Si deux des quatre préalables contenus dans son préavis de grève ont été pris en compte par le gouvernement, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) maintient son mouvement de grève.

Paul Aimé Bagafou, secrétaire général de l’Onep, le 13 décembre 2014 Libreville. © facebook.com/onep.gabon
Paul Aimé Bagafou, secrétaire général de l’Onep, le 13 décembre 2014 Libreville. © facebook.com/onep.gabon

 

Désireuse de faire le point des discussions qui ont eu lieu 48 heures plus tôt avec le gouvernement, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) a tenu un point-presse le 13 décembre courant, à son siège de Libreville. Au total, s’il a salué les évolutions enregistrées dans les discussions avec le gouvernement, le secrétaire général de l’Onep a soutenu que le mouvement d’humeur continue, en dépit des pressions et autres manœuvres du gouvernement. Paul Aimé Bagafou a dénoncé le fait que dans certaines sociétés, les employés grévistes ont été remplacés par des pompiers, accusant au passage le gouvernement de ne pas régler les problèmes à la source et de préférer «dépenser des montants colossaux pour importer des hydrocarbures». Une mesure éphémère selon Paul Aimé Bagafou qui a averti : «les réserves de carburant du Cap Lopez sont presqu’à sec». Pis, même si la production reprend par endroit, «l’unique raffinerie du pays est fermée depuis le 2 décembre et la pénurie de carburant s’accentuera au fil des jours, en dépit des assurances du gouvernement».

Concrètement, cette négociation porte sur quatre points précis. Concernant la «suspension immédiate des prélèvements de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS)», le gouvernement estime que «la suspension brutale des prélèvements entrainerait une suspension immédiate des prestations offertes au secteur privé et parapublic». Or, soutient l’équipe de Daniel Ona Ondo, «les prélèvements sont prévus par la loi, et ni les salariés, ni l’employeur ne peuvent s’y opposer». Les deux parties ne se sont donc pas accordées sur ce point.

Au sujet de «l’annulation de toutes les sanctions disciplinaires et réintégration des délégués du personnel de la société Perenco», l’Onep rapporte que pour le gouvernement, «la compétence de statuer sur l’annulation des sanctions disciplinaires prononcées contre un délégué du personnel est du ressort du juge». Il revient donc au syndicat d’user des voies et recours prévues par les textes en vigueur. Le gouvernement rejette toute «responsabilité dans ce licenciement» et propose des «mesures d’accompagnement social des deux délégués du personnel». Sur ce préalable, les deux parties ne se sont pas plus accordées car l’Onep «ne souhaite pas demander la charité mais la justice», souhaitant «préserver ses intérêts et la dignité des membres».

Les deux parties ont tout de même trouvé un terrain d’entente sur le troisième préalable, qui concerne la «présence obligatoire des décideurs du groupe Oilibya et le départ du directeur général actuel puis la satisfaction totale des points du préavis de grève du 6 octobre 2014». S’agissant du premier volet de ce préalable, Oilibya affirme que «les positions du directeur général (sont) conformes aux décisions du groupe. A ce titre, le départ de ce dernier ne peut être envisagé». Une position dont l’Onep a simplement pris acte. Pour ce qui est du second volet, les parties se sont mises d’accord sur les différents points à travers un procès-verbal de conciliation qui sera signé dans les jours à venir.

Comme le préalable précédent, l’Onep et le gouvernement ont discuté de l’«expulsion du directeur général de la société STSI Boccard en situation d’infraction (…) et la réintégration immédiate avec paiement des salaires et avantages dus des 53 salariés de la société». Si, le gouvernement a répondu favorablement à la demande d’annulation des actes initiés par Richard Lechien, il rappelle toutefois que «la société STSI Boccard peut user des voies de recours prévues par les textes en vigueur pour attaquer ces deux décisions». L’Onep, quant à elle, estime que «gouvernement prônant la politique de l’emploi, aurait dû demander la réintégration des 53 salariés concernés», même si elle comprend que les recours étant suspensifs, «la réintégration immédiate ne peut être effective».

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Mabenda dit :

    Il faut être fou ou baroudeur pour accepter d’investir ou maintenir ses actifs au Gabon tant la chienlit s’est installée dans le pays. Il va de soi que la conséquence immédiate sera l’augmentation du chômage. Le redressement sera très très laborieux.

    • Le citoyen libre dit :

      Cette chienlit nait du mépris du gouvernement et des inégalités toujours croissantes. C’est tout simplement de la défiance consciente ou inconsciente, provoqué parles les échecs continues dans la gouvernance PDG.

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