Accusé de pratiquer des salaires en deçà du revenu mensuel minimum dans ses plantations, Olam Gabon s’en défend. Si cette réalité est parfois avérée, la société estime qu’elle incombe en grande partie aux ouvriers, dont certains brillent par leur absentéisme.

Une ouvrière agricole dans une plantation d’Olam. © Gabonreview

 

Très souvent pointée du doigt pour le niveau de revenus de ses ouvriers agricoles, Olam Gabon a tenu à apporter des éclaircissements sur cet aspect. Un exercice auxquels se sont prêtés les responsables d’Olam à Mouila. «Il se dit que nous ne payons pas les salaires selon la réglementation en vigueur. C’est-à-dire, selon le salaire minimum mensuel qui est censé être de 150 000 francs CFA», a regretté le responsable des ressources humaines d’Olam à Mouila.

«En tant que société citoyenne, Olam respecte les lois et procédures en République gabonaise, dont l’ordonnance fixant le revenu minimum mensuel à 150 000 francs», a affirmé Juldas Boukinda le 22 janvier à Mandji, chef-lieu du département de Ndoulou, dans la Ngounié, à plus de 80 km de Mouila. Ce dernier n’a pas manqué de donner des explications détaillées sur le système de rémunération pratiqué par la filiale locale du géant singapourien.

Juldas Boukinda s’expliquant face aux journalistes, le 22 janvier 2018 à Mandji. © Gabonreview

«Nous rémunérons notre personnel d’exécution, les ouvriers agricoles, à 675 francs/heure. A raison de 200 heures de travail mensuel, ces derniers perçoivent ainsi 135 000 francs CFA. A cela s’ajoute une prime de logement de 15 000 francs. Soit un total de 150 000 francs. Notre personnel ne perçoit pas de prime de transport parce qu’il est transporté par les soins de l’entreprise. Sans cela, chaque employé aurait eu 35 000 francs de prime de transport en plus», a détaillé Juldas Boukinda.

Selon le responsable, la quinzaine est appliquée alors qu’elle n’est pas une obligation légale. Ainsi, chaque 15 du mois, le personnel perçoit une avance sur salaire, déductible du salaire global à la fin du mois. Le taux maximum de quinzaine est de 50 000 francs, un montant supérieur au tiers d’un salaire s’élevant à 150 000 francs ne pouvant être versé.

«Or, il arrive que certains pensent qu’après avoir perçu une avance sur salaire, ils doivent toujours encaisser la totalité du salaire à la fin du mois», a déploré Juldas Boukinda. Cette incompréhension constitue la première source de discorde entre Olam et ses ouvriers agricoles, en matière de salaire. A côté de cela, il arrive qu’un employé sollicite la société pour un problème personnel, nécessitant une avance sur salaire.

«En plus de la quinzaine déjà perçu par cet employé, une avance sur salaire lui est donc accordée. Tout cela est déductible dans le salaire de la fin du mois. Ce que ne comprennent pas toujours les employés concernés», a souligné le responsable en ressources humaines. La dernière source de discorde entre Olam et son personnel est liée à l’absentéisme.

S’agissant par exemple du Lot 2 de la plantation de Mandji, fort de 1205 employés, seuls 700 à 800 répondent quotidiennement présents à leur lieu de travail. «Il y en a qui s’absentent régulièrement, mais qui s’attendent à recevoir 150 000 francs à la fin du mois. Tout cela prouve que notre personnel n’a pas toujours une lecture claire du bulletin de salaire», a déploré Juldas Boukinda. A ces écueils d’ajoutent celui découlant de l’assurance des employés.

«Nos employés sont assurés. Du coup, certains employés ne comprennent pas que le net à payer soit inférieur à 150 000 francs, alors qu’ils n’ont pas manqué le travail. Ils ne comprennent pas qu’ils doivent cotiser aux régimes sociaux et fiscaux. Ce n’est que la mise en application des lois et règlements en République gabonaise», a affirmé Juldas Boukinda.

Composé de trois lots, le site de Mandji s’étend sur 105 517 hectares. A l’heure actuelle, seuls 43 217 hectares sont utilisés pour la culture du palmier à huile. Le reste de l’espace faisant office de zones dites à Haute valeur de conservation (HVC). Le lot 2, pour ne citer que lui, emploie plus de 1200 personnes.

 
GR
 

11 Commentaires

  1. natty dread dit :

    M.Boukinda vous devriez plutot être choqué de voir qu’une société étrangère Olam fut-elle, soit en train de prendre en otage les terres du Gabon et de transformer ses habitants en serfs salaries. à qui appartient la terre sur laquelle repose les activités d’Olam. si elle appartient aux gabonais, il n’y a qu’à les former et leur render leurs lopins de terre afin qu’ils soient autonomes car s’il y autre chose dont Olam serait le principal et unique bénéficiaire, il faut s’attendre à voir un déser sous peu. quant au défaut d’interprétation des bulletins de salaire par les villageois, sachez monsieur que tout le monde n’a pas fait l’école des ‘blancs’, et encore moins des ‘jaunes’! donc à vous d’organiser, en tant qu’entreprise responsible, des cours d’arithmétique avec 2 modules: l’addition et la soustraction!

  2. El Mass dit :

    200 heures de travail mensuel correspondent à 50 heures par semaines et à 10 heures par semaine pour les 5 jours ouvrables. Est-ce en respect de la législation gabonaise en matière de travail? Ou bien, c’est désormais réglementé par le code du secteur initié par MAF10? J’ai peur pour mon pays.

  3. brasiali dit :

    au regard de la dame ( absence de tenu de travail/combinaison) dans la plantation, on peut deduire que lentreprise n’est pas si saine qu’elle veut le faire croire.

  4. mebi me ndzeme dit :

    C’est ridicule pour un responsable des ressources humaines et non un chef du personnel. ça c’est le raisonnement d’un chef du personnel car le code du travail stipule que la durée hebdomadaire du travail est de 40 heures, en quatre semaines cela fait 160 heures normales multipliées par 675f/heures cela fait 160 x 675 =108000f de salaire de base à cela s’ajoutent les 40 heures supplémentaires sur les 200 cents heures restantes majorées à 10 15 25 50 ou 100% selon le type de jour.Nous prendrons l’exemple d’une majoration à 10%.
    675 x10 / 100=67.5 ainsi on aura 675+67.5=742.5f cela donne 742.5 x 40 =29700f que l’on ajoute ausalaire de base à savoir 108000+29700=137700f qui donnent la base imposable à déduire CNSS, CNAMGS et TCS pour ce niveau de salaire serait de 21000 environ, on aura 137700 -16000=121700f + 15000=137700f. Maisi on s’entien à la décision du PR il faut trouver une indemnité pour compléter à 150000 le net à payer car le revenu net ne doit pas etre en dessous de 150.000f. Si c’est mal expliqué qu’un inspecteur du travail nous explique.

    • Franck dit :

      Merci à vous pour ces explications.
      Voila à quoi est réduit ce pays. Un responsable du personnel à qui l’on fait croire qu’il est DRH pour faire la sale besogne. En réalité il ne gère rien, ce n’est qu’un faire valoir. De par ses déclarations il prouve à suffisance qu’OLAM est hors la loi en matière de législation du travail au Gabon ! Gravissime

  5. Moukoulou tim dit :

    @mebi me ndzeme, merci vous me sortez le mots de la bouche. …voici à quoi on est réduit maintenant dans ce pays des soit disant intellectuelle et il se dit DRH.

  6. Heinz-Levi dit :

    Je suis profondément choqué…
    On est bien au Gabon là!!?
    honnêtement , avec une prime de logement de 15000f cfa, quel type de logement peut-on trouver ?

  7. l'ombre qui marche dit :

    Un vrai judas ce chef du personnel oui il suffit d’enlever la lettre L de juldas et le compte y est!

  8. Dibal dit :

    Messieurs,
    Il serait judicieux de votre part, avant de réagir à un article, de vous assurer que vous avez une certaines maîtrise de tous les contours du sujet.
    Sachez tout d’abord, qu’en droit positif, tout principe peut cacher une exception.
    Pour votre gouverne, selon les dispositions de l’article 5 de l’arrêté 262, il prévu que: »Dans toutes les entreprises agricoles (…), la durée normale du travail est fixée à 2400 heures par an ». Une calcul suivant s’impose : 2400:12=200.
    Par ailleurs, toujours pour votre gouverne, sachez que dans les plantations d’Olam, le personnel (d’exécution et d’encadrement) travaille du lundi au vendredi – 08h par jour- et le samedi -06h-. Vous comprenez qu’il s’agit là de mesures dérogatoires qui s’expliquent par la nécessité d’entretien et de suivi permanent des plantations, surtout concernant le palmier à huile, dont le fruit, une fois récolté, doit être envoyé dans les 24 heures qui suivent à l’usine de transformation afin d’assurer la qualité de l’huile qui en sera extraite.
    Si nous prenons donc en exemple le mois en cours, nous aurons; 22 jours ordinaires ouvrables et 4 samedis. Une fois de plus un calcul s’impose à nous: 22*8=176; 4*6=24; 176+24=200.
    Dites-moi, après cela, où est le non respect de la réglementation dont vous parlez?

    • Franck dit :

      Après tout cela je ne vois pas l’éclaircissement que vous apportez de plus au niveau des salaires.
      Le non respect de la réglementation évoquée (peut être erreur de compréhension de ma part) se situe au niveau des salaires. En citant votre exemple c’est: 22*8 = 176 heures Normales payées à 675/heure; 4*6 = 24 heures payées à 675 + % de majoration parce que considéré comme heure supplémentaires.
      La durée légale de travail est de 8 heures par jour et 40 heures par semaine en heures Normales. La dérogation autorise à dépasser cette durée légale qui se transforme en matière de salaire en Heures Supplémentaires donc majorées.

  9. Da Truth dit :

    Malheureusement, le monde des affaires est un monde de requins dans lequel l’employeur cherche à se faire du beurre sur le dos de ses empoyés…Ces ouvriers d’Olam ont encore la chance de gagner ces 150.000 fcfa et vivre à Mouila, ville dans laquelle le coût de la vie est moindre qu’à Libreville….Que diriez vous du salaire d’un enseignant du secondaire niveau maîtrise qui gagne 150.000 à Kenco ou à Epi ??? Bon, vous me diriez que ce sont des étrangers ok…mais quid du Lycée Mbélé dans lequel les enseignants de niveau maîtrise émargent à 232.000 avec 5 classes d’environ 50 à 55 élèves!!!! dur dur le monde du travail

Poster un commentaire