’histoire du Gabon, le suivi, le contrôle et la surveillance des activités de pêche au large des eaux sous juridiction gabonaise. «L’opération va renforcer pendant six mois notre dispositif de surveillance qui comprend notamment un centre de surveillance des pêches, récemment renforcé avec des logiciels de dernière génération pour le suivi des navires de pêche par satellites, ainsi que des aéronefs pour les survols aériens», a laissé entendre Gabriel Tchango, soulignant que «ceci va nous permettre de réduire considérablement la pêche illicite et d’améliorer nos connaissances sur la pêche thonière». Selon le ministre de la Pêche, la saison 2016 de la pêche au thon, fort importante au Gabon, va être gravée à jamais dans l’histoire de l’évolution du secteur pêche du pays. «En effet, dans tous les pays africains où se pêche le thon, très peu sont arrivés à mobiliser les moyens forts couteux nécessaires au suivi, contrôle et surveillance des activités de pêche», a indiqué Gabriel Tchango.
Jusqu’ici la pêcherie thonière était très peu considérée par les politiques publiques, quand bien même les derniers accords de pêche paraphés ces trois dernières années par le Gabon, concernaient cette pêcherie particulière. En partie à causes du fait que les ressources thonières sont très éloignées des côtes et, par conséquent, peu accessible au commun des Gabonais. Selon la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta), 20% des thonidés capturés dans l’Atlantique proviennent de Zone économique exclusive (ZEE) gabonaise.
6 Commentaires
Bravo pour l’article. Juste souligner qu’au delà de la surveillance il est tant que ce secteur se dote d’infrastructures appropriées, notamment un port de pêche pour une meilleure gestion de nos ressources ( revalorisation de nos ressources – valeurs ajoutées, emplois directs et indirects, amélioration de la sécurité alimentaire). Car la surveillance à un coût (énorme) qui ne peut trouver de l’appui financier que sur les redevances issues du secteur.
@Juan, un port de pêche offert à l’Etat gabonais par la coopération japonaise a été érigé derrière le marché d’oloumi, sur le prolongement du lieu-dit « Michel Marine »
A partir de ce site la coordination et la centralisation des activités de pêches considérées comme artisanales devraient permettre aux pouvoirs publics d’avoir une meilleure lisibilité sur ce segment considéré stratégique sous d’autres cieux car à forte valeur ajoutée et complètement aux « mains d’ouest-af » sans bourse déliée.
Je comprends la passion que beaucoups d’entre nous ont d’aborder certaines questions de manière subjectives plus tôt qu’objectivement en se rassurant de bien cerner ce dont il s’agit. Derrière le marché d’Oloumi se trouve un centre d’appui à la pêche artisanale comme à Lambarene, Port-Gentil ou encore Omboue, et non un port de pêche. Gracieusement offert au Gabon? Pas du tout, c’est dans le cadre d’une coopération avec le Japon que cela a été construit, coopération dans laquelle le Japon a puisé dans nos ressources, seul Dieu sait combien! Quand aux béninois qui pêchent sans limite, c’est certe désolant pour la survie de nos ressources mais ou sont les gabonais pour pêcher leurs propre poissons? Sur les 24 bateaux que nous avons dans ce pays, zéro gabonais comme marins pêcheurs. Aucun compatriote ne peut supporter 45 jours en mer tellement nous aimons le vin et les femmes au point de laisser les étrangers piller nos ressources.
Réveillons nous frères et soeurs, pas seulement en changeant des dirigeants, mais en étant chacun dans une spécialité acteur du développement et de la transformation de ce beau pays.
Mesure salutaire! sauf que nous aimerions savoir le mode opération de ces structures, car nous voyons des sujets Béninois ravager presque chaque jour, des tonnes de poisson, parmis lesquels, ces poissons protégés. j’habite dans ces zones occupées par nos mauvais voisins béninois, et remarque que , pour ces derniers, la peche est ouverte à perpète. Comme solution, les déloger des zones reculées ou l’on retrouve des débarcadères et bras de mer.
Ce Ministre est la seule valeur du gouvernement » ACCROMBESSI-BONGO ». Il est réaliste dans l’âme. Mais il y a fort à parier qu’on ne lui donnera aucun moyen pour donner forme à l’immense projet de « protection/conservation » de notre faune halieutique dont les gisements sont devenus la propriété des « nigérians et beninois » qui les pillent à ciel ouvert au mépris de toutes les lois gabonaises et internationales.
J’espère que les gabonais n’oublieront pas de les chasser définbitivement des campements qu’ils ont érigés entre Libreville et Port-Gentil qui servent aussi de postes avancés aux mercenaires que les ACCROMEBESSI et BONGO font rentrer au Gabon, qui servent pour l’instant comme des bases arrières avant le déferlement sur Libreville et Port-Gentil.
Article très intéressant, félicitons la République du Gabon pour avoir initié un tel projet. il est important de signaler que cette espèces de thon (Albacore) que l’on recouvre au large de la ZEE (Zone Economique Exclusive) du Gabon est une espèce présentant un potentiel économique mondiale énorme (sa chair est transformé en Sushi). le SCS (Suivi, Contrôle et Surveillance) des activités de pêche est indispensable afin de profiter pleinement des retombées économiques liés à sa capture. C ‘est pourquoi ce programme de renforcement de capacité du personnel de la marine marchande est très important. Mais signalons aussi qu’un suivi écologique de sa population s’avère nécessaire afin de pouvoir initier des mesures de gestion approprier pour son exploitation durable.